Le projet de création d’une nouvelle LGV Toulouse-Bordeaux est-elle d’utilité publique ?
Réunion publique
Mercredi 19 Novembre, 20h30
à l’espace socio-culturel de Grisolles
L’enquête d’utilité publique (EUP) de la création d’une nouvelle Ligne à Grande Vitesse entre Toulouse et Bordeaux est ouverte depuis le 14 octobre jusqu’au 8 décembre 2014.
Deux petites précisions :
- cette EUP porte également sur la construction d’une nouvelle ligne entre Bordeaux et Dax
- Pour la partie Bordeaux-Toulouse, est exclus de l’EUP les jonctions Sud Bordeaux et Nord Toulouse (la partie Saint-Jory – Toulouse n’est pas dans l’EUP)
Le dossier d’enquête d’utilité publique est disponible ici : http://www.enquetepublique-gpso-lignesnouvelles.fr
Voici quelques éléments issus d’études indépendantes, de rapports officiels, pour nous permettre (nous citoyens) de nous positionner sur cette enquête. Un registre est tenu dans toutes les mairies impactées par ce projet, il existe aussi un registre internet. Il nous appartient à toutes et à tous d’alimenter ce registre par nos avis sur ce projet. C’est le nombre d’avis, leurs teneurs qui permettront que soit prononcée ou non la Déclaration d’Utilité Publique de ce projet.
Voici le lien pour aller remplir le registre internet.
Création d’une nouvelle LGV = 9 milliards €
à payer par les collectivités (ì des impôts locaux)Alors que l’Aménagement de la ligne existante = 3 milliards €
Pour une différence de temps de trajet de 6 minutesLe projet de LGV : le transport pour quelques uns plutôt que pour tous
=
Moins d’argent pour les TER
Moins d’argent pour la rénovations et fiabilisation des lignes et du matériel
Abandon de la ligne POLTLa LGV ce sont 4830 hectares de bois, de champs, de terres agricoles et viticoles dévastés
La LGV ce sont de nouvelles gravières : 30 millions de m3 de matériaux à importer
La LGV c’est plus de camions : 54 millions de m3 (remblais et déblais) à déplacer
Aménagement de la ligne existante = 3 milliards €
Pour une différence de temps de trajet de 6 minutes par rapport à la création d’une LGVL’aménagement des lignes existantes : un projet raisonné pour l’intérêt général
=
Développement des TER (notamment au nord de Toulouse)
Rénovations et fiabilisation des lignes et du matériel
Maintien et rénovation de la ligne POLT
Parcours, temps de trajet et coût
Le moyen le plus court pour relier deux points n’est-il pas la ligne droite ? Pourquoi passer par Bordeaux pour relier Paris à Toulouse ? Une ligne droite existe : la ligne SNCF POLT (Paris-Orléans-Limoge-Toulouse) qui a le double avantage d’être direct (680km au lieu de 830km) et d’irriguer les territoires (Toulouse, Montauban, Caussade, Cahors, Brive, … ).
Sur le seul parcours Toulouse – Bordeaux, qu’en est il ?
Le financement
L’enquête d’utilité publique maintient le flou sur la répartition du financement ; ce qui est sur, c’est qu’il sera porté essentiellement par les collectivités locales (régions, départements, communes) : ce sont donc nos impôts locaux qui serviront à financer cette nouvelle LGV (qui rappelons le n’est pas de la compétence des collectivités locales mais de l’Etat) au détriment bien sur de tout autre investissement nécessaire (rénovations et fiabilisation des lignes et du matériel, développement du réseau TER, … )
La construction de la LGV, vu son coût exorbitant en cette période de restriction budgétaire, c’est l’abandon de la POLT (suppression d’arrêts, terminus à Brive, … ), c’est un frein net aux investissements nécessaires au développement des TER (qui eux sont de la compétence de la région contrairement à la LGV), c’est l’application de la politique de l’intérêt du plus petit nombre (*) au détriment de l’intérêt général et d’un aménagement du territoire harmonieux.
(*) les TGV ne concernent que 8 % des voyageurs pour qui existent déjà des solutions de déplacement.
Un projet dévastateur pour l’environnement
Cette réalisation dénaturerait 4830 hectares de bois, de champs, de terres agricoles et viticoles (6300 ha hectares pour la totalité du projet GPSO jusqu’à Hendaye) auxquels il faut ajouter l’impact supplémentaire lié aux travaux, gravières, lignes HT,… Ceci alors que l’on déplore l’artificialisation de l’équivalent de la surface d’un département moyen tous les 7 ans en France.
La balafre n’épargnerait ni les zones humides ni les espaces protégés (ZNIEF, Natura 2000) ni les nappes d’eau et les sources qui alimentent notamment la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux) en eau potable.
La demande de 30 millions de m3 de matériaux à importer impliquerait l’ouverture de nouvelles gravières. La nécessité de déplacer 54 millions de m3 (remblais et déblais) impliquerait quant à elle plus de 5 millions de rotations de camions, soit plus de 2360 rotations par jour ouvré pendant la durée du chantier. Voir les remarques de l’Autorité Environnementale à ce sujet (p8 du rapport).
Au-delà de 160 km/h, la consommation électrique des trains croit proportionnellement au carré de leur vitesse et la puissance électrique demandée, au cube de cette vitesse. Les LGV nécessitent donc une alimentation surdimensionnée, la production d’électricité supplémentaire et la construction de lignes à haute tension.
Une enquête d’utilité publique qui s’appuie sur des arguments fallacieux du débat public de 2005
La saturation de la ligne
Selon l’étude de 2005, le réseau serait saturé par 80 trains jour en 2012. Aujourd’hui (2014) seulement la moitié roulent, soit 40 trains TGV compris. Alors que les nouveaux systèmes de signalisation permettraient de tripler le trafic sur la voie actuelle modernisée et que le mythe du fret ferroviaire est malheureusement mort, la SNCF étant le premier transporteur routier français !
