Diabolisation de Mélenchon et nombrilisme journalistique : les errements du magazine du « Monde »

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Crédit photo Journal Le Monde

Odieuse. Comment qualifier autrement cette édition du magazine du Monde, datée du 4 mai 2013 ? A la veille de la marche du 5 mai (qui a réuni 180 000 têtes dures, n’en déplaise à Monsieur Valls), le journal de révérence par excellence a essayé de plomber l’ambiance avec une couverture propre à effrayer le nanti ; au milieu de photos d’un meeting où le coprésident du Parti de Gauche est systématiquement présenté comme violent s’étale un titre, racoleur : « Le grand MÉCHANT Mélenchon » – « méchant » est bien en majuscules, je n’en rajoute pas.

Quand j’ai vu cette couverture, qui a été rendue publique quelques jours avant la parution, j’ai d’abord cru à une blague : venant du Monde, ça me semblait trop gros, trop lourd, trop pataud. Une fois l’information confirmée, j’ai ensuite pensé qu’il s’agissait d’une façon intelligente et drôle d’amener des articles qui allaient en fait faire l’étude des mécanismes médiatiques de diabolisation de Mélenchon, à l’œuvre un peu partout en ce moment.

Cet espoir de lire un ou des articles d’une analyse sémiologique poussée a évidemment été déçu : le papier correspondant à la couverture fait en réalité exactement l’inverse et apporte seulement un peu d’eau au moulin de la diabolisation mélenchonienne. Il constitue d’ailleurs un parangon de ce type d’articles, et je voudrais ici l’analyser afin de mettre en évidence les ressorts employés par les journalistes qui l’ont écrit : Raphaëlle Besse Desmoulière et Vanessa Schneider. Mais l’analyse que je souhaite faire ici serait incomplète si je n’y étudiais pas aussi un autre élément que l’on retrouve dans un grand nombre d’articles concernant Jean-Luc Mélenchon : le nombrilisme journalistique.

I) Diabolisation de Mélenchon

Trois grands éléments de diabolisation de Jean-Luc Mélenchon sont utilisés dans cette édition du magazine du Monde : des dispositifs visuels, des dispositifs lexicaux et, enfin, des dispositifs thématiques.

1) Le dispositif photographique

Le premier élément technique utilisé dans l’entreprise – consciente ou non – de diabolisation de Jean-Luc Mélenchon est un dispositif photographique. Il s’agit d’abord évidemment de la couverture, qui juxtapose des clichés d’un meeting où le coprésident du Parti de Gauche est ostensiblement présenté comme un homme « énervé », « en colère » et « méchant » (je mets ces termes entre guillemets puisqu’ils apparaissent, nous le verrons ci-après, dans le champ lexical utilisé par les auteures de l’article).

Les photographies utilisées à l’intérieur du magazine pour illustrer le papier de Raphaëlle Besse Desmoulière et Vanessa Schneider ne sont pas en reste. Sur deux de ces photographies, Mélenchon « crie » (encore un terme du champ lexical utilisé par les auteurs). Sur une autre, il semble « en colère » (même remarque) mais une seconde photo est apposée dessus et présente le coprésident du Parti de Gauche (pas vraiment à son avantage) se recoiffant devant trois micros ; comprenez : « il tape sur les journalistes mais ne refuse jamais une interview ». Je n’extrapole pas : c’est peu ou prou ce qui est écrit tout au long de la page 38 de cette édition du magazine du Monde.

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Pages 35 et 36 de l’édition du magazine du monde datée du 4 mai 2013

2) Le dispositif lexical

Le second élément utilisé dans l’entreprise de diabolisation de Jean-Luc Mélenchon est un dispositif lexical et il est en fait à l’origine de ma volonté de rédiger cet article. Lorsque j’ai lu le papier de Raphaëlle Besse Desmoulière et Vanessa Schneider, je me suis dit qu’il pourrait être intéressant de surligner les mots relevant soit du champ lexical de la violence soit visant à déprécier plus directement le coprésident du Parti de Gauche, et de lire tous ces mots surlignés d’une traite. J’ai été moi-même étonné du résultat…

MÉCHANT / coup de gueule / rage politique / attaques virulentes / radicalise / rebelle colérique / Mélenchon est tétanisé / mal à l’aise / grande gueule / orateur virulent qui défouraille à tout-va / ne fait pas le malin lorsqu’il croise plus énervé que lui / bravache / tribun provocateur flirtant avec le populisme / homme en colère / rien ne semble l’avoir apaisé / quelqu’un qui est en colère / verve tonitruante / mauvais caractère / rage qu’il laisse déborder / hargne / il fustige / hargne / hargne / asséné / détestation ancrée de longue date / ce qui ne l’empêche pas de se plaindre / attaque régulièrement / il s’attaque / il peut refuser d’adresser la parole / il houspille sans ménagement / rien ne semble lui convenir / ses colères sont de plus en plus fréquentes / il s’en prend à / cinglant / l’insulte / la diffamation / il s’en prend à / injures / intimidations / dérives fascisantes dont il est lui-même devenu coutumier / colères / soupe au lait / pousser des gueulantes est dans sa nature / montées de colère / violence / il gueule un bon coup / susceptible / il supporte peu la critique / en rage / sa détestation / éructer / bouderies / radicalisation / en colère / trop sectaire / colère qu’il ne cesse de déverser / excès paranoïaque / crie sur tous les toits.

