Déclaration d’Alexis Tsipras sur Chypre

20120521-rencontre-alexis-tsipras-alexis%20tsipras_452_21mai2012Il est clair que les dirigeants européens sont désormais engagés sur une voie ouvertement orientée contre les peuples d’Europe. La stratégie du gouvernement allemand, soutenue en Europe par le capital financier spéculatif, est une stratégie de colonisation de l’Europe du Sud en général, et de la Grèce et de Chypre en particulier.

Elle s’appuie principalement sur une forme d’extorsion dont la dette est le levier. Si la dette n’existait pas, ils l’auraient inventée pour pouvoir arriver à leurs fins.

Qui plus est, la décision prise vendredi dernier par l’Eurogroupe met en danger la stabilité du système financier dans l’ensemble de la zone Euro.

Il s’agit d’une bombe à retardement menaçant les fondements du système bancaire, non seulement à Chypre, mais partout en Europe.

Cette décision doit être annulée, avant qu’elle ne cause des dommages irréversibles.

Le gouvernement grec, représenté par MM. Stournaras et Samaras, n’a pas hésité, quant à lui, a apporté son soutien à des mesures inacceptables, véritables provocations, consistant à ponctionner directement les dépôts des citoyens Chypriotes, créant un précédent dangereux pour tous les pays de la zone Euro dont la situation financière est précaire.

Il s’agit bien d’un tournant historique, que le gouvernement Grec s’est permis de prendre dans le plus grand secret, sans tenir informé ni le peuple Grec, ni même son parlement.

C’est pourquoi j’ai demandé hier, dans une lettre au Président du parlement, que le gouvernement vienne s’expliquer immédiatement devant l’assemblée nationale de sa position lors de la réunion de l’Eurogroupe vendredi dernier.

Malheureusement sans succès, et sans que le gouvernement ne daigne motiver sérieusement son refus.

Pourtant, le gouvernement Grec n’a aucune légitimité à engager le pays dans la voie de la désintégration du système financier Chypriote, mettant le système financier de la Grèce lui-même en danger, sans en référer au parlement.

Nous demandons au Premier ministre, qui est le principal responsable de cette situation, de convoquer de sa propre initiative, et dès demain, une session extraordinaire du parlement, comme il en a le droit, et surtout le devoir.

Pour nous, il est évident que le but ultime du choix politique acté par l’Eurogroupe n’est pas le sauvetage de l’économie Chypriote, mais la mise en place d’une domination économique absolue dans une région géopolitiquement sensible.

Il s’agit clairement de mettre la main sur les ressources énergétiques de la République, à commencer par les hydrocarbures.

Et le Gouvernement grec a une responsabilité écrasante dans la décision qui a été prise.

En effet, le Premier ministre grec a enfermé le pays dans le carcan voulu par Mme Merkel, après avoir ruiné l’opportunité d’obtenir des avancées offerte après les dernières élections, oubliant toutes ses promesses de renégociation, et allant jusqu’à affirmer que « tout le monde a quelque chose à se reprocher » ; et il ne s’est pas arrêter en si bon chemin, qualifiant la zone d’influence économique de la Grèce d’ « européenne », avant d’accepter, sinon d’appeler de ses vœux, la mise sous tutelle de la République de Chypre.

Une fois encore, il ignore et méprise la nécessité de mettre en œuvre une politique étrangère multidimensionnelle, en même temps que la nécessité de l’implication populaire dans les affaires de la Grèce comme de Chypre.

Mais la résilience des peuples a ses limites.

C’est pourquoi nous exhortons le gouvernement :

La décision du Parlement Chypriote, qu’elle advienne dans quelques heures ou dans les prochains jours, sera déterminante non seulement pour l’avenir de Chypre, mais sans doute aussi pour celui de l’ensemble de la zone Euro.

Un NON fier et fort du parlement chypriote à la volonté de dissoudre la République de Chypre serait en même temps un NON de tous les peuples d’Europe à l’impasse mortifère dans laquelle l’Union s’engouffre.

Il signalerait aussi que la résistance et la négociation ont leur place dans les moments même les plus difficiles.

D’autant plus que ces trois derniers jours, la simple perspective d’un tel refus a déjà entraîné un premier recul des dirigeants européens.

Que ceux qui pensent pouvoir sans cesse recourir au chantage et n’en finissent pas de jouer avec le feu, prennent désormais la mesure de leurs responsabilités.

