Les leçons d’histoires approximatives de Julien Dray
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Décidément, au PS, il y a de plus en plus de monde disponible pour nous insulter.
Invité de Radio J, au milieu d’analyse et de critiques plutôt justes contre la politique actuelle du gouvernement et même dans la défense d’Hugo Chavez, Julien Dray a oser établir un parallèle entre «la méthode du Parti de gauche, et donc de Jean-Luc Mélenchon», et celle «qui avait prévalu dans les années 20-30, la troisième période de l’Internationale communiste, qui était de dire qu’il fallait dénoncer les sociaux-traîtres plutôt que de dénoncer les autres. Et ça a conduit en Allemagne en 1933 à faire que la gauche, alors qu’elle était majoritaire, a laissé Hitler devenir chancelier».
Si on comprends bien, nous serions en quelque sorte des staliniens responsables du nazisme. Rien que ça.
Pas de chance pour le « prof occasionnel d’histoire » Dray, jamais la gauche allemande, c’est-à-dire le SPD et le KPD, n’ont été majoritaire ensemble dans les années 30. Cette explication théorique de l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir dédouane totalement la droite allemande et le patronat qui ont aidé les nazis. Toutes ses références approximatives pour critiquer le PG tombent donc à plat.
Bidouiller le passé pour essayer de démontrer que le PG est potentiellement responsable d’une future victoire de l’extrême droite est une forfaiture. Comparer les heures sombres du stalinisme avec la critique que nous portons contre le gouvernement actuel est scandaleux.
A l’inverse, ce qui fait prospérer l’extrême droite dans les années 30 comme aujourd’hui c’est le refus de la part de partis politiques de rompre avec les folles logiques du capitalisme et l’incapacité pour eux d’apporter des réponses sociales réelles aux difficultés de leurs concitoyens.
Julien Dray devrait relire ses classiques de jeunesse et se rappeler ce que disait Léon Trotsky : « la nonchalance théorique se venge toujours cruellement » sur ses auteurs.