Le temps de trajet
La durée du trajet Paris-Toulouse pour être validée en 2005 devait être de moins de 3 heures. Elle est passée à 3h10 mm pour un trajet direct sans arrêt donc non économique car avec peu de voyageurs. La durée avec arrêt sera de 3h35, avec une vitesse moyenne de 200 Km/h, la ligne actuelle rénovée y suffirait.
En plaquant le modèle actuel de la LGV Paris-Marseille sur Paris-Toulouse l’étude Claraco démontre que le temps moyen de parcours serait de 3h42. Les 3h10 avancées par RFF concernent seulement un ou deux trains les plus rapides. Or ce temps réel face au temps factice a des répercussions considérables sur le report modal, en particulier des usagers de l’avion. En conséquence le report modal devrait être recalculé sur la base de ce temps moyen réel : 3h42.
Trafic voyageur et rentabilité
Nulle part le document de l’enquête ne mentionne le taux actuel de remplissage des TGV circulant sur Bordeaux-Toulouse. Une question vient naturellement : avant de proposer de nouveaux trains n’est-il pas plus judicieux pour les finances de la SNCF de remplir les trains existants ? L’étude Claraco, à partir des données de la SNCF montre que les trains sont pleins à hauteur de 36% ; il y a donc de la marge avant de multiplier les trains !
Pour info : suivant les études réalisées à partir des rapports LOTI qui permettent d’analyser les prévisions faites avant la construction des LGV et les réalités observées après leur mise en service les trafics prévus sont surestimés : + 26 %
Pour le Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD) la rentabilité socio-économique est en nette décroissance au fil des projets. Le taux minimum de rentabilité socio-économique (TRIE) était fixé à 8 % en 2002 puis à 4 % en 2005. La cour des comptes, constatant les dérives de la LGV EST (dernière mise en service), estime que si « les bilans économiques des LGV actuellement en projet ou en cours de construction devaient être corrigés de la même façon ils seraient fortement négatifs ». Guillaume Pépy président de la SNCF : « 30 % des LGV ne sont pas rentables », la France ne peut plus se permettre de multiplier ces projets onéreux.
Le coût de la réalisation des 2 nouvelles lignes est annoncé à 8,037 milliards €, valeur 2011 non actualisée. La totalité du projet GPSO Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne est chiffré à plus de 13 milliards € sachant que les estimations d’avant travaux sont chaque fois largement dépassées (rapport LOTI +19%). En fait, on ne sait ni quel serait le montant réel des travaux ni qui seraient les contributeurs (contribuables, usagers ou autres).
Les sources utilisées
– Etude CLARACO (Commandée par ALTernative LGV, associant le Conseil Général du Lot et Garonne, des Collectifs d’Elus du Lot et Garonne, de Gironde et du Tarn et Garonne, cette étude a pour but d’évaluer la faisabilité d’une alternative à la LGV GPSO en modernisant la ligne existante, entre Bordeaux et Toulouse. Novembre 2011) : http://www.tgv-albret.fr/rapports-officiels/letude-alternative-bordeaux-toulouse.html
– Rapport Mariton (rapport déposé le 18/05/2011 à l’Assemblée Nationale par la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire relatif au schéma national d’infrastructures de transport) : http://www.tgv-albret.fr/rapports-officiels/rapport-mariton.html
– Rapport CGEDD (Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable – Mai 2011) : http://www.tgv-albret.fr/rapports-officiels/rapports-cgedd-mai-2011.html
– Rapport SNIT (Schéma National des Infrastructures de Transports de la commission de l’économie, du développement durable et de l’aménagement du territoire du Sénat du 8 juin 2011): http://www.tgv-albret.fr/rapports-officiels/rapport-snit.html
– Extraits du rapport Les assises du ferroviaire du MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT : http://www.tgv-albret.fr/rapports-officiels/extrait-du-rapport-qles-assises-du-ferroviaireq.htm
– Rapport de la cours des comptes (octobre 2014) : https://www.ccomptes.fr/Actualites/A-la-une/La-grande-vitesse-ferroviaire-un-modele-porte-au-dela-de-sa-pertinence
Ivan Jacquemard
Parti de Gauche 82
Merci à Jean-Paul Damaggio et Patrick Puech d’Alternative LGV pour leurs précieuses informations.
Je vous conseille de consulter régulièrement le blog de Jean-Paul sur le sujet de la LGV :
http://lgv-legislatives-2012.over-blog.com
La Gare, la LGV Quel gouffre financier ?
Grande réunion publique
à Montauban
Maison du Peuple
20h30 lundi 18 mars 2013
NE PAS MANQUER CETTE DATE CRUCIALE A QUELQUES MOIS DE L’ENQUETE D’UTILITE PUBLIQUE ! LE COMBAT CONTRE LA LGV ET POUR LA MODERNISATION DES LIGNES EXISTANTES LE MERITE !
Réunion organisée par l’association ALTernative LGV 82 et ouverte à toute-s.
Renseignements au 05 63 95 95 30
L’eau n’a pas de prix, vite la régie publique !
SAMEDI 2 FEVRIER – 17h – Maison du Peuple à MONTAUBAN
Réunion – débat animée par Gabriel AMARD
Président de la communauté d’agglomération « Les Lacs de l’Essonne », Gabriel AMARD a animé le combat du retour de l’eau en régie publique dans cette collectivité.
Auteur de « L’eau n’a pas de prix- Vive la régie publique! », il a aussi coordonné deux ouvrages collectifs :
« Guide de la gestion publique de l’eau »
« Terres de gauche – Abécédaire des radicalités concrètes »
L’eau , bien commun de l’humanité
Indispensable à la vie, on ne saurait la traiter comme une marchandise ordinaire.
En France, 3 grandes multinationales se partagent 8O% du marché de l’eau (Véolia, Ondéo-Suez, Saur-Bouygues).
Leur objectif : des profits maximum pour leurs actionnaires.
Ces profits majorent de 20 à 25% les factures des usagers devenus « clients ».
En régie publique, pas de dividendes à prélever, les excédents dégagés servent à entretenir le réseau et à répondre aux besoins des usagers.
2000 !!
