Face à la progression de l’extreme droite: insoumission et souveraineté populaire
L’extrême-droite a échoué d’un rien à l’élection présidentielle autrichienne. Nous nous félicitons de ce sursaut du peuple autrichien. D’autant qu’il s’est porté vers un candidat écologiste hors parti et non soutenu par les deux principales formations institutionnelles du pays.
Mais il serait dangereux d’oublier qu’en Autriche aujourd’hui, comme dans d’autres pays de l’Est de l’UE, l’extrême-droite progresse fortement.
Là-bas comme ici le danger d’extrême-droite menace de nouveau en surfant sur les conséquences sociales tragiques des politiques d’austérité imposée par Bruxelles et en voulant faire des étrangers les boucs émissaires de la crise.
Et en Autriche comme ici les partis socio-démocrates ne sont en rien un rempart contre cette menace. Au contraire même : la compromission du SPÖ avec les politiques ultra-libérales responsables de cette crise politique se double de l’ignominie de n’avoir donné aucune consigne de vote..
Au même moment, en Grèce, Alexis Tsipras en est réduit à quémander l’aumône promise par Bruxelles et Berlin après avoir suivi les ordres de la Troïka qui exigeaient qu’il renie son mandat et saigne un peu plus son pays.
L’heure est grave : la seule façon de contrer la montée du fascisme est au contraire d’arrêter de brader nos souverainetés populaires au marché.
Cela nécessite de faire sauter au préalable deux verrous : rompre avec les traités de l’UE et, en France, passer à la 6ème République par la convocation d’une constituante.
Ce sont deux des raisons qui amènent le Parti de Gauche à confirmer son soutien à la proposition de candidature de Jean-Luc Mélenchon pour le Présidentielles de 2017.
Le PG appelle donc à se joindre massivement au défllé des insoumis, suivi d’une prise de parole de Jean-Luc Mélenchon, le 5 juin prochain à Stalingrad.
JLM2017 : le projet
Le projet
Voici les sept points du projet de programme que je dépose pour permettre qu’un travail collectif ait lieu. Deux personnalités universitaires, deux personnes engagées dans le combat progressiste à travers leur contribution intellectuelle ou leur action personnelle ont accepté de coordonner ce travail d’élaboration collective. Il s’agit de l’économiste Jacques Généreux et de la juriste Charlotte Girard. Dans quelques jours, les contours de l’organisation concrète du travail collectif seront présentés sur ce site. Chaque point du programme fera l’objet d’une modération et ceux qui s’en chargeront seront présentés. D’ici un mois et demi, une première trame rédigée sera proposée avant une nouvelle vague de consultation. Le programme devrait pouvoir ainsi être finalisé avant l’automne.
Nous n’avons pas de baguette magique. Il ne s’agit pas d’atteindre un monde parfait en cinq ans. Réveillons juste nos sentiments humains ! Il ne suffit plus de s’indigner : on doit agir, punir les coupables du pillage, construire une société humaine. Si nous sortons notre pays de l’impasse, chacun d’entre nous en sortira aussi. Je suis un homme de gauche, mais je m’adresse à qui veut m’entendre. Je vais résumer les grands traits du projet à construire. Je le tire pour l’essentiel du programme L’Humain d’abord qui a recueilli, en 2012, 11% de suffrages. Évidemment ce programme doit être sérieusement remanié. Je propose que l’actualisation se fasse en public, en plusieurs étapes, sur ce site, avec vous. De très nombreux colloques et travaux liés au mouvement social ont mis à notre disposition d’amples contributions.
Une nouvelle France surgit de notre vieux pays. Elle est née de l’urbanisation accélérée et du métissage de sa population depuis un siècle, de l’élévation fantastique du niveau d’éducation de son peuple, de la mise en œuvre des conquêtes sociales issues du Conseil National de la Résistance, de mai 1968 et de mai 1981 ! Comme elle a été défigurée par le chômage, la pauvreté, le productivisme, et les communautarismes ! Pillée et démoralisée, elle est rendue incapable d’accomplir son formidable potentiel. La finance, la cupidité, les préjugés de classe, le sexisme et le racisme ordinaires pourrissent tout.
