Soutien à Thierry Speitel • Contre l’homophobie en Alsace

Speitel Les militants du Parti de Gauche du Bas-Rhin tiennent à exprimer leur révolte et leur consternation face aux menaces homophobes dont a été victime ce jour Thierry Speitel, maire (sans étiquette) de Sigolsheim après qu’il a révélé son homosexualité et déclaré être favorable à la loi sur le mariage pour tous.

Les récents débats autour de cette loi ont été l’occasion pour les franges les plus réactionnaires de la population, quelquefois associées à des mouvements religieux et à des mouvances portant des idéologies d’extrême droite, de manifester violemment leur opposition.

Nous appelons l’ensemble des démocrates de ce pays et leurs élus, à prendre leurs responsabilités pour exiger de tous – y compris de leurs propres militants – que cette loi récemment votée soit respectée et que cessent les déclarations qui exacerbent les relents homophobes et violents.

Malgré nos divergences politiques, nous exprimons toute notre solidarité avec Thierry Speitel.

180.000 pour la marche, monsieur Valls !

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La préfecture de police, qui traditionnellement n’annonce jamais les chiffres des rassemblements politiques, semble avoir fait exception pour la grande marche pour la 6eme république.

Le chiffre annoncé est ridiculement sous évalué. Il est facile de le vérifier :

Quand il y a 4 personnes au m² sur la Bastille puis 3 au m² sur la totalité du parcours et 2 m² sur nation ça fait
182 895 ( Bastille : 58000+rue de Lyon 13350 + av Daumesnil 30600 + Bld Diderot 45945 + nation (partie occupée par la manif)  35000 = 182 895 personnes .

Monsieur Valls ne saurait il pas compter ?
Est-ce la politique d’austerité appliquée au chiffrage de notre marche ? Ou peut être utilise-t-il les forces de polices au service de la propagande solferinienne….

En tous cas c’est une fois de plus un mauvais coup du ministre de l’intérieur, contre la gauche…

Crédit photo Michel Sourdais

La 6ème République (3) – L’assemblée constituante

François Delapierre, secrétaire national du Parti de gauche explique ici le processus qui mènera à la 6ème République. Pour cela il faudra former une Assemblée constituante avec des représentants du peuple dont la mission sera de rédiger une nouvelle constitution.

La 6ème République (2) – Le référendum révocatoire

François Delapierre, secrétaire national du Parti de gauche, évoque les nouveaux outils dont pourrait bénéficier la 6ème République. Parmi eux le Référendum révocatoire, moyen de contrôle de l’action des élus. Ce référendum permettrait en effet au peuple de révoquer, sous certaines conditions, ses élus.

La 6ème République (1) – interview de François Delapierre

L’appel à la marche du 5 mai à Paris s’est fait autour de la 6ème République à laquelle le Front de gauche aspire. François Delapierre, secrétaire national du Parti de Gauche, nous explique pourquoi il faut tourner la page de la 5ème République et comment cette 6ème République pourra redonner le pouvoir au peuple.

Le discours de Jean-Luc Mélenchon pendant la marche pour la 6ème République

 

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La bastille 5 mai 2013 – 13 heures

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Photo Michel Soudais

Jean-Luc Mélenchon • RTL Week-end


J.-L. Mélenchon à  » RTL Week-end » le 05/05/2013 par lepartidegauche

Marche du 5 mai J-1 • Retour sur l’histoire d’une marche inédite dans l’histoire de la gauche et de notre pays

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Demain soir, je soufflerai un peu. Cela fait maintenant un mois que je vis au rythme de la préparation de cette marche. Un mois depuis ce jeudi 4 avril où Jean-Luc nous a envoyé un texto qui, en substance, posait deux questions : Que pensez-vous de l’idée d’une marche ? Quelle est la meilleure date possible ? J’aime ces nouveaux moyens de communications qui permettent ainsi à la fois de réagir vite et se concerter à plusieurs. L’idée d’une nouvelle marche à vrai dire flottait déjà dans l’air. Début 2013 des tweets étaient nés spontanément. Ils interrogeaient : si on se retrouvait le 18 mars à la Bastille ? Spontanée, cette consigne n’a pas alors trouvé concrétisation. Mais l’envie de se retrouver ainsi exprimée et de montrer la force du Front de Gauche sont devenus une nécessité politique au fur et à mesure que le gouvernement a pris des décisions de plus en plus insupportables. On l’a senti physiquement lors des meetings de notre campagne contre l’austérité : en mars nous avons remarqué davantage d’affluence, une plus grande détermination dans les salles, l’envie des militants de renouer avec l’élan de la campagne présidentielle. Cette conviction aussi qu’il était temps de réagir pour que la résignation et la désespérance ne l’emportent pas sur la colère et la résistance. Le 3 avril au soir c’est également ce que Jean-Luc Mélenchon a profondément ressenti à Mulhouse. Ce soir là avait lieu le meeting du Front de Gauche contre le projet d’unifier les départements du Haut et Bas-Rhin dans une seule même entité alsacienne. Dans cette terre de mission pour la gauche et a fortiori le FDG, la salle était pleine à craquer. Jean-Luc et Pierre Laurent, également présent, ont parlé de ce regain militant. Je sais que c’est de ce meeting et de cet échange en ce sens avec le secrétaire national du PCF, que l’idée de la marche a pris forme. Un autre élément s’est ajouté : les manifestations de la droite et l’extrême droite contre le mariage pour tous. Les gens de gauche que nous sommes n’ont pas eu envie de leur laisser le terrain un an après la défaite de leur champion.