2 000militant-e-s et/ou citoyen-ne-s ont répondu à l’appel du CAC31
Meeting unitaire à Toulouse : Non à l’austérité en Europe
Meeting unitaire organisé par le Collectif pour un Audit Citoyen de la dette publique CAC 31: ATTAC, CGT, FSU, Solidaires, EELV, Front de Gauche (CA, FASE, GA, GU, PCF, PCOF, PG), NPA et les comités locaux.
Jeudi 29 Novembre – Toulouse
20 h 30 – Parc des expositions – Hall 8
avec
Esther Jeffers – Attac France
Sara Rocha – CAC Portugal
Vicky Skoubi – Syriza Grèce
Jean-Luc Mélenchon – Front de Gauche
Philippe Poutou – NPA
Gérard Onesta – EELV
et des représentants des syndicats CGT-FSU-Solidaires
Un co-voiturage est organisé , 2 points de rendez vous:
– Montauban: Arrêt de bus devant parking Eurythmie : Départ prévu à 19 heure
– Castelsarrasin : Parking devant la piscine RV 18h45 pour départ à 19h
Le Collectif 82 du Front de Gauche accueille Leïla Chaibi à Moissac
La dette publique : qu’es aquo ?
Pour s’informer, échanger et débattre :
Pour se mettre en appétit, voici une courte vidéo sur la dette, très chouette ! : http://www.placeaupeuple2012.fr/la-dette-cest-chouette/
Et le site du comité 82 pour un audit citoyen de la dette publique : http://pourunauditcitoyendeladette82.wordpress.com/
LA PRÉCARITÉ, ÇA PROFITE À QUI ?
avec
LEÏLA CHAIBI
Secrétaire nationale du Parti de Gauche à l’abolition du précariat
Animatrice du collectif de lutte contre la précarité L’appel et la Pioche.
Co-fondatrice du collectif Jeudi Noir.
Membre du conseil national de campagne de Jean-Luc Mélenchon
|
CONFÉRENCE – DÉBAT
Jeudi 15 Décembre 2011
20h30
MOISSAC
Centre culturel 24 rue de la solidarité – Salle 2 – rez de chaussée |
Le chômage et la précarité – intérim,CDD, stages à répétition, auto-entreprenariat, contrats à temps partiel – c’est le moyen de faire baisser le coût du travail au profit de l’oligarchie. Comment abolir le chômage et la précarité ? C’EST POSSIBLE ! avec les mesures du programme du Front de Gauche,
|
REJOIGNEZ
les assemblées citoyennes et les comités de campagne pour participer aux combats ouverts par le Front de Gauche
Contacts
Collectif 82 du Front de Gauche : jean-marie.selva@wanadoo.fr
Gauche Unitaire : http://gauche.unitaire82.over-blog.com Parti Communiste Français : http://pcf82.elunet.fr Parti de Gauche : http://82.lepartidegauche.fr |
Conférence-débat : la crise financière et la dette
en présence de Nasser MANSOURI économiste, membre du conseil économique et social.
Pour sortir du nucléaire : Vite, la planification écologique !
Montauban, maison du peuple, 17 Mai 2011
Le combat anti-nucléaire est très actif et dynamique dans les années 70, puis s’essouffle. Pour l’opinion il s’agit de relier les questions relatives à l’énergie, par exemple dépendance au pétrole, gaz de schiste et nucléaire et de ne pas le faire de manière cloisonnée. C’est le rôle des partis politiques que de mettre tous ces éléments là en perspective et de montrer en quoi le combat et les propositions politiques permettent d’ouvrir des alternatives, d’autres horizons, ce qui permet d’éviter d’être dans la contestation et la résistance, même si cette lutte là est importante, de façon que l’on ne soit pas dans 5, 10,15 ans dans la même salle à se poser les mêmes questions, à s’affronter aux mêmes pouvoirs en face .
A partir de Fukushima, ce qui est intéressant c’est de voir comment réagissent les différents pays : Allemagne et Italie relancent le débat au niveau national et gouvernemental puisque les décisions prises et les questions se posent dans ces 2 pays. A contrario en France, toutes les déclarations de Sarkozy …il veut bien que l’on débatte de ce qu’on veut mais pour autant, il exclu d’emblée que ce débat puisse déboucher sur une décision de sortie du nucléaire. C’est assez symptomatique de la manière dont la question du nucléaire est abordée en France depuis plusieurs années.
Un 1er point par rapport à cette forme d’omerta et collusion entre pouvoirs politiques et pouvoirs économiques qui sont liés au nucléaire, c’est le dernier remaniement ministériel. Mr Besson, élu Drômois, devenu secrétaire d’Etat en charge de l’énergie, secteur repassé sous la tutelle du Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie….et cela n’est pas anodin. On voit bien toute la différence qu’il y a d’une part, de placer le secteur de l’énergie sous un Ministère de l’écologie ou de l’avoir directement relié aux pouvoirs financiers. Autre déclaration…Mr Besson en 2005 alors député socialiste, avait posé la question à Mr Breton ministre de l’économie à cette époque là, au sujet de la privatisation d’EDF qu’il qualifiait de faute majeure, « si les français nous font confiance en 2007, EDF reviendra une entreprise 100% publique… » ! Je vous invite donc à chaque occasion de l’interpeller sur ses engagements passés !!! passssés.
Autre point, les difficultés à percer l’opacité qui entoure la question du nucléaire en France : c’est la sortie d’un rapport demandé par Sarkozy, sur l’avenir du nucléaire en France, rapport demandé à Mr Roussely qui est d’ailleurs Président Honoraire d’EDF, donc dans un rôle de juge et partie. On peut ainsi se poser des questions sur l’indépendance des rendus de ce rapport.