Edifiant, n’est-ce pas ? Pour un article de trois pages, le moins qu’on puisse dire c’est que Raphaëlle Besse Dessmoulière et Vanessa Schneider ont chargé la mule, en usant de divers dispositifs pour noyer le poisson, et notamment en utilisant un certain nombre de citations d’adversaires ou de proches de Jean-Luc Mélenchon, manière de dire : « vous voyez, tout le monde est d’accord ». Trois pages d’élucubrations journalistiques. Pas un mot sur le fond.

3) Le dispositif thématique

Le dernier élément qui participe d’une diabolisation du coprésident du Parti de Gauche repose sur le ressassement de thèmes récurrents ; plus poétiquement, on pourrait dire qu’il s’agit là de brasser du fumier. Tout y passe : il « fustige » « les riches et les bourgeois » alors qu’il en est un (propos cher à Marine Le Pen qui, contrairement à Jean-Luc Mélenchon, n’a toujours pas révélé son patrimoine), il « attaque » les journalistes alors qu’il « parcourt les plateaux de télévision », il « partage (…) un langage commun » avec Marine le Pen et, enfin, il a une « présence épisodique » au Parlement européen.

Bref : il faut que ça rentre dans votre tête, de gré ou de force : Mélenchon ne peut ontologiquement pas défendre le peuple parce que c’est un bourgeois, il ne peut que faire semblant de taper sur les journalistes parce qu’il est toujours à la télé et d’ailleurs vous en savez quelque chose parce que vous n’arrêtez pas de l’y voir, il est aussi dangereux que Le Pen puisqu’il utilise les mêmes mots (notons, fait rare, qu’il est tout de même précisé dans l’article qu’il « propose des solutions radicalement différentes » de cette dernière) et, enfin, c’est évidemment un profiteur puisqu’on ne le voit pas beaucoup au Parlement européen alors qu’il n’arrête pas d’en faire des caisses sur les élus du peuple et toutes ces salades.

II) Le nombrilisme journalistique

Je voudrais maintenant analyser un point qui ne concerne pas directement le traitement médiatique de Jean-Luc Mélenchon mais qui y est tout de même lié puisque, pour tout interviewer qui se respecte, il est presque devenu une règle de commencer son entretien en demandant au coprésident du Parti de Gauche s’il ne trouve pas qu’il exagère quand même un peu avec ces pauvres petits journalistes qui, après tout, ne font que leur travail.

L’article de Raphaëlle Besse Desmoulière et Vanessa Schneider est en effet révélateur d’un autre travers actuel du journalisme : le nombrilisme. « Moi, moi, moi et mes petits copains » : voilà ce qui intéresse désormais le journaleux moyen. Je ne résiste pas à l’envie de faire ici un petit relevé du champ lexical des médias.

Journalistes / plateaux de télévision / plateau de télévision / Grand journal / studios / les journalistes / plateaux de télévision / émission « Des paroles et des actes », sur France 2 / record d’audience / grandes émissions / la presse / Le Monde / journal / journalistes / interview / émissions de grande écoute / divertissement / « On n’est pas couché », l’émission de Laurent Ruquier sur France 2 / émission / divertissement / starlette lambda / audiences / le plateau de l’animateur vedette / magazine GQ / la plume / Les dépêches du Jura / médiacrates / éditorialistes / journalisme / rubricards des quotidiens / les photographes / interviewé par Le Monde, TV5 et RFI / étudiant en journalisme / bus des journalistes / photographe de Libération / un journaliste de L’Express / journal / hebdomadaire / Christophe Barbier, directeur de la rédaction / médias / tribunes / gens de médias / des journalistes / émissions de télévision.

Au final, l’article considéré parle autant de Mélenchon que des journalistes. Plus exactement, une bonne partie de l’article est consacrée à l’étude du rapport que le coprésident du Parti de Gauche entretient avec ces derniers : sur trois pages rédigées, ce sujet représente à lui seul une page entière. Nombrilisme.