Quel genre de pays sommes-nous devenus au bout de trente ans de gâteries aux puissants jamais rassasiés ? Voyez ces salariés, ouvriers, employés, ces paysans, ces retraités qui peinent à boucler les fins de mois ! Ces centaines de milliers de familles qui travaillent dur et sont devenus pauvres, ces diplômés vivant dans la précarité, ces seniors jetés au chômage dans l’attente d’une retraite sans cesse repoussée ! Ces classes moyennes dans la gêne. Entendez les grondements de l’écœurement quand on stagne dans un chômage que certains ont ensuite le culot de reprocher à ceux qui le subissent ! Jusqu’aux artisans, commerçants, chefs de petites entreprises qui enragent quand la finance déserte la production réelle, vide les carnets de commande, uberise tout, et ponctionne un impôt privé à coup d’intérêts ou d’agios sur la moindre activité.
Quel genre de valeurs dominent notre pays quand ses enseignants et ses personnels de santé sont si mal payés et si maltraités au travail ? Où est la République quand l’État a honte de lui-même ? Quand ses serviteurs sont traités comme des parasites encombrants ? Quand ses services publics délabrés ne tiennent plus que par l’acharnement au travail de leurs salariés ? Quand la désorganisation territoriale met les populations en concurrence et éloigne toujours plus les citoyens du pouvoir ? Quand les riches se barricadent et que les pauvres sont relégués loin de tout ?
Quel est ce pays désormais livré aux abus de l’État d’urgence ? Où les Français pourront être déclarés suspects si l’un de leurs ancêtres était un étranger ? Quelle infamie quand des salariés vont en prison pour avoir défendu leur emploi ! La liste de ces hontes n’en finirait plus. Je crois qu’on peut en finir avec tout cela.
Pour moi c’est l’ère du peuple qui doit commencer ! La révolution citoyenne à laquelle je crois est le moyen pacifique et démocratique de tourner la page de la tyrannie de l’oligarchie financière et de la caste qui est à son service. Je voudrais être le dernier président de la 5e République et rentrer chez moi sitôt qu’une Assemblée constituante, élue pour changer de fond en comble la Constitution, ait aboli la monarchie présidentielle et restauré le pouvoir de l’initiative populaire. La 6e République commencera et ce sera une refondation de la France elle-même.
Je crois que le gavage des riches, l’appauvrissement des classes moyennes et les misères du peuple n’ont rien de fatal. Notre pays n’a jamais été aussi riche. Il est donc temps de se donner les moyens de partager tout autrement les richesses que le travail de chacun produit. Protégeons de la finance les salariés et la production en France. Révolutionnons les impôts pour que tout le monde paye et selon ses moyens réels.
Il le faut aussi pour disposer des moyens pour investir et changer notre manière de produire et de consommer. La transition énergétique est vitale ! Mais l’exigence écologique ne peut être réduite à des proclamations et des mesures qui épargnent le système. Il s’agit de répondre ici et maintenant à l’intérêt général humain face au dérèglement climatique. Ce grand changement doit modifier tous les compartiments de la vie de notre société par une planification écologique. Nous savons bien que tout cela nécessite des investissements massifs, une abondante main d’œuvre qualifiée bien payée. La finance n’en veut pas : elle préfère les grands rendements de la spéculation.
C’est pourquoi nous devons sortir des traités européens qui nous font obligation de mener des politiques d’austérité, sans action de l’État ni investissements publics. Tout cela au prétexte d’une dette dont tout le monde sait qu’elle ne peut être payée dans aucun pays. Notre indépendance d’action, la souveraineté de nos décisions ne doivent donc plus être abandonnées aux obsessions idéologiques de la Commission européenne ni à la superbe du gouvernement de grande coalition de la droite et du PS en Allemagne.
