Parti de Gauche de l’Ardèche • Elles, ils nous ont rejoint
Après les campagnes des présidentielles et des législatives, le Parti de Gauche connaît une vague d’adhésions, notamment parmi les jeunes générations. Sept de nos camarades disent pourquoi ils ont adhéré au Parti de Gauche et comment ils comptent y militer. Leurs arguments devraient vous permettre de franchir le pas de l’adhésion .
Vie de Gauche de l’Ardèche leur a posé quatre questions :
- Votre jeune génération, née avec l’individualisme triomphant, semblait peu politisée, votre adhésion au PG tendrait à prouver le contraire. D’où vient votre prise de conscience de la nécessité de s’engager politiquement ? Avant le PG avez-vous eu d’autres expériences politiques ?
- Dans le PG et le programme du Front de Gauche, qu’est-ce qui vous a le plus convaincu pour y adhérer ?
- Qu’attendez-vous du PG ? comment comptez-vous vous y impliquer ? au-delà comment voyez-vous votre engagement citoyen dans la société ?
- L’engagement politique n’a pas bonne presse, comment surmonter cet obstacle ? que dire et que faire selon vous pour renforcer notre Parti ?
Voici leurs réponses :
Annabelle : Professeure d’anglais
J’ai toujours, du plus loin que je me souvienne, été en désaccord avec les idées politiques de ma famille (droite, voire extrême droite). J’ai eu la chance de faire des études, et je pense sincèrement que l’Ecole a un rôle incontournable d’éclairage des consciences des élèves qu’elle accueille. Ainsi, quand j’étais étudiante, je me suis toujours impliquée dans les manifestations anti-FN, ou de soutien aux étrangers. Mais ça, c’était avant que la France se « décomplexe »… J’ai été effrayée de ce retour de manivelle d’un autre âge. Au niveau politique proprement dit, j’ai été adhérente d’Attac, puis j’ai soutenu Besancenot ; mais je ne me sentais pas vraiment en phase ; notamment l’écologie n’était pas assez mise en avant.
Le discours de Mélenchon pendant la présidentielle a fait écho, pour la première fois, à mes convictions profondes. Je partageais les constats, les colères, les espoirs, mis en avant de façon franche et claire. La transition écologique me semble la solution évidente à notre survie en tant que sociétés et en tant qu’espèce, tout simplement. La redistribution des richesses est pensée, étayée, pour la première fois ; à la différence de la vision simpliste/utopiste de LO. L’école est réaffirmée dans ce qu’elle doit être et rester : une école du vivre-ensemble et de la construction des citoyens.
Cyril : J’ai vécu mon enfance en Afrique, mon père était en coopération. J’ai été éduqué à chercher à connaitre des gens différents dans des lieux différents, je n’ai donc jamais été infecté par l’individualisme. Pourtant, j’ai connu en tant que stagiaire, apprenti et salarié agricole de nombreuses expériences mal vécues, deux fois jusqu’aux Prud’hommes, où j’ai toujours eu gain de cause. J’ai par hasard entendu Jean Luc Mélenchon sur les ondes, je me suis entièrement reconnu dans ses propos. Après approfondissement, j’ai rejoint le PG.J’ai été conseiller municipal d’un village il y a quelques années (Saint Alexandre), j’ai trouvé un emploi trop loin pour continuer à sérieusement occuper le poste, j’ai démissionné.
La valeur d’intérêt général et toute la logique économique et sociale qui en découle a été le plus attractif, mais l’écologie a été l’élément déclencheur qui m’a fait adhérer au PG. Les êtres humains se croient tous différents mais n’ont qu’un seul écosystème qui lie leurs destins entre eux J’attends du PG qu’il devienne un outil d’éducation populaire que je puisse utiliser, essentiellement pour satisfaire mon envie de voir se réaliser, et ce le plus vite possible un changement de mentalités. Cet engagement a toujours fait partie intégrante de ma vie, le fait qu’il devienne aujourd’hui politique ne change rien. Mon engagement citoyen n’est pas défini, la seule limite est que ma vie privée ne souffre pas de celui-ci
L’engagement politique est victime de la politique politicienne menée par le bipartisme, et surtout des médias qui l’entretiennent.
En premier lieu, il faut rafraichir et « dépoussiérer » l’image de la politique, innover, changer sa relation avec le citoyen. Ensuite, nos idées doivent trouver des outils médiatiques adaptés à chaque public pour être portées et réussir à les interpeler. Le citoyen concerné par notre message doit comprendre les tenants et aboutissants.
