PSA Finance – Où sont les contreparties à la garantie de l’Etat ?

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Le gouvernement vient d’accorder sa garantie à hauteur de 7 milliards d’euros à la filiale financière du groupe PSA, groupe privé côté qui vaut moins de 2 milliards aujourd’hui, et est détenu à 25% par la famille Peugeot. Cette garantie permettra à la filiale PSA Finance de continuer à se refinancer sur les marchés (PSA Finance ne possède pas de dépôts bancaires) pour assurer son activité de prêts aux clients particuliers et aux concessionnaires, malgré la dégradation de la notation du groupe PSA.

Le Parti de Gauche s’interroge sur ce modèle économique qui conduit un constructeur automobile à faire réaliser 40% de son résultat opérationnel par sa filiale bancaire pour ensuite appeler l’Etat à son secours.

L’Etat prétend offrir cette garantie pour maintenir l’emploi (plus de 2 600 salariés dans PSA Finance, dont plus de 800 en France), et afin de contribuer à la pérennité de la filière automobile française. Or, quelles contreparties l’Etat obtient-il de son engagement massif ? Aucune, sinon deux ridicules sièges au Conseil d’Administration (un représentant de l’Etat et un des salariés), et un comité de suivi de la garantie. Rappelons que si PSA fait défaut, ce seront les contribuables français qui payeront l’addition jusqu’à 7 milliards d’euros.

Le Parti de Gauche exige des engagements fermes et écrits en termes d’objectifs de maintien de l’emploi et d’investissement dans l’avenir de la filière automobile, de la part de la direction et de la famille Peugeot. Il apporte son soutien entier aux 8000 salariés du groupe menacés de licenciements.

Guillaume Etievant, président de la Commission économie
Jacques Généreux, secrétaire national à l’économie

Ecole : le patronat exige, Ayrault exécute

Interrogé par le journal Le Parisien-Aujourd’hui en France le mardi 30 octobre, Jean-Marc Ayrault vient de faire une démonstration de zèle toute personnelle : le patronat exige, il exécute !

Vendredi 26 octobre, dans une tribune publiée dans Le Figaro, Laurence Parisot et Michel Pébereau appelaient au nom du Medef à faire « découvrir l’entreprise et les métiers dès la 6ème », reprenant en cela les propositions du ministre de l’éducation Vincent Peillon. Ils n’ont pas eu besoin de le répéter : Jean-Marc Ayrault affirmait ce matin qu’ « il faut que dès l’école primaire, en CP, on puisse aller voir les entreprises ».

Le Parti de Gauche considère l’enfant comme un être en construction, qui doit pouvoir se forger par lui-même ses propres représentations. L’école n’a pas pour tâche de préparer le jeune au monde tel qu’il est mais doit lui permettre de le mettre à distance, de prendre du recul. Sans cette mise à distance des idéologies patriarcales, économiques, politiques comme des représentations cultuelles et du poids des traditions, aucune émancipation n’est possible.

Le Parti de Gauche refuse donc que dès le plus jeune âge, avant même qu’il ait acquis cette liberté de jugement, le modèle qui lui soit proposé et donc imposé soit celui de l’entreprise, de sa gestion managériale, de ses rapports de force et de classe.

Pour le Parti de Gauche, il faut relever le défi de l’école comme espace à préserver au service de l’émancipation citoyenne contre toute perspective de soumission au patronat. L’école de la République ne saurait répondre aux injonctions du Premier Ministre et devenir un outil de domination au service d’un dogme économique.

Un troisième pôle nationaliste en formation au Japon ?

TOKYOShintarô Ishihara a démissionné de son poste de gouverneur de la préfecture-ville de Tôkyô qu’il assurait depuis 1999. Ishihara souhaite fonder un « troisième pôle » (第三極) dans le paysage politique japonais dominé par les deux mastodontes que sont le Parti Démocrate (de centre-droit) et le Parti Libéral Démocrate (droite). Cette notion de troisième pôle n’est pas sans rappeler la troisième voie dont se réclament nombre de partis nationalistes et groupuscules fascistes de par le monde. Ishihara a fondé en 2010 son propre parti, Tachiagare Nippon, qui semble t-il sera le noyau dur de ce courant unitaire nationaliste qui est déjà en discussion avec d’autres organisations politiques dont le très libéral « Minna no tô » (みんなの党 – Votre Parti). Le secrétaire général de « Tachiagare Nippon » a interpellé Ishihara s’est demandé si la différence idéologique n’était pas trop grande entre les deux partis. L’intéressé a rétorqué que “ce courant unitaire n’aurait aucun sens si il n’y avait pas de collaboration électorale”.