Et qu’ils prennent conscience, surtout, qu’au-delà des gouvernements qui se laissent docilement contrôler – à l’instar des gouvernements grecs de ces dernières années – il y a des peuples qui ne sont pas prêts à se déclarer vaincus sans même s’être battus.

Les peuples d’Europe n’ont pas dit leur dernier mot.

Les peuples Grec et Chypriote seront à l’origine d’une réaction de l’ensemble des peuples d’Europe contre les projets destructeurs des dirigeants européens, ouvrant la voie à une autre Europe : une Europe démocratique ; une Europe de la solidarité et de la cohésion sociale.

Athènes, le 19/03/2013.

Traduction : Marin Aury (pôle traduction du Parti de Gauche)

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Gouvernement Ayrault • Démission de Jérôme Cahuzac: le révélateur

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Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais)

Le ministre du budget a démissionné de ses fonctions au moment où le parquet de Paris annonçait l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour blanchiment de fraude fiscale. C’était le moins que l’on puisse attendre d’un ministre du budget mis en cause pour de tels faits.

Le sens de cet évènement ne saurait être minimisé. Il est un révélateur.

C’est un média indépendant qui a soulevé le problème et qui a dû défendre âprement son point de vue contre les aboiements des chiens de garde du système médiatique et politique du pays. Révélateur de la cécité volontaire bienveillante dont bénéficient les puissants. L’enquête s’oriente vers les liens passés de l’activité privée de l’ex- ministre avec des grands groupes soulignant la porosité des cercles de pouvoirs et leurs connivences. Révélateur des habitudes dorénavant ancrées qui gangrènent la vie sociale de l’oligarchie qui domine le pays.

C’est le président de la République qui annonce la démission du ministre. Le premier ministre était encore à la messe du pape ? Révélateur de l’ancrage monarchique de la présidence.

La première vague de réaction loin d’être le silence qui convient quand la justice engage son travail est un concert de louanges et de compassion pour le suspect. Révélateur de l’esprit de caste qui s’exprime avec autant d’ardeur pour fustiger l’amnistie des syndicalistes que pour plaindre un potentat.

Autant de faits qui signalent l’épuisement d’un modèle de démocratie et justifient le grand renouveau républicain que nous proposons avec la 6ème République .

Regards.fr • Éric Coquerel : « Une majorité alternative peut émerger »

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Le Parti de gauche (PG) tient son congrès du 22 au 24 mars 2013. Lors de son conseil national de décembre dernier, le PG a adopté sa « plateforme de synthèse » fixant ainsi les grands axes du débat pour son 3ème congrès. Entretien avec Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche.

Regards.fr. Comment appréhendez-vous ce 3ème congrès du Parti de gauche ?

Eric Coquerel. C’est un congrès majeur. Le parti de gauche est passé de 4 000 militants à 12 000 aujourd’hui. Le parti n’est donc plus tout à fait le même. Il s’est profondément renouvelé. On pourrait parler de congrès fondateur. Il y a eu beaucoup de débats, de discussions et d’amendements qui ont précédé l’organisation de ce congrès. C’est un grand moment d’éducation populaire. Et c’est très encourageant. C’est le congrès d’un parti creuset pour qui le socialisme, la république et l’écologie restent les piliers mais aussi d’un parti tourné vers l’action.

Quels sont les enjeux du congrès ?

Ils sont de trois ordres. Il y a d’abord la définition de notre projet. C’est l’écosocialisme, mélange d’un socialisme débarrassé du productivisme et d’une écologie anticapitaliste. Ensuite il y a la question de l’autonomie. Elle est centrale. Il faut affirmer et assumer notre indépendance vis-à-vis des politiques social-libérale et donc vis-à-vis du gouvernement. Et puis enfin il y a la question de la stratégie ou comment construire une majorité alternative pour accéder aux responsabilités. Nous devons nous poser la question de la prise du pouvoir. Il faut aller vers un Front du peuple.

Quels sont vos relations avec les autres partis de gauche ?

Le parti socialiste mis à part, nous discutons et travaillons avec chacun d’entre eux. Ce qui nous intéresse c’est de savoir quelle va être l’attitude des partis de gauche sur l’accord « made in Medef » compétitivité-emploi. Le vote de ce texte est aussi structurant que le vote sur le TSCG. Cet accord est dramatique. Notre congrès a lieu quelques jours avant le débat au Parlement. Nous allons interpeller les députés. Les parlementaires EELV-Les Verts et de la gauche du PS se montrent très critique pour le moment. Mais comment voteront-ils ? C’est par ce type d’acte que peut commencer à se discerner une future majorité alternative de gauche.

