Argu-hebdo • Soldes sur le salariat
Soldes sur le salariat par lepartidegauche
Médiapart blog • Les terribles aveux de Jérôme Cahuzac
Le ministre du budget Cahuzac a le ton impudent qui sied aux puissants persuadés que leurs actions accompagnent irrésistiblement la marche de l’Histoire. Jérôme Cahuzac me fait penser au banquier libéral Jacques Laffitte ; celui qui conduisit en triomphe le duc d’Orléans à l’Hôtel de ville après la révolution de 1830. « Maintenant le règne des banquiers va commencer » révéla-t-il tout à trac. Karl Marx remarque ironiquement que Laffitte venait de trahir le secret de cette révolution libérale (Les Luttes de classe en France, 1850).
Le Peter Mandelson français
Dans son débat télévisé qui l’opposait à Jean-Luc Mélenchon sur France 2 le 7 janvier 2013, l’ex-strauss-kahnien se félicita que son opposant ait par défaut accepté de classer le social-libéralisme à gauche. D’autres sociaux-libéraux en vue du PS se seraient bien gardés d’une telle provocation gratuite. A ce jour, la tête de l’exécutif et la direction du PS récusent le vocable de « social-libéral » pour qualifier leur action politique. Pour la plupart des dirigeants socialistes, il existe à gauche un code de conduite, des symboles et une histoire qu’il convient de ménager.
M. Cahuzac, bien qu’idéologiquement en phase avec ses collègues, ne s’embarrasse pas de ces bonnes manières. En cela, il me rappelle Peter Mandelson, architecte et réalisateur des basses œuvres du blairisme ; celui qui un jour déclara à des journalistes : « Je n’ai rien à reprocher aux riches qui s’en mettent plein les poches », ou qui affirma encore que le New Labour n’était qu’une variante du thatchérisme. Il s’agissait d’un secret de polichinelle, mais le dire en public fut jugé de mauvais goût par les plus néolibéraux des ministres blairistes.
Il faut bien prendre la mesure du ministre Cahuzac : il n’a pas été placé à un poste aussi stratégique par hasard. Ses sorties médiatiques et ses incartades ne sont pas fortuites. Si ce néolibéral auto-proclamé dérangeait, on lui aurait intimé de se taire depuis longtemps. Cahuzac est de ces hommes qui travaillent avec zèle la structure et la superstructure dans le champ politico-médiatique. Lorsque le ministre aborde la réforme des impôts – souhaitée « juste » et « ambitieuse » par le candidat Hollande – il met les pieds dans le plat. « Elle est faite », assène-t-il sur un ton martial devant un Mélenchon estomaqué. Cuistre à toute épreuve, il ajoute à l’endroit de son interlocuteur : « Vous avez l’air de penser que c’est une réformette. Je ne le pense pas. »
Il fallait oser et Cahuzac a osé avec un aplomb inouï. Le néolibéralisme sarkozyste avait abaissé le taux marginal de l’impôt à 52,75% à 41%; voici que la gauche hollando-cahuzacienne le fait courageusement remonter à 45%. Le Medef est éreinté et la justice fiscale promise est établie : fermez le ban !
L’air confiant des demi-habiles
M. Cahuzac affiche cet air confiant qui est la marque des demi-habiles. Mais, bien entendu, le demi-habile n’est que partiellement habile. Alors que le débat touche à sa fin, le ministre se veut plus « moderne » que jamais : « C’est notre principale divergence : la lutte des classes, vous vous y croyez toujours. Moi, je n’y ai jamais cru. » Mélenchon, choqué par l’énormité de ce qu’il vient d’entendre, lui demande de confirmer le propos. Imperturbable, Cahuzac répète : « Jamais ».