Écrivain et journaliste de métier, il obtient le prix Akutagawa (équivalent du Goncourt) pour son roman « La saison du soleil » à 23 ans. En 1965, il adhère au Parti Libéral Démocrate et couvre la guerre du Vietnam en 1967 pour le journal libéral Yomiuri (vendu à des millions d’exemplaires, beaucoup plus que les quotidiens nationaux français). Il abandonnera sa carrière de journaliste pour faire de la politique. Son ami, l’écrivain Yukio Mishima, regrettera cette décision. Ce dernier est connu pour être l’une des dernières personnes à s’être suicidée par le rituel du seppuku (éventrement) – un geste glorifié par de nombreux nationalistes pendant la période d’expansionnisme du Japon entre 1930 et 1945 – suite à un mauvais accueil de son discours en faveur du Japon traditionnel et de l’Empereur lors d’une prise d’otage au ministère de la Défense.

Il est élu député du Parti Libéral Démocrate en 1968 à la chambre des conseillers (assemblée nationale). En 1972, c’est à la chambre des représentants (sénat) qu’il est élu puis sera réélu sept fois de suite en tant que député. Il échoua à l’accession à la gouvernance de Tôkyô en 1975 par le socialiste sortant. C’est alors qu’il fonde un courant hostile à la République Populaire de Chine et proche de Taïwan avec d’autres du PLD. Il fera partie également deux fois du gouvernement pendant les décennies 70 et 80 en tant que directeur de l’agence de l’environnement puis ministre des Transports. À noter qu’en 1988, il est élu président de la Japan-Israel Friendship Association (http://www.israel-japan.org/).

Élu une première fois avec 1,6 million de voix à la gouvernance de la préfecture-ville de Tôkyô il sera largement réélu en 2003 avec 3 millions de voix puis en 2007. Pendant cette dernière campagne électorale, le premier ministre de l’époque Shinzô Abe a fait campagne avec lui. Monsieur Abe est également issu du Parti Libéral Démocrate et est connu pour ses relants nationalistes et ses visites régulières au sanctuaire Yasukuni de Tôkyô qui vénère des criminels de guerre japonais ayant commis des atrocités dans les pays colonisés par le Japon dans les années 30 et pendant la seconde guerre mondiale. Shinzô Abe a été réélu à la présidence du Parti Libéral Démocrate le 26 septembre 2012 alors que des élections législatives anticipées devraient avoir lieu suite à une dissolution de la diète (chambre basse du Parlement japonais). Ces élections anticipées seront convoquées en novembre par le premier ministre Yoshihiko Noda (Parti Démocrate), élu en septembre 2011, en contrepartie de l’adoption avec le Parti Libéral Démocrate et ses alliés de la loi sur l’augmentation de la TVA japonaise (dont le taux a doublé).

Il quitte le navire du Parti Libéral Démocrate le 10 avril 2010 avec d’autres membres pour fonder le parti « Tachiagare Nippon » (立ち上がれ日本 – « Debout, Japon ! ») dont le nom ainsi que la position sur l’échiquier politique n’est pas sans rappeler le parti « Debout la République » de Nicolas Dupont-Aignan dont les propos récents étaient en faveur d’un rapprochement avec le Front National. Tachiagare Nippon a deux représentants à la diète et trois conseillers au sénat. C’est un parti constitué de nombreux conservateurs et nationalistes qui aspirent à retrouver un Japon ancestral basé sur le système patriarcal. Malgré sa dissidence avec le Parti Libéral Démocrate il est soutenu par ce dernier ainsi que par le New Komeitô et remporte une quatrième fois la gouvernance de Tôkyô en 2011. Face à lui, l’ancien conseiller communiste Akira Koike fait 10,35 %. En 2012, pendant ce qui a été perçu à l’étranger comme une crise diplomatique pour la souveraineté de quelques rochers abritant des ressources en mer de Chine (les îles Senkaku  officiellement sous administration japonaise mais revendiquées depuis peu par la République Populaire de Chine), il en profite pour déverser sa haine à l’encontre de la Chine et déclare qu’il rachètera les îles à son propriétaire. Le premier ministre, Yoshihiko Noda, le prend de court et les rachète au nom de l’État japonais.