Comment voyez-vous l’avenir du Front de gauche ?

Son avenir se joue principalement à travers l’affirmation de son autonomie. A ce titre, les échéances électorales de 2014 sont cruciales. Soyons cohérents jusqu’au bout : on ne peut pas aujourd’hui dénoncer la politique du gouvernement socialiste, ses politiques d’austérité etc. et partir main dans la main aux municipales avec le PS dans les villes qui auront une portée nationale. D’autant que dans un an le bilan du gouvernement sera encore plus inassumable. Les listes autonomes de premier tour, possiblement rassembleuse mais sur un contenu clairement en rupture avec la politique d’austérité, nous permettront de gagner en lisibilité. Mais aussi en crédibilité.

Double nouveau reniement de F. Hollande et J.M. Ayrault

En 2003 l’UMP inventa le découpage saugrenu de la France en 8 grandes régions pour les élections européennes. Ce tripatouillage visait à sauver ses élus. A l’époque les députés socialistes avaient déposé une motion de censure contre ce projet de loi dont le premier signataire était Jean-Marc Ayrault.

En 2010, au sénat, de nouveau toute la gauche a voté le retour à la circonscription unique. Le PRG, à l’origine de cette adoption, vient de déposer ce même texte à l’assemblée nationale puisque François Hollande s’y était déclaré « favorable ».

Paniqué à l’idée de faire un très mauvais score aux élections européennes de 2014, le gouvernement, en commission des lois ce matin, s’est opposé au retour à la circonscription unique.

Ce choix est dans la droite ligne de la négation du résultat du référendum rejetant le TCE en 2005 et du refus d’un référendum à propos du TSCG. Dès qu’il s’agit d’Europe, le PS aurait-il peur du peuple ? La sanction populaire s’exprimera de toute façon.

Le Parti de Gauche appelle les électeurs à faire de l’élection européenne de 2014, un référendum contre les politiques d’austérité du gouvernement Hollande-Ayrault.

Dans le même temps, l’engagement de campagne d’introduction d’une dose de proportionnelle aux élections législatives, a totalement disparu. Les députés socialistes reconnaissent eux-mêmes que ce n’est plus à l’ordre du jour. Ce ne sera pas la première fois que F. Hollande se reniera à ce sujet. Il l’avait déjà fait à l’époque du gouvernement Jospin malgré déjà une promesse de campagne du PS.

Décidément le bipartisme a encore de beaux jours devant lui. Le PS a une conception de la démocratie qui se limite à vouloir des vassaux qui lui sont redevables. Avec cette bipolarisation instituée, le vrai clivage n’est pas entre l’UMP et le PS mais bien entre les citoyens et ceux qui prétendent les représenter.

Ce verrouillage anti-démocratique n’est plus supportable. Il est plus que temps de passer à la VIème République.

Non à la LRU 2

La ministre Geneviève Fioraso a présenté ce matin en conseil des ministres son projet de loi d’orientation pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche.

Loin de rompre avec la loi LRU(*)de Nicolas Sarkozy, le gouvernement Ayrault s’inscrit dans sa continuité : autonomie accrue des Universités où la concurrence remplace la coopération, soumission aux impératifs de la finance et de la compétitivité, méthode absurde d’évaluation de la recherche. La loi va même encore plus loin en supprimant le cadre national des diplômes.

Cette loi s’inscrit également dans un objectif d’austérité. Avec un budget en baisse en valeur réelle dans le secteur, elle n’apporte aucune solution aux 40 universités en difficultés financières suite à l’application de la loi LRU. En rupture avec le droit à l’éducation pour tou-te-s, les Universités devront faire porter sur les étudiant-e-s et leur famille la charge financière que l’Etat refuse de financer.

Le désengagement financier de l’Etat c’est à terme l’augmentation des droits d’inscription donc l’endettement étudiant, l’éviction des jeunes issus des classes populaires et une précarisation croissante des personnels.

Le Parti de Gauche refusait la LRU Sarkozy, il s’oppose toujours à la LRU 2 « Hollande »

* loi relative aux libertés et responsabilités des universités aussi appelée loi sur l’autonomie des universités ou loi Pécresse.

