Le Parti de Gauche dénonce le passage en force du gouvernement sur la BPI

Bercy

Le gouvernement vient d’annoncer que la Banque Publique d’Investissement serait créée par une  procédure accélérée visant à l’adoption d’un projet de loi élaboré conjointement par le Ministère des Finances et la banque Lazard. Prétextant de l’urgence de la situation, le gouvernement Ayrault utilise les mêmes méthodes que le gouvernement Fillon que les députés PS dénonçaient il y a moins d’un an !

Ce projet de loi met à l’écart de la discussion les principales parties prenantes : associations d’élus locaux (à l’exception de l’Association des régions de France), représentants des personnels des établissements concernés et des usagers, ONG écologistes… A la lecture du projet de loi, la gouvernance de la BPI ne sera pas plus démocratique que les institutions précédentes : son prétendu « Comité national d’orientation » n’aura qu’un simple « avis » à donner au conseil d’administration de la Banque. Par ailleurs, les présidents de régions ont d’ors et déjà fait état de leurs inquiétudes quant au partage effectif du pouvoir de décision entre les fonctionnaires du ministère des finances et les régions. Le « guichet unique en région » apparaît ainsi comme une première illusion.
Le Parti de Gauche regrette que lors de la conférence de presse pour le lancement de la BPI, Pierre Moscovici n’ait à aucun moment prononcé le mot « emploi ». Le projet de loi ne fait état d’aucun critère social ou environnemental particulier pour décider des choix d’investissement de la BPI.

Le mépris et l’arrogance coupables du futur président de la BPI, ancien secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy et ami du Président Hollande, Jean Pierre Jouyet, vis-à-vis des salariés en lutte de Florange qualifiés de « canards boiteux », reflète la nature hypocrite et anti sociale du projet. De fait, il ne s’agit pas d’aider à la reconversion industrielle les entreprises menacées par la crise, ni d’entreprendre un quelconque « redressement productif ». Le sous financement de la BPI (3.5 milliards de fonds nouveaux selon le Collectif pour un Pôle Public Financier au Service des Droits) ne le permet pas. Il s’agit de soutenir une poignée d’entreprises rentables et « compétitives », c’est à dire de faire ce que les banques privées et les composantes préexistantes de la BPI (Oséo, FSI, CdC-Entreprises) font déjà.
La BPI restera prisonnière des marchés financiers puisqu’elle ne pourra pas se financer auprès de la Banque Centrale Européenne, ce qui est pourtant permis par les traités européens (article 123 du Traité sur le fonctionnement de l’UE).

Par le fond de ce projet et par sa méthode, le gouvernement prouve une fois de plus son allégeance aux intérêts de la finance et son mépris pour la souveraineté populaire.

Mélenchon est "prêt à servir si les camarades pensent que c’est utile"

MmrmcJean-Luc Mélenchon a rappelé ce matin qu’il se tenait prêt à retourner au combat à Hénin-Beaumont, si les législatives étaient invalidées. « Si les camarades pensent que c’est utile que j’y sois, j’irai. Je ne me défilerai jamais ». Il est également revenu sur la position du Front de gauche, contre le projet de finances.

« Je suis toujours prêt à servir. Si les camarades pensent que c’est utile que j’y sois, j’irai. Je ne me défilerai jamais », a déclaré sur BFMTV et RMC Jean-Luc Mélenchon, qui s’était présenté en juin dans cette circonscription et avait été éliminé à quelques dizaines de voix près. Un recours avait été déposé dès le soir du second tour par le Front national. Le parti d’extrême droite se plaint « de nombreuses infractions au Code électoral » dans cette circonscription, et le litige pourrait être tranché dans les prochaines semaines. En cas d’annulation du scrutin dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais qui conduirait à une législative partielle, le co-président du PG se tient à la disposition des camarades. « Je ne suis pas allé là-bas pour ma gloire parce que ma gloire est suffisante comme ça. Et je n’irai pas dans une élection gagnée d’avance, ni cette fois-ci, ni la précédente. Moi j’y suis allé, j’ai gagné 1.000 voix en trois semaines et moi, je me suis battu loyalement, courageusement et en regardant les gens en face et sans avoir besoin d’adjuvant », a-t-il poursuivi. Et de rappeler : « J’ai trouvé l’ambiance pourrie de A jusque Z. Tout le monde m’a tapé dessus. Résultat Mme Le Pen n’a perdu qu’avec 100 voix ».