2ième surprise ce rapport a été classé «secret-défense » y compris pour sa partie sur le nucléaire civil, plusieurs jours après sa sortie qui devait être publique, les citoyens n’ont eu droit qu’à une synthèse de quelques pages et pas à l’intégralité de ce rapport. Et dans ce rapport il y avait qu’il fallait préconiser la hausse des tarifs de l’énergie, notamment de l’électricité, pour pouvoir financer l’avenir du parc. Les usagers apprécieront qu’une fois de plus, on leur fasse payer l’électricité plus chère pour pouvoir renouveler le parc nucléaire et continuer à alimenter la machine infernale. Une autre chose dans ce rapport, c’était l’extension de la durée de vie des centrales au-delà de leur programmation initiale, ce que l’on voit de plus en plus, ce que l’on voit à Fessenheim qui est sans cesse prolongée alors qu’il y a des constats objectifs de défaillances et de dysfonctionnements. En décembre dernier ça été le tour de Tricastin, elle aussi au bout de ses 30 années de vie, prolongée de 10 ans. En janvier on a appris un nouveau dysfonctionnement dû à une usure de certaines pièces qui auraient du être inspectées pour autoriser la prolongation de 10 ans. On peut se poser des questions sur la manière dont ces renouvellements sont autorisés. On voit là donc se mettre en place un contexte où il y a corrélation directe entre des intérêts et des enjeux économiques. Je ne vous refais pas l’article sur Sarkozy, qui se déguisant en VRP du nucléaire, pour aller vendre des centrales à l’étranger, le nez fermé, les yeux bouchés, y compris à des dictateurs. Et on voit bien là, la collusion qu’il y a entre ces différents intérêts et l’opacité qui entoure la filière nucléaire que ce soit sur ses aspects économiques, stratégiques ou sur ses nombreux dysfonctionnements qui ont lieu dans un certain nombre de centrales. Par rapport à cela, on aurait pu espérer que ce contexte et le drame de Fukushima, relancent le débat. On constate finalement que les lignes bougent que très peu et que ceux qui se prononçaient déjà pour la sortie du nucléaire et que pour que ce débat ait lieu et que l’on redonne la parole au peuple, pour lui demander s’il veut continuer dans ce type de technologie, et bien ceux qui étaient sur cette position là, c’est-à-dire le PG, l’EEV, le sont toujours et ceux qui n’étaient pas sur cette position là ne bougent pas beaucoup…J’en veux pour preuve le projet du PS qui continue à jouer sur les mots en parlant « sortie du tout nucléaire » vous apprécierez la différence…ce qui ne veut rien dire, on n’est pas au « tout nucléaire » on n’est pas à 100% de production nucléaire…la sortie du « tout nucléaire », dire cela ou rien, revient au même.
Il est important dans la période, que l’on puisse appuyer ce débat, et même le lancer s’il le faut en France et au-delà. Et ce qui se passe en terme de débat au niveau de l’Union européenne, a une importance capitale. Et il se trouve que les 2 derniers Sommets Européens ont été tout à fait lamentables en la matière : l’un en février, où la France et la République Tchèque ont fait inscrire dans le texte que l’énergie nucléaire était une énergie propre, car faiblement carbonée et rebelote fin mars après Fukushima, dans un texte de résolution de ce Sommet Européen sur le climat et l’énergie qui parlait du Japon et de sa catastrophe, mais qui réussissait le tour de force de ne parler ni de sortie du nucléaire, même pas pour évoquer un débat sur la sortie, ni d’énergie renouvelable. On voit là que les progrès qui restent à faire notamment au niveau de l’UE, sont considérables. Il faut aussi que l’on ait cela en tête quand on parle de débat. Il y a le débat national et puis il y a le niveau international avec notamment l’UE, qu’il faut essayer d’activer.
Pourquoi sommes-nous si attachés à la question de la sortie du nucléaire ? Je vais revenir sur certains éléments qui motivent cette revendication.
La 1ére, si l’on reprend le cycle de vie de la filière électronucléaire, c’est la question de l’uranium, du minerai nécessaire à faire tourner les centrales nucléaires : cet uranium n’est plus extrait en France, il est extrait dans d’autres pays dont majoritairement au Niger dans des conditions de travail, de santé et d’exploitation qui à elles seules suffiraient à justifier que l’on demande une sortie du nucléaire. L’extraction de l’uranium se fait en terme de conditions de travail dans les mines et également en fausse coopération avec les populations sur place, sont des conditions simplement indignes. De plus on sait aujourd’hui que les réserves d’uranium, il y en a pour 30 à 80 ans selon les estimations. Ce ne sont pas des ressources inépuisables. Les autres combustibles qui sont utilisés comme le MOX sont des combustibles qui représentent à nouveau eux-mêmes des dangers supplémentaires en termes d’exploitation. Insister aussi sur les rapports Nord/Sud dans cette affaire, parce qu’il y a bien sûr l’extraction de l’uranium mais il n’y a pas que cela….Je ne sais pas si vous avez déjà vu des cartes qui circulent et qui sont des photos nocturnes du globe où l’on voit très bien de nuit les endroits où il y a de la lumière. Et quand on regarde cela, on comprend visuellement, instantanément que les minerais extraits dans les pays du sud, servent uniquement à aller alimenter le productivisme et notre consommation du nord. Il y a là un terreau supplémentaire d’inégalité Nord/Sud qui serait bon d’introduire dans nos réflexions/débats sur le nucléaire et qu’en plus la consommation de l’énergie est vraiment différente entre les différents pays, différents continents : en Afrique elle est en moyenne de 0,7 tonne/équivalent pétrole, aux USA de 7,9 tonnes soit 10 fois plus en matière de consommation d’énergie. A titre indicatif pour la France elle est de 4,4, donc à mi-chemin entre l’Afrique et les USA, pour donner un ordre d’idée en terme de consommation énergétique.