Je le suggérais plus en avant, c’est à ce type de déclaration outrancière et ignorante d’un point de vue historique, sociologique et économique, que l’on reconnaît les idéologues purs du blairisme. Interviewé sur la Chaîne parlementaire, le 12 février 2012, Michel Rocard, s’en prit « au pouvoir des banques ». Dans une diatribe contre le capitalisme, il plaida pour le plafonnement des rémunérations des grands patrons, la séparation des activités de dépôt et de spéculation des banques, la déconnexion avec les paradis fiscaux et la suppression des stocks options. « Vous êtes nombreux à m’avoir pris pour un socialiste de droite hein ? »,plaisanta-t-il devant la caméra. « Il faut casser l’intérêt bancaire », poursuivit-il. « Ça va être la lutte des classes ! »
Diantre ! Même Michel Rocard reconnait l’existence de la lutte des classes ! Quant au Medef et aux patrons du CAC 40, ils la font et la pratiquent chaque jour depuis l’élection de François Hollande. Ils ont déjà remporté des victoires retentissantes sur le salariat, leur ennemi de classe. Au nom de la fumeuse et néolibérale notion de « compétitivité », des dizaines de milliards ont été accordés par le gouvernement aux entreprises.
Pour dompter la crise du capitalisme selon les intérêts de leur classe, les possédants ont organisé la financiarisation de l’économie qui a abouti à la crise financière. Pour juguler cette crise financière, la classe possédante a sauvé les banques en ayant recours à un apport massif d’argent public qui a provoqué la crise de la dette publique. Pour résoudre la crise de la dette publique, elle a engagé les politiques d’austérité supportées par le salariat. La lutte des classes n’a jamais été intense qu’aujourd’hui. Comme l’a reconnu Warren Buffet, « la lutte des classes existe, et c’est la mienne, celle des riches, qui la mène et qui est en train de la gagner. »
Les luttes de classes sont consubstantielles aux rapports sociaux. Elles ont préexisté au capitalisme, mais ont redoublé d’intensité avec l’établissement du mode de production capitaliste. Dans ce dernier, les forces de production sont inégalement réparties entre les classes. Les rapports de production qui déterminent les rapports des classes entre elles sont inégalitaires du point de vue de la propriété, du pouvoir au sein du processus de production et du point de vue de la répartition des richesses produites. La paupérisation croissante résultant de cette exploitation alimente la lutte. Pour Marx, le sentiment d’appartenance à une classe et la prise de conscience de ce qui la sépare des autres classes sont les conditions qui permettent d’agir pour faire évoluer la société vers davantage de justice sociale.
Une enquête de l’IFOP pour L’Humanité publiée en janvier 2013 montre que 56% des Français (contre 35% d’un avis contraire et 9% qui ne se prononcent pas) ont le sentiment d’appartenir à une classe sociale. 64% des Français estiment que la lutte des classes existe ; 25% n’y croient pas et 11% sont sans opinion. Quel démenti cinglant pour ce ministre prétendument omniscient et réaliste !
Les aveux tonitruants de Jérôme Cahuzac sont effroyables. La quasi-absence de réaction à gauche ne l’est pas moins. Cette parole autorisée est bien évidemment tendancieuse au possible : nier la lutte des classes, c’est nier la conflictualité des rapports sociaux ; c’est s’accommoder des plus graves inégalités économiques. Avec Cahuzac, on sait à quoi s’en tenir.
Lire et voir aussi:
http://www.jean-luc-melenchon.
http://www.lepartidegauche.fr/
http://www.lepartidegauche.fr/
Libération • Tribune de Benoît Schnekenburger
En rappelant à l’ordre l’enseignement catholique qui entend faire preuve de prosélytisme dans le débat sur le mariage pour tous, Vincent Peillon a déclenché les foudres de la droite, et Mme Boutin sort de sa retraite pour l’accuser de « réveiller la guerre scolaire ». Si seulement ! Car Vincent Peillon fait mine d’ignorer ce fait désormais incontestable : l’enseignement privé confessionnel catholique reste un enseignement privé confessionnel et catholique. Il est donc en effet l’artisan de l’œuvre prosélyte de l’Église dont il constitue un moyen privilégié d’atteindre les consciences. Les combats des philosophes des Lumières ont toujours souligné l’enjeu que représentait l’école pour les dogmes religieux, l’enfance étant un moment propice pour son œuvre de propagande. En intervenant dans le débat de société, l’enseignement privé catholique accomplit bien en effet ce qu’il considère être sa mission. Le préambule du statut de l’enseignement catholique rappelle notamment son objet : promouvoir «Une communauté chrétienne ayant pour base un projet éducatif enraciné dans le Christ et son évangile. L’enseignement catholique ne peut pas renoncer à la liberté de proposer le message et d’exposer les valeurs de l’éducation chrétienne. L’École catholique est donc elle-même un lieu d’évangélisation.» Le problème tient donc moins à cette intervention, qu’à la situation dans laquelle l’enseignement peut encore être confié dans la France républicaine à une entreprise prosélyte.