« Les gens de droite ont leur vision de l’avenir, et les gens de gauche aussi. Sauf qu’aujourd’hui il y a deux lignes à gauche »

C’est ainsi que Jean-Luc Mélenchon a rappelé le vote des députés du Front de gauche, contre le projet de programmation des finances publiques et explicité mardi par André Chassaigne. Il a rappelé que « la politique d’austérité va contracter l’activité économique qui va augmenter le chômage et diminuer les recettes de l’état. Cette démonstration a été faite en Grèce en Espagne au Portugal ».

Une troisième voix, constructive, tenue également à propos du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, qui « fait ce qu’il peut » avec son « ministère de la parole ». « Ils ne lui ont donné aucune loi pour lui permettre d’intervenir. Par exemple le droit de réquisitionner les entreprises dont les patrons foutent le camp, par exemple la loi qui permettrait aux travailleurs de reprendre leur entreprise quand ils le décident et que le patron vend, la loi qui interdirait les licenciements boursiers ». Et de rappeler : « le problème dans notre pays ce n’est pas le prix du travail c’est le prix du capital. L’année dernière il y a eu deux fois plus de dividendes payés aux patrons et aux actionnaires que de cotisations sociales ».

Retrouvez l’article sur humanite.fr

Aéroport de Notre-Dame-des-Landes – Le Parti de Gauche soutient les nouvelles initiatives de résistance

Nddl_resistance1Depuis sa création, le PG est actif localement et nationalement dans le mouvement d’opposition à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44). Un grand projet inutile, archaïque et nuisible.

Inutile, car l’actuel aéroport de Nantes est loin de la saturation et pourrait être réaménagé de manière plus satisfaisante à moindre frais ; ce projet ne présente aucune utilité sociale.

Archaïque, car pensé pour un développement fantasmagorique du trafic aérien, alors que le pic de production du pétrole et l’urgence climatique sont là.

Nuisible, car il mène droit à la destruction de zones humides fragiles et de terres agricoles – à quoi bon créer alors une Agence de la biodiversité ?
Sans compter les pertes d’emplois pour les agriculteurs.

La répression massive et brutale qui se traduit depuis une dizaine de jours par la mise à la rue des familles venues expérimenter sur le site des modes de vie alternatifs suscite une nouvelle vague d’opposition. Celle-ci se structure progressivement, passé l’effarement devant une telle violence d’État, au service des intérêts particuliers de la multinationale Vinci.

Le Parti de Gauche participe aux initiatives unitaires qui comprennent des organisations politiques, et soutient la création de collectifs locaux dans tout le pays.

Le PG salue également l’initiative des associations et syndicats qui donneront une conférence de presse commune jeudi 25 octobre 2012 à 15h au siège de Greenpeace France.

Plus que jamais, l’heure est à l’extension de la mobilisation et à l’unité la plus large pour ramener le gouvernement à la raison.

Islande – Une révolution avortée ?

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La révolution des casseroles et une victoire historique de la gauche

Tout le monde a parlé de la situation qu’a connue l’Islande en 2009. La crise financière qui se déchaine, les banques qui font faillite… Les islandais, qu’on n’avait jamais vus aussi en colère depuis des temps immémoriaux, étaient alors descendus massivement dans les rues, pour réclamer la démission du Premier ministre conservateur Geir Haarde. Ils auront finalement gain de cause. C’est la « révolution des casseroles », en référence à l’habitude prise par les manifestants de taper sur des ustensiles de cuisine pour se faire entendre. Cette révolution devient un symbole international pour tous les peuples en lutte contre une crise du capitalisme qu’ils n’ont pas provoqué.

Le Parti de l’indépendance, jusqu’ici force dominante incontestée du système politique islandais, est balayé par la révolte populaire. Alors même qu’elle est encore minoritaire au Parlement, la gauche prend le pouvoir avec l’ambition de reprendre l’économie en main et d’accéder aux revendications de la population. La social-démocrate Jóhanna Sigurðardóttir prend la direction du gouvernement dans le cadre d’une coalition entre son parti et le Mouvement Vert de Gauche. C’est la première femme à prendre la tête d’un gouvernement en Islande. C’est aussi le premier gouvernement homogène de gauche de toute l’histoire du pays. Le symbole est fort.