Cela était pour le rapport Nord/Sud et la question des inégalités qui se retrouvent aussi dans la question de l’énergie. Il y a aussi la question du risque nucléaire. On a beaucoup parlé de Fukushima, mais à cette occasion, on a aussi parlé de Tchernobyl et de Three Mile Island. On n’a pas reparlé de tous les accidents moins graves, moins visibles. On a parlé tout à l’heure des dysfonctionnements : vous en avez ici dans le coin, il y en a très régulièrement à Tricastin, Fessenheim et dans l’ensemble des centrales. Les risques d’accidents, je ne m’étends pas dessus…La question des déchets nucléaires aujourd’hui : 1200 sites de déchets nucléaires en France et l’agence qui est censée gérer cette question des déchets en était, en 2007, à 1 million de tonnes, dont on ne sait toujours pas quoi faire, et que pour l’instant on envisage de stocker, ou d’enfouir, éventuellement un jour de brûler sans qu’un élément concret puisse dire aujourd’hui que ce soit un jour possible. Donc on fait des stocks d’enfouissement, on réfléchit. Il y a des choses totalement surréalistes sur la question de l’enfouissement des déchets nucléaires, des projets un peu partout dans le monde, de sortes de puits géants où l’on stockerait des déchets et comme ces déchets ont une durée de vie très longue, c’est de savoir comment l’on fait pour prévenir les générations à venir que là il ne faut pas creuser, c’est dangereux. Et les durées sont tellement longues que très rapidement les Etats se sont dit que probablement les populations à venir ne parleront plus les mêmes langues que nous, n’utiliseront plus les mêmes formes d’écriture. On ne sait pas quels types de langages ils comprendront. Il va falloir trouver des éléments codés. On a réfléchi en Finlande à de grandes pyramides en forme de triangles, bref des projets plus hallucinants les uns que les autres : voilà où on en arrive dans cette gestion des déchets nucléaires. A se demander comment prévenir les générations qui vont venir dans plusieurs centaines années, voire millénaires, qu’il ne faut pas creuser des déchets qu’on leur a laissés.
Et puis enfin il y a la question du coût de cela, puisqu’un générateur de 2ième génération, le plus fréquent, a un coût de 3 milliards d’euros et que tout cet argent que l’on met aujourd’hui dans le nucléaire – sans parler du coût de maintenance et de démantèlement -, on ne le met pas ailleurs, par exemple dans la recherche sur l’efficacité énergétique ou sur les énergies renouvelables. C’est évidemment une question cruciale : qu’est-ce que l’on fait de l’argent public qui est notre argent ? à quoi est-ce que l’on l’affecte prioritairement ? et est-ce que aujourd’hui, cette priorité c’est le nucléaire ? Et enfin la question démocratique : il y a criminalisation des militants anti-nucléaires et des actions de résistance. En novembre dernier, il y a régulièrement des trains de déchets radioactifs qui traversent la France. On commence à être mieux organisé entre syndicats, associations, militants politiques pour avoir des informations en amont. Les trains traversent la France sans aucune information faite aux publics, avec des agents SNCF, qui ne sont pas équipés en dosimètres, sans formations spécifiques et avec un équipement nul, sachant que la SNCF et AREVA se rejettent la responsabilité d’assurer la sécurité de ces transports. Et il se trouve qu’en novembre dernier, il y avait une action sur le passage d’un train avec des militants qui ont bloqué le train, se sont enchaînés et ont été délogés de manière violente par les forces de l’ordre. L’un a eu les mains brûlées, un autre les tendons coupés et se sont retrouvés à l’hôpital. Il faut prendre conscience de la situation inversée où l’on se trouve : on est dans une société où des entreprises et des responsables prennent la responsabilité de faire circuler des déchets radioactifs à travers le pays sans aucune information et aucune précaution et où les criminels se sont les militants qui essayent de bloquer les trains, de dénoncer et faire des informations à la population, sur la situation. Et c’est là que l’on prend conscience que l’on est dans un système, une filière industrielle qui a largement débordé du pur cadre industriel, qui est devenu un vecteur non seulement politique, mais idéologique qui conduit à des situations totalement aberrantes, de renversement de responsabilités entre les responsables et les militants qui essayent d’avertir sur la situation.
On est dans un contexte de plus en plus tendu puisque on est aussi dans une période de raréfaction des ressources en pétrole, qui va aller s’accélérant. Vous avez entendu parler du pic en pétrole qui est le moment où l’on arrive à l’acmé de l’exploitation et de gisement en matière de pétrole, moment à partir duquel la production décline inexorablement puisque l’on exploite pas des gisements qui se renouvellent à la même fréquence où on les consomme. On a aujourd’hui, selon l’Agence Nationale de l’Energie, passé ce pic. On est en phase de déclivité. Le pétrole va être de plus en plus rare, cher et réservé de moins en moins au Grand Public. On le voit avec ce qui s’est passé dans le golfe du Mexique où l’on va chercher de plus en plus loin, de plus en plus profond, sur des territoires jusqu’ici préservés, jusqu’à la dernière goutte de pétrole. Et dans le contexte actuel cela ne risque pas de s’arranger car il y aura toujours des entreprises pour aller chercher au mépris des risques pour la population, pour l’environnement. C’est également ce que l’on voit sur la question des gaz de schistes. Tant qu’il y aura de la demande et que cela ne sera pas plus réglementé au niveau politique, il y aura des intérêts économiques à aller forer de plus en plus profond. Dans ce contexte là il y a la question du dérèglement climatique et des émissions de gaz à effet de serre. Il y a des effets de mode dans les sujets d’actualité politique. Au moment de Copenhague, tout le monde parlait que climat et effet de serre, là maintenant ce n’est que nucléaire et gaz de schiste. Il s’agirait de ne pas oublier le dérèglement climatique et les gaz à effet de serre évidemment et c’est là aussi qu’il faut les mettre à notre réflexion, non pas comme ils sont utilisés contre nous par certains comme NKM qui essaye à chaque fois de nous refourguer le nucléaire en disant que c’est une énergie décarbonée, que pour le climat c’est vachement bon. Il faut qu’on y réfléchisse. Il ne s’agit pas d’écarter un objectif au profit d’un autre. Il s’agit de faire la synthèse de tout cela sur le mot d’ordre « ni nucléaire, ni gaz à effet de serre » qui a été largement utilisé , et qu’on arrive à trouver un scénario de transition énergétique qui nous permette de tenir ces enjeux là, de tenir les bouts du problème. Et la grande nouvelle c’est que c’est possible, puisqu’on nous dit , on rabâche c’est pas possible, si vous voulez continuer à vouloir vous chauffer, avoir la lumière, il va falloir accepter le nucléaire, le gaz de schiste, ça sert à rien de discuter, il n’y a pas d’autres solutions. Oui des solutions il y en a d’autres. Et en plus sans retour à la bougie, ce qui est le truc auquel on a droit régulièrement, c’est vouloir revenir à la charrue à bœufs, bougie qui par ailleurs a un très mauvais rendement énergétique, dégage du CO2. Je vous le dis tout de suite, ça ne fait pas partie d’un scénario de transition. Par ailleurs il y a aussi des pays, il faut le rappeler, qui n’ont pas de nucléaire sur leur territoire. Il y en a même un certain nombre : l’Autriche, le Danemark, la Grèce, l’Italie, la Norvège, le Portugal pour ne citer que les pays d’Europe et d’autres qui sont en train de sortir du nucléaire comme l’Allemagne, la Suède, la Belgique, les Pays Bas .