Voilà qui devrait faire réfléchir tous ceux qui croient qu’en mettant leurs enfants à l’école privée, ils ne font que les exempter des influences fantasmées des pauvres et des immigrés : ils les soumettent également à une influence religieuse. Quelle situation inique, car là où l’enseignement public, avec une diminution des moyens financiers et humains, se doit d’accueillir tous les enfants, l’enseignement privé déroge à la carte scolaire. Voilà qui doit nous interpeller dans un pays où, malgré le principe de laïcité, l’État et les collectivités locales financent encore très largement les établissements privés, souvent bien au-delà des obligations légales : ainsi, 10 milliards d’euros seront versés par la puissance publique à l’enseignement privé en 2013, et, pour ne prendre que la Région Ile de France, ce sont près de 8 millions d’euros de travaux qui ont été votés en 2012 pour des travaux non prévus par la loi. Les Régions, dirigées par des socialistes pour la plupart, continuent d’entretenir une inégalité d’accès à l’éducation au profit de l’enseignement privé.
Voilà qui devrait inquiéter quand on sait quelle est la place de l’enseignement privé – essentiellement catholique d’ailleurs – dans certaines régions de France ou dans l’enseignement privé agricole. Alors oui, cette intervention de l’école catholique dans un débat de société doit nous conduire à réaffirmer le principe simple, mais garant de l’égalité et de la laïcité : école publique fonds publics, école privée fonds privés. Il est temps, non de réouvrir la guerre scolaire, mais de solder les comptes.
Sécurisation de l’emploi • Manifestations contre la précarisation du monde du travail
Dans plusieurs villes de France, les salariés ont répondu à l’appel des leurs organisations syndicales. Le dernier round des négociations sur la sécurisation de l’emploi se termine vendredi 11 janvier. Face à la brutalité du patronat, le monde du travail rejette la flexibilité et la précarité.
Malgré la pluie, la mobilisation contre le travail jetable n’est pas tombée à l’eau ce jeudi 10 janvier. A quelques mètres d’un siège du Medef sous haute protection policière, plus de 200 manifestants ont répondu – à Paris – à l’appel des organisations syndicales CGT, FO et FSU. En province, d’autres rassemblements ont eu lieu mettant sous la surveillance des salariés les négociations à hauts risques sur la « sécurisation de l’emploi et des parcours professionnels » voulue par le gouvernement. Jeudi et vendredi a lieu le dernier round des discussions entre partenaires sociaux. Au vu des informations qui filtrent, il y a peu de chances qu’elles aboutissent sur un accord.
A Paris, les militants rassemblés représentent l’ensemble des secteurs professionnels, du privé mais aussi du public. « On a l’habitude que les mauvais coups portés à nos camarades du privé nous atteignent ensuite », explique un représentant de la CGT des territoriaux de Paris. Les mines sont graves mais, de temps en temps, des sourires les éclairent. Sur les réseaux sociaux, de nombreux messages de soutien parviennent aux uns et aux autres. L’horaire, la pause de la mi-journée, conjugué au temps n’ont pas permis à tous ceux qui le voulaient de rejoindre la manifestation. Mais la petite foule va grossir au fil des minutes qui passent.
Aux environs de 13h15, à l’occasion d’une suspension de séance, les négociateurs de la CGT et de FO sortent du siège du MEDEF pour venir rendre compte de l’état des discussions. Pour FO, c’est rien moins que « l’avenir du Code du travail qui est en jeu ». L’organisation patronale avance à marche forcée pour faire passer ses propres intérêts de classe. Elle a transformé la « sécurisation des parcours professionnels » souhaitée par le président de la République en « flexicurité ». Dans son objectif : la fin de facto du contrat à durée indéterminée comme norme, la modulation du temps de travail et la modulation des salaires en fonction des pics d’activité des entreprises.