III) Petits conseils

En fait, comme toujours, il manque une chose fondamentale à cet article : une étude du fond et des propositions. Jean-Luc Mélenchon est toujours ramené par les journalistes à la forme de son discours, et ceux-ci lui reprochent ensuite de « ne pas faire de propositions concrètes » alors qu’il est systématiquement contraint de lutter avec les dispositifs médiatiques mis en œuvre contre lui pour pouvoir présenter son programme politique. Raphaëlle Besse Desmoulière et Vanessa Schneider écrivent par exemple, je l’ai dit, que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon proposent « des solutions radicalement différentes » ; fort bien… qu’elles se fendent alors un jour d’un article qui montre que la présidente du Front national est une grande protectrice du capitalisme alors que Jean-Luc Mélenchon en est l’adversaire résolu, plutôt que de systématiquement ramener l’un et l’autre dans le panier fourre-tout du populisme. Et d’ailleurs, puisqu’on parle de « populisme », qu’elles commencent par définir ce terme et par nous montrer concrètement ce qu’elles y font entrer.

Il est grand temps que les journalistes comprennent qu’ils ont un rôle puissant dans la construction du réel et que, comme les analystes financiers, ils donnent parfois largement dans la prophétie auto-réalisatrice. S’ils souhaitent réellement que Jean-Luc Mélenchon arrête de les « houspiller », qu’ils cessent de lui demander s’il ne regrette pas ses propos et si, quand même, il n’est pas un peu populiste sur les bords ; qu’ils prennent….lire la suite sur le blog d’Antoine Léaument

Le 5 mai dans la rue, maintenant on continue

La marche du 5 mai a donc été un magnifique succès. Rien n’était gagné d’avance. Mais nous y sommes arrivés. On peut tirer plusieurs leçons de cette réussite. D’abord nous avons su sentir l’attente de l’électorat mobilisé pour virer Sarkozy et qui après un an de gouvernement PS est furieux de la politique menée. Il fallait oser prendre l’initiative, nous l’avons fait. La marche démontre aussi que le Front de Gauche garde une forte capacité d’action et c’est une grande victoire car rien ne garantissait un niveau de mobilisation à la hauteur de la campagne présidentielle.

Ensuite l’ appel à cette marche contre la finance et l’austérité et pour la 6e République a permis un élargissement significatif au delà du Front de Gauche. C’est d’abord l’appel de plusieurs structures CGT locales ou de branche, ce qu’il faut souligner car il est très rare que des structures syndicales appellent à une initiative politique. Cela correspond à cette exaspération sociale qui monte dans le pays. Ce sont ensuite d’autres forces politiques qui se sont jointes à la marche : Utopia, NPA et bien sûr les membres d’Europe Ecologie-Les Verts venus avec Eva Joly. Des mouvements associatifs ont tenus à tenir des stands sur le parcours de la marche : RESF et le DAL par exemple.

Les réactions du gouvernement, du PS et des médias qui leur sont liés, sont donc significatives : la réussite leur est insupportable car elle souligne d’autant plus leur échec. Nous n’avons évidemment pas changé le rapport de force en une marche. Mais nous avons déjà redonné confiance à toutes celles et ceux qui cherchent une alternative et qui regardent en direction du Front de Gauche pour la porter. Et maintenant ?

C’est l’’éditorial du Monde de mardi qui résume le mieux l’action de François Hollande « ce socialiste a fait des choix difficiles, inédits pour un président de gauche : …le compromis avec les marchés… » Pour eux c’est un compliment. Pour nous, cela résume tout ce que nous exécrons : la soumission devant la finance. Mais François Hollande trouve que faire passer les lois devant le parlement prend encore trop de temps malgré toutes les procédures d’urgence inventées par son prédécesseur et qu’il n’a pas hésité à utiliser pour imposer la loi du Medef. Une petite phrase glissée dans son dernier discours annonce donc le recours massif aux ordonnances. Quand on vous disait que la 5ème République était de moins en moins démocratique et qu’il fallait la balayer pour passer à la 6ème.

Nous continuerons donc non seulement à dire ce que nous pensons de la politique de ce gouvernement mais aussi à mobiliser contre en cherchant à élargir toujours plus l’arc de ceux qui refusent de se soumettre et de se taire. C’est donc la tâche des mois de mai et juin : maintenir la pression à l’occasion des votes au parlement des différentes lois : ANI au sénat le 14 mai, amnistie et proposition de loi contre les licenciements boursiers à l’assemblée le 16 mai. Tout le monde ne pouvait pas venir à Paris pour cause de coût financier le 5 mai ? Alors place à votre imagination pour organiser partout, dans le cadre unitaire le plus large possible, des répliques au niveau local (marches, rassemblements …) les 1er et 2 juin, journée contre les politiques de la troïka européenne, aux côtés de peuples espagnols et portugais.

Mélenchon: l’homme central de la politique française

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Depuis plusieurs semaines maintenant, le Front de Gauche en général et Jean-Luc Mélenchon en particulier, sont devenus l’épicentre de la vie politique française. Pas une déclaration du premier ministre ou d’un second couteau de l’opposition tel Gérard Longuet, pas un mot du F haine ou des ultras réactionnaires de la manif pour tous sans que le FDG ou Mélenchon ne soient la référence de la réflexion ou de l’action. Des mots aux images utilisés, tout tourne désormais autours de la gauche progressiste et écosialiste. Pour s’en convaincre, il suffit de passer au fil de la comparaison et de l’analyse le discours d’une classe politique totalement désemparée face à la marée citoyenne qui gagne le pays à l’initiative d’un Front de Gauche qui rassemble.

