Lu dans "Les echos.fr" – La crise pèse sur l’accès aux soins en France et en Europe

Le baromètre Europ Assistance publié ce matin confirme l’inquiétude des Européens qui renoncent de plus en plus souvent aux soins médicaux pour des raisons financières. Les Français craignent également une hausse des cotisations.

La crise pèse sur l\’accès aux soins en France et en Europe

Le sixième baromètre Santé réalisé par CSA pour le compte d’Europ Assistance et le Cercle Santé présenté ce matin à la convention qui se tient à Chamonix (CHAM) révèle l’inquiétude croissante des citoyens du Vieux Continent pour leur santé. Cette année, 30 % des Allemands et 27 % des Français déclarent avoir reporté ou renoncé à des soins médicaux, contre 21 % aux Etats-Unis et 9 % au Royaume-Uni. En France, comme dans la plupart des pays, les achats de lunettes sont le premier poste différé pour des raisons économiques (19 %), devant les soins dentaires (10 %) et les achats de médicaments (5 %). « Ces données confirment les résultats de l’année dernière, mais heureusement les renoncements concernent essentiellement les soins les plus légers », indique Martin Vial, directeur général du groupe Europ Assistance.

Un nombre croissant d’Européens s’inquiète également pour l’équilibre financier des système de santé, entraînant des augmentations sensibles des cotisations. En France, 51 % des personnes interrogées estiment que ce risque est «  très important » et cet indicateur atteint des niveaux record dans les pays très touchés par la crise : 67 % en Italie, 85 % en Espagne. On retrouve pratiquement les mêmes ratios pour une autre source de crainte : la montée en puissance de l’inégalité des soins. Ce sont encore les Espagnols qui sont les plus pessimistes (84 %) devant les Polonais et les Anglais. Près de 57 % des Français partagent ce sentiment et jugent que les menaces d’inégalité de traitement face à la maladie sont « très importantes ».

La dépendance, « maillon faible »

Dans les dix pays concernés par l’enquête, le vieillissement des populations et la prise en charge des personnes âgées dépendantes sont vécus comme des « maillons faibles». Les Italiens et les Polonais ont une opinion très négative de leurs organisations nationales alors que les Autrichiens et les Allemands ont une vision plus positive. Les Français sont dans une position moyenne. Mais 40 % d’entre eux jugent que l’aide publique pour le maintien à domicile des personnes âgées n’est pas satisfaisante.

Dans tous les pays, une très large majorité estime que les personnes âgées doivent être maintenues à domicile de façon prioritaire (80 % en France). Cette opinion qui conforte l’hospitalisation à domicile se vérifie même dans les pays autrefois en faveur des maisons de retraite comme la Suède. Les technologies facilitant la surveillance à distance des personnes âgées commencent à trouver un accueil favorable dans l’opinion, même si les emplois d’aide à domicile sont très largement plébiscités par 90 % des Européens.«Les systèmes d’assistance technologique qui étaient il n’y a pas très longtemps perçues comme un gadget commencent à être mieux acceptés », analyse Martin Vial.

Autre enseignement : la défiance vis-à-vis des autorités sanitaires semble s’installer. Moins de 55 % des Français font confiance aux agences de santé pour limiter les risques liés à la prise de médicaments ou l’utilisation de dispositifs médicaux comme les prothèses, les implants ou les sondes. Mais malgré ces réticences, une majorité d’Européens font confiance aux systèmes de santé et aux médecins.

ALAIN PEREZ

Écrit par Alain PEREZ 
Journaliste
SUR LE MÊME SUJET

 

Commentaires

Les Commentaires sont clos.