La situation de la France sur ce coup là serait plutôt l’exception parce que là aussi, on essaye d’être le centre du Monde, l’exception française, doit devenir la norme. Quand on voit les déboires du fleuron de l’industrie nucléaire française, l’EPR que ce soit en France ou ailleurs, il faut imaginer que notre modèle nucléaire ne s’exporte pas si facilement dans les années à venir. Donc c’est possible aussi pour une autre raison, c’est qu’il faut rappeler que le nucléaire c’est en réalité 17% de l’énergie qui est consommée en France, le nucléaire c’est 80% de l’électricité produite et c’est seulement 17% de l’énergie totale que l’on consomme en France. Donc là aussi on joue sur les chiffres, parce que quand on le dit vite, on peut imaginer que le nucléaire c’est 80% de toute l’énergie dont on a besoin, c’est faux, c’est 17% de l’énergie consommée. C’est important de le dire et de le rappeler. Il y a un moment où la France, le gouvernement Français a décidé que l’on allait passer au « tout nucléaire » et finalement sur une période de très peu d’années, ça s’est fait. La France s’est mise en mouvement et est passée au tout nucléaire. Il n’y a aucune raison pour qu’aujourd’hui on ne soit pas capable de mobiliser les mêmes travailleurs, scientifiques, chercheurs, les mêmes compétences pour faire le chemin inverse d’autant plus que le projet est autrement porteur en terme d’espoir, que dans la période. Il n’y a aucune raison pour que cette mobilisation ne se puisse pas se faire. On a les compétences, les savoirs, les outils, on a aussi des scénarios qui permettent d’assumer cette transition énergétique. La seule chose qui manque aujourd’hui en France c’est la volonté politique et c’est pour cela que le débat est important.
Alors les alternatives, elles existent. Plusieurs scénarios ont été mis au point. On ne peut pas les citer tous, encore qu’il n’y a pas tant que cela, crédibles et qui arrivent à tenir tous les bouts. On peut citer le scénario du Grand Ouest qui a été fait justement pour réagir au projet de l’EPR qui est assez intéressant parce qu’il est basé sur le coût de l’EPR, qui est de 3 milliards d’€ et sur ces 3 milliards d’euros ce scénario qui est alternatif, basé notamment sur des énergies renouvelables, permet lui de créer 10800 emplois là où l’EPR ne crée que 300 emplois pérennes et 600 si l’on prend en compte le chantier. Donc même sur la question de l’emploi, qui est quand même l’argument qui revient le plus souvent pour justifier le maintien de l’industrie nucléaire, on voit qu’il y a des scénarios alternatifs qui existent,qui sont générateurs d’emplois pérennes et non délocalisables, parce que aujourd’hui les emplois de le filière nucléaire, quand on discute avec les syndicats, les sous-traitants, c’est de plus en plus le recours à la sous-traitance, à l’intérieur et dans des conditions de sûreté de plus en plus dégradées. Et les travailleurs du nucléaire eux-mêmes tirent de plus en plus souvent la sonnette d’alarme pour expliquer qu’ils ne peuvent plus aujourd’hui faire leur travail dans de bonnes conditions de sécurité des installations et de sécurité des populations. Donc ce scénario alternatif est assez intéressant. Il est à mettre en regard de ce qui a été fait en Allemagne sur les énergies renouvelables où il y a des efforts considérables de faits et où en 10 ans, sur les alternatives énergétiques, il y a eu la création de 340.000 emplois. Voilà des chiffres intéressants à avoir en tête pour répondre à ceux qui nous disent le nucléaire c’est des emplois, oui certes. Il y a possibilité de reconversion et de création d’emplois dans des secteurs nettement moins néfastes. Pour compléter cela et avoir des éléments, le Ministère des Affaires Etrangères qui a fait passer une circulaire à tous ses diplomates, pendant la crise de Fukushima, pour donner un certain nombre de chiffres clés, annonce dans cette note, que le nucléaire représente 100.000 emplois directs et autant d’emplois indirects : ce sont là des chiffres officiels du M.A.E, sur la filière nucléaire.