Le nouveau gouvernement entreprend de déclencher des élections législatives anticipées et d’engager les démarches pour une adhésion rapide de l’Islande à l’Union européenne et à la zone euro, rompant avec une longue tradition de défiance vis-à-vis de la construction communautaire. L’effondrement de la couronne islandaise – la monnaie locale – a lourdement pesé dans ce choix. L’adhésion à l’UE, longtemps soutenue par les sociaux-démocrates, reçoit in extremis le soutien de la droite, mais pas du Mouvement Vert de Gauche. Ces derniers feront toutefois profil bas, les sondages indiquant que pour la première fois, une majorité d’islandais souhaite l’adhésion de leur pays à l’UE comme à l’euro.

Le 25 avril 2009, les élections législatives, auxquelles 85 % des électeurs prennent part, confirment le nouveau gouvernement et consacrent une victoire historique de la gauche. Pour la première fois de toute l’histoire du pays, les avatars modernes des deux composantes historiques de la gauche islandaise, sociale-démocrate et écosocialiste, remportent la majorité absolue des suffrages exprimés et des sièges à l’Althing, la chambre unique du Parlement. Cette victoire est surtout à mettre au crédit du Mouvement vert de gauche, qui obtient 21,7 % des voix, soit une progression de 7,4 points. L’Alliance social-démocrate ne progresse que de 3 points mais devient le premier parti politique du pays, avec 29,8 % des voix, contre 23,7 % pour le Parti de l’indépendance, qui s’effondre (-13 points). Jóhanna Sigurðardóttir est reconduite à son poste de Premier ministre.

Un processus constituant innovant mais laborieux

Poursuivant sa promesse d’entendre les revendications du peuple, le gouvernement lance un long et complexe processus constituant, devant aboutir à terme à la rédaction d’une nouvelle constitution pour l’Islande. La loi sur l’Assemblée constituante, adoptée le 16 juin 2010, prévoit l’élection d’une assemblée de 25 à 31 représentants de la société civile dont la tâche sera de « réviser la constitution de la République ». Les partis politiques et leurs leaders n’ont pas la possibilité de candidater.

Le 6 novembre 2010, un Forum national est organisé en partenariat avec l’Althing. Il réunit un millier de personnes tirées au sort et représentatives de toutes les régions du pays, dont 50 % de femmes. Il est encadré par un Comité constitutionnel de 7 personnes, chargé de veiller au bon déroulement des opérations. Les participants au Forum sont répartis en plusieurs petits groupes pour faciliter la fluidité de la discussion et la prise de parole du plus grand nombre. Les discussions sont retransmises sur un site internet. Les comptes-rendus des délibérations du Forum aboutissent à la rédaction d’un rapport de 700 pages par le Conseil constitutionnel, qui servira de base aux travaux de la constituante. Plusieurs grandes valeurs y sont affirmées, comme l’égal accès de tous à la santé et à l’éducation, et le contrôle de l’accès aux ressources naturelles par la puissance publique.

En marge de la convocation de l’élection de l’Assemblée constituante, la crise économique continue de produire ses effets. Le gouvernement fait voter au Parlement la « seconde loi Icesave », qui doit permettre de rembourser 3,8 milliards d’euros de dette aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Les islandais, ruinés, ne l’entendent pas de cette oreille. Une pétition circule et obtient 60 000 signatures (soit environ 20 % de la population totale du pays !). Sous la pression populaire, le président de la République, Ólafur Ragnar Grímsson, refuse de contresigner la loi. Un référendum est donc organisé. Il se tient le 6 mars 2010 : 62,7 % des électeurs prennent part au scrutin, la loi est rejetée par plus de 93 % des votants. Le gouvernement est désavoué, mais entend bien persévérer. La gauche déçoit déjà…

Le 27 novembre 2010, l’élection de l’assemblée constituante a enfin lieu. Le mode de scrutin est très complexe, il s’agit d’un système à vote unique transférable : les candidats élus sont ceux ayant reçu individuellement le plus de vote. Les électeurs sont donc invités à classer les candidats par ordre de préférence. Problème : 552 personnes se portent candidates pour tout au plus 31 mandats. Le processus électoral étant illisible, seuls un tiers des islandais prennent part au vote. 25 personnes sont élues, dont 10 femmes, pratiquement toutes issues des couches supérieures de la société : universitaires, chercheurs, avocats, médecins, journalistes… La nouvelle Islande se construit sans son peuple.