De même que nous ne devons plus être à la remorque des folies impériales des États-Unis et de leur outil de tutelle militaire : l’OTAN. Nous sommes une nation universaliste. Notre vocation est à l’ONU et dans la coopération privilégiée avec les pays émergents. Notre ancrage est en Méditerranée et avec les peuples francophones du continent africain, là où va se façonner l’avenir. Au lieu de quoi nous sommes en guerre avec des buts imprécis et des alliances malsaines ! Mais qui s’occupe de préparer la paix plutôt que la guerre généralisée ?>
N’est-il pas plutôt temps de vouloir atteindre de nouveaux progrès humains dans notre société pour proposer aussi d’autres modèles de vie ? Ne vaudrait-il pas mieux enfin s’alarmer pour notre système de santé quand l’espérance de vie recule ? Ne devrait-on pas se soucier de notre aptitude aux pratiques et aux créations culturelles émancipatrices plutôt que de laisser l’uniformisation, l’agression publicitaire et le consumérisme tout appauvrir ? Ne faut-il pas donner la priorité à l’éducation de notre nombreuse jeunesse et à cultiver de l’appétit pour les sciences quand on entre dans un monde de si haut niveau technique ? Et sait-on épanouir notre corps dans la pratique du sport quand celui-ci est à son tour annexé par l’obsession de l’argent ? Je crois qu’un projet de vie humaine est mieux réussi par les bonheurs simples qui viennent de ce genre de préoccupations plutôt que par la grotesque course à l’accumulation.
Je connais aussi la force d’entrainement des grands enthousiasmes collectifs. La France est le deuxième territoire maritime du monde, et la deuxième nation pour la cotisation individuelle à la conquête de l’espace ! Voilà qui fait de nous un peuple qui a une responsabilité particulière, enthousiasmante, aux frontières de l’humanité ! Ici se trouvent deux immenses gisements d’emplois, d’inventions et de progrès écologiques pour la France et la civilisation humaine.
Jean-Luc Mélenchon propose sa candidature pour 2017
Je vous propose ma candidature pour l’élection présidentielle de 2017. Cette élection peut être une chance pour notre peuple. C’est l’occasion de tourner pacifiquement et démocratiquement la page de l’ordre injuste et cruel dans lequel s’enfonce notre pays et notre continent. 2017 sera une année décisive : un nouveau traité européen sera proposé et le projet de marché commun avec les États-Unis sera achevé. Il faut les refuser. C’est le moment d’agir. Soyons la France insoumise.
Le changement climatique a commencé. Il ne faut plus céder aux lobbys productivistes pour changer notre façon de produire et de consommer. Soyons le peuple souverain.
Ma proposition de candidature est donc un appel à l’engagement. Il s’adresse à qui a compris ce point essentiel : tant que dureront la monarchie présidentielle et les traités européens actuels, notre peuple sera privé de tout pouvoir pour régler ses problèmes. Là est la racine de toutes nos misères, celle qu’il faut trancher d’urgence.
Je passe à l’action pour que nous puissions commencer à convaincre, mobiliser, trouver les financements et les parrainages. En 2012, nous avons été quatre millions à voter ensemble pour soutenir le projet de Révolution Citoyenne et le programme L’Humain d’abord. Ce fut un temps fort de notre vie politique. La suite a montré combien nous avions vu juste sur tant de sujets. Voilà un bon point de départ pour proposer de nouveau au pays de choisir l’humain plutôt que la finance, l’audace plutôt que la résignation, la résistance plutôt que la soumission.
Je m’adresse à toute personne qui perçoit l’urgence de la situation. À qui n’en peut plus de la montée des misères dans notre pays et de l’enrichissement des plus riches. À qui ne supporte plus d’entendre du matin au soir que tout va mal sans que soient jamais mis en cause le gavage des actionnaires, l’assistanat ruineux offert sans contrepartie au MEDEF, le pouvoir de l’oligarchie et de sa caste droguée aux ivresses de la mondialisation financière.