Le siège du parti communiste japonais à TOKYONos camarades du Parti Communiste Japonais tirent un bilan désastreux du passage de Ishihara à la tête de Tôkyô : arrêt des constructions de nouveaux logements, suppression de moyens à l’hôpital pour enfants et dans la formation, baisse du budget des mesures de prévention des catastrophes naturelles et affaiblissement du filet de sécurité des citoyen-ne-s de Tôkyô.
Le train de vie luxueux de Ishihara et son absentéisme en mairie sont également critiqués de même que le népotisme qui favorise ses proches collaborateurs et sa famille. Il part également en laissant un déficit de 150 milliards de yens (environ 1,5 milliard d’euros) pour l’accueil des Jeux Olympiques de 2016 à Tôkyô. Et ce, au détriment des mesures envers les personnes âgées dans le besoin, dont le nombre est en hausse à Tôkyô comme partout au Japon. Ses petites phrases font également l’objet de vives critiques. Ishihara se demande en effet si les personnes handicapées lourdement ont une personnalité. Il a également remis en question la prostitution de femmes de confort coréennes et chinoises pendant la seconde guerre mondiale. Enfin, il s’est fait remarqué au lendemain du séisme du 14 mars 2011 en estimant qu’il s’agissait d’une punition divine. Son négationnisme est sans faille. En effet, il a insisté pour que que la guerre d’agression menée par le Japon pendant la seconde guerre mondiale soit embellie dans les manuels scolaires en prenant des mesures contre les professeurs s’y opposant.
La formation de ce « nouveau parti unitaire de Ishihara » est à surveiller de près.

La solution n’est pas dans le repli nationaliste mais dans l’ouverture et l’entraide entre peuples.

François Delbrayelle

Un troisième pôle nationaliste en formation au Japon ?

TOKYOShintarô Ishihara a démissionné de son poste de gouverneur de la préfecture-ville de Tôkyô qu’il assurait depuis 1999. Ishihara souhaite fonder un « troisième pôle » (第三極) dans le paysage politique japonais dominé par les deux mastodontes que sont le Parti Démocrate (de centre-droit) et le Parti Libéral Démocrate (droite). Cette notion de troisième pôle n’est pas sans rappeler la troisième voie dont se réclament nombre de partis nationalistes et groupuscules fascistes de par le monde. Ishihara a fondé en 2010 son propre parti, Tachiagare Nippon, qui semble t-il sera le noyau dur de ce courant unitaire nationaliste qui est déjà en discussion avec d’autres organisations politiques dont le très libéral « Minna no tô » (みんなの党 – Votre Parti). Le secrétaire général de « Tachiagare Nippon » a interpellé Ishihara s’est demandé si la différence idéologique n’était pas trop grande entre les deux partis. L’intéressé a rétorqué que “ce courant unitaire n’aurait aucun sens si il n’y avait pas de collaboration électorale”.

Écrivain et journaliste de métier, il obtient le prix Akutagawa (équivalent du Goncourt) pour son roman « La saison du soleil » à 23 ans. En 1965, il adhère au Parti Libéral Démocrate et couvre la guerre du Vietnam en 1967 pour le journal libéral Yomiuri (vendu à des millions d’exemplaires, beaucoup plus que les quotidiens nationaux français). Il abandonnera sa carrière de journaliste pour faire de la politique. Son ami, l’écrivain Yukio Mishima, regrettera cette décision. Ce dernier est connu pour être l’une des dernières personnes à s’être suicidée par le rituel du seppuku (éventrement) – un geste glorifié par de nombreux nationalistes pendant la période d’expansionnisme du Japon entre 1930 et 1945 – suite à un mauvais accueil de son discours en faveur du Japon traditionnel et de l’Empereur lors d’une prise d’otage au ministère de la Défense.