Le 25 janvier 2011, la Cour suprême aggrave la situation en invalidant l’élection de l’Assemblée constituante, la jugeant illégitime compte-tenu du trop faible niveau de la participation. Le gouvernement fait toutefois voter la création d’un Conseil constitutionnel permettant aux 25 membres de la défunte constituante de poursuivre leurs travaux. Les délibérations du conseil sont retransmises sur Internet, via des dispositifs qui permettent aux islandais de faire des commentaires et de proposer des idées. Dans un pays où la quasi-intégralité des habitants est connectée, la possibilité de participation citoyenne n’est pas négligeable.

Le 29 juillet 2011, le Conseil constitutionnel remet à l’Althing un projet de constitution comportant 9 chapitres et 114 articles. Le projet affirme le caractère parlementaire du régime, restreint les compétences de la présidence de la République, promeut le référendum d’initiative populaire, définit la responsabilité pénale des membres du gouvernement ainsi que la transparence et la pluralité des médias, affirme plusieurs droits fondamentaux et inclut l’appropriation publique des ressources naturelles, ce dernier point ayant son importance dans un pays où la pêche et la géothermie emploient de larges parts de la population active.

Tout ça pour rien ?

En marge du processus constituant, la situation politique continue de se dégrader. Le pays renoue peu à peu avec la croissance économique et parvient à sortir de la crise en dévaluant sa monnaie et en relançant l’activité. Mais le gouvernement persiste dans sa volonté de faire rembourser la dette capitaliste au peuple. Le 16 février 2011, le président Grímsson refuse de contresigner la « troisième loi Icesave ». Un nouveau référendum est organisé le 9 avril. Le résultat est sans appel : 75 % de participation, 59 % de « non ». Les islandais refusent définitivement de payer l’ardoise.

Le 5 octobre 2011, le gouvernement annonce l’organisation d’un référendum sur la nouvelle Constitution, prévu pour le mois de juin 2012. L’obstruction parlementaire de la droite aboutira toutefois au report de l’organisation de la consultation.

Le 30 juin 2012, Ólafur Ragnar Grímsson, qui a tant défié le gouvernement, est réélu président de la République dès le premier tour face à 5 autres candidats, avec 52,8 % des suffrages exprimés (70 % de participation). La gauche au pouvoir n’en finit pas d’encaisser des sanctions. Jóhanna Sigurðardóttir, son gouvernement et les partis qui les soutiennent battent des records d’impopularité, tant les reniements et les compromissions s’accumulent. Le processus d’adhésion à l’UE oblige le pays à respecter des règles strictes en matière budgétaire qui conduisent à la mise en place de mesures d’austérité rejetées par les islandais, qui sont redevenus hostiles à l’intégration communautaire. Cette direction politique est essentiellement le fait des sociaux-démocrates. Mais le Mouvement Vert de gauche, empêtré dans la coalition gouvernementale, est entrainé dans leur chute.

Le 20 octobre 2012, le référendum sur la nouvelle constitution a enfin lieu. Après des mois de pourrissement de la situation et de gestion calamiteuse du dossier par le gouvernement, il s’avère que ce nouveau scrutin aura finalement une portée très faible : il n’a qu’une valeur consultative, et n’aboutira qu’à une révision partielle de la constitution actuelle. Seuls 49 % des islandais prennent part à une consultation d’une complexité ahurissante : ils doivent répondre simultanément à six questions, dont la formulation laisse parfois à désirer. Le principe de se servir des propositions du Conseil constitutionnel pour modifier la constitution est approuvé par 66 % des votants. Sont également approuvés : la propriété publique des ressources naturelles (82 %), l’inscription dans la constitution d’une clause sur la religion d’Etat (57 %), l’autorisation des candidatures individuelles aux élections (78 %), le principe du « un électeur = une voix » (63 %) et le référendum d’initiative populaire (72 %).

Il appartient maintenant au gouvernement de modifier la constitution. Mais voila, il y a un problème. Conformément aux dispositions de la constitution actuelle, toute révision constitutionnelle doit être approuvée par le gouvernement en place, mais également par le gouvernement qui lui succédera après la tenue d’élections législatives anticipées. Les prochaines élections législatives auront lieu au mois d’avril 2013. Et les sondages laissent augurer d’une déroute de la gauche et d’un retour au pouvoir de la droite. Le Parti de l’indépendance est notamment crédité de 37 % des intentions de vote, et a déjà affirmé qu’il allait enterrer la révision constitutionnelle s’il arrivait au pouvoir, mettant en avant la trop faible participation au référendum du 20 octobre. Retour à la case départ : la gauche a manqué à ses obligations, et les islandais s’apprêtent à dérouler le tapis rouge à ceux-là même qu’ils avaient chassé cinq ans auparavant. Tout ça pour ça ?