Soyons les indignés, les insoumis qui agissent ! Nous, de tous les milieux sociaux, nous, femmes et hommes, qui n’en pouvons plus de la société de l’argent-roi quand des centaines de gens meurent de froid dans la rue, sur leur poste de travail ou de maladies restées sans soins. Nous qui ne supportons plus de voir sans cesse reporter à demain l’exigence de produire et de consommer de façon écologique quand le dérèglement climatique est commencé et quand l’agriculture industrielle empoisonne notre santé, la terre et le vivant. Assez de voir l’air, l’eau, les paysages accaparés par les multinationales et le pouvoir de la finance ! Je m’adresse à qui veut voir une France indépendante, en Europe et dans le monde, une France qui refuse la généralisation de la guerre.
J’appelle les pacifiques, les tolérants, les laïques qui rejettent comme moi tous les fanatismes religieux, tous les communautarismes et tous les racismes. Nous voulons vivre dans une société qui soit… humaine. Une société où la République, la fraternité, l’art, la culture et le savoir, la recherche et le loisir seraient libérés des obscènes exigences du marché. Où l’archaïque inégalité entre les femmes et les hommes serait éradiquée. Où les privilèges des puissants sont abolis et où nous nous serions réellement tous égaux devant la loi et la justice. Où l’État et le service public seraient de retour partout dans le pays. Où le peuple exercerait le pouvoir ! Bref : nous voulons des choses simples. Une société plus lente, plus douce, où l’on peut entendre parler et voir d’autres spectacles que ceux de l’argent, les intérêts particuliers et la violence.
Il s’agit de faire naître une nouvelle France. Une France qui retrouve le goût du futur. Une France première nation écologique du monde. Une France aux avant-postes de de la culture, de la science, de la technique, des savoir-faire, de l’humanité. Une France pionnière des mers et de l’espace.
Passons à l’action. Si vous voulez en être, appuyez ma proposition. Je lance un mouvement citoyen pour nous permettre d’agir collectivement, sans affiliation obligée à un parti politique. Nous devons commencer maintenant : il y a tant de travail à faire. Donnez le coup de main. Appuyez ma proposition de candidature sur ce site, prenez votre part des initiatives à prendre. Si vous le pouvez, faites un don, même modeste. Participez au travail sur le programme que j’introduis sur ce site. Ma proposition de candidature va se construire autour de ce site internet. À qui cette proposition est-elle faite ? À tout le monde ! Mais d’abord aux personnes qui veulent s’engager à titre personnel. Créez partout des groupes d’appui à cette candidature ! Je réunirai une assemblée représentative des signataires. Bien sûr, si des partis, clubs, associations, réseaux, souhaitent participer à ce mouvement collectif et s’ils sont prêts à en respecter le pluralisme et la priorité donnée à l’action citoyenne, ils y seront les bienvenus.
Une fois ma tâche accomplie, les signataires seront les propriétaires de cet outil et ils décideront s’ils veulent en faire un mouvement politique permanent. Je vous propose donc à la fois une candidature, un projet en construction, un moyen de travail commun et un outil d’action.
Vouloir changer le cours des évènements est un devoir d’intérêt général humain. C’est un immense défi, bien sûr. Mais il ne doit pas nous effrayer. Faisons nôtres les mots de Jean Jaurès : « Un jour ou l’autre, dans notre pays de France, la grandeur des évènements répond à la grandeur de la pensée ».
Jean-Luc Mélenchon à « On est solidaire / #ONPC » sur France 2
Se rendre utile pour faire face
LGV Sud Ouest : Le coup de force du gouvernement
Le Gouvernement a annoncé qu’il autoriserait les Lignes à Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. C’est un passage en force. Contre l’avis de la commission d’enquête, contre celui de la Cour des Comptes, contre les citoyens mobilisés et pour une petite minorité qui en profitera. C’est aussi une décision à l’opposé des déclarations du Ministre Vidalies il y a quelques mois, devant la représentation nationale.