Les chaises musicales et la chaise vide

Jérôme Cahuzac démissionnaire, Bernard Cazeneuve, jusqu’alors ministre délégué aux affaires européennes reprend le flambeau : de Bruxelles à Bercy, l’austérité a décidément le même visage.

Quant à Thierry Repentin qui succède à Bernard Cazeneuve aux affaires européenness, il laisse surtout un ministère vide à la formation professionnelle et à l’apprentissage.

Avec l’accord Medef, la priorité affichée par le gouvernement à la sécurisation des parcours professionnels avait déjà volé en éclat. Ce premier remaniement ministériel l’enterre définitivement.

Triste constat, désastreux renoncement.

Une motion de censure de pacotille

Ayant du mal à trouver des angles d’attaques contre les politiques menées par le gouvernement et ayant l’impérieux besoin d’exister dans sa bataille interne à l’UMP, Jean-François Copé dépose une motion de censure et annonce qu’on va voir ce qu’on va voir… Mieux vaut faire du bruit lorsqu’on n’a finalement pas grand-chose à reprocher au gouvernement sur nombre de sujets.

Des exemples ? M. Guéant a dit tout le bien qu’il pensait de la politique de Manuel Valls, dure envers les faibles et les populations discriminées comme les Roms.

L’adoption du traité Merkozy par François Hollande a constitué en quelque sorte un hommage à celui qui venait d’être battu.

Grande zélatrice des budgets d’austérité, la droite a du mal à se démarquer des mesures proposées. Enfin les parlementaires UMP voteront comme un seul homme le projet de loi Made in Medef qui reprend intégralement l’accord compétitivité emploi de Nicolas Sarkozy. On peut difficilement rêver mieux comme opposition… Il s’agit donc d’une motion de censure de pacotille pour une adhésion à une même politique : celle de l’austérité et de l’offre.

Crèche Baby-loup • La laïcité prend l’eau de toute part !

Dans l’affaire de la crèche Baby-Loup, le jugement (1) rendu par la cour de Cassation,   montre une fois de trop que l’édifice de notre République laïque prend l’eau de toute part.

C’est un très mauvais signal car cela va raviver les revendications communautaristes. Mais surtout le Parti de Gauche attend du ministre de l’intérieur autre chose que des déclarations lénifiantes. M. Valls, Il ne suffit pas de “regretter la décision de la Cour de cassation sur la crèche Baby-Loup et sur cette mise en cause de la laïcité”. Gouverner c’est agir.

Le parti de gauche demande au gouvernement de légiférer dans les plus brefs délais. Car contrairement à ce qu’estiment d’aucuns, la crèche Baby-loup assume une mission de service public, elle qui pallie dans ce quartier populaire aux désengagements des collectivités locales mais aussi de l’Etat, tous incapables -faute de volonté politique- de créer un véritable service public d’accueil de la petite enfance.

Si le ministre manque d’idée, il peut reprendre à son compte la proposition de loi cadre sur la laïcité déposée devant le bureau de Sénat par Marie Agnès LABARRE, ancienne sénatrice de l’Essonne. Projet de loi qui disait dans son article 22 : “L’ensemble des agents et personnels des établissements d’accueil de la petite enfance, des personnes âgées ou de toute personne vulnérable bénéficiant d’un financement public sont tenus de respecter le devoir de neutralité qui s’impose, par nature, à tout agent participant à l’exercice d’un service public. Ils doivent adopter un comportement indépendant de toute opinion politique, religieuse ou philosophique. Est dès lors exclu du droit à financements publics tout établissement contrevenant à ces règles de neutralité et de laïcité. »

Le Parti de Gauche tient aussi à apporter tout son soutien à l’équipe de la crèche Baby-loup et tout particulièrement à sa directrice Natalia Baleato qui depuis plus de 25 ans œuvre tout particulièrement pour favoriser l’insertion des femmes.

(1) Ce jugement annule la décision de la Cour d’appel de Versailles qui avait confirmé la validité du licenciement d’une salariée qui avait refusé d’appliquer le règlement intérieur imposant à ses salariés la neutralité religieuse.

Les leçons d’histoires approximatives de Julien Dray

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Crédit photo Thesupermat – Wikimedia Commons

Décidément, au PS, il y a de plus en plus de monde disponible pour nous insulter.