Commençons par la comparaison et l’analyse des images.

Au Front de Gauche, ce qui prime c’est le peuple. Aussi, est-il naturel qu’il soit au centre des représentations visuelles. A l’image du bandeau que l’on retrouve sur le site “place au peuple”. On y voit un peuple en action, en rouge qui opère un mouvement dans le but de réellement changer la politique et ses pratiques, dans le but de réellement changer la vie. Les médias tentent d’imposer l’idée que c’est le F Haine qui impose sa vision au reste de la classe politique. Pourtant, c’est le F Haine qui courre derrière le Front de Gauche en reprenant son visuel phare. Le peuple est devenu bleu, mais il agite drapeaux et banderoles. Ce simple changement de couleur ne peut masquer le plagiat incroyable opéré par la formation fasciste. Ce plagiat révèle un F Haine en carence intellectuel grave face à un Front de Gauche productif et inventeur d’une nouvelle manière de faire de la politique. Comme est novatrice sa convocation du peuple, des citoyens pour allez vers une révolution idéologique, pour aller vers un renversement des idées préconçues telle cette soit disant obligation de rembourser une dette impayable. Mais nous y reviendrons. Pour l’instant restons en toujours aux images. Quoi de plus normal alors que de convoquer les symboles visuels les plus parlants de la révolution citoyenne de 1789? Les manifestants du Front de Gauche défilaient le 18 mars 2012 comme le 5 mai 2013 avec des bonnets phrygiens rouges sur la tête pour réclamer une 6e République. Les ultras conservateurs catholiques, attachés à un clergé réactionnaire refusent le mariage pour tous, refusent l’égalité des droits…alors ils portent sur la tête un bonnet phrygien. Le plagiat suit le même processus, seule la couleur change…Mais ils ont conscience, eux aussi, que c’est bel et bien le Front de Gauche qui fait la course en tête, qui a raison de convoquer les citoyens. Alors ils imitent, d’un rose pâle, avec des Mariannes qui dissimulent à peine une Marie pourtant mère d’un enfant élevé par deux pères…

Poursuivons avec la comparaison et l’analyse des mots.

Le slogan que le porte voix du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, scandait durant la présidentielle est resté dans les mémoires: “l’humain d’abord”. Il s’agissait même du titre donné au programme politique de la gauche écososialiste. Le Front de Gauche criait également sa volonté de donner toute sa “place au peuple”. Un an plus tard, le F Haine s’est trouvé un nouveau mot d’ordre: “le peuple d’abord”. D’évidence, le ridicule ne tue pas chez les Le Pen. Plus c’est gros, moins ça se voit doivent-ils penser. A Gauche pour de Vrai! nous avons vu alors nous donnons à voir comment Jean-Marie, Marine et Marion, probablement durant un brainstorming fumeux ont contracté “l’humain d’abord” et “Place au Peuple”. Pourtant, les médias continuent de dire que les copieurs sont des inventeurs, les usurpateurs des leaders. Enfin, lors de l’émission ” des paroles et des actes” de la fin du mois d’avril de cette année, Jean-Luc Mélenchon a démontré…. lire la suite sur le blog d’A GAUCHE POUR DE VRAI

Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais)

10 mai 1793 – 10 mai 2013 : les leçons de Robespierre

Robespierre La grande révolution française de 1789 est un tout. La rupture avec l’ordre établi y a progressivement nourri la question sociale et s’y est inversement renforcée pour définir une convergence universelle. A sa façon, la révolution citoyenne est elle aussi un processus en construction dont le 5 mai 2013 est désormais un point d’étape décisif. La marche citoyenne contre la finance et l’austérité et pour la 6e République qui a déferlé entre Bastille et Nation a marqué la jonction entre la fulgurance de la lutte des classes et la réappropriation par le peuple de son désir, de son besoin et de son devoir de souveraineté. Cette subtile alchimie du 5 mai doit maintenant être stabilisée. C’est la méthode pour y parvenir qui nous est donc posée.

Les meilleurs des nôtres, confrontés au même défi, nous ont livré des éléments de réponses. Il y a 220 ans jours pour jour, le 10 mai 1793, Maximilien Robespierre montait à la tribune de la Convention pour y prononcer son inoubliable discours Gouverner la République : « L’homme est né pour le bonheur et pour la liberté, et partout il est esclave et malheureux ! La société a pour but la conservation de ses droits et la perfection de son être, et partout la société le dégrade et l’opprime ! Le temps est arrivé de le rappeler à ses véritables destinées ; les progrès de la raison humaine ont préparé cette grande révolution ».