C’est une décision absurde. Elle va à l’encontre de toute logique écologique. Mais aussi de toute logique sociale. Comme l’a largement démontré la commission d’enquête, les lignes LGV vont assécher les lignes ferroviaires actuelles et les territoires qu’elles desservent au profit de deux métropoles. Exit toute logique de développement local, de préservation des terres agricoles. De plus cette ligne sera financée par un partenariat public privé, dont on sait par les expériences passées qu’ils sont toujours juteux pour les groupes privés qui en bénéficient et couteux pour les contribuables. L’Etat organise consciencieusement la concurrence entre les territoires et met encore une fois son pouvoir au service des puissants.
Cette décision est prise contre l’avis de la commission d’enquête qui, elle, démontrait que les opposants à ces Lignes à Grande Vitesse avaient parfaitement raison. Par les politiques d’austérité, les 10 milliards d’euros pour ces deux lignes n’iront pas à la rénovation des lignes existantes. La SNCF et le gouvernement sacrifient ainsi la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse.
Le Parti de Gauche dénonce ce nouveau passage en force, une pierre de plus dans la déconstruction du discours écologiste du gouvernement à quelques semaines de la COP21. Nous demandons à ce que les fonds soient orientés vers la modernisation des lignes existantes. Le Parti de Gauche et ses candidats aux régionales poursuivrons leur participation à la lutte et leur soutien aux opposants.
ROMPRE ET REFONDER L’EUROPE, LE FRONT DE GAUCHE ENTRE EN CAMPAGNE
Les peuples d’Europe sont dans la tourmente de la crise mondiale du capitalisme financiarisé. La crise est généralisée, le chômage et la pauvreté explosent, les économies des pays de l’UE sont très majoritairement en récession. Les dogmes ultralibéraux, les traités européens et ceux qui les défendent encore sont lourdement responsables de la crise en Europe. Les tenants du consensus libéral, quels qu’ils soient, en ont fait une opportunité pour accélérer les réformes libérales contre les travailleurs et toutes les formes de solidarités nationales, locales, européennes avec les politiques d’austérité violentes, imposées ça et là par la Troïka. En France, François Hollande a trahi ses engagements et ceux qui lui ont fait confiance en 2012. Il est aujourd’hui l’allié de Merkel et de la droite européenne, du MEDEF et des marchés.
Dans ce contexte, les élections européennes du 25 mai 2014 seront décisives pour redonner la parole confisquée aux citoyens, stopper l’austérité et ouvrir la voie du redressement social, économique et écologique de notre pays. A juste titre, les politiques d’austérité et la méthode autoritaire employée pour les faire appliquer font aujourd’hui l’objet d’un rejet massif des peuples. Des millions de femmes et d’hommes se mobilisent contre ces choix qui dégradent leurs conditions de vie et de travail, qui attaquent leurs droits sociaux et politiques. Il faudra que cette colère s’exprime, il faudra que de cette colère puisse émerger un espoir, celui de celles et ceux qui n’ont pas renoncé au changement et au progrès humain.
Nous pouvons être la bonne surprise de ces élections, bouleverser le paysage politique en France, faire gagner la gauche qui s’oppose à la politique d’austérité. Cela bousculerait des rapports de force ouvrant la voie au rassemblement d’une majorité alternative à la politique du gouvernement. Puisque l’élection européenne est la seule qui se tienne au même moment dans toute l’UE, elle peut permettre de faire converger les puissantes résistances populaires qui se sont considérablement développées ces dernières années, les forces disponibles à gauche, elles aussi en progression en Europe, contre l’austérité et pour des solutions de progrès à la crise.