Voilà dans quel contexte le 5 mai est né. Il reste à la réaliser. C’est le 5 avril au matin, sur France Info que Jean-Luc lance cette proposition. Deux heures après Pierre Laurent l’appuie. Je suggère une réunion à nos partenaires du Front de Gauche pour le soir même. Elle s’achève par un texte commun qui appelle à une « grande marche citoyenne contre l’austérité, la finance et pour la 6ème République ». Dans cet appel, le Front de Gauche prend soin d’en rester à l’idée de proposition : une façon à la fois d’assumer son rôle d’initiateur et de la déclarer ouverte à tous ceux qui en partagent les grands objectifs. Dès le week-end, Eva Joly nous contacte pour nous dire son accord à cette initiative. La nouvelle est importante : Eva est ainsi la première personnalité de la majorité gouvernementale de cette envergure à faire un tel pas. A vrai dire ce n’est pas étonnant : elle a montré pendant sa difficile campagne qu’elle était une tête dure. Et puis cela fait longtemps que la 6ème République et la lutte contre la finance lui sont des causes familières. Nous la prévenons qu’elle sera attaquée dans son propre camp : elle n’en a cure parce qu’elle estime juste d’agir ainsi. Le lundi 8 au matin elle appuie la marche au micro de Jean-Jacques Bourdin sur BFM : « j’y serai ». Elle aura raison avant d’autres mais finira par être rejointe par des centaines de militants d’EELV dont des responsables comme Sergio Coronado, Jérôme Gleizes, François Alamartine, Francine Bavay, Julien Bayou etc…

François Hollande et le gouvernement vont se charger d’alimenter les braises du 5 mai. Rappelons la chronologie. Le 9 et 10 avril, trois ministres montent en ligne pour demander de desserrer l’étreinte de l’austérité. S’ils le font conjointement c’est que Montebourg, Duflot et Hamon pensent que Hollande peut envoyer un signe en ce sens. Ils ne sont pas déçus de la tentative : le 11 avril, le Président de la République les renvoie en touche : non il ne changera pas de cap. Quand aux ministres concernés ils sont là pour appliquer cette politique. Fermez le ban. Les autres signaux sont de la même eau : décision d’utiliser le vote bloqué au Sénat pour faire passer l’ANI ; volte face du PS, sur décision présidentielle, qui déclare ne plus vouloir voter la loi Amnistie sociale à l’assemblée ; annonce fin avril de cadeaux supplémentaires aux patrons, et notamment aux si symboliques « pigeons », accompagnée d’une ode aux entrepreneurs sans un mot pour les salariés… L’heure n’est pas au « bougé » à gauche mais à l’approfondissement de la ligne social libérale au point que l’on peut se demander en quoi, en réalité, elle diffère d’un pur néo-libéralisme.

Je ne sais pas si le message a été suffisamment entendu au sein de la gauche du PS puisque malgré de multiples approches, aucun de ses dirigeants ne décidera finalement de nous rejoindre le 5 mai mais, par contre, le peuple de gauche, lui, l’a bien compris : Hollande ne bougera pas de par lui-même ou de par un changement de rapport de force à l’intérieur de la majorité gouvernementale. Pour tenter de se faire entendre, il faut commencer par le dire plus haut et plus fort là où pour le moment c’est possible : la rue. Ces derniers jours nous avons senti combien un grand nombre d’électeurs de François Hollande le 6 mai, mais aussi du premier tour, ont franchi le gué. Ces derniers événements les ont convaincu que le temps était venu de dire « ça suffit ! » et d’utiliser le 5 mai pour cela. La marche a pris dès lors son envol. Les appels thématiques se sont multipliés et des régions, le nombre des cas affrétés n’a pas cessé de grimper au point de s’établir à plus de 200 soit davantage que le 18 mars 2012.

