Désert médical

Que diable le Front de Gauche du Lot allait-il faire ce 26 mai dans ce petit village au coeur des Causses du Quercy mais aussi au coeur du désert médical du département?

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Il s’agissait par exemple, de mieux comprendre ce qui peut arriver à une maman dont l’accouchement se complique soudain alors que, depuis la fermeture de la maternité de Figeac, elle n’a plus le choix qu’entre Brive et Cahors. Trop loin l’un et l’autre! Un bébé déjà, n’y a pas survécu.

Par ailleurs à Durbans comme ailleurs, les difficultés d’accès aux soins relèvent de la même logique libérale qui voudrait que la santé soit gérée seulement par une logique comptable comme une marchandise.

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Alors nous avons d’abord fait savoir, en musique, à Durbans, ses habitants et ses petis chemins d’habitude si calmes que les « Front de Gauche » du 46, du 82, du 12, du 19 et d’autres encore, avec Attac, la CGT, des associations locales…..refusent la marchandisation de la santé.

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DSC_0033Notre modeste délégation représentait à la fois le PG82, Attac82 et l’Association des amis et usagers de l’Hôpital de Montauban (nous avons profité de leur présence pour attirer l’attention des intervenants locaux et nationaux  sur le recrutement d’un seul radiologue ouvert par l’ARS alors qu’il y a 4 postes à pourvoir  à l’hôpital)

Devant ce remue-ménage, même les ânes dans leur pré ont été pris au dépourvu.

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Ensuite, après le goûter offert par le FdG 46 (les gâteaux faits maison auraient damné un saint!), on va phosphorer sérieux, les fesses dans l’herbe, avec des gamin-ne-s et des chiens qui galopent en liberté dans le champ où nous sommes. Le soleil nous chauffe un peu fort les neurones -quelle chance! – alors les organisateurs ont prévu d’abriter les intervenants qui sont venus jusqu’à Durbans

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Marie-Laure Darrigade en charge des questions de santé au SN du PG

Chantal Dellac secrétaire de la section départementale 46 CGT santé

Michel Dauba économiste du PCF 46

Jean Scheffer membre de la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités  de proximité

Bernard Teper co-animateur du Réseau Education Populaire, membre du Conseil  scientifique d’Attac et co-auteur du livre « Contre les prédateurs de la santé »

et Jean-Luc Mélenchon co-président du PG

Jean Scheffer a apporté sa vision panoramique des difficultés de l’ensemble des hôpitaux de notre pays: la rémunération à l’acte, la suppression généralisée de personnels titulaires palliée à minima par l’embauche d’intérimaires bien plus coûteux, la logique exclusivement comptable et commerciale des ARS, autant d’éléments qui creusent la tombe du service public pour le plus grand bénéfice des établissements privés. Il invite les militants à rapprocher leurs luttes, à s’inscrire dans les actions de la coordination nationale pour construire un véritable rapport de force susceptible de résister à la destruction systématique par le système libéral mis en place.

Chantal  Dellac et Michel Dauba nous parlerons de la lutte qu’ils ont vécue de l’intérieur, pour défendre la maternité de Figeac . Mais la maternité a fermé! C’est l’illustration locale de la difficulté croissante d’ accès aux soins pour tous, partout et surtout en milieu rural où les distances et les moyens de transport compliquent souvent la situation.

Marie-Laure Darrigade reviendra sur l’indispensable coordination des luttes et décrira comment le PG avec tous les autres partenaires travaille à mailler le territoire d’un réseau d’information sur les luttes afin d’éviter, autant que faire se peut, des combats solitaires et construire des résistances plus larges

Avec une précision quasi chirurgirale, Bernard Teper illustre tous les mécanismes qui s’aggrègent pour détruire et l’hôpital public et la protection sociale. Selon lui, l’éducation populaire partout, tout le temps pour construire la révolution citoyenne.

 
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Jean -Luc Mélenchon s’appuiera sur tous les apports précédents pour mettre en lumière les appétits financiers à l’oeuvre, les mouvements politiques de fond conduits par le gouvernement Hollande avec les  institutions européennes. Il souligne les mensonges qui  habillent  ces politiques cruelles, la nécessité de citoyens informés pour les déjouer et il alerte:

ce sera pire si nous laissons signer le traité transatlantique européen !

Yvette Frot

merci à Patrice Meignan pour ses photos

Communiqué du PG 46

Les citoyens ont raison de s’insurger et de résister quand le directeur de l’hôpital justifie la réduction d’effectif par le fait que « l’hôpital dépense plus qu’il ne rapporte ». Mais il ne fait là que mettre en œuvre les directives libérales de ses autorités de tutelle : Agence Régionale de Santé et Gouvernement. C’est bien la politique du pays qu’il faut changer, en matière budgétaire et de services publics.

Un service public n’a pas à dégager d’excédents financiers mais à rendre le meilleur service aux usagers en réponse à leurs besoins. C’est à l’Etat de lui en donner les moyens. Mais cela est incompatible avec le diktat d’équilibre bud- gétaire tel que l’exige le Traité Européen que les députés et les sénateurs s’apprêtent à ratifier sans consultations des Français y compris Dominique Orliac, jean Launey,Jean-Claude Requier et Gérard Miquel

Donner la priorité à l’éducation et à la police comme l’a décidé le gouvernement Ayrault tout en disant qu’on réduira les autres dépenses pour atteindre 10 Milliards d’économie sur la dépense publique, revient à dire qu’on va réduire les dépenses sociales, donc inévitablement les dépenses de santé.

Au contraire, ce qu’il faut c est de l’argent pour répondre au besoin.

Pour cela nous faisons plusieurs propositions :
– supprimer les agences régionales de santé qui n ont d’autres but que de gérer la pénurie.
– faire cotiser les revenues financiers au même titre que les salaires. Le financement de la protection sociale doit être

construit à partir des cotisations sur les salaires, avec une modulation et une contribution sur les revenus financiers des entreprises, des banques et des assurances.

Ce qui se passe a Figeac pourrait également ce passer à Cahors, tant les hôpitaux publics sont délaissés.

Il faut supprimer les dépassements d’honoraires et revoir l ensemble des salaires pour permettre de fidéliser le per- sonnel et qu’il y trouve des intérêts au travail.

Nous voulons reconstruire et développer un service public de santé
Basé sur la proximité et la qualité des soins avec les personnels, les élus
Et les citoyens. Nous favoriserons la mise en réseau des hôpitaux entre
Eux et avec la médecine ambulatoire pour développer la prise en charge
Technique nécessaire sans l’opposer à la proximité, pour réduire les temps d’attente dangereux et onéreux et contribuer à la coopération des professionnels. Nous assurerons la promotion des centres de santé et le respect de leur vocation initiale d’accès aux soins pour tous.

Aujourd’hui, ce n’est plus Sarkozy qui dirige le pays mais les socialistes. Et dans cette bataille, les infirmières et agents de santé doivent savoir qui les soutient. Cette situation est d’autant plus difficile à comprendre qu’on dépense de l’argent au niveau régional pour développer les écoles d’infirmières en même temps qu’on supprime leurs emplois dans les hôpitaux.