Pour y parvenir, Robespierre propose l’instauration d’un cadre qui refuse que « l’intérêt des hommes en place » devienne la mesure de l’intérêt général, un cadre qui se substitue aux institutions qui ont « l’art de dépouiller et d’asservir le grand nombre au profit du petit nombre ». Ce que propose Robespierre, c’est une économie politique populaire. Mais c’est au souverain à assumer son devoir et à la mettre en œuvre par la force de la loi suprême : une nouvelle constitution : « C‘est à vous maintenant de faire [votre métier], c’est-à-dire de rendre les hommes heureux et libres par les lois. ».

Pour Robespierre, la constitution correspond donc à une réponse d’ensemble. C’est une ligne d’action à mettre en œuvre pour faire face en un même mouvement aux ravages de la misère qui frappe le pays, aux trahisons des ennemis de l’intérieur et à l’affaissement des velléités transformatrices d’une partie du corps politique.

Quelques jours auparavant, le 4 mai 1793, après le printemps de la vie chère et les émeutes de mars, la loi du maximum départemental des prix des grains et des farines était en effet votée. Dumouriez avait trahi, la Vendée s’enracinait dans le sol de l’ancien régime, la Gironde tenait la Convention et se faisait plus ardente que jamais contre la Montagne de peur de voir les intérêts des siens remplacés par l’intérêt général. L’ordre ancien se cambrait et la question sociale dessinait chaque jour plus nettement les contours entre l’oligarchie et le peuple. Le 8 mai 1793, aux Jacobins, Robespierre les précisaient d’ailleurs : « Celui qui n’est pas pour le peuple, celui qui a des culottes dorées est l’ennemi de tous les sans- culottes. Il n’existe que deux partis, celui des hommes corrompus et celui des hommes vertueux […]. Il n’est que deux classes d’hommes, les amis de la liberté et de l’égalité, les défenseurs des opprimés, les amis de l’indigence, et les fauteurs de l’opulence injuste et de l’aristocratie tyrannique. Voilà la division qui existe en France. Eh bien ! Ces deux classes d’hommes doivent être séparées si l’on veut éviter la guerre civile. »

C’est pourquoi alors même qu’il définissait ainsi la nature de l’objectif politique : « La première loi sociale est donc celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d’exister ; toutes les autres sont subordonnées à celle-là », Robespierre rappelait que la méthode pour l’atteindre suivait un chemin plus sinueux mais plus large : pour instituer et enraciner le partage comme règle commune, il fallait faire tomber l’oligarchie ; pour faire tomber l’oligarchie, il fallait offrir au peuple le plus grand dénominateur commun à ses aspirations : l’élargissement de ses droits politiques, la refondation d’une société qui repose sur la vertu, c’est-à-dire le bonheur par le souci de l’intérêt général.

Voilà donc avec 220 ans d’écart les germes qui ont commencé à fleurir le 5 mai lors de la marche citoyenne contre la finance, l’austérité et pour la 6e République. La leçon de Robespierre que chacun-e peut célébrer par la relecture de son discours Gouverner la République, nous l’avons traduite à notre façon en concluant notre marche du 5 mai en franchissant place de la Nation ce portail symbolique sur lequel était imprimé : « Ensemble jusqu’à la 6e République ». L’oligarchie sait désormais que le peuple vient reprendre ses droits et en définir de nouveaux. Ceux qui institueront à tous les niveaux le partage par la transformation sociale, démocratique, écologique et républicaine de la société. Vite, la constituante !

Le 11 mai, Notre Dame des Landes construit sa chaîne de solidarité

L’année 2013 marque une nouvelle étape dans notre combat contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes : les liens tissés entre les paysans, les élus, les 200 comités de soutien et les militants de la ZAD donnent la voie pour un abandon de ce projet.

Après les rapports accablants de la « commission du dialogue », du « collège d’experts scientifiques » et de la « mission d’expertise de l’impact sur l’agriculture », les promoteurs du projet sont encerclés par des contraintes de tous ordres, écologiques, politiques, économiques et même juridiques.
Symbole d’un système qui sacrifie les terres vivrières, l’emploi agricole et la préservation de la biodiversité, le projet d’aéroport et le développement du transport aérien sont aussi contraires aux objectifs de réductions d’émissions de gaz à effet de serre.

Nous appelons donc à poursuivre la résistance, contre l’aéroport, contre le bétonnage des terres agricoles, contre la toute puissance de la multinationale Vinci, contre l’entêtement des élus PS et du gouvernement Ayrault à réaliser ce Grand Projet autant Inutile que dispendieux.

Pour renforcer cette lutte, les organisations politiques signataires, membres du Front de Gauche appellent à construire nombreuses et nombreux la chaîne humaine autour de Notre Dame des Landes le samedi 11 mai.

Les sympathisant.e.s et militant.e.s du Front de Gauche opposants au projet d’aéroport ont rendez-vous sur la partie Est de la chaine, route de NDL vers Grandchamps au niveau de la Chanais: RV FdG sur Chaine Humaine NDL 11 Mai. (*)

Nous ne lâcherons rien, ni à Notre Dame des Landes, ni ailleurs !

