Ensemble jusqu’à la 6e république

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Un long entretien où il est question de revenu maximum, de constituante, d’amérique latine et de l’exercice de la politique en général

Dsc_2235 A l’occasion de mon tour en pays Basque et au Béarn j’ai été interviewée à Bayonne par le journal Ekaitza. L’occasion de revenir sur notre proposition de revenu maximum autorisé, mais aussi sur l’actualité nationale, la 6e république et les expériences d’Amérique latine en matière d’assemblée constituante, l’exercice de mon mandat d’élue régionale et bien sûr la question de la culture Basque et des langues régionales… Malgré quelques scories, l’absence de la question de la LGV Bordeaux-Hendaye, et en dépit de divergences avec certaines orientations portées par la revue, voici un entretien assez complet je crois. Belle lecture !

Première page de l’interview

Deuxième page de l’interview

2013.05.05. Paris – Marche contre l’austérité, la finance et la 6ème République • 2013.05.05 – Marche pour la 6e République

Au coeur du 5 mai avec 180 000 !

2013-05-05-marche-6eme-republique-paris-photos-alparslan-coskun-marche_5_mai_068_a-coskun Nous ne reviendrons pas sur la double polémique lancée par notre Manu préféré, un certain Valls. Le large rassemblement de la gauche de ce dimanche 5 mai 2013 a réuni, selon lui, un petit groupe de sectaires. 30 000 illuminés, 30 000 minoritaires, 30 000 rêveurs et irresponsables. Seulement voilà. Nous étions 180 000. Nous étions diverses. Nous étions sérieux.

Sérieux étaient Marie et François, militants écologistes que nous avons croisés et qui revendiquaient l’impérieuse nécessité d’une 6e République pour mieux résister à une Europe libérale dont on nous impose les volontés, comme si elles devaient être nos dernières.

Nombreux étaient ces salariés, syndicalistes, venus ce 5 mai pour affirmer leur droit au travail, leur droit à des projets alternatifs de reprises de leurs entreprises tel Marc, ce travailleur de Fralib.

Les pieds sur Terre David, militant UTOPIA, pleinement conscient qu’aucune transition écologique ne se fera sous un régime monarchique où l’oligarchie financière prend le pas sur l’intérêt général.

Et que dire de Leïla, de Fabrice, de cette grand-mère venue de l’autre rive de la méditerranée, de cette autre femme dont nous avons oublié le nom. Simples citoyens comme on dit. Mais des citoyens sérieux, responsables, engagés, nombreux, très nombreux. Ils sont ces citoyens simples mais avertis. Ces citoyens qui ont fait une marée ce dimanche 5 mai.

Ecoutez les nous parler de la 6e République et vous comprendrez que les gens responsables et sérieux défilaient en masse entre Bastille et Nation ce 5 mai 2013. Et vous comprendrez que les illuminés à la bougie libérale, les oligarques sectaires, les irresponsables adorateurs du tout marché préféraient, eux, annoncer ce même dimanche 5 mai 2013 la privatisation des “bijoux de famille” au nom d’une dette que jamais aucun état ne remboursera.

Regardez la cette marée citoyenne. Plongez en son coeur et vous la rejoindrez…Regardez la vidéo sur le site de « A Gauche pour de vrai » vous ne le regretterez pas !

Crédit photo photosdegauche.fr (alparslan_coskun)

L’amnistie vite ! • Non au test ADN sur les 5 de Roanne !

Le Parti de Gauche proteste contre l’obligation faite à cinq syndicalistes de Roanne de se soumettre à un test ADN le 22 mai prochain. Une fois de plus on veut renvoyer des militants syndicaux au rang de criminels de la pire espèce. C’est scandaleux. Rappelons que l’on reproche seulement aux « cinq de Roanne » d’avoir tagué le mur d’enceinte de la sous-préfecture de la Loire lors des mobilisations de 2010 contre la réforme des retraites ! Un geste pacifique si anodin que le Tribunal de Lyon avait finalement décidé de les déclarer « coupables » mais sans exécution de peine. Et pourtant on prétend leur imposer ces tests humiliants ce qu’ils refusent évidemment. Le Parti de gauche leur apporte toute sa solidarité. Ce cas révèle un peu plus la nécessité du vote de la loi d’Amnistie sociale le 16 mai prochain. Les « cinq » de Roanne seront d’ailleurs devant l’assemblée nationale pour le rassemblement visant à exiger des députés qu’ils votent cette loi déposée par le Front de Gauche. Le Parti de Gauche, comme tout le Front de Gauche, appelle également à ce rassemblement.

Hollande, un an après • Paroles de militants

Ils sont militants du Front de Gauche. Après un de de présidence Hollande, ils disent ce qu’ils retiennent de sa politique et de ses premières réformes.

Pourquoi marchent-ils ? • La marche pour la 6ème République

Ils étaient 180 000, dimanche 5 mai, à répondre à l’appel pour une 6ème République. La radio de Gauche leur a tendu son micro, avec une question : Pourquoi marchez vous aujourd’hui ?

Notre Dame des Landes • Chaîne humaine le 11 mai

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6ème République • Ce n’est pas le chiffre qui compte, mais le mouvement

2013-05-05-marche-6eme-republique-paris-photos-alparslan-coskun-marche_5_mai_063_a-coskun Aujourd’hui je marcherai de la Bastille à la Nation. Je le ferai pour recouvrer une existence civique dont on m’a dépouillée depuis un certain temps. Je ne supporte plus d’être une citoyenne « pour de faux ».

Comme on joue à maman-papa, ou au docteur, cette 5ème République nous pousse tous, perfidement, à faire semblant d’être des citoyens.