Ce samedi soir, en revenant du débat organisé à Lille dans le cadre de Politea par mes camarades du PG 59, je suis donc convaincu que demain sera une réussite. J’ai assuré sa coordination politique côté PG comme pour la marche du 30 septembre contre le TSCG ce qui m’a permis de toucher au plus près les résultats de la force militante du PG, et plus globalement du Front de Gauche. Les sondages sont également là pour le confirmer : malgré un contexte difficile, la puissance du Front de Gauche est intacte et prête à servir. Le 5 mai est le début d’un processus que le Front de Gauche n’entend pas accaparer mais dont il revendique d’être le déclencheur : la construction d’une majorité alternative pour changer vraiment et sans attendre 2017. Nous sommes convaincus d’être capables de regrouper une majorité de gauche derrière la ligne de rupture avec l’austérité et le capitalisme financiarisé que nous défendons. Nous disposons pour cela de la force que nous avons bâtis et d’un programme, l’Humain d’abord. Ne croyons pas que la situation est figée. Notre ennemi est avant tout la résignation : nos concitoyens ont besoin d’une force, d’hommes et de femmes qui leur disent « nous savons où nous allons, pourquoi nous y allons et nous voulons rassembler et le construire avec vous ». Le Front de Gauche c’est plus que jamais la gauche décomplexée, celle qui est capable d’affirmer : nous entendons gouverner ce pays le plus vite possible avec tous ceux qui veulent vraiment changer d’horizon. Demain donc ce processus débute. Il se poursuivra dans d’autres mobilisations. Que ce soit en appui de celles provoquées par le mouvement syndical, comme le 16 mai devant l’assemblée pour réclamer aux députés de gauche qu’ils votent la loi d’amnistie défendue par le Front de Gauche, que ce soit celles que le FDG initiera prochainement ou bien les assises du 16 juin que nos camarades communistes ont mis sur la table et que d’ores et déjà le FDG a fait sien pour les élargir, comme nous l’avons voulu le 5 mai, aux forces politiques et sociales qui partagent nos objectifs. Nous savons qu’il faudra être capable de concrétiser ce rapport de force devant le suffrage universel. Les Européennes nous semblent idéales pour cette démonstration.

Le thème du débat à Lille ce soir était « comment construire un Front du peuple majoritaire ». Je crois que le début de la réponse se trouvera demain à 13h30 place de la Bastille. Il fera beau sur Paris.

Rencontre du 1er mai • Un Syndicaliste espagnol : « Nous vivons une situation dramatique »

Le 1er mai est aussi un moment de rencontres, d’échanges. Dans le défilé organisé par la CGT, FSU et Solidaires, un syndicaliste espagnol. Il accompagnait des militants du Parti de gauche et notamment Philippe Juraver, membre du Bureau national. Rafael Tejero Herencia, c’est son nom, a accepté de témoigner de ce qu’il se passe aujourd’hui en Espagne. Il souhaite que les Français ne connaissent pas la situation que vivent les Espagnols et souhaite le succès du 5 mai en lançant ce message : « Ensemble nous vaincrons ! »

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Bonjour Rafael, peux-tu te présenter ?
Bonjour, je suis Rafael Tejero. Je travaille à « Standard technologies », c’est une entreprise du secteur automobile. Elle fabrique des pièces en aluminium pour les voitures. Je suis syndicaliste. J’ai adhéré il y a longtemps à l’UGT (ndl : Union Générale du Travail, l’un des deux syndicats majoritaires en Espagne avec la CCOO, Comisiones Obreras ). Mais, depuis huit ans, compte tenu de la situation dans le pays, mon engagement est devenu plus intense et j’ai été élu par mes camarades pour les représenter.

Peux-tu nous raconter ce qui s’est passé dans ton entreprise et où vous en êtes maintenant?
Cela fait déjà de nombreuses années qu’il y a des problèmes dans l’entreprise.
Ça a commencé en 2008 avec la crise, mon entreprise comptait alors 550 personnes, elle a été vendue, elle a été divisée, ils en ont changé le nom, et maintenant nous sommes 160 travailleurs.
Mon entreprise a fait un « ERE » (ndl = plan de licenciement) et elle a pris des mesures pour « coûter moins cher », être « plus compétitive » mais les problèmes continuent Il y 3 mois, l’entreprise nous a fait la proposition suivante : baisser notre salaire de 20% pour continuer à fonctionner, et nous les 170 familles. Nous avons voulu lutter, mais les gens en Espagne ont très peur et sur 160 familles, 100 n’ont pas voulu lutter. Certains voudraient bien luter mais ils pensent que s’ils luttent, on va les licencier. Avec la réforme du marché du travail il est maintenant très facile de licencier et de justifier le licenciement.
Nous avons cependant fait des choses concrètes ceux qui ont pu. Nous nous sommes mis à l’entrée de l’usine, nous avons stoppé la production du site avec des drapeaux, avec des pétards, de la musique en revendiquant nos droits dans l’usine et nous avons fait des Assemblées pour les travailleurs.