Il est élu député du Parti Libéral Démocrate en 1968 à la chambre des conseillers (assemblée nationale). En 1972, c’est à la chambre des représentants (sénat) qu’il est élu puis sera réélu sept fois de suite en tant que député. Il échoua à l’accession à la gouvernance de Tôkyô en 1975 par le socialiste sortant. C’est alors qu’il fonde un courant hostile à la République Populaire de Chine et proche de Taïwan avec d’autres du PLD. Il fera partie également deux fois du gouvernement pendant les décennies 70 et 80 en tant que directeur de l’agence de l’environnement puis ministre des Transports. À noter qu’en 1988, il est élu président de la Japan-Israel Friendship Association (http://www.israel-japan.org/).

Élu une première fois avec 1,6 million de voix à la gouvernance de la préfecture-ville de Tôkyô il sera largement réélu en 2003 avec 3 millions de voix puis en 2007. Pendant cette dernière campagne électorale, le premier ministre de l’époque Shinzô Abe a fait campagne avec lui. Monsieur Abe est également issu du Parti Libéral Démocrate et est connu pour ses relants nationalistes et ses visites régulières au sanctuaire Yasukuni de Tôkyô qui vénère des criminels de guerre japonais ayant commis des atrocités dans les pays colonisés par le Japon dans les années 30 et pendant la seconde guerre mondiale. Shinzô Abe a été réélu à la présidence du Parti Libéral Démocrate le 26 septembre 2012 alors que des élections législatives anticipées devraient avoir lieu suite à une dissolution de la diète (chambre basse du Parlement japonais). Ces élections anticipées seront convoquées en novembre par le premier ministre Yoshihiko Noda (Parti Démocrate), élu en septembre 2011, en contrepartie de l’adoption avec le Parti Libéral Démocrate et ses alliés de la loi sur l’augmentation de la TVA japonaise (dont le taux a doublé).

Il quitte le navire du Parti Libéral Démocrate le 10 avril 2010 avec d’autres membres pour fonder le parti « Tachiagare Nippon » (立ち上がれ日本 – « Debout, Japon ! ») dont le nom ainsi que la position sur l’échiquier politique n’est pas sans rappeler le parti « Debout la République » de Nicolas Dupont-Aignan dont les propos récents étaient en faveur d’un rapprochement avec le Front National. Tachiagare Nippon a deux représentants à la diète et trois conseillers au sénat. C’est un parti constitué de nombreux conservateurs et nationalistes qui aspirent à retrouver un Japon ancestral basé sur le système patriarcal. Malgré sa dissidence avec le Parti Libéral Démocrate il est soutenu par ce dernier ainsi que par le New Komeitô et remporte une quatrième fois la gouvernance de Tôkyô en 2011. Face à lui, l’ancien conseiller communiste Akira Koike fait 10,35 %. En 2012, pendant ce qui a été perçu à l’étranger comme une crise diplomatique pour la souveraineté de quelques rochers abritant des ressources en mer de Chine (les îles Senkaku  officiellement sous administration japonaise mais revendiquées depuis peu par la République Populaire de Chine), il en profite pour déverser sa haine à l’encontre de la Chine et déclare qu’il rachètera les îles à son propriétaire. Le premier ministre, Yoshihiko Noda, le prend de court et les rachète au nom de l’État japonais.

Le siège du parti communiste japonais à TOKYONos camarades du Parti Communiste Japonais tirent un bilan désastreux du passage de Ishihara à la tête de Tôkyô : arrêt des constructions de nouveaux logements, suppression de moyens à l’hôpital pour enfants et dans la formation, baisse du budget des mesures de prévention des catastrophes naturelles et affaiblissement du filet de sécurité des citoyen-ne-s de Tôkyô.
Le train de vie luxueux de Ishihara et son absentéisme en mairie sont également critiqués de même que le népotisme qui favorise ses proches collaborateurs et sa famille. Il part également en laissant un déficit de 150 milliards de yens (environ 1,5 milliard d’euros) pour l’accueil des Jeux Olympiques de 2016 à Tôkyô. Et ce, au détriment des mesures envers les personnes âgées dans le besoin, dont le nombre est en hausse à Tôkyô comme partout au Japon. Ses petites phrases font également l’objet de vives critiques. Ishihara se demande en effet si les personnes handicapées lourdement ont une personnalité. Il a également remis en question la prostitution de femmes de confort coréennes et chinoises pendant la seconde guerre mondiale. Enfin, il s’est fait remarqué au lendemain du séisme du 14 mars 2011 en estimant qu’il s’agissait d’une punition divine. Son négationnisme est sans faille. En effet, il a insisté pour que que la guerre d’agression menée par le Japon pendant la seconde guerre mondiale soit embellie dans les manuels scolaires en prenant des mesures contre les professeurs s’y opposant.
La formation de ce « nouveau parti unitaire de Ishihara » est à surveiller de près.