Le MEDEF se dépense sans compter pour imposer flexibilité et précarité, tenant de diviser les organisations syndicales de salariés qui restent pour l’heure unies. Devant les manifestants, Agnès .Le Bot, négociatrice de la CGT, explique : « Le patronat propose rien moins qu’une régression sociale avec la casse du CDI et la généralisation de la flexibilité. C’est proprement inacceptable. » Elle rentre dans le détail de la « mobilité imposée dans les entreprises de plus de 300 salariés », « l’affaiblissement des droits syndicaux », « la limitation des droits de recours devant les conseils des Prud’hommes »… Le MEDEF veut multiplier les contrats à temps partiels transformables en temps plein sans rémunération supplémentaires. Entre autres joyeusetés.
Il s’agit donc bien d’un retour en arrière sur le compromis social républicain issu de la mise en œuvre du programme du Conseil national de la Résistance. Malgré les faits, le MEDEF déploie tout sa puissance pour tenter d’imposer une vision idéologique de la société basée sur le précariat. Laurence Parisot a bien osé dire « même l’amour est précaire, pourquoi le travail ne le serait pas ? ». Pourtant, comme le rappelle la négociatrice de la CGT, « une aspiration au changement s’est exprimée en 2012 dans ce pays, pas du fait des patrons mais bien par les salariés ». Le monde du travail, ayant droit de la victoire de François Hollande, est en droit d’attendre du gouvernement un positionnement clair pour une vraie sécurité de l’emploi. C’est sur cette position que se situe le Parti de Gauc
C comme Carvounas, Cahuzac, Centre…
C’est décidément la semaine au Parti Socialiste des coming-out de ceux qui veulent frayer avec le centre. Lundi, Jérôme Cahuzac revendiquait son (social)-libéralisme et avouait « la lutte des classes, je n’y crois pas et je n’y ai jamais cru ». Aujourd’hui, c’est Luc Carvounas, sénateur-maire d’Alfortville, 1er fédéral PS du Val-de-Marne, qui compare dans Le Monde daté du 10 janvier le Parti Communiste Français au Front National. Commentant les vœux du PCF, le secrétaire national aux relations extérieures du PS a lâché « Le FN aurait pu en signer l’esprit ! ».
Luc Carvounas ajoute cette fois l’insulte au mépris et à l’arrogance en allant pêcher son argumentaire dans le caniveau de la droite et de l’oligarchie qui usent depuis des mois de la même comparaison pour, dans un même mouvement, légitimer l’extrême-droite et ostraciser le Front de Gauche.
Mais la répétition des sorties, dès lors qu’elles viennent du ministre délégué au budget et du secrétaire national du PS aux relations extérieures, fait sens. Elle définit une ligne politique. Celle de la mise au pilori de la gauche qui résiste pour mieux infliger au peuple la cure d’austérité demandée par le Medef et la finance d’un part. Celle du retournement d’alliance d’autre part, où les appels du pied au centre de l’un lundi se déclinent par les insultes de l’autre le mercredi.
Le Parti de Gauche dénonce les propos de Luc Carvounas. A l’image d’une politique gouvernementale qui accentue son cours social-libéral, il constate que cette ligne politique divise toujours plus la gauche et accentue les fractures. C’est d’ailleurs sans doute le but recherché de la part de responsables socialistes que les alliances avec le centre ne gêneraient le moins du monde.
L’enseignement catholique rallume la mèche
Un contrefeu aura suffi et ils s’y sont tous brûlés les doigts. Après sa sortie contre le mariage pour tous et ses appels internes à mobiliser en marge de la manifestation du 13 janvier, l’enseignement catholique dévoile son vrai visage : reprendre la main sur l’école privée, empocher les 7 milliards d’euros qui lui sont alloués par l’Etat et revendiquer une autonomie totale de pensée.
L’enseignement catholique et tous les bénis oui-oui peuvent pousser des cris d’orfraie devant la « guerre scolaire », elle n’aura pas lieu. La République a déjà tranché la question il y a plus d’un siècle. L’école de la République n’est en guerre depuis sa création que contre les obscurantismes, contre le monopole éducatif, contre la pensée unique dogmatique. Pour faire vivre ces principes, elle a trouvé la solution : l’école laïque. La laïcité est la garantie de la paix et non pas l’instrument de la guerre ! Elle n’est pas non plus, n’en déplaise au Président de la République, une neutralité qui permettrait de cacher sous le tapis les problèmes à régler.