Depuis 2005, nous avons étés de ce côté. Nous avons combattu le Traité Constitutionnel Européen. C’est de cette bataille que le Front de gauche est né. Nous avons su rassembler bien au delà de nous même pour permettre la victoire du peuple français et ouvrir une brèche pour tous les européens. Nous nous sommes battus en 2008 pour un référendum et contre le traité de Lisbonne. Quatre millions de français ont voté pour Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche, et ses propositions pour l’Europe à l’élection présidentielle de 2012. Nous étions 80 000 dans la rue en septembre 2012 contre le traité budgétaire, rédigé par Sarkozy et Merkel, adopté par Hollande. Nous avons résisté et travaillé l’alternative politique. Nous avions raison.
Les députés européens du Front de gauche ont joué leur rôle. Ils ont défendu dans le Parlement européen, les intérêts des françaises et des français, les intérêts de l’ensemble des peuples européens au sein du groupe de la Gauche unie européenne – Gauche verte Nordique (GUE-NGL). Ils ont fait vivre des propositions alternatives et sont intervenus en appui aux luttes. Grâce aux progrès des forces de la Gauche européenne dans de nombreux pays, ce groupe peut être considérablement renforcé en 2014, devenant alors un outil plus puissant pour mener les batailles dans les institutions et dans la rue.
Dans chaque vote Front de gauche aux élections européennes, il y aura la rupture avec cette Union Européenne libérale et, indissociablement, l’idée de sa refondation sur des bases sociale, écologique, démocratique et pacifique, dans le respect de chaque peuple, de chaque nation, de la souveraineté populaire et de la solidarité internationale. Nous voulons lutter et désobéir avec les travailleurs, les
Face aux salariés, Hollande ne lâche rien!
Décidément François Hollande ne lâche rien… aux salariés et leurs syndicats. Alors que tous les syndicats du commerce sont opposés à l’ouverture des magasins le dimanche, voilà le 2ème décret en trois mois l’autorisant dans les magasins de bricolage après que le premier a été retoqué par le conseil constitutionnel.
Mais cette fois pour une durée illimitée ! Pire, le ministre Sapin annonce des discussions en vue d’une loi remettant à plat cette question. Avec ce gouvernement on sait ce que signifient ces négociations où le patronat joue à domicile : on doit donc s’attendre à une remise en cause profonde de cet acquis de la Révolution…
Que les électeurs de l’UMP déroutés par les affaires qui secouent leur parti se rassurent, il y a bien une droite de rechange dans ce pays et elle est au gouvernement ! Car à travers cette autorisation du travail dominical, le gouvernement s’attaque à l’une de nos plus vieilles conquêtes sociales.
Il démontre également son attachement au consumérisme le plus débridé en proposant pour seul modèle une société où les loisirs sont réduits à l’échange marchand.
Adoption homoparentale : pas de discrimination contre les mères par PMA !
Le Parti de Gauche dénonce les attaques de certains parquets contre les femmes ayant recours à la PMA et contre les enfants qui en sont issus. Il réclame l’adoption urgente d’une loi qui ouvre la PMA à toutes les femmes et rénove le droit de la filiation.
Les reculades du gouvernement quant à l’ouverture du droit à la Procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, entérinées par le report de la loi « famille », trouvent aujourd’hui écho dans les tribunaux avec une application à géométrie variable du droit d’adoption homoparentale, ouverte par la loi Taubira du 17 mai 2013. Devant plusieurs tribunaux (Aix, Marseille, Toulouse), des procureurs ont récemment entrepris de cibler l’homoparentalité féminine par PMA pratiquée par des femmes à l’étranger, pour s’opposer à l’établissement de la filiation avec la mère non parturiente de couples lesbiens mariés, au motif qu’il y aurait eu « fraude ». Pourtant, si la PMA pour les lesbiennes n’est pas ouverte par loi française sur le territoire national, a contrario, elle n’est pas explicitement interdite, au même titre que la gestation pour autrui (GPA) prise en référence. Ces prises de position de procureurs qui cherchent à entretenir l’amalgame entre PMA et GPA apparaissent donc comme discriminatoires à l’encontre de l’homoparentalité féminine, qui plus est en s’en prenant scandaleusement aux intérêts des enfants et à la sécurisation de leurs liens familiaux, sous couvert de « punir » les mères d’une prétendue « fraude » qui n’existe pas dans nos textes de droit (loi ?).