Et puis il y a un autre scénario sur lequel, nous PG, nous avons travaillé pour développer nos propositions politiques, qui est le scénario négaWatt qui regroupe un certain nombre de chercheurs et de scientifiques, qui a commencé à travailler en 2003, réactualisé son scénario en 2006 et qui est en train de travailler sur un nouveau scénario qui va sortir cet été, scénario sur une période de 30 à 40 ans. L’objectif final c’est à la fois la sortie du nucléaire mais aussi la division par 4 des émissions de gaz à effet de serre avec une création de presque 700.000 emplois et des réductions considérables en terme d’énergie, car on passe de 2800 térawat-heure en 2005, à 1200 en 2015, sur le principe, sur la base de 3 piliers, 3 axes : le 1er, la question de la sobriété énergétique : éliminer aujourd’hui tout ce qui est de la consommation inutile, tout ce qui n’apporte pas directement un bien-être à l’individu. Cela va être les écrans de pub dans le métro parisien, tous les appareils qui sont en veille, c’est la chasse au gaspi des années 80, c’est tout ce qui consomme sans apporter de bénéfices, du confort, des progrès. Déjà rien qu’avec cela on peut réduire de 15% notre consommation énergétique. 15% c’est énorme. Le 2ième pilier c’est l’efficacité énergétique, c’est par exemple moins de perte en ligne, entre énergie produite au départ et son effet final ou le moins de perte possible, c’est par exemple pour l’éclairage cela ne sert à rien d’orienter les lampadaires municipaux vers le ciel quand on veut éclairer le trottoir. Et là dessus une des mesures emblématique, c’est la question de la rénovation thermique. On sait aujourd’hui qu’il y a plus de 19 millions de logements qui datent de plus de 1975, avant le choc pétrolier, donc qui ont été faits sans tenir compte de la question de l’isolation, qui sont des logements dans lesquels quand on chauffe, on chauffe les petits oiseaux en même temps, donc très mauvais du point de vue environnement. D’un point de vue social et financier pour des personnes qui logent dans ses logements c’est évidemment désastreux d’autant qu’on a eu la brillante idée d’équiper ces logements sociaux de radiateurs électriques, ce qu’il y a de pire en terme d’efficacité énergétique et en termes financiers, donc à la fois d’un point social et environnemental. Un grand plan de rénovation thermique serait typiquement une mesure intéressante à avoir et en matière d’efficacité énergétique, si l’on prend toutes ces mesures qui vont dans ce sens là, le scénario négaWatt estime une baisse en terme de besoin énergétique de 30% à nouveau. Une fois que l’on a fait cela, la sobriété énergétique et l’efficacité énergétique, il reste les besoins en énergie. Et seulement pour ces besoins restants l’idée est de les couvrir au maximum par la production d’énergie de sources renouvelables. Je dis seulement et j’insiste sur seulement car une fois qu’on dit tout cela, il y a plein de choses faites pour les énergies renouvelables, sauf que tant que l’on ne réduit pas notre consommation, ces énergies renouvelables viennent juste en plus, elles ne viennent pas en substitution du nucléaire, du gaz de schiste, des énergies fossiles et polluantes donc on peut faire ce que l’on veut pour les énergies renouvelables, tant que cela vient juste s’additionner à une demande croissante, malheureusement ça ne résout en rien le problème que l’on a actuellement. Donc pour les besoins restants et renouvelables on parle beaucoup d’éolien, de solaire, on parle un petit peu moins de biomasse, alors que c’est un réservoir extrêmement important de production d’énergie de sources renouvelables.
Et puis nous au PG, on a un petit faible pour la géothermie qui est là aussi une ressource dont on parle assez peu. Donc on a décidé de s’emparer de ce sujet là, de creuser un petit peu plus le potentiel que représentait la géothermie. D’ailleurs on a organisé une 1ére visite sur la centrale géothermique de Soultz, dans l’est. Il y a d’autres visites prévues et des prises de contacts de travailleurs et d’experts de ce secteur pour voir justement ce qui est possible de faire en la matière. Donc voilà le scénario négaWatt, où l’on a travaillé , où on l’a mis un petit peu à notre pâte, c’est-à-dire en rajoutant des réflexions qui se penchent sur le volet social qui n’était pas forcément inclus dans le scénario négaWatt, des petites touches d’intérêt général de service public qui sont des problématiques aux quelles nous sommes très attachés. Et puis voilà tout cela a donné un certain nombre de propositions dans le cadre du projet PG. Alors si je dis service public c’est parce que, là aussi le contexte a mis en lumière un certain nombre d’éléments. Je ne reviens pas sur la responsabilité importante de Telco opérateur privé à Fukushima, qui pour des raisons de rentabilité et du maintien du cours de ses actions a dissimulé un certain nombre d’informations sur des dysfonctionnements passés. En France, j’en ai un petit peu parlé, la privatisation de l’EDF, ne fait du bien ni aux conditions de travail, ni à la sûreté des installations. Cela ne va pas aller en s’améliorant, puisque aujourd’hui il y a ce qu’on appelle la loi Nome, dite de la modernisation de l’électricité qui est une application directe d’une directive Européenne de libéralisation. Toujours le même credo ultra-libéral de la Commission Européenne, où il faut que tout soit soumis aux règles de la concurrence libre et non faussée. Donc ça s’applique aussi à l’électricité. Cette loi Nome, pour faire court, elle prévoit tout simplement que l’EDF revende à prix coûtant une partie de l’électricité à ses concurrents privés alors , évidemment, que les investissements en termes d’infrastructures et d’équipement continuent à être supportés par les fonds publics. Donc on voit là, comme à chaque fois, sur la privatisation des autoroutes c’était exactement la même chose, le public paye les investissements et le privé récupère les profits. Donc on est exactement en train d’aller dans la même direction, avec la loi Nome, qui peut avoir pour effet dans les années à venir, une augmentation prévisible des tarifs de l’électricité. Donc on est dans ce contexte là. C’est pour cela qu’il est important de parler de services publics, parce qu’on voit que la logique de privatisation fait, par exemple, qu’aujourd’hui, à EDF les arrêts, qui étaient prévus pour les opérations de maintenance sont passés de 3 mois à 15 jours pour des raisons de rentabilité entre autres et que tout simplement qu’on réaffirme pour une raison très ferme que l’énergie ce n’est pas une marchandise comme les autres, que c’est d’abord un droit fondamental, l’accès à l’énergie, parce que l’énergie c’est vital. C’est la vrai raison pour laquelle dans le programme du PG, nous avons inclus la gratuité des premières tranches de consommation d’eau, mais aussi d’énergie, considérant qu’il y a un minimum d’énergie qui est un besoin vital, donc gratuité des premières tranches de consommation, qui sont financées par facturation de «mésusage », c’est-à-dire consommations abusives. Donc pas une marchandise comme les autres parce que c’est un droit fondamental. Parce qu’il y a des risques trop importants qui sont associés à l’industrie nucléaire. On laisse les intérêts capitalistes jouer au monopoly avec les centrales et les populations qui vivent autour. Donc nous prônons le retour au pôle public, tout simplement parce qu’aujourd’hui on peut parler de sortie du nucléaire. Sauf que pour l’instant les centrales, elles existent. Nous, on préfère que ce soit laissé sous contrôle public plutôt que sous contrôle de multinationales et des entreprises privées. Donc cela a pour conséquence directe une 1ère chose, la création d’un service public de l’énergie et donc revenir à un service 100% public avec renationalisation totale d’EDF-GDF et de TOTAL pour que tout simplement la sphère publique se redonne les moyens de ses ambitions et notamment d’assurer cette transition énergétique, et puis à terme, parce que l’on parle de nationalisation les gens entendent étatisation, donc dans nationalisation il y a étatisation mais il y a aussi socialisation. Il est clair notamment en matière d’énergie, cela doit faire partie du débat, il y a toute une question qui est majeure, c’est justement ce qui se passe au niveau de l’Etat et ce qui se passe au niveau local, notamment en matière d’énergies renouvelables, il est évident que nous avons intérêt à tendre vers une production d’énergie qui soit la plus relocalisée possible avec une gestion conjointe avec citoyens et usagers. Je signale d’ailleurs au passage, c’était il y a 2 ans, le Prix Nobel d’Economie qui a été accordé à une Américaine et qui s’appelait Elinor Ostrom, qui a fait tous ses travaux de recherche sur le fait que, quand les biens communs étaient gérés avec les usagers, et bien l’efficacité en était d’autant meilleure. Ce sont des choses qui devraient être popularisées. Bizarrement, ce prix Nobel d’Economie on en a moins entendu parlé que les autres.