Magali : Aucune expérience politique préalable. La prise de conscience s’est faite durant la Présidentielle : tout à coup des discours politiques devenaient audibles ! Compte tenu de la situation, il m’a semblé que c’était le moment ou jamais pour moi de participer à un mouvement, qui avait l’audace de proposer une autre façon de fonctionner et de faire de la politique D’abord, je fus séduite par le titre du programme « l’humain d’abord » ! Rapidement : la proposition de 6ème République, reprendre le pouvoir au banques, produire autrement, la construction d’une autre Europe. Naturellement ensuite, mon choix s’est porté sur le PG car il me semble être le vecteur de la différence, le catalyseur des idées J’attends de pouvoir faire de la politique autrement.Être le médiateur d’une prise de conscience populaire. Faire autrement est possible, alors prouvons-le ! Mettons des idées en actions en restant toujours en lien avec la vie quotidienne. Pour moi, mon engagement citoyen est d’être capable d’exprimer mon indignation. En communicant, en restant au plus près des réalités quotidiennes. Il faut marquer notre différence : ce parti ne propose pas à ses militants de plan de carrière, mais bien de participer par leur adhésion ou leur place d’élu, à l’élaboration d’un programme d’action. Faire de la politique c’est défendre des valeurs et des idées dans l’objectif d’un bien être commun, non pas une façon d’obtenir une place, un job, une faveur. Plus que des militants ce qu’il faut au PG ce sont des électeurs : il faut permettre aux gens de réapprendre à réfléchir par eux-mêmes. À nous de les convaincre que des alternatives existent, qu’elles sont réalistes.
Patricia
Pourquoi as-tu adhérée au Parti de Gauche ?
Pourquoi ?… je suis issue d’une famille de mineurs de fond, grand père émigré Italien, fuyant le fascisme, venu vivre dans les entrailles du Pas de Calais, pour y mourir dans la misère la plus immonde.
Mon père est mort de la même façon, les entrailles de la terre dans les poumons, mais pas sans nous avoir parlé de l’humanisme, de la fierté de l’homme et de sa dignité… je n’ai pas toujours les mots mais, c’est en moi…
J’avais perdu tout « entrain » j’avoue… le communisme invisible m’a fait penser « heureusement que mon père ne voit pas ça… » et puis, JL Mélenchon est arrivé… mdr… je suis fan… mon père l’aurait été tout autant que moi je crois…
Je ne sais pas comment m’impliquer mais j’imagine qu’on va m’orienter… j’ai prévu le 10 novembre prochain d’aller à Privas au stand du Parti de Gauche pour essayer de « rameuter les troupes », pour le reste, il y a tellement à faire…
Le regard des autres m’importe peut… j’ai 46 ans et compris qu’agir en fonction de ses convictions est plus important que de vouloir « paraitre »… je préfère « être ».
De nos jours, il ne faut pas décevoir surtout… on s’est tellement fait rouler dans la farine… garder la tête haute et aller droit devant, sans biaiser surtout… 😉
Romain : Pour ma part cela fait déjà quelques années que je m’intéresse à la politique. Au lycée ce qui suscité le plus d’intérêt pour moi était les groupements politiques moins institutionnels je me suis ensuite intéressé au Parti communiste. Avec une année de science politique à l’université certains étudiants avaient crée un groupe de café-débat, c’est à travers cela que j’ai réellement découvert le Parti de Gauche. J’ai rapidement intégré un « bureau politique étudiant » rassemblant des sympathisant PC, LO, PG et autres mouvements d’extrême Gauche.
J’ai tout d’abord été séduit par les idées d’un changement profond des institutions, la proposition de 6ème république, de transformation du fonctionnement même du gouvernement. Le programme économique et l’idée d’une Europe différente sont apparus pour moi comme un écho, bien plus construit, de mes idées profondes. Le programme « L’humain d’abord » m’a enfin permis de me reconnaître pleinement au sein d’un parti politique.
J’attends du parti de Gauche, qu’il devienne l’outil d’une voix populaire trop longtemps muselé au profit de formations politiques trop vastes pour répondre aux besoins du peuple. J’attends du PG qu’il soit l’unificateur qui nous manqué afin d’élever nos voix et de montrer notre désaccord avec les technocrates qui règnent en maitre sur notre Pays, sur l’Europe et sur le Monde.