La solution n’est pas dans le repli nationaliste mais dans l’ouverture et l’entraide entre peuples.

François DELBRAYELLE

Article proposé par Céline Meneses
Secrétariat international du Parti de Gauche – En charge des questions européennes
Membre du Bureau Exécutif du Parti de la Gauche Européenne
0033 6 11 84 25 05
http://www.lepartidegauche.fr/actualites/tout_international
http://fr.european-left.org

PSA Finance : Où sont les contreparties à la garantie de l’Etat ?

Le gouvernement vient d’accorder sa garantie à hauteur de 7 milliards d’euros à la filiale financière du groupe PSA, groupe privé côté qui vaut moins de 2 milliards aujourd’hui, et est détenu à 25% par la famille Peugeot. Cette garantie permettra à la filiale PSA Finance de continuer à se refinancer sur les marchés (PSA Finance ne possède pas de dépôts bancaires) pour assurer son activité de prêts aux clients particuliers et aux concessionnaires, malgré la dégradation de la notation du groupe PSA.

Le Parti de Gauche s’interroge sur ce modèle économique qui conduit un constructeur automobile à faire réaliser 40% de son résultat opérationnel par sa filiale bancaire pour ensuite appeler l’Etat à son secours.

L’Etat prétend offrir cette garantie pour maintenir l’emploi (plus de 2 600 salariés dans PSA Finance, dont plus de 800 en France), et afin de contribuer à la pérennité de la filière automobile française. Or, quelles contreparties l’Etat obtient-il de son engagement massif ? Aucune, sinon deux ridicules sièges au Conseil d’Administration (un représentant de l’Etat et un des salariés), et un comité de suivi de la garantie. Rappelons que si PSA fait défaut, ce seront les contribuables français qui payeront l’addition jusqu’à 7 milliards d’euros.

Le Parti de Gauche exige des engagements fermes et écrits en termes d’objectifs de maintien de l’emploi et d’investissement dans l’avenir de la filière automobile, de la part de la direction et de la famille Peugeot. Il apporte son soutien entier aux 8000 salariés du groupe menacés de licenciements.

Guillaume Etievant, président de la Commission économie
Jacques Généreux, secrétaire national à l’économie

Nous condamnons la venue de Benyamin Netanyahou à l’Elysée !

Netanyahu_hollande Cette semaine le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou est l’invité du Président François Hollande. Sa visite intervient quelques jours après le rehaussement des relations entre l’Union Européenne et Israël, voté par le Parlement européen à travers le protocole ACAA relatif à l’évaluation de la conformité et l’acceptation des produits industriels UE-Israël. Loin d’être un simple accord technique, c’est un acte politique fort du Parlement, qui encourage ainsi le gouvernement israélien à maintenir sa politique brutale d’occupation et de colonisation en Cisjordanie, d’étouffement de la bande de Gaza, et de violation constante des droits de l’homme, rendant l’ensemble des Palestiniens victimes d’un véritable régime d’apartheid.
 
François Hollande envoie un signe très négatif pour la lutte légitime du peuple palestinien pour la création d’un Etat et le respect de ses droits fondamentaux en recevant officiellement le Premier ministre israélien alors que cet Etat est en situation permanente de violation du droit international. De plus, M. Netanyahou a annoncé l’alliance de son parti le Likoud avec l’extrême-droite israélienne aux prochaines élections législatives et va se rendre sur les lieux des assassinats perpétrés par Mohamed Merah, profitant de ce drame qui a touché la France, à des fins politiciennes.
 