L’enseignement catholique use aujourd’hui de tous les artifices pour renforcer le « caractère propre » des établissements privés sous contrat avec l’Etat. Dont acte. Le Parti de Gauche appelle donc Vincent Peillon à mettre en oeuvre la seule politique laïque qui tienne : « fonds publics à école publique ! ». L’argent de l’Etat est celui de l’impôt et à ce titre, il doit servir l’intérêt général et non celui de quelques-uns.
Virgin Megastore • Les salariés en lutte font front contre le patron voyou
Rassemblement inédit sur les Champs-Elysées à Paris ce 9 janvier. Autour des salariés
de Virgin Megastore qui luttent pour sauver leur emploi, 500 personnes sont réunies. Le
dépôt de bilan de l’enseigne est confirmée, le patron voyou met la clé sous la porte.
Les salariés du Virgin Megastore des Champs-Elysées, à Paris, sont visiblement émus. « Tous les salariés d’Île-de-France sont représentés : la RATP, le privé, le public… Au même moment, dans toutes les villes où il y a un Virgin Megastore nos collègues sont en action. C’est du jamais vu chez nous. » Autour de ce délégué CGT, quelque 500 salariés arborent qui le gilet sans manche rouge frappé du logo blanc ou l’autocollant de leurs organisations syndicales respectives. Le mot d’ordre de mobilisation lancé pour ce mercredi 9 janvier, jour où l’enseigne doit déposer le bilan, a été très suivi. Dans les rangs, la colère gronde contre « Butler le voleur », du nom de l’actionnaire principal de Virgin.
Autour des gilets rouges, la gauche est là : le NPA avec Olivier Besancenot ; le PCF avec Pierre Laurent et Ian Brossat ; le PG emmené par Martine Billard, sa co-présidente, Danielle Simonnet, conseillère de Paris, Philippe Juraver, animateur du Front des luttes en Île-de-France. Il y a aussi la foule des anonymes, des cliens qui manifestent leur soutien. Tous reprennent en cœur le mot d’ordre « non à la fermeture, oui à la culture ». Alors que la lutte des classes est sensée avoir disparue, voire n’avoir jamais existée, c’est surprenant de voir l’ampleur de cette mobilisation au cœur des quartiers chics de la capitale.
C’est que Butler Partner Capital, le fonds d’investissements qui détient encore aujourd’hui les 26 Virgin Megastore de France est prêt à sacrifier, sur l’autel de ses intérêts à court terme, les 1 000 salariés de l’enseigne et les quelques 200 emplois induits. Bien connu des spécialistes, le rapace n’en est pas à son coup d’essai. Pour maximaliser la rentabilité de l’achat de Virgin en 2008, il n’a réalisé aucun investissement dans la modernisation des magasins. Il a continué au contraire dans la voie de la dérégulation du code du travail initiée par ses prédécesseurs de Richard Branson à Arnaud Lagardère : travail de nuit, temps partiels imposés, contrats jetables…
A l’évidence, les salariés des Megastore constituent pour l’actionnaire une variable d’ajustement de laquelle il se débarrasse aujourd’hui, arguant de la pression du prix du foncier en centre-ville et de la concurrence des portails de vente par correspondance. C’est ignorer que les salariés et leurs syndicats proposent depuis longtemps des pistes pour adapter Virgin au temps présent. « Nous ferons vivre le Virgin 2.0 avec un repreneur », expliquent les délégués syndicaux.
Pour Martine Billard, la situation que vivent les salariés de Virgin Megastore illustre bien le regain de la lutte des classes. « Il y a de plus en plus de patrons voyous, comme Butler, et des salariés qui se battent pour préserver leur emploi, leur salaire, leur dignité », martèle la co-présidente du Parti de Gauche. Qui précise : « Bien sûr, il y a le prix du mètre carré en centre-ville ; bien sûr, il y a la concurrence des sites Internet installés à l’étranger. Mais là, on voit bien qu’il s’agit d’abord de la rapacité d’un fonds d’investissements qui brade 1 200 vie pour récupérer sa mise de fonds ». Butler Partners Capital laisse, en outre, une ardoise de 22 millions d’euros, dont plusieurs mois de loyers impayés. Il n’y a pas de petites économies.