Alan Confesson, Responsable du suivi de l’Europe du Nord au sein de la Commission Europe – Secteur International du Parti de Gauche

Dépassements d’honoraires – Pas de blé pas de santé ?

Vitalegold

Les dépassements d’honoraires devaient être encadrés, ils sont finalement institutionnalisés. En effet, après plusieurs jours de négociations les représentants de l’assurance maladie, des médecins et des mutuelles ont signé un accord qui fait de la santé un produit de luxe.

L’accord stipule que les dépassements d’honoraires sont acceptables jusqu’à 2,5 fois le tarif de la sécurité sociale, soit 70 euros pour une consultation chez un spécialiste au lieu de 28, et 60 euros au lieu de 23 pour une visite chez un généraliste. L’obligation d’accueillir un pourcentage de patients au tarif de l’assurance maladie est l’excuse trouvée pour  la poursuite des dépassements. Quels seront les contrôles ? Par ailleurs, rien n’empêche les médecins qui le souhaitent de continuer à pratiquer des tarifs plus élevés. Il faut que tout change pour que rien ne change serait-il devenu la nouvelle maxime du gouvernement ?

Est-il normal de payer l’équivalent de 10 heures de travail au SMIC pour pouvoir consulter un dentiste ?

Oui, répondent l’assurance maladie et le gouvernement. Est-il normal que nos cotisations servent à payer des dépassements d’honoraires ? Le candidat Hollande s’était engagé à encadrer les dépassements d’honoraires des médecins afin de favoriser l’accès aux soins. Une nouvelle promesse qui partira en fumée si le gouvernement valide cet accord. Encadrer les dépassements d’honoraires, ce n’est pas les légitimer.

L’accès aux soins est un droit, pas un luxe !

Ici, retrouvez la vidéo de la distribution de Cartes Vitales Gold devant la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, organisée le lundi 22 octobre par le Parti de Gauche.

En pj : la Carte Vitale Gold, accessoire bientôt indispensable pour se soigner.

Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche
Leila Chaibi, Secrétaire nationale du Parti de Gauche à l’abolition du précariat

Les jeunes entrent en résistance !

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Le Parti de Gauche dénonce la ratification de l’ACAA UE-Israël par le Parlement européen

Quatre jours à peine après l’attaque de l’Estelle dans les eaux internationales par l’armée israélienne, le Parlement européen a décidé d’approuver le renforcement de l’accord de libre échange entre l’Union Européenne et Israël.

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Ce renforcement pose problème à plus d’un titre. D’abord parce qu’il comporte une clause permettant d’intégrer secteur par secteur Israël au marché unique européen sans que les parlementaires européens et israéliens aient leur mot à dire sur le sujet. Il est donc anti démocratique en plus d’être nuisible aux peuples concernés.
 
Ensuite parce qu’il ne contient aucun mécanisme de garantie permettant d’interdire l’importation de produits issus des colonies illégales du point de vue du droit international, alors même que le premier renforcement concerne les produits pharmaceutiques et que le premier producteur de médicaments d’Israël (TEVA) refuse de fournir la moindre information sur la localisation de ses fournisseurs.
 
Enfin et surtout parce qu’il envoie un signal terrible au monde en renforçant ses liens avec le gouvernement voyou de Netanyahou qui poursuit sa politique de colonisation agressive et maintient le blocus de Gaza en violation du droit international.
 
Le Parti de Gauche condamne ce signal néfaste donné à la communauté internationale et au gouvernement israélien quelques mois avant les prochaines élections locales. Il salue le vote des eurodéputés du Front de Gauche et du groupe GUE/NGL qui ont tous voté contre le renforcement de cet accord.
 
Le Parti de Gauche demande la suspension de cet accord et du protocole qui le renforce, tant que l’arrêt des colonisations, la levée du blocus de Gaza, la libération des prisonniers palestiniens et la mise en place de vraies négociations de paix prenant en compte le droit au retour des réfugiés ne seront pas garantis.

Révolution par les urnes – Pourquoi s’intéresser à l’Amérique latine ?