Et maintenant…
Aujourd’hui, tous les travailleurs touchent en moyenne 200 euros en moins et mon entreprise continue à avoir des problèmes économiques et de productivité comme ils disent, mon entreprise doit faire beaucoup plus de production avec moins de coût et donc on continue à avoir les mêmes problèmes économiques, les mêmes problèmes de productivité mais en touchant 200 euros en moins. En fait, nous en sommes donc exactement au même point mais en touchant moins.

L’Espagne a connu deux grèves générales celle du 29 mars et du 14 novembre de l’année dernière, peux-tu nous en parler?
Lors de ces deux grèves générales, nous nous sommes mobilisés au niveau de toutes les branches du syndicalisme dire que nous ne voulons pas des politiques d’austérité et de la réforme du travail. Lors de ces grèves, il y a eu de nombreux arrêts de travail, nous avons stoppé des sites de production, bloqué des routes, et beaucoup de gens ont participé.

Tu m’a parlé de peur , ici on a entendu des slogans « nous n’avons pas peur » « oui on peut », qu’en est-il?
La réforme du travail fait peur aux Espagnols, elle te laisse à découvert, et les patrons peuvent te licencier en un rien de temps : si une entreprise prévoit trois trimestres de pertes par rapport au bilan précédent, elle peut te licencier. C’est l’une des clauses, mais il y en a d’autres tout aussi faciles comme la « mobilité fonctionnelle » (ndl = la mobilité forcée). Pour le patron, c’est devenu très facile de justifier un licenciement. Dans mon entreprise, le mois dernier, ils ont licencié 12 personnes, en utilisant la « modification substantielle »(ndl : modification des horaires de travail, de la journée de travail, du régime de travail par tour, du système de rémunération… lorsqu’elle dépasse les limites de la « mobilité fonctionnelle ») par le changement des horaires, du jour au lendemain, même si ça fait plus de 20 ans que tu es dans la boîte. Si tu ne l’acceptes pas, on te met dehors. La clause de la réforme du travail prévoit que si une entreprise a des pertes par rapport à l’année précédente, et ce, même si elle continue à gagner de l’argent, elle peut justifier des licenciements. On se retrouve alors avec des gens qui ont 30 ans d’ancienneté dans l’entreprise et qu’on met dehors pour 20000 euros.

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Qu’en est-il de la répression syndicale?
La pression antisyndicale, la persécution, le harcèlement syndical sont très forts, les délégués sont dans la ligne de mire aussi bien de l’entreprise que de la droite, de Rajoy et de son gouvernement. Ils veulent retirer les moyens aux syndicats car c’est la seule barrière entre eux et le peuple et on les gêne. Et maintenant, lutter dans un syndicat en Espagne, c’est très difficile et dès qu’ils en ont l’occasion, ils te licencient.

Que peux-tu nous dire de la situation espagnole, des luttes en cours, des « mareas »…?
En Espagne, depuis la crise économique et sociale, des groupes des mouvements ont été créés. Cela a commencé avec le mouvement du 15M (ndl : « les indignés »).
Le mouvement 15M est un mouvement qui est contre les politiques d’austérité et les politiques qu’utilise actuellement le gouvernement espagnol mais qui est aussi un peu à part des syndicats, c’est un mouvement que nous pourrions qualifier d’ »indépendant ». C’est un mouvement que beaucoup de personnes ont suivi, de tous âges, des très jeunes aux très âgés et depuis, à la suite du 15M, se sont créées de nombreuses plates-formes. Par exemple, celle contre les expulsions (ndl : la PAH Plate-forme contre les expulsions) ou contre les licenciements dans les grandes entreprises… Elles sont très actives.
Il y a eu plusieurs manifestations importantes, plusieurs « mareas » comme on les appelle, pour aller jusqu’au Parlement pour y revendiquer là-bas nos droits. Des marches très longues. Les rendez-vous se faisaient par internet, pour que, arrivés au point de rencontre, il y ait beaucoup de monde. Chaque fois à l’arrivée, il y avait un important déploiement de forces policières, souvent même, il y avait plus de policiers que de manifestants. La répression policière en Espagne, est très forte. A toutes les manifestations et les « Mareas » que nous avons faites aussi bien à Madrid qu’à Barcelone, il y a eu une très forte répression policière. Dès que nous faisions quelque chose, ils chargeaient sur-le-champ. On ne nous permet pas de revendiquer, ils interviennent tout de suite et nous délogent.
Lors de ces manifestations, il y a tous les syndicats : éducation, santé, transport, industrie…
Les deux partis principaux, le PP et le PSOE ne sont pas les bienvenus, car les politiques qu’ils ont faites étaient justement antisyndicales et on ne leur a pas permis de venir. Il y a donc tous les syndicats et parmi les partis politiques Izquierda Unida (ndl : parti membre du PGE) mais qui reste pour le moment minoritaire.