« Quand je me regarde je m’inquiète mais quand je me compare je me rassure ». C’est le raisonnement qui prévaut, habituellement, à l’heure de caractériser le régime politique dans lequel nous vivons. On nous dit que nous sommes en démocratie. On dit même que l’Europe est le lieu sur la planète où la démocratie est la plus avancée. Concrètement, je ne le vis pas comme cela, mais on a souvent un moment de recul au moment d’affirmer qu’en France, nous ne sommes plus en République. C’est vrai quoi, on est quand même mieux que dans les pays du Golfe, et puis on n’est pas dans une dictature comme sous Pinochet !

Bien sûr que nous ne sommes pas en dictature comme sous Pinochet. Je suis bien placée pour le savoir. Mes parents ont été arrêtés après le coup d’Etat au Chili, et puis ce fut l’exil, vers le Canada d’abord et vers la France ensuite. Oui, je le reconnais : lorsqu’en France je vais voter, je ne risque pas d’être arrêtée ou tuée sur le chemin. C’est appréciable. Mais on ne peut pas se contenter de cela.Lors de la Grande Révolution française, la souveraineté est passée d’entre les mains du seul monarque aux mains du peuple tout entier. La République, c’est donc l’exercice de cette souveraineté. Si, comme aujourd’hui, la souveraineté n’est exercée – au nom de tous – que par une poignée d’oligarques insubmersibles, alors nous ne sommes pas en République.
Ce pouvoir de la petite poignée est maintenue brutalement, mais ce n’est pas la brutalité des armes, c’est la brutalité des institutions de la 5ème République.

Chez nous, le Président est tout puissant. Pourquoi ? Parce qu’il est irresponsable. Politiquement, s’entend. Cela veut dire que dès lors qu’il est élu, il ne répond plus de rien, politiquement. Il n’est responsable devant personne. Ni le Parlement, et encore moins devant le peuple.

En France, lorsque le peuple s’exprime par les urnes contre les politiques du Président, le Président n’est pas obligé d’en tenir compte. Lorsque nous votons majoritairement contre une politique, il ne reste plus, dans le régime oligarchique français, qu’à croiser les doigts pour que le Président veuille bien octroyer une réponse au bon peuple. Le Président a le choix : la démission ou la dissolution de l’Assemblée Nationale, seraient des réponses logiques. Mais le plus souvent, on a le droit à un « remaniement ». Là aussi, le Président a le choix : nomination d’un nouveau Premier Ministre, ou alors changement de quelques Ministres. Nicolas Sarkozy a inventé la réponse la plus fadasse et ridicule : c’est l’annonce d’un remaniement qui en fait ne vient jamais. Rappelez-vous, après sa défaite aux élections régionales de 2010, le Président Sarkozy a tenu la France entière en haleine pendant tout un week-end en laissant penser que Jean-Louis Borloo prendrait la place de François Fillon !

Les institutions de la 5ème République éduquent le peuple à ne pas participer. Il le pousse, discrètement mais fermement, à ne pas s’impliquer, à rester chez lui. En effet, quand on a voté une ou deux fois « pour rien », on comprend vite la leçon et la fois d’après on reste chez soi. Il ne reste donc, dans la vie civique, qu’une petite part chaque jour décroissante de citoyens, alors que la grande masse est rejetée vers l’inexistence civique. C’est exactement ce qui se passe aux Etats-Unis, où la grande majorité du peuple populaire ne vote pas, mais où l’on prétend quand même être dans la « plus grande démocratie du monde ». Une démocratie sans vote, voilà la nouveauté.

En France, les principales victimes de l’abstention sont les ouvriers. Ils ne votent pas (à 70%), et……..Lire la suite sur le site du Huffington Post

Crédit photo photosdegauche.fr (alparslan_coskun)

5 mai 1789

En janvier 1789, face à la crise des finances du Royaume et pour décider la levée de nouveaux impôts, Louis XVI convoque la réunion des Etats-Généraux. « Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour nous aider à surmonter toutes les difficultés où nous nous trouvons relativement à l’état de nos finances… ». Assemblées exceptionnelles instituées par Philippe Le Bel, les Etat-Généraux ne se sont pas réunis depuis 1614, où ils étaient alors constitués de 3 ordres : le clergé, la noblesse et le tiers état, représentés en nombre égal et votant séparément. Cette fois ci le doublement des représentants du Tiers est accordé, mais rien n’est dit sur le mode de scrutin dans la future assemblée.

Les modalités d’élection des représentants permettent au bas-clergé d’être bien représenté mais excluent de la représentation une part importante du tiers état. En effet, pour être électeur il faut être inscrit au rôle des impositions. De plus les élections du Tiers se font au suffrage indirect. Pourtant, dès ce moment le peuple participe au formidable mouvement de politisation qui voit le jour dans le pays à travers la rédaction des cahiers de doléances et la participation aux réunions électorales. Les revendications contre l’absolutisme et les privilèges sont nombreuses et l’espoir du changement est présent.

Le 5 mai, les Etat-Généraux s’ouvrent avec un discours de Louis XVI, puis un long rapport de Necker sur la crise des finances dont il atténue l’importance et les effets. Mais pas un mot n’est dit ni sur les modalités de vote (par ordre ou par tête) ni sur les réformes politiques attendues. Le soir même, les membres du Tiers déçus se concertent, province par province, et de ces réunions particulières sort une résolution identique : celle d’inviter les membres des deux autres ordres à se joindre à eux pour procéder en commun à la vérification des pouvoirs. En attendant, le Tiers refuse de se constituer en chambre particulière considérant comme inexistante la vieille division en ordre. Le 27 juin les trois ordres sont enfin réunis en une Assemblée Nationale qui se donne comme but de rédiger une constitution pour la France. Le peuple a su utiliser les institutions de l’Ancien Régime pour le renverser. C’est la Révolution.

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