Depuis 1998 et la première élection de Hugo Chavez au Venezuela, un nouveau cycle politique s’est ouvert en Amérique latine qui a vu émerger, dans une majorité de pays1, une nouvelle gauche du progrès humain au pouvoir. Partout, elle s’est appuyée sur le développement d’un fort mouvement des idées et des luttes sociales contre les politiques néolibérales et les oligarchies inféodées à Washington. Elle a pour point commun, au-delà de la diversité de ses acteurs et des expériences en cours, d’avoir tiré le bilan de l’échec du communisme d’Etat, en même temps que celui de la conversion de la social-démocratie en un social-libéralisme d’accompagnement et de rafistolage du système capitaliste globalisé. En Amérique latine, la social-démocratie s’est dissoute comme projet théorique et comme stratégie. Ayant renoncé au dépassement du capitalisme, et au nom d’une ruineuse stratégie d’accompagnement et de « régulation » du système, elle a finalement permis et même organisé, le démantèlement de l’Etat social. Elle s’est effondrée électoralement. Enfin, elle s’est parfois retournée contre le peuple.

C’est là le premier enseignement que nous offre le scénario latino-américain. Il nous montre que des peuples écrasés par le rouleau compresseur néolibéral (démantèlement de l’Etat et des services publics, libéralisations et privatisations, austérité généralisée, etc.) peuvent renverser l’ordre établi qu’ils ne sont pas condamnés à subir. Il nous indique également comment des systèmes politiques et institutionnels installés depuis des décennies peuvent, dans certaines conditions historiques, s’effondrer rapidement en emmenant dans leur chute fulgurante des partis (conservateurs et socio-démocrates) incapables de résoudre les problèmes concrets des populations.

Les processus de transformation sociale et démocratique en Amérique latine nous montrent que pour construire un rapport de forces durable dans la société contre les pouvoirs économiques et financiers et leurs représentants et divers relais – qui subsistent en dehors du pouvoir d’Etat -, il faut poursuivre des objectifs qui s’inscrivent dans une radicalité concrète2, elle-même rendue possible par la mise en place d’une méthode permanente : l’implication populaire.

Celle-ci passe en premier lieu par l’organisation de processus constituants pour refonder le système politique et le jeu démocratique, le développement et la multiplication des formes de consultation des populations (élections, référendum, référendums révocatoires, etc.), la démocratisation du spectre médiatique (soutien à la création de médias communautaires, renforcement de services publics de l’information, lois anti-concentration, etc.), le développement de l’éducation, le renforcement de la démocratie participative (« protagonique » disent les latino-américains) à tous les échelons, etc.

De ce point de vue, l’Amérique latine est loin des clichés médiatiques qui abondent sur les supposées dérives « autoritaires » des expériences en cours. Elles inventent au contraire de nouveaux processus politiques historiques dans lesquels les forces populaires – et en particulier les pauvres comme sujet politico-social – construisent leur émancipation à travers la mise en place de politiques concrètes qui, progressivement, ouvrent la voie à une transformation plus profonde des structures de la société. Et ce, dans le cadre d’un vif conflit démocratique assumé dans lequel les forces associées aux régimes antérieurs continuent – avec de nombreux soutiens extérieurs et médiatiques – d’agir dans les sphères politiques, institutionnelles, médiatiques et économiques.

Dans tous les pays où elle agit, la gauche latino-américaine construit l’Etat social lorsque celui-ci disparaît progressivement dans nos sociétés sous la pression de la globalisation. Elle affirme – et c’est aussi un enseignement – que l’investissement dans des politiques de justice sociale et environnementale constitue un facteur de progrès et de prospérité pour la société.

L’Amérique latine est la seule région du monde dans laquelle une fissure s’est produite dans l’hégémonie du néolibéralisme. L’ « autre gauche » latino-américaine fait la démonstration qu’il est possible de faire autrement lorsque la volonté politique s’installe, face aux marchés, au poste de commandement.

Et cette région n’est pas n’importe laquelle. Elle concentre en effet de formidables richesses convoitées dans le nouveau jeu géopolitique mondial à l’heure de la crise systémique du capitalisme. L’Amérique latine rassemble 1/3 des ressources mondiales d’eau potable, d’immenses réserves en hydrocarbure, en gaz, en minerais divers, en métaux rares, la plus grande biodiversité au monde, le plus important potentiel agricole, etc.