Tout ce que l’on parle là, au PG et au Front de Gauche, c’est ce que l’on appelle « La planification Ecologique », tout simplement parce que cela va se faire sur un temps long, une trentaine, quarantaine d’années de transition et que ce temps long n’est pas le temps des entreprises privées et du capitalisme, donc on va avoir besoin du contrôle public et maîtrise citoyenne sur ce long temps. C’est la raison pour laquelle également nous sommes en faveur d’un référendum sur cette question du nucléaire, ne serait-ce que parce que le référendum permet, en un moment donné, d’asseoir une décision sur la souveraineté populaire et donc normalement de la garantir contre des alternances politiques, parce que l’on peut considérer par exemple, l’élection présidentielle, elle vaut pour référendum, s’il y plusieurs candidats et que l’un est pour la sortie du nucléaire et l’autre pas, on peut se dire, les gens votent donc ça vaut référendum, sauf que ça, cela vaut pour un quinquennat. Or nous, ce n’est pas sur un quinquennat que notre conviction se place, donc le référendum a aussi cet avantage. Donc planification pour prendre en compte la nécessité d’un contrôle public de maîtrise de la part des citoyens pour une sortie progressive, on la dit. Attention aux mots, quand on dit « sortie progressive », ça ne veut pas dire décision progressive, c’est une décision immédiate de sortie progressive qu’il faut, parce qu’à force de dire progressif, personne ne prend la décision et ça peut durer très longtemps comme ça. Avec un certain nombre de décisions immédiates, et c’est cela que nous portons au PG, la 1ère c’est la fermeture de toutes les centrales arrivées en fin de vie – Fessenheim, Tricastin – et il va y en avoir de plus en plus. La 2ième, pas de nouveaux projets, et notamment pas d’EPR . La 3ième, c’est un moratoire sur les centres de stockage et autres projets du même type, je pense notamment aux lignes de THT, parce que le nucléaire est aussi une énergie très fortement centralisée qui fait qu’il n’y a que 19 sites sur le territoire français et que cela nécessite des lignes de THT qui posent un nombre de problèmes incalculables, qui mobilisent beaucoup les habitants dans certains coins, notamment dans l’est de la France. Et puis accompagnement-reconversion de la filière nucléaire, notamment des emplois et des travailleurs du nucléaire, en matière de démantèlement des centrales, il y a énormément de choses à faire. On a de quoi occuper beaucoup de travailleurs du nucléaire pendant un certain nombre d’années et puis reconversions et réorientations vers les énergies renouvelables et puis vers l’efficacité énergétique. On a un très gros effort à faire en matière de recherche, avec 3 domaines de recherche prioritaires pour nous : l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et reste la question des déchets nucléaires. Parce que l’on est un certain nombre à s’être battu contre les surgénérateurs et pour la fermeture de Super-Phénix, qui a réussi une seule chose : à engloutir 10 milliards d’euros. Mais toujours est-il que la questions des déchets n’est toujours pas résolue, donc là c’est une question ouverte et je pense que c’est un point de débat à avoir : qu’est-ce qu’on fait de ces déchets ? Comment on réoriente la recherche sur cette question des déchets ? sans que la recherche fasse plus de mal que de bien, au final.
Voilà, je vais conclure en disant que tout cela ne peut fonctionner que dans un programme beaucoup plus large de lutte contre le productivisme et que cela ne passe pas que par la question environnementale. Cela ne passe pas que par la question énergétique. Cela passe aussi par la lutte contre l’idéologie dominante, contre l’agression publicitaire, contre l’injonction de consommer et l’injonction de croissance économique à tout crin qui nous est faite en permanence. Et tant que l’on ne changera pas le cadre dans lequel on évolue et la manière dont les messages sont martelés en permanence qui essaient de nous faire croire que plus on a acheté, ou plus on a consommé, plus on va avoir d’accumulation matérielle, plus on sera heureux, tant qu’on n’aura pas réussi à décadrer ça, et bien on sait que tous ces combats là et toutes ces mesures seront difficiles à appliquer, parce que rien de tout cela ne se fera juste par un Parti ou bien juste par des élus et des militants. Cela ne se fera qu’à condition qu’il y ait une vraie mobilisation populaire, massive, très large. Elle passe aussi par le décadrage, par de l’Education Populaire et par des débats comme on a ce jour.
Merci à Jean-Claude et Ramon pour cette transcription.