Invité de Radio J, au milieu d’analyse et de critiques plutôt justes contre la politique actuelle du gouvernement et même dans la défense d’Hugo Chavez, Julien Dray a oser établir un parallèle entre «la méthode du Parti de gauche, et donc de Jean-Luc Mélenchon», et celle «qui avait prévalu dans les années 20-30, la troisième période de l’Internationale communiste, qui était de dire qu’il fallait dénoncer les sociaux-traîtres plutôt que de dénoncer les autres. Et ça a conduit en Allemagne en 1933 à faire que la gauche, alors qu’elle était majoritaire, a laissé Hitler devenir chancelier».

Si on comprends bien, nous serions en quelque sorte des staliniens responsables du nazisme. Rien que ça.

Pas de chance pour le « prof occasionnel d’histoire » Dray, jamais la gauche allemande, c’est-à-dire le SPD et le KPD, n’ont été majoritaire ensemble dans les années 30. Cette explication théorique de l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir dédouane totalement la droite allemande et le patronat qui ont aidé les nazis. Toutes ses références approximatives pour critiquer le PG tombent donc à plat.

Bidouiller le passé pour essayer de démontrer que le PG est potentiellement responsable d’une future victoire de l’extrême droite est une forfaiture. Comparer les heures sombres du stalinisme avec la critique que nous portons contre le gouvernement actuel est scandaleux.

A l’inverse, ce qui fait prospérer l’extrême droite dans les années 30 comme aujourd’hui c’est le refus de la part de partis politiques de rompre avec les folles logiques du capitalisme et l’incapacité pour eux d’apporter des réponses sociales réelles aux difficultés de leurs concitoyens.

Julien Dray devrait relire ses classiques de jeunesse et se rappeler ce que disait Léon Trotsky : « la nonchalance théorique se venge toujours cruellement » sur ses auteurs.

Non à la privatisation du National Health Service !

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Crédit photo FrancisTyers – Wikimedia Commons

Le Parti de gauche signale ce communiqué de son groupe à Londres

Le Parti de Gauche à Londres condamne la tentative de privatisation du NHS (Sécurité Sociale britannique) par le gouvernement britannique. Ce projet de loi s’inscrit dans le contexte de l’impasse austéritaire qui tire toute l’Union Européenne dans une terrible récession.

Depuis mars 2012 et le vote du Health and Social Care Act, l’Etat britannique ne se voit plus dans l’obligation de fournir un accès gratuit et universel à la santé. Les mobilisations de masse qui eurent lieu quand les parlementaires votèrent de force la loi fit bouger les lignes, et le gouvernement avait promis que les groupes de travail nouvellement créés ne seraient pas dans l’obligation d’ouvrir tous les services à la privatisation.

Toutefois, le gouvernement britannique vient de présenter devant le Parlement les régulations spécifiques pour l’application de cette loi, et ces nouvelles régulations donnent de fait à Monitor (l’entreprise en charge de la régulation financière du NHS) le pouvoir de forcer les privatisations, en particulier à travers la Section 75 du projet de loi.

Le Parti de Gauche Londres soutient le combat contre la privatisation du NHS, et nous réaffirmons notre soutien à toutes les personnes, tous les syndicats et organisations politiques dont les voix s’élèvent contre la dangerosité de ce projet.

Nous considérons de surcroît que le gouvernement a dupé ses électeurs en taisant leurs intention de privatiser le NHS, qui est pourtant selon tous les critères officiels économiquement “efficace”. Nous dénonçons les mensonges et la désinformation répandus dans leur tentative de justifier le démantèlement des services publics britanniques, ainsi que la création d’un marché de la santé, à l’américaine et à deux vitesses, basé sur un système injuste d’assurances privées.

Ce projet de loi est d’autant plus douteux que construit sur un conflit d’intérêts : 25% des parlementaires ayant voté pour le projet de loi possèdent en effet des actions dans des entreprises de santé privées, qui bénéficieraient financièrement de l’application de cette loi.

Cela constitue une agression majeure à l’encontre des progrès sociaux acquis après la Seconde Guerre Mondiale, qui incluaient la création d’un National Health Service en 1948. Le NHS est le dernier symbole de tout ce qui est cher au peuple britannique : une société juste et égalitaire où tous travaillent ensemble pour l’intérêt général, et où l’accès à la santé ne dépend pas de la capacité de chacun à montrer sa carte bancaire.

Le Parti de Gauche Londres dénonce aussi la manière dont le gouvernement fait passer la loi, qui sera votée dans l’urgence et dans le dos des citoyens le 1er avril. Tout cela est accompli dans le plus grand mépris d’un principe essentiel de la société britannique : la démocratie.

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