Les Alternatifs, Fédération pour une Alternative Sociale et Écologiste, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, Parti de Gauche, Parti Communiste des Ouvriers de France, Convergences et Alternatives, Parti Communiste de Vendée, Parti Communiste du Morbihan.

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Pour le Parti de Gauche, c’est Martine Billard, co présidente du PG, qui conduira la délégation présente à Notre Dame des Landes. Les militants du PG, engagés fermement dans la bataille contre le projet d’aéroport sont à nouveau mobilisés de toute la France.

*: Si arrivée par Grandchamps ou Treillières (Porte 3 sur le site d’organisation http://www.chaine-humaine-stop-aeroport.org/fr/ ) : prendre la D326 direction Vigneux. Traverser la N137 sur le pont(route Nantes/Rennes), 1ère route à droite vers NDL (reste environ 1 km).

Film • Chronique d’une déshumanisation ordinaire

Un film documentaire, Entrée du personnel, relate la violence quotidienne faite à des travailleurs d’usine et l’impasse définitive d’un tel mode productif tant à l’échelle individuelle que civilisationnelle. A voir absolument

L’image est saisissante. Sept hommes, d’âge divers, s’alignent les uns à côté des autres devant un parterre gazonné. Derrière eux, une route passante et bruyante. En arrière-plan, une usine. Sans un mot, le premier se lance dans une série de gestes précis et obscurs. Un par un, ses camarades se joignent à lui, chacun dans un registre différent. Les mouvements se répètent, rapides, avec la précision d’automates dont l’ensemble esquisse un troublant ballet mécanique. Les ouvriers de ce qui se trouve être l’abattoir situé derrière eux rejouent, à vide, leur travail quotidien. « Une fois qu’on a appris le geste, on est comme des machines. »

Entrée du personnel est un documentaire sorti en salle le 1er mai. Il mettra d’accord ceux qui se disputent pour savoir si ce jour célèbre la fête des travailleurs ou de celle du travail. Il n’en subsiste que la servitude des premiers et la monstruosité de ce qu’est devenu le second. Manuela Frésil a mis sept ans à réaliser son film, primé en toute justice dans tous les festivals. Il ne se réduit pas à un reportage même pertinent comme on a pu en voir sur le travail à la chaîne. Sept récits anonymes dits par des comédiens, quelques témoignages à visage découvert, se juxtaposent à des images de chaîne que, blasé par le spectaculaire médiatique, l’on trouvera presque banales. Mais si la cinéaste n’a cédé à aucune facilité, d’autant plus tentante dans le cadre d’un abattoir, c’est pour mieux en souligner la violence.

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Violence de la chaîne qui impose son rythme, violence d’un corps à corps entre les tonnes de viande manipulées, soulevées, découpées par des hommes et des femmes grimaçant sous l’effort et les cadences dans un infernal vacarme, violence des blessures infligées sous forme de handicaps articulaires définitifs, violence des cauchemars récurrents où chacun est poursuivi la nuit, entre deux insomnies dues aux douleurs physiques, par les bêtes qu’il tue, tranche ou emballe, violence d’un quotidien qui apprend l’indifférence à l’égard des animaux, de ses collègues, de soi-même, violence des rapports de travail… Le témoignage d’une ouvrière devenue chef de ligne expose comment l’on attendait d’elle qu’elle vole chaque jour quelques précieuses minutes en augmentant presqu’insensiblement la vitesse de la chaîne pendant de courts instants. Elle a préféré redevenir simple opératrice. Un collègue, qui a joué le jeu de la promotion personnelle et qui a cru à la nécessité de l’augmentation de la production, revient sur le rôle des machines, de leur progrès qui n’a fait qu’accroître les contraintes. Car dorénavant, constate-t-il, les hypermarchés avec leurs promotions permanentes ont tellement fait baisser les prix que la hausse de la productivité ne peut plus les compenser. « Sur quoi peut-on gagner ? Les ouvriers ? On arrive à des cadences où je ne vois pas comment on peut aller plus loin. »

C’est en réalité tout un échec de civilisation qu’expose cette Entrée du personnel. Les conditions de production, les souffrances morales, physiques qu’elles imposent aux travailleurs sont non seulement révoltantes, intolérables et injustifiables (que l’on songe à l’indécence des experts médiatiques ou du Medef polarisé sur la croissance de ses seuls profits assénant sans relâche les nécessités d’en faire plus : flexibilité, augmentation du temps de travail, efforts en tout genre…) mais elles ont atteint leurs limites. Ce voyage au bout de la déshumanisation est parvenu à son terme. Il n’y a plus qu’une seule destination possible : l’humain d’abord et vite !

Jean-Luc Bertet

Entrée du personnel, de Manuela Frésil, 59 minutes. En salle.