Le Parti de Gauche condamne fortement cet acte politique, et constate que la politique de l’actuelle Présidence française est dans la continuité de la précédente. Un réel changement, exprimant une politique internationaliste de gauche, eût été de condamner les agissements du gouvernement israélien envers le peuple palestinien et d’engager la France de manière forte dans le soutien pour la reconnaissance d’un Etat palestinien à l’ONU, dans ses frontières de 1967, en restant ferme sur le droit au retour des réfugiés et sur toutes les conditions de la viabilité de cet Etat, notamment concernant les ressources en eau. En parallèle, il est primordial de faire pression sur l’Etat d’Israël en menant une campagne de sanctions économiques internationales, jusqu’à ce que le gouvernement respecte le droit international et mette fin au régime ségrégationniste qui règne dans les territoires contrôlés et occupés.
 
Le Parti de Gauche appelle à protester contre la venue de Benyamin Netanyahou, dans le cadre d’un rassemblement unitaire qui se tiendra le mercredi 31 octobre à 18 heures 30 place de l’opéra à Paris.

Ecole : le patronat exige, Ayrault exécute

Interrogé par le journal Le Parisien-Aujourd’hui en France le mardi 30 octobre, Jean-Marc Ayrault vient de faire une démonstration de zèle toute personnelle : le patronat exige, il exécute !

Vendredi 26 octobre, dans une tribune publiée dans Le Figaro, Laurence Parisot et Michel Pébereau appelaient au nom du Medef à faire « découvrir l’entreprise et les métiers dès la 6ème », reprenant en cela les propositions du ministre de l’éducation Vincent Peillon. Ils n’ont pas eu besoin de le répéter : Jean-Marc Ayrault affirmait ce matin qu’ « il faut que dès l’école primaire, en CP, on puisse aller voir les entreprises ».

Le Parti de Gauche considère l’enfant comme un être en construction, qui doit pouvoir se forger par lui-même ses propres représentations. L’école n’a pas pour tâche de préparer le jeune au monde tel qu’il est mais doit lui permettre de le mettre à distance, de prendre du recul. Sans cette mise à distance des idéologies patriarcales, économiques, politiques comme des représentations cultuelles et du poids des traditions, aucune émancipation n’est possible.

Le Parti de Gauche refuse donc que dès le plus jeune âge, avant même qu’il ait acquis cette liberté de jugement, le modèle qui lui soit proposé et donc imposé soit celui de l’entreprise, de sa gestion managériale, de ses rapports de force et de classe.

Pour le Parti de Gauche, il faut relever le défi de l’école comme espace à préserver au service de l’émancipation citoyenne contre toute perspective de soumission au patronat. L’école de la République ne saurait répondre aux injonctions du Premier Ministre et devenir un outil de domination au service d’un dogme économique.

Éducation – Une refondation sans rupture

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Ce n’est pas une refondation, c’est un recyclage ! Une concertation, un rapport, un discours de François Hollande, et au final une loi d’orientation qui derrière le vernis acte la prolongation sans se soucier de l’existant.

Bien sûr, il y a une phraséologie habile. Le bilan tiré d’une éducation nationale qui fonctionne plutôt bien, loin des discours déclinistes, fait du bien. Il est même quelques préconisations qui vont dans le bon sens comme la proposition de mettre « plus de maîtres que de classes », ou encore rétablir une formation des enseignants digne de ce nom.

Mais attention, le diable est dans les détails. Il n’y aura finalement plus de maîtres que de classes qu’au primaire, et dans certains établissements. La réforme de la formation des enseignants, si elle est relancée, en appelle d’abord aux emplois d’avenir et s’exonère de la titularisation des plus de 100 000 précaires de l’éducation nationale. La mise en œuvre générale est assujettie au carcan auto-contraint de l’austérité. Vincent Peillon déclarait ainsi le 14 octobre que son ministère contribuerait à « l’effort redistributif ». Comme si après 5 ans de sarkozysme, le budget 2013 de l’éducation nationale, par-delà des créations de postes, nécessitait de passer sous les fourches caudines de la rigueur !

A vrai dire, une grande part des attentes est déjà mort-née. Peut-il en être autrement quand l’école et la société sont présentées comme des ensembles disjoints ? Un cloisonnement mortifère est dessiné entre les inégalités à l’école et celles qui se sont creusées dans notre pays. Une illusion est ainsi crée visant à faire croire que c’est par l’Ecole que l’on changera la société, implicite capitulation devant un prétendu côté inéluctable de la crise. En cela, cette loi d’orientation est déjà celle de l’austérité.