Et maintenant comment tu vois les choses..
Nous ne savons pas exactement ce qui va se passer maintenant, ce que nous savons, c’est que ces politiques gouvernementales d’austérité qu’a menées Rajoy, ne fonctionnent pas..Zapatero (ndl : PSOE) avait déjà fait des coupes et il y avait 22% de chômage. Rajoy est entré avec une politique de coupes budgétaires et maintenant avec sa politique on en est à 27% de chômage et des prévisions où le taux de chômage pourrait atteindre 30%, la situation espagnole est donc dramatique, c’est le mot.
A mon niveau, des proches et des amis me disent qu’ils vont chercher de la nourriture parce qu’ils ne touchent plus le chômage. A côté de cela le gouvernement fait des cadeaux aux entreprises.

Tu nous as parlé de la situation politique et sociale du pays, où la colère augmente, quelle issue vois-tu à tout cela?
J’espère que la société espagnole réagisse car nous vivons une situation extrêmement dramatique, la réaction que nous aurons sera aussi très radicale car la situation est réellement très mauvaise.
En Espagne, on cherche aussi à nous « enfumer » dans les médias. Ce qui se passe avec les scandales de corruption, le cas Barcenas ou avec le beau-fils du roi Urdangarin, c’est une honte, ce sont de graves problèmes qui aggravent la situation du pays, mais on cherche aussi à les mettre en avant d’une manière très médiatique pour que nous, les Espagnols, nous prêtions attention à autre chose et pas à ce qui est réellement en train de se passer en Espagne : en attendant, on ne parle pas des expulsions, des enfants qui vont à l’école sans pouvoir manger, des familles qui n’ont plus rien à manger, des cantines sociales qui débordent de monde et réellement tous ces scandales de corruption, ça nous fait honte à nous, les Espagnols, mais c’est aussi utilisé pour masquer ce qui se passe réellement en Espagne au niveau social.
Il reste deux ans d’ici les prochaines élections, moi je ne sais pas ce qui va se passer, ce que l’on entend, c’est encore davantage de coupes, et plus de contre-réformes et une situation qui va encore se dégrader pour toutes les familles et tous les travailleurs.
La réaction du peuple… on est en train de toucher le fond, on est réellement en train de toucher le fond, et pour moi, les gens devront lutter, et sortir dans la rue, et lutter durement parce qu’on est en train de nous laisser sans rien.
Beaucoup ont perdu un peu la confiance dans leurs représentants politiques Oui c’est vrai, on entend les slogans « Qu’ils s’en aillent tous! » ou le « moi, je n’ai pas peur », ce sont des slogans que font sortir les syndicats, maintenant, c’est tout le peuple qui doit se les approprier.
Je pense, c’est qu’avec le temps, comme on va nous laisser sans rien, au bout du compte on réagira, et d’une manière très forte quand ça explosera.

Tu es ici pour le 1er mai et tu le sais nous aurons notre marche le 5 mai pour la VIème République. Qu’en penses-tu?
Je trouve cela très bien la lutte que vous êtes en train de mener, je la comprends. Pour le 5 mai, oui vous devez continuer à lutter et continuer ainsi pour obtenir ce que vous voulez, la VIème République. Que vous luttiez de toutes vos forces, surtout pour ne pas qu’il vous arrive la même chose qui nous est arrivée, à nous les Espagnols, la réforme du travail et toutes les politiques d’austérité qu’on nous a imposées ici.
Alors oui, je souhaite que vos luttes soient victorieuses, car je pense que vous en France, vous êtes un exemple à suivre et ensemble nous vaincrons.

Propos recueillis Par Juliette Estivill

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