Sanofi – Une prescription qui fait monter la fièvre sociale
Ce matin à Paris, la rue de la Boétie avait perdu de son calme. C’était, en lieu et place des jeudi, un mercredi de la colère. Devant le siège social, les salariés de Sanofi s’installent : sono, café, viennoiseries… L’état de siège peut commencer.
Ils affluent de partout : Toulouse, Montpellier, Romainville, Chilly Mazarin. Des bus les déposent au bout de la rue et, avant même de les voir arriver, nous entendons les chants parvenir jusqu’à nous. En fin de matinée, ce sont près de 1300 salarié-e-s qui se sont retrouvés pour contrer la direction dans ses objectifs de suppressions d’emplois.
Laurent, délégué syndical, est stupéfait. Jamais un tel rassemblement ne s’était organisé malgré les plans sociaux a répétition qui ont fait perdre plus de 4000 emplois dans les différents sites en France dans les 5 dernières années.
Et pourtant, le moment le justifie. La multinationale a prévu a nouveau un plan social de grande ampleur. Près de 1500 postes de supprimés, concernant la recherche pharmaceutique. C’est purement scandaleux quand on sait que pour l’année 2011, la multinationale a déclaré 8,8 milliards de bénéfices !
Devons nous accepter que ces multinationales, quémandeuse de compétences et de subventions en France – Sanofi s’est vu alloué un crédit impôt recherche de 130 millions d’euros – réalisent plans sociaux sur plans sociaux pour uniquement rassasier la faim sans limite de ses actionnaires ?
Depuis l’annonce, le 5 juillet dernier, du Plan Sauvegarde de l’Emploi chez SANOFI, fleuron de la recherche française, les salariés, les élus, et les citoyens s’arment de courage et de ténacité pour la sauver.
A Monsieur Montebourg, Ministre du redressement productif, malheureusement absent lors rassemblement de ce jour, nous proposons à nouveau la Loi contre les licenciements boursiers du Front de Gauche, retoquée à 4 voix près sous un Sénat et une Assemblée Nationale de droite. Si elle était à nouveau présentée a ces mêmes institutions dorénavant à gauche, nulle doute que cette fois, elle serait votée et que Monsieur Montebourg aurait moins de travail. Nous lui rappelons également qu’allouer de nouveaux droits aux salariés leur permettrait de connaitre la stratégie économique de l’entreprise et donc d’activer leur droit d’alerte.