Pour les ruptures, il faudra repasser. L’autonomie qui met en concurrence les établissements, les disciplines, les personnels et au final les élèves est prolongée sous couvert « d’aide personnalisée aux établissements ». François Hollande déclarait même le 9 octobre « qu’il s’agira de différencier, dans le cadre de leur contrat d’objectifs, les moyens en fonction des spécificités territoriales, sociales et scolaires de chacun des établissements ». Le socle commun, vecteur d’une école à plusieurs vitesses est lui consacré. Mieux, ou pire, Peillon valide l’individualisation au service du socle.

Il s’agit là d’un double renoncement grave à l’universalité de l’éducation. L’individualisation d’abord, présentée comme seule réponse à la difficulté scolaire, sous-entend la naturalisation des causes de l’échec scolaire. Hier le gouvernement triait les élèves en fonction de leurs capacités supposées. Aujourd’hui, la difficulté scolaire est appréhendée comme un face à face entre l’élève et les apprentissages, sans que la société qui l’entoure soit prise en considération.

Le « socle commun » ensuite, segmente les savoirs entre ce qui serait suffisant pour la plèbe (le socle) et ce qui est nécessaire pour une caste de privilégiés (les programmes). La brèche ouverte par la droite est aujourd’hui une digue enfoncée. Après les savoirs, le « socle commun » définit par rebonds les programmes puis les diplômes, substituant aux qualifications rattachées à l’individu des compétences propres au poste de travail. « C’est tout l’intérêt de l’approche par compétences, (…), qui donne sens aux apprentissages en liant savoir et action, savoir et résolution de problèmes, que ce soit dans le futur cadre professionnel ou dans la vie quotidienne ». Voilà typiquement ce qui conduit à l’adéquation et aux stages en entreprises plutôt qu’à l’acquisition d’un haut niveau de qualification pour être maître de son propre avenir durant tout son parcours professionnel. Si on se souvient de la volonté de François Hollande de substituer le contrat à la loi, celle-là même qui reconnaît les diplômes dans les conventions collectives, c’est bien l’ensemble de l’architecture socioprofessionnelle qui est menacée par la logique libérale.

Ce n’est malheureusement pas le seul cadre républicain menacé par cette loi d’orientation. En voulant que « l’organisation du temps périscolaire complémentaire fasse l’objet d’une décision locale concerté », François Hollande s’en prend à l’égalité territoriale. Il décharge l’Etat de ses responsabilités sur les collectivités locales, selon leur capacité et volonté, alors même que, austérité faisant loi, elles sont mises au pain sec par le gel de leurs dotations pour les deux prochaines années.

Ce texte assume d’ailleurs clairement de préparer à la décentralisation. « La concertation a inscrit sa réflexion dans le cadre du nouvel acte de la décentralisation. De nouveaux transferts sont préparés concernant le service public d’orientation et les régions se sont vues octroyer une responsabilité directe dans l’évolution de la carte des formations professionnelles ». La loi de décentralisation pourtant toujours en discussion aurait donc selon le rapport déjà octroyé de nouveaux pouvoirs… En ciblant l’orientation et la formation, la décentralisation vise d’abord toute la voie professionnelle. Selon François Hollande, « deux réformes seront donc nécessaires : la complémentarité entre les formations en apprentissage et celles sous statut scolaire et la définition d’une carte des formations que les régions prépareront en dialogue avec l’Etat ». Les régions se substitueront donc à l’Etat pour décider de la carte des formations. Quant à la lubie libérale du tout apprentissage, il se verra étendu, sous couvert de « complémentarité », en troquant des fermetures de sections en lycées professionnels contre des ouvertures en apprentissage. Pas étonnant finalement quand on sait qu’après les 71 fermetures de lycées pro depuis 2002, pas une ouverture n’est prévue et le funeste bac pro en 3 ans est même conforté…

Enfin, la laïcité est la grande absente du rapport. La seule fois où le mot apparaît, c’est pour évoquer « la morale laïque » qui a pour mission « le pluralisme raisonnable ». Autant dire la « laïcité ouverte ». Au-delà, pas un mot sur l’enseignement privé, rien sur la loi Carle, rien sur le concordat, rien sur ces territoires de la République abandonnés au privé où il n’existe pas une école publique à 40 kms à la ronde, rien sur la loi Debré de 1959 qu’il faudrait abroger. Stop ! Fonds publics à école publique !

