La France s’enfonce dans le nucléaire

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Lundi 21 février, un bref communiqué de l’Elysée annonçait la réunion du nouveau Comité stratégique de l’Energie Nucléaire autour du Président de la République et de M. Eric Besson, ministre en charge de l’énergie. L’Elysée confirmait publiquement à cette occasion le projet de construction de la première centrale nucléaire privée en France, un prototype nommé Atméa développé conjointement par l’entreprise privée franco-belge Gaz de France Suez et le japonais Mitshubishi. Cette réunion du lundi 21 avait été précédée le vendredi 18 par une réunion de travail autour du ministre avec les dirigeants des 2 groupes publics EdF et Areva et des entreprises privées GdF Suez et Alstom.
Le site retenu pour la réalisation est le Tricastin. Atmea est une centrale de 1100 mégawatt, dans la gamme intermédiaire entre les réacteurs classiques de 900 mégawatts et le nouvel EPR de 1600 mégawatts en construction à Flamanville.

Cette construction n’est pas justifiée par un besoin de nouvelle centrale en France, mais par la volonté exprimée par Gaz de France Suez de réaliser un prototype servant de vitrine pour l’exportation d’Atméa.

La catastrophe survenue au Japon le 11 mars a rendu inaudibles les protestations exprimées dans la Drôme et en France face à ce projet , alors qu’elle ne fait qu’apporter une nouvelle preuve de ce que disent depuis l’origine les opposants au nucléaire : les techniques actuelles ne peuvent maîtriser un accident nucléaire. Cette nouvelle centrale aurait les mêmes inconvénients que celles aujourd’hui en service : l’impasse sur les déchets dont personne n’a encore trouvé comment en réduire la nocivité sur les centaines d’années, voir des milliers pour certains, et l’absence totale d’uranium sur le territoire français, ce qui réduit à néant l’argument de l’indépendance énergétique : la France n’a pas plus d’uranium que de pétrole.
En outre dans le cas d’une centrale privée, aucun dispositif de contrôle ni d’expertise ne sera crédible, car bien évidemment ce prototype sera protégé par le secret industriel, et il n’existe aucun laboratoire français en ce domaine : aujourd’hui les installations nucléaires d’EdF et Areva ne sont contrôlées que par leurs propriétaires exploitants, au mépris du principe de base qui exige qu’un contrôle technique de sécurité soit réalisé par un organisme indépendant. L’histoire des grandes catastrophes industrielles, dont les catastrophes nucléaires, met en évidence que le statut d’entreprise privée amène irrémédiablement une baisse du niveau de sécurité, puisque toute contrainte en ce domaine nuit au profit de l’entreprise.

Des citoyens drômois, groupés dans diverses associations, renouvellent leur opposition totale à la construction de cette centrale nucléaire Atmea. Nombre de pays européens dans la même situation d’absence d’énergie fossiles ont fait depuis des années le choix des énergies naturelles inépuisables : vent, soleil, cours d’eau, géothermie.

Nous demandons que la France fasse de même et abandonne l’énergie nucléaire.

Les salariés se rebiffent

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« La Dépêche du Midi, Le journal de la démocratie » publie très rarement les communiqués ou informations du PG.
Du dernier communiqué, ce journal n’a publié qu’une phrase plutôt bien mise en valeur d’ailleurs, mais hors de son contexte, elle se vide largement de son sens . Les visiteurs de ce site ne sont pas forcément des lecteurs assidus du « Petit Journal » qui a publié l’article complet, en voici donc le texte :

Le temps n’est pas si lointain où Nicolas Sarkozy se félicitait publiquement: grâce à son talent les grèves étaient devenues invisibles dans ce pays! Belle occasion d’humilier tout à la fois les syndicats et les salariés.

Les grèves visibles depuis n’ont pas manqué, tant dans les entreprises publiques que dans les privées et dans ces dernières en particulier des résistances longues et rudes: c’est que les salarié-e-s se battent pour leurs fins de mois, pour leur emploi, mais tout autant pour leur dignité face à un patronat qui se croit tout permis.

C’est ainsi que « les Bouyer », après des années de combats, en particulier contre FunKwerk, pilleur de l’entreprise, ne lâchent pas le morceau : ils sont candidats à la reprise de leur activité dans le cadre d’une coopérative…Réponse du tribunal de commerce le 4mai.

Dix-sept jours de grève à la clinique du Pont de Chaume: du jamais vu dans cet établissement depuis sa création! Les personnels ont voté la reprise en échange d’améliorations salariales, mais aussi avec la satisfaction d’avoir démontré que sans eux, la clinique ferme! Ils se sont ainsi dédommagés des humiliations et brimades qui faisaient le quotidien d’un certain nombre d’entre eux;

Parallèlement, l’intersyndicale de l’hôpital de Montauban, organise une demi-journée de grève et saisit une nouvelle fois les administrateurs de leurs difficultés chroniques; entre autres, on leur doit 700 000 euros d’heures supplémentaires!

L’entreprise Maf Roda se met en grève 48heures pour obtenir 5% d’augmentation des salaires.

Les structures municipales d’accueil de la petite enfance avec le  collectif « pas de bébés à la consigne » alertent sur la dégradation annoncée des conditions d’accueil des jeunes enfants: plus de petits, moins d’adultes et moins bien formés.

La concurrence partout, la marchandisation obsessionnelle de toutes les activités pour une course effrénée au profit maximum et immédiat, produisent souffrance et colère dans tous les secteurs. Et pour les salariés, au cœur de tous les conflits, l’exigence d’une autre répartition de la richesse entre travail et capital.
Il y a urgence à sortir de ce système capitaliste pour ré-humaniser la société, c’est l’affaire de tou-te-s: salarié-e-s et organisations syndicales, citoyen-ne-s, associations, formations politiques antilibérales… et le Parti de Gauche compte bien y prendre sa part.

Yvette FROT porte-parole du PG82

 

 

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