Roms : une autre politique s’impose !
Malgré les promesses de campagne du candidat François Hollande, rien n’a changé depuis un an pour les ressortissant-e-s européen-ne-s de la communauté rom. Récemment, le ministre de l’intérieur n’a pas hésité à proférer des discours racistes à leur encontre pour justifier son grand projet de « démantèlement des bidonvilles ».
La chasse aux pauvres se poursuit donc sous le gouvernement Hollande tout comme sous Sarkozy. La circulaire interministérielle du 26 août 2012 prévoyait l’élaboration de diagnostics sociaux et la mise en place de mesures d’accompagnement. Ces bonnes intentions ne sont pas appliquées.
Nombreux sont les militant-e-s associatifs, syndicaux et politiques qui se mobilisent pour une autre politique respectueuse de la dignité humaine. La manifestation du samedi 25 mai à laquelle nombre de Roms ont participé a marqué un renforcement des résistances d’autant plus salutaire que le racisme anti Roms est hélas légitimé aujourd’hui comme hier par les discours officiels.
Crédit photo photosdegauche.fr (octave_honorin)
On ne le répètera jamais assez, il n’y a pas de problème « Roms ».L’urgence est de faire cesser toutes les discriminations à l’encontre des Roms et des ressortissants européens les plus pauvres de nationalité roumaine et bulgare. Ce à quoi les institutions européennes, au mépris du droit européen, se refusent de s’atteler, la mise en concurrence des travailleur-euse-s et des peuples étant constitutive de son dogme libéral.
A l’échelon national, la bonne intégration sociale des familles roms est tout à fait possible pour peu que l’Etat et les collectivités locales se mobilisent et assurent l’accès aux droits, notamment le droit au logement. Malgré le trop faible engagement de la puissance publique, certaines municipalités ou communautés d’agglomération volontaires ont ouvert la voie et démontré le caractère réaliste de ce projet. Des mesures simples permettraient la pleine réalisation de cet objectif, et notamment :
– L’abrogation des restrictions d’accès à l’emploi qui s’imposent aux ressortissants roumains et bulgares;
-L’application stricte des dispositions de droit commun à toute personne, sans exclusive aucune, notamment en matière d’accès à l’habitat, aux soins, à la scolarité et à l’accompagnement social ;
– L’organisation de tables rondes, réunissant tous les acteurs locaux compétents, dans les régions concernées par cette migration.
De toute évidence, le gouvernement PS/EELV et sa majorité parlementaire n’ont pas l’intention de prendre spontanément les décisions nécessaires. Alors, il nous reste à imposer ce choix politique dans le cadre d’une mobilisation unitaire avec les toutes forces vives, associatives, syndicales et politiques qui, aujourd’hui, partagent cette ambition.
Quelques chiffres :
Plus de 6 millions de Roms vivent dans les pays membres de l’Union européenne, notamment en Roumanie, Bulgarie, Hongrie, République Tchèque et Slovaquie. Le plus grand nombre est victime de discriminations et exposé à la pauvreté.
Selon les estimations officielles, environs 20 000 Roms, majoritairement d’origine roumaine et bulgare, seraient installés en France. 10 000 d’entre eux résident en Ile de France dont 7 000 en Seine-Saint-Denis.