Saint-Gratien condamnée

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Enfin l’égalité !

La mairie de Saint-Gratien a été condamnée par le tribunal administratif de Pontoise pour ne pas avoir respecté le principe d’égalité entre les enfants. Ce combat mené par la FCPE et le collectif de soutien aux enfants des réfugiés voit enfin une issue d’égalité.

Nous ne pouvons que nous réjouir de cette condamnation du maire qui ne souhaitait pas que les enfants de réfugiés puissent accéder à la cantine et à la garderie peri-scolaire.

La mairie a été condamné pour avoir oublié l’égalité d’accès pour tous aux services publics.

Cette victoire doit servir d’exemple pour tous ceux qui luttent pour faire respecter les droits de tous.

Au moment où le gouvernement ne souhaite pas amnistier les syndicalistes, les militants de RESF, les anti-OGM… la décision du tribunal de Pontoise ne peut que nous conforter dans nos actions militantes pour faire respecter les droits de l’homme et faire avancer les idées progressistes.

Une école pour tous ! Un toit pour tous ! Un travail pour tous !

L’An II fois pire

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  Après l’immense succès du 5 mai, il faut constater un autre élément de continuité entre François Hollande et Nicolas Sarkozy : leur attitude face aux mobilisations populaires venues de la gauche. La réponse du pouvoir à la marée citoyenne du 5 mai n’a rien à envier aux postures si habituelles sous la Cinquième République d’un exécutif « droit dans ses bottes », avec seulement les talonnettes en moins.

C’est Ayrault qui s’est chargé de promener un visage de marbre dimanche au JT de TF1. Les 180 000 personnes dans la rue ont été évacuées avec mépris : « Mélenchon va jusqu’à proposer dans certains de ses discours de ne pas rembourser la dette, ce n’est pas sérieux ». Ce n’est pas Claire Chazal qui allait le relancer sur le sujet. Elle a préféré insister sur les « entrepreneurs » qui s’inquiètent du surmoi socialiste qui pourrait subsister dans ce gouvernement par ailleurs si accommodant. Ayrault a pu les rassurer. La principale annonce de sa pesante prestation, pain bénit pour les pigeons, se dissimule derrière une formule : l’Etat va « dégager une partie [du capital des entreprises dont il est actionnaire] pour financer l’investissement ». Cela valait la peine de réorganiser le service de communication de Matignon pour inventer cela, non ? Dit en français, il s’agit de privatiser. Et pas n’importe quoi : les entreprises du secteur énergétique comme Areva, EDF et GDF-Suez. Ceci juste après l’ouverture au secteur privé des concessions des barrages hydro-électriques. Décidément ce premier ministre qui s’est présenté comme un cultivateur obligé de replanter plusieurs fois les mêmes graines n’a pas la main verte.

Le lendemain, nouvel exercice de communication avec un séminaire gouvernemental à l’issue duquel la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem déclare : « il faut être offensif ». Elle aurait pu ajouter contre le peuple quand on entend la suite du programme : « garder la ligne envers et contre tout ». On croirait quelqu’un qui promet de faire un régime la veille de Noël ! Et pour que le message soit clair, elle a ajouté texto : « il ne faut surtout pas changer de braquet ».

Cette porte fermée l’est directement dans la figure de Pierre Laurent et de plusieurs responsables de la gauche du PS qui avaient utilisé cette formule en précisant parfois qu’elle était largement préférable à l’excessif coup de balai réclamé par Jean-Luc Mélenchon. Autrement dit, le gouvernement n’admet même pas la critique latérale. Il renforcera donc la critique frontale. Car il lance un défi à tous ceux qui s’opposent à l’austérité : à vous de changer de braquet. Le pouvoir annonce en effet qu’il ne bougera rien. L’an II s’ouvre par des privatisations. Il prévoit la ratification de l’accord made in Medef, la mise en œuvre de l’acte III de la décentralisation, l’allongement de la durée de cotisation pour les retraites et de nouvelles coupes dans les dépenses visant à la fois les services publics et les collectivités locales. Il est dans la continuité du projet sarkozyste que le candidat Hollande résumait ainsi : « le démantèlement du droit du travail avec ces accords compétitivité-emploi, la mise en cause d’un certain nombre de droits fondamentaux pour la protection sociale, les attaques contre les collectivités locales jugées trop dépensières, c’est l’austérité comme seule perspective ! ».

On notera qu’à cette époque Ayrault n’avait pas dit comme il l’a prétendu à ce JT que l’austérité est une « invention de propagande ». Pauvre ruse ! Même cette dérobade face à nos critiques a été jugée trop désagréable pour les oreilles d’Angela Voldemort. Elle n’a donc duré que 24 heures. A Berlin, l’inénarrable Pierre Moscivici en a rabattu pour conserver la « compréhension » de son homologue conservateur Schaüble : « nous ne voulons pas faire des plans d’austérité qui vont plus loin que le nécessaire ». Oui vous avez bien lu. Quand ils sont devant la droite allemande, les voilà qui minaudent : notre programme c’est l’austérité petit braquet. Quelle déchéance !