Raquel Garrido sur France 24
Raquel Garrido aux Informations sur France 24 par lepartidegauche
Loi « sur le mariage » • le Parti de Gauche revendique l’égalité, toute l’égalité
Le Parti de Gauche a rencontré à l’Assemblée nationale, ce mercredi 9 janvier, dans le cadre du débat sur le projet de loi pour le mariage et l’adoption pour tous les couples, Marie George Buffet et Marc Dolez, députés du Front de Gauche.
A cette occasion, nous avons rappelé notre attachement au programme commun du Front de Gauche “L’Humain d’abord” dans lequel nous nous prononcions pour l’égalité pour toutes et tous quelles que soient leur orientation sexuelle ou leur identité de genre : “le droit au mariage et à l’adoption sera reconnu aux couples homosexuels, les femmes lesbiennes auront accès à la PMA” !
Au moment où les parlementaires socialistes viennent de décider qu’ils renonçaient à déposer les amendements annoncés le mois dernier suite à la mobilisation réussie le 16 décembre des partisans de l’égalité, nous nous réjouissons du dépôt annoncé par Marie-George Buffet de plusieurs amendements à ce projet de loi pour faire avancer l’égalité réelle et notamment ceux sur le droit à la PMA pour les couples de lesbiennes !
Favorables à l’adoption rapide d’une grande loi pour l’égalité, nous regrettons que le gouvernement tergiverse, tant sur le calendrier que sur le contenu de la loi. Ces hésitations alimentent le camp des opposants à l’égalité et les courants les plus réactionnaires, voire homophobes, qui s’apprêtent à occuper l’espace public dans les prochains jours.
Le Parti de Gauche appelle l’ensemble de ses adhérents à manifester le 19 janvier en régions et le 27 janvier à Paris pour montrer que les partisans de l’égalité réelle sont les plus nombreux et que les luttes pour l’égalité des droits sociaux et les luttes pour l’égalité des droits civiques sont indissociables comme la République est indivisible !
Limousin Terre de Gauche • Voeux des élus au Conseil Régional
Elus du groupe Limousin Terre de Gauche au Conseil régional (Parti Communiste, Parti de Gauche, Gauche Anticapitaliste) nous souhaitons à chacune et chacun des habitants du Limousin, ainsi qu’à tous ceux qui suivent et soutiennent notre action, nos meilleurs vœux pour l’année nouvelle.
Nous espérons qu’elle ne commencera pas comme s’est achevée la dernière, c’est-à-dire avec ces belles étrennes offertes aux plus riches après la censure – prévisible mais bien commode pour le gouvernement — par le conseil constitutionnel de la taxe à 75% sur les plus hauts revenus.
Tout indique pourtant que l’on s’oriente dans cette voie si l’on s’en tient aux vœux lénifiants du Président de la République qui entend maintenir le cap engagé en faveur de la réduction des dépenses publiques, d’une politique privilégiant la compétitivité des entreprises, des orientations de l’Europe austéritaire.
Ces choix, alignés sur les exigences des places financières et du Medef, ne permettront pas de répondre aux inquiétudes et aux attentes des français en termes d’emploi stable et d’amélioration du pouvoir d’achat.
Les réformes politiques nécessaires pour parvenir à ce résultat restent à engager. Il faut par exemple mettre en œuvre sans plus attendre une véritable révolution fiscale (taxation des revenus du capital au même niveau que celui du travail, impôt plus progressif, meilleur rendement de l’ISF…), interdire les licenciements boursiers, redonner aux services publics et aux collectivités locales les moyens de leurs missions …
Ces réformes en profondeur, véritables marqueurs d’une gauche de transformation sociale et écologique, nécessitent une large mobilisation de tous ceux qui aspirent à un vrai changement. Nous entendons y contribuer activement en Limousin.
Hôtel de Région — Groupe Limousin Terre de Gauche (PCF, PG, GA)