L’émancipation évoquée dans le discours ne saurait masquer ces renoncements. Pire, elle est déformée et racornie dans les faits, rattachée à une prétendue « culture juvénile » ou aux « normes culturelles » des jeunes, comme si l’idéologie dominante ne s’était justement pas d’abord attaquée aux enfants et aux jeunes. L’école doit au contraire être le lieu de la rupture avec les déterminismes, quels qu’ils soient. C’est l’école républicaine qui par ses contenus et ses pratiques doit créer les conditions de l’émancipation. Là réside le caractère laïque et humaniste de l’école républicaine pour en faire l’école du peuple.

Incompétence des généraux

Nous avons déjà montré comment la ratification du TSCG et la programmation d’une austérité budgétaire historique engage notre pays dans une vis sans fin de récession économique. La stratégie du gouvernement implique également un cercle vicieux politique cette fois, une pente auto-entretenue d’affaiblissement idéologique et politique face à la droite et au patronat.

La gestion par le PS du débat sur la compétitivité en est une consternante illustration. Pour préparer les esprits à son budget de rigueur, le gouvernement a choisi de commander à Louis Gallois un rapport sur ce thème, marotte du MEDEF et de Sarkozy. S’il avait demandé un rapport sur la lutte contre le chômage, le recul des services publics, les conséquences du libre-échange ou les dégâts de la financiarisation de l’économie, il aurait mis la droite et le patronat sur le reculoir. Mais l’action résolue sur chacun de ces terrains est incompatible avec le choix qu’il a fait de se soumettre à l’Europe austéritaire. Il veut au contraire convaincre de remettre ces aspirations à plus tard.

Comme Napoléon s’enfonçant en Russie ou une armée régulière pénétrant dans la jungle tenue par la guérilla, le gouvernement s’est dès lors délibérément placé sur le terrain de l’adversaire. Les médiacrates n’ont eu qu’à ressortir leurs vieux éditoriaux sur le coût du travail encore tout frais pondus de l’ère Sarkozy. Dans tous les journaux, le MEDEF a tribune ouverte ! Plus les ministres roucoulent des « mots d’amour au patronat », comme l’a revendiqué Moscovici dans une formule sidérante, plus celui-ci hurle au vol et au racisme anti-patrons. Il a fallu que le JDD fasse sa Une sur les 98 patrons, ces champions de l’auto-augmentation de salaires qui expliquent sans vergogne que le travail coûte trop cher, et que la presse en parle comme d’un « ultimatum à Hollande » pour que les ministres PS se fâchent un peu. On verra combien de temps durera leur sursaut d’orgueil. En attendant, nous comptons les pertes sur le terrain de la bataille idéologique.

Plus le pouvoir courtise les patrons, plus il déçoit les syndicats, plus il se coupe des électeurs qui lui ont donné une majorité dans les urnes pour en finir avec la soumission sarkozyenne aux exigences du MEDEF. La base sociale et politique du gouvernement se rétrécit donc comme peau de chagrin. Il devient dès lors encore plus exposé à la moindre campagne de presse, à la première campagne bien organisée de lobbying patronal comme on l’a vu avec l’affaire des « pigeons ». Chaque recul en annonce un autre, aggravant de nouveau le décrochage avec tous ceux qui voulaient le changement. Dans le camp d’en face c’est tout l’inverse. Chaque victoire arrachée réveille l’appétit et l’ardeur des patrons. Ils sont en train de gagner le troisième tour social ! Ils ont perdu l’élection, mais ils sauvent l’un après l’autre leurs « acquis sociaux » distribués par Sarkozy. Et ils espèrent même mordicus en obtenir de nouveaux, comme par exemple le transfert massif des cotisations patronales sur les ménages.

L’incompétence des généraux se donne d’autant plus libre cours que c’est la troupe salariée qui déguste. La superbe retrouvée du patronat se traduit aussi sur le terrain par la multiplication des plans de licenciement. De telles décisions ne sont pas seulement économiques, elles traduisent aussi un rapport de forces social. Le capital se sent capable d’extorquer toujours plus au travail. Il se regroupe derrière ses chefs de guerre. Et nous ? Puisque le gouvernement nous met à découvert, c’est à nous de nous défendre.

Pour sortir de la crise et combattre l’austérité

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