Cette situation illustre avec amertume les conséquences du rejet par la majorité PS des amendements du Front de Gauche pendant les débats sur la loi Taubira. Nous proposions alors, en plus d’ouvrir dans le Code de santé publique le droit d’accès à la PMA à toutes les femmes dont les lesbiennes, d’inscrire dans le Code civil la reconnaissance automatique de la filiation par déclaration de la « seconde mère » (la conjointe non parturiente), en cas de PMA. Pour mettre fin à cette invocation discriminante et à géométrie variable du droit par des procureurs, le Parti de Gauche réaffirme sa volonté d’ouvrir sur le territoire français l’accès à la PMA à toutes les femmes, quelles que soient leur situation conjugale ou leur orientation sexuelle. 40 ans après le droit à l’IVG, ce serait un grand pas d’émancipation des femmes, consacrant mieux encore la maîtrise de leurs corps et de leurs droits reproductifs.
Une réforme globale et ambitieuse de la filiation fondée sur l’engagement et la reconnaissance de la parenté, et non sur le lien biologique, permettrait aussi de répondre à toutes les familles renvoyées aujourd’hui devant les tribunaux pour adopter ceux qui sont déjà leurs enfants. Mais la frilosité du gouvernement qui donne des gages au camp réactionnaire ne laisse pas envisager d’avancée prochaine substantielle, en matière de reconnaissance de la diversité des formes de familles.
Déclaration du Secrétariat National du Parti de Gauche
Notre dernier conseil national a adopté une résolution très claire sur les Européennes. Cette élection, à la suite des précédentes mobilisations politiques électorale et sociale de notre pays, est une occasion décisive pour placer en tête l’opposition de gauche face à la droite et à l’extrême droite. C’est pourquoi nous faisons de la construction du Front de gauche l’axe pioritaire de notre stratégie. Les divergences avec le Parti communiste quand il choisit de retourner faire des alliances avec le Parti socialiste n’y changent rien. Certes, cela n’efface pas le problème des municipales où dans la moitié des villes, le PCF ne part pas avec ses alliés naturels du FDG. Mais notre rôle n’en est que plus décisif : maintenir l’indépendance du Front de gauche pour pouvoir rassembler, unir, préparer une nouvelle majorité politique dans notre pays. Quand dans des villes, le PCF nous tourne le dos, nous faisons quand même vivre la nouvelle maison commune. C’est à ce prix que notre peuple saura qu’il peut se tourner vers nous, notre programme, nos organisations comme vers une alternative sans compromission avec l’injuste et cruel ordre établi actuel. Nous maintenons donc l’expression de notre point de vue : les listes communes impliquant des membres du FDG sous la direction des socialistes aux élections municipales, discréditent notre crédibilité et brouillent notre message.