Dans ce contexte, elle est le laboratoire de nouvelles formes d’intégration régionale qui cherchent à bâtir la souveraineté et l’indépendance du sous-continent et de ses peuples face aux prétentions hégémoniques des puissances tutélaires traditionnelles de la région (Etats-Unis et pays européens). Qu’il s’agisse de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) crée en 2004, de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) fondée en 2008 ou de la Communauté des Etats de l’Amérique latine et de la Caraïbe (Celac) lancée en 2011, toutes ces initiatives et regroupement de pays conçoivent les voies de l’intégration régionale par des mécanismes qui ne placent pas le marché et le libre-échange au cœur des processus, mais les principes de coopération, de solidarité et de complémentarité.

Ce sont notamment pour toutes ces raisons que l’autre gauche française et européenne doit s’intéresser à l’Amérique latine. Celle-ci est une source d’inspiration en ce sens qu’elle offre un terrain d’élaboration et d’expérimentation unique pour certaines politiques que nous voulons promouvoir et mettre en place. Elle permet aussi d’en observer les contradictions, les limites et les réussites. Elle permet enfin de comprendre comment les acteurs se mobilisent et se mettent en mouvement pour faire bouger les lignes dans des sociétés meurtries par les oligarchies et le néolibéralisme. Et ce, tandis que notre continent s’enfonce dans une crise économique, sociale et démocratique d’une ampleur jamais connue depuis les années 1930 et dont les principaux responsables sont les mêmes (Fonds monétaire international, marchés financiers, auxquels s’ajoutent ici la Commission européenne et la Banque centrale européenne) qui ont saccagé les sociétés latino-américaines avant que celles-ci ne se rebellent.

Notes :

1. Argentine, Bolivie, Brésil, Equateur, Nicaragua, Paraguay (avant le coup d’Etat de 2012), Pérou, Uruguay, Venezuela.

2. Il s’agit de politiques visant à organiser une réappropriation par la puissance publique des ressources nationales et des sphères économiques et financières abandonnées à la finance, à élargir le périmètre de la propriété sociale, à consolider l’accès des populations – notamment pauvres et indigènes – aux droits fondamentaux et à développer de nouveaux droits sociaux et environnementaux, etc.

Le Parti de Gauche soutient le processus de paix en Colombie

Le Parti de Gauche salue l’ouverture, jeudi 18 octobre à Oslo, des négociations officielles « pour une paix juste et durable » entre les Forces Armées Révolutionnaire de Colombie – Armée Populaire (FARC-EP) et le gouvernement Colombien.

La première phase du processus vient ainsi d’aboutir à l’installation publique de la « table de discussions chargée de développer l’accord général pour la fin du conflit et la construction d’une paix stable et durable ».

La deuxième phase aura lieu le 15 novembre à la Havane, Cuba, où sera abordé le premier point de l’agenda des discussions: la question du développement agricole.

La perspective de la paix doit bénéficier de toutes les garanties possibles, sociales, politiques et juridiques, pour avoir une chance de voir le jour et proposer enfin au peuple colombien un autre horizon que ce conflit armé vieux d’un demi-siècle qui a fait, rappelons-le, plus de 600 000 morts et a conduit au déplacement forcé de plus de 3 millions de personnes.

En ce sens, pour que le processus puisse aboutir à une paix juste et démocratique, il faudra aborder des sujet essentiels tels que la la réintégration des FARC-EP dans la vie civile, économique, sociale et politique du pays, l’indemnisation des victimes, et la la lutte pour éliminer les organisations criminelles, telles que les organisations paramilitaires et leurs réseaux d’appui. Cela devra inclure la lutte contre la corruption et l’impunité, et la recherche de la vérité sur tous les crimes contre l’Humanité commis durant toutes ces années de confrontation armée.

Il s’agit là d’une grande opportunité pour le peuple colombien pour s’attaquer aux racines profondes qui ont engendré le conflit armé : les énormes inégalités sociales, économiques, et environnementales qui gangrènent le pays.

C’est en ce sens que le Parti de Gauche soutient les revendications des très nombreux mouvements sociaux colombiens qui manifestent depuis plusieurs des semaines, en ce moment historique pour la Colombie, pour que ces négociations de paix permettent d’ouvrir une voie vers la construction d’une société basée sur une véritable justice sociale.

Dépassements d’honoraires – Distribution de « Cartes Vitales Gold »

Suite au communiqué de Leila Chaibi, distribution de « Cartes Vitales Gold » par des militant-e-s du Front de Gauche le 22 octobre 2012.

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