Je compte m’impliquer pleinement au sein du Parti, comme je l’ai dis plus haut j’étudie les sciences-politiques avec pour but d’en faire ma carrière. L’engagement politique doit redevenir un engagement citoyen et pour cela je suis certain que seul un parti comme le front de gauche loin de tous conflits d’intérêts peut me permettre de mener à bien mon entreprise.
Il faudrait en premier lieu donner une image « neuve » du politique. Je crois qu’en tant que « parti de l’humain » le PG se doit d’aider la politique à redevenir humaine, rester proche du peuple et de ses attentes et surtout montrer à tous les citoyens que le monde politique n’est pas un monde inaccessible. La jeune génération manque souvent de repères quand il s’agit de politique, je crois qu’il est de notre devoir de l’aidé à voir plus claire.
Frédéric : Professeur en Lycée Technique
Ces dernières années j’étais plutôt sympathisant de la LCR incarnée par Besancenot mais j’ai toujours eu à l’esprit que seul un rassemblement de la vraie gauche permettrait peut être un jour de renouer avec un score important et de représenter une vraie alternative à la politique ultra libérale menée successivement par la droite et le parti socialiste (que je considère par ailleurs comme un usurpateur du terme !). J’attendais le Front de Gauche et le programme « l’humain d’abord »!
J’ai commencé par militer pour le FDG sans être « encarté » à l’occasion des dernières présidentielles et j’ai rapidement décidé de prendre parti afin de pouvoir organiser sur le terrain une action coordonnée et plus efficace. A ce moment là mon choix s’est porté sur le Parti de Gauche. Je trouve que le rouge se marie parfaitement avec le vert. En effet, la question écologique me semble essentielle à notre époque. Je partage également la position du PG sur la question du nucléaire.
Au niveau du programme les points qui m’ont le plus convaincu sont :
Le partage des richesses et l’abolition de l’insécurité sociale, reprendre le pouvoir aux banques et aux marchés financiers, produire autrement et notamment la planification écologique. Sans oublier l’Egalité pour tous et la Fraternité. Qui sont à mon avis nos meilleures armes pour combattre l’individualisme ambiant, toute forme de communautarisme et ramener la paix sociale
J’attends du PG qu’il nous permette de réaliser un vrai travail de fond, d’équipe, organisé et coordonné pour sensibiliser un maximum de nos concitoyens sur le fait qu’un autre modèle de société est possible et faire évoluer positivement les consciences.
C’est déplorablement une réalité. On constate au quotidien que nombreux de nos concitoyens sont totalement dépolitisés et la jeune génération n’en est malheureusement pas épargnée.
L’argument que l’on entend le plus souvent est le « tous pourris ! », il faut dire que l’alternance UMP/PS y’a fortement contribué ! Je pense que la réponse à apporter est d’insister sur le fait que tant que l’on mettra à la tête de l’état des gens qui se retrouvent aussitôt en conflit d’intérêts, car proche du monde de la finance et des grands patrons du CAC 40 (ce qui concerne notamment l’UMP, le PS et la châtelaine du Front National), effectivement les choses ne changeront pas vraiment, elles ne feront d’ailleurs qu’empirer. Le front de Gauche est bien la seule alternative. Alors, plutôt que de rester spectateur et se contenter de dénoncer les dérives de la classe politique, impliquons-nous ! Un combat efficace ne pourra se mener que de l’intérieur.
Florence
Depuis que j’ai l’âge de voter, j’ai souvent – pour ne pas dire toujours – voté contre les candidats dont on parlait le plus et me tournait vers des petits candidats qui s’opposaient au système libéral, mais sans convictions. Aucun projet ou programme ne me parlait vraiment. Puis j’ai fini pas trouver des lectures qui me convenaient, et je me suis intéressée à la fois au problème de la représentativité et de l’absence de débat démocratique dûe à la manipulation des médias… J’ai relu Rousseau, (et d’autres) et des textes sur la manipulation. Je me suis de plus en plus engagée sur le terrain (syndicat et autre) : il fallait changer les choses… Puis la campagne présidentielle est arrivée : j’ai reconnu dans les arguments de JL Mélenchon des idées qui me parlaient : la VIième République, l’humain d’abord, l’écologie politique…. Alors,je me suis de plus en plus intéréssée à tout cela ; j’ai écouté et lu des différents textes des membres du PG, j’ai rencontré des adhérents du PG : enfin,un programme vraiment politique c’est-à-dire qui vise l’intérêt général et l’humain. Conclusion, j’ai adhéré au PG.