C’est pourquoi nous nous réjouissons de la déclaration de Pierre Laurent au nom de la direction du PCF. Certes elle intervient bien tard alors que nous aurions pu nous dispenser de plusieurs mois de polémiques publiques. Mais elle n’en a que davantage de valeur puisqu’elle a été soigneusement pesée. Nous croyons que notre débat public, en dépit de ses lourds inconvénients, aura cependant permis de fortifieŕ la prise de conscience parmi nos élécteurs et militants sur les enjeux de la stratégie à appliquer pour changer de majorité de gauche. Nous considérons que notre message, unitaire mais ferme sur la stratégie, a été entendu. Jeudi 20 février, le PCF Paris avait annoncé le retrait du logo FDG sur le matériel officiel de la liste Hidalgo conformément à ce que nous demandions en préalable. Un point dur était ainsi levé. Ce 6 mars c’est maintenant Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, qui nous a transmis son courrier envoyé à tous les adhérents communistes. Dans la conclusion de cette lettre il revient sur « les conditions » (dixit) que posait notre parti à l’ouverture de discussions sur les Européennes. Après avoir cité le retrait du logo à Paris comme l’un de ces signes, le Secrétaire national du PCF reprend, mais cette fois-ci officiellement, les propos que nous avait tenus la délégation du PCF lors de notre rencontre bilatérale du 17 janvier dernier,. Au sujet des scrutins de 2015, il rappelle donc que “la présentation de candidats (au premier tour) est déjà la règle” au PCF. Il poursuit, en prenant pour référence la construction “des listes du Front de gauche en 2010 dans la grande majorité des régions”, élections où en effet le Front de Gauche avait bien proposé à ces Régionales la ligne nationale de l’autonomie. En conséquence, Pierre Laurent confirme que “les enjeux dans les collectivités départementales et régionales conduiront probablement à approfondir les choix dans cette direction”. S’il précise que “ces choix devront être débattus et tranchés par les communistes”, il annonce également qu’ils seront issus d’une “discussion avec toutes les forces du Front de gauche”. Ce dernier point est important pour nous. En effet la décision communiste de faire des listes communes avec le PS avait été prise partout sans aucun débat préalable entre partenaires du Front de gauche. Cela ni avant ni pendant, ni encore moins à l’occasion des abandons de poste comme ceux des têtes de listes communistes à Henin Beaumont, Rouen ou ailleurs.
Ainsi à l’inverse de ce qui s’est passé pour les municipales, nous actons que l’équipe dirigeante du PCF, avec ses mots, se déclare en faveur d’une ligne nationale, discutée dans le cadre du Front de Gauche, pour les élections Régionales et cantonales de 2015, soit les prochaines élections à deux tours. Elle confirme également appeler à des listes du Front de Gauche dès le premier tour de ces élections. Cela nous satisfait pleinement et met un terme à la discussion sur le sujet au niveau national. Cependant, cette prise de position n’engage pas les niveaux de décision statutaires du PCF. Or nous avons connu de sévères retournements de situation localement. Un exemple de ce type d’attitude a été donné dans des conditions très déplorables à d’Hénin Beaumont. Nous resterons donc très attentifs et prévoyants aux cotés de nos partenaires nationaux.
Il n’en reste pas moins que nous enregistrons donc avec satisfaction la déclaration de Pierre Laurent. Nous considérons cet engagement comme la reconnaissance d’un FDG avant tout défini par sa stratégie d’autonomie. C’est le sens du document stratégique adopté par tous il y a quelque mois. Une stratégie qui devra être la ligne nationale du FDG dans les élections à venir. Bien sûr il faudra que ces paroles se transforment en actes. Nous réitérons notre demande que soit formée une liste électorale nationale des personnes engagées au Front de Gauche qui décident par leur vote de la stratégie de ceux qui s’intituleront Front de gauche dans les élections. Le PG ne peut envisager que soit galvaudée la stratégie d’autonomie du Front de Gauche et son sigle usurpé par le PS . C’est la condition pour qu’il soit utile à la recomposition en profondeur de l’espace politique et qu’il puisse espérer devenir la première force à gauche, pour une vraie alternative.
En conséquence nous engageons au plus vite les négociations en vue de la constitution de listes aux Européennes avec nos partenaires du FDG. Nous maintenons l’ambition qu’elles soient les plus larges possibles et ouvertes à toutes les forces et personnalités opposées « à la politique d’austérité du gouvernement et à la politique de l’UE ». Nous affirmons notre confiance en nous même et dans l’énergie de notre peuple pour sortir de l’impasse où la droite et les solfériniens l’ont enfermé.