J.L. Mélenchon sur LCI dans « Politiquement Show… par lepartidegauche

Je revoyais récemment cette émission télévisée réalisée dans un moment du quinquennat Sarkozy qui rappelle celui que nous vivons. L’affaire Woerth venait d’éclater et la réforme des retraites était mise sur les rails. Déjà. Les commentateurs réunis par Michel Field s’inquiétaient alors de la gravité de la crise morale. Ils pointaient la responsabilité d’un système et les dégâts dans les classes populaires du rapport à l’argent révélé par l’affaire Woerth. Sur le plateau, Olivier Duhamel mettait en cause la Cinquième République. « Il y a un problème de système politique. Nous avons un système politique qui n’est pas apte à gérer ces crises parce que tout est concentré, parce que tout est monopolisé. Et parce qu’avec la monocratie hyperprésidentialiste de Nicolas Sarkozy ça s’est aggravé. Alors que dans d’autres pays, d’une part toucher un ministre, ce n’est pas toucher le président de la même manière, parce qu’un ministre a une autonomie qu’il n’a pas ici. Et parce que d’autre part, dans des systèmes comme les démocraties parlementaires, dans le pire des cas, vous avez démission du premier ministre et nomination d’un nouveau premier ministre. Et ce n’est pas dramatique. En France, vous ne pouvez pas faire ça. En France, la démission du premier ministre ça ne sert à rien et la démission du président de la République c’est un cataclysme. » Je n’ai pas vu si Olivier Duhamel est venu manifester le 5 mai. Mais je vois bien que Hollande répond à cette crise par une pratique renforcée de la monocratie présidentielle : déshabillage en place publique des membres de son gouvernement, humiliation des parlementaires, à commencer par le président de l’Assemblée Nationale, refus de l’amnistie sociale votée par les sénateurs PS le jour de la commission des lois à l’Assemblée, remaniement annoncé « le moment venu » histoire de rappeler qui nomme les ministres et les mettre tous sur le grill… Hollande fait exactement ce que fit alors Sarkozy pour traverser la tempête. Cela n’a rien d’original. Il applique le conseil qu’adressait dans cette même émission le directeur de la rédaction du Figaro à Sarkozy : « parler vite, remanier ferme et agir fort ». Mais il y a une grande différence entre ces deux moments. A cette époque, Sarkozy était à la veille de la présidentielle. Les Français avaient la possibilité de le sanctionner à brève échéance. La proximité du vote a offert une soupape à la colère. Cette fois, il reste 4 ans dans ce quinquennat. Vu le tunnel de souffrances qui s’annonce, il est illusoire de compter sur la patience du peuple.

Nous voilà donc appelés à redoubler nos mobilisations. Car sinon, à s’entêter de la sorte, le pouvoir annonce un an II fois pire.

Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais

Le Parti de Gauche condamne les récents raids israéliens contre la Syrie

En fin de semaine dernière, l’aviation israélienne, après avoir une fois de plus violé l’espace aérien libanais, a mené plusieurs raids meurtriers et de grande ampleur contre des objectifs militaires en territoire syrien, dans les environs de Damas, provoquant d’importantes destructions et la mort d’au moins 42 soldats syriens.

Le Parti de Gauche s’élève catégoriquement contre cet acte de guerre ouvrant la voie à toutes les surenchères, et demande sa condamnation sans équivoque par le Président de la République François Hollande.

Demeuré discret jusqu’à présent dans le conflit syrien, Israël vient donc de s’y impliquer directement, accroissant dangereusement les risques de son internationalisation et d’un embrasement général de la région. Ce nouvel acte d’agression d’Israël, qui occupe déjà le Golan syrien depuis 1967, montre une fois de plus comment cet Etat bafoue les lois internationales, grâce à l’appui inconditionnel des Etats-Unis d’Amérique.

Après plus de deux ans, le soulèvement populaire contre la dictature de Bachar Al-Assad s’est muée en une guerre entre puissances étrangères sur le territoire syrien, dont les civils sont les premières victimes.

Toutes ces puissances étrangères, que ce soit les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie et Israël d’un côté, ou la Russie et l’Iran de l’autre, semblent déterminées à perpétuer ce conflit sanglant et à sacrifier le peuple syrien sur l’autel de leurs intérêts géopolitiques.

Le Parti de Gauche dénonce une nouvelle fois toute politique belliciste d’où qu’elle vienne, visant à alimenter ce conflit qui a déjà fait plus de 70 000 morts et détruit inexorablement la Syrie. Il appelle à l’arrêt des combats et à la négociation, afin que le peuple syrien puisse enfin décider librement de son destin dans le cadre d’élections démocratiques.

1er et 2 juin • Ensemble jusqu’à la 6ème république

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