Conquérir le droit de cité

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Le Parti de Gauche se félicite de la décision favorable, rendue hier, par le Conseil Constitutionnel qui valide la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de personnes de même sexe, promulguée dès hier et publiée aujourd’hui 18 mai au Journal officiel. Enfin l’institution civile, laïque, républicaine du mariage affirme que couples de sexe différent et couples de même sexe, c’est la même chose !

Reste que la mobilisation des opposants à l’égalité des droits, les mots entendus jusque dans l’enceinte du Parlement légitimant les actes violents de haine de l’autre ont laissé des traces. Le combat contre l’homophobie est loin d’être fini.

D’autant que d’autres droits (PMA, droits des personnes Trans, la filiation fondée sur l’engagement…) ont fait les frais de la frilosité d’un chef de l’État qui a mené cette bataille pour l’égalité à reculons… Parce qu’aucune conquête ne s’est faite sans lutte, le Parti de Gauche poursuivra et appuiera le combat pour l’égalité sociale et civique de tous les couples et des enfants et contre les discriminations.

Le Patriote • Mélenchon à Cannes : Le sens d’une visite

Ce n’est pas le Cannes des strass et paillettes que vient voir Jean-Luc Mélenchon. Ce samedi, le député européen front de gauche et co président du parti de gauche rencontre ceux qui font, diffusent et accompagnent le cinéma. Particulièrement le cinéma indépendant.

Celui qui peine à trouver argent et écrans, mais qui, heureusement encore, grâce à une conjonction de mécanismes et de volontés, arrive à trouver son public. Jean-Luc Mélenchon ira aussi – et surtout- à la rencontre de ceux sans qui une bonne part du patrimoine cinématographique n’aurait pas existé : les travailleurs du secteur public et leurs CE : les électriciens et gaziers et les syndicalistes qui ont notamment apporté leur pierre dans les fondations de ce qui fait le Festival de Cannes. Le leader du Front de gauche est leur invité et celui des CE des cheminots et de la RATP, partenaires de la CCAS.

Avec Costa Gavras comme parrain et Mélenchon comme invité pour l’ouverture de sa 11ème édition, Visions Sociales tape dans le mille. Depuis onze ans, dans la salle de spectacles du Château des Mineurs à la Napoule, Visions sociales donne à voir aux travailleurs et à leurs familles, et à tout le public, sans badge ni accréditations, un cinéma de qualité qui questionne l’ordre social et l’état du monde. Un cinéma ouvert, impertinent, inventif, émancipateur.
Ce n’est pas un hasard si le débat inaugural se fait autour du Grand retournement de Gérard Mordillat. Adapté de la pièce de Frédéric Lordon, « D’un retournement l’autre », le film de Mordillat est « une comédie sérieuse sur la crise financière ». La crise de 2008 racontée en alexandrins classiques par des acteurs aussi talentueux que Frédéric Morel, Edouard Baer ou Jacques Weber. Tragique comme du Racine, comique comme du Molière… Un Objet Cinématographique Non Identifié qui réussit le pari de tenir en haleine pendant 75’ et surtout de nourrir le débat.

De grands débats agitent actuellement la planète cinéma et de l’audio visuel. Ils divisent la profession et ont le mérite de remettre les pendules à l’heure. La négociation de la future convention collective élargie des professionnels du cinéma et le lancement des négociations UE-Etats Unis pour un marché de libre échange transatlantique ont remis sur le tapis la question du financement du cinéma et de l’avenir de l’audio visuel. Et tout récemment, le rapport Lescure sur le numérique.
La future convention collective divise la profession et cristallise nombre de malaises qui sont liés à la fois à la question du statut des intermittents, aux délocalisations dans la production, à l’abus de positions dominantes de grands groupes qui concentrent à la fois production, diffusion, promotion , écrans ciné, TV et web (cf extraits de la pétition de l’ACID).
L’industrie cinématographique n’échappe pas « grand chambardement » de la mondialisation néo libérale. La preuve, la question de l’exception culturelle revient au devant de l’actualité alors que se discutent les termes du mandat de la négociation avec les Etats Unis que l’Union Européenne doit adopter définitivement, le 14 juin, et qui inclut, pour le moment, le secteur audio visuel.
De prestigieux cinéastes ont initié une pétition sous le titre « L’exception culturelle n’est pas négociable ! ». Les frères Dardenne, Jane Campion, Michael Haneke, Michel Hazanavicius, , Pedro Almodovar, Volker Schlöndorff, Marco Bellocchio, Ken Loach, Mike Leigh, Stephen Frears, David Lynch, Agnès Jaoui , Bertrand Tavernier en sont parmi les signataires. Ils demandent à la Commission européenne l’exclusion explicite de l’audiovisuel et du cinéma des négociations sur le Traité transatlantique. Les professionnels de l’agroalimentaire demandent aussi l’exclusion des produits du terroir dans la négociation. Et ainsi de suite… Ne serait -il pas mieux de se battre contre un tel Traité qui ne fera qu’aggraver la crise multiforme générée par les dérèglementations en tout genre.
Latifa Madani

Hollande : changer d’image sans changer de politique

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Au cours d’une conférence de presse de 2 heures 30, François Hollande a tenté transformer en volonté politique ce qui lui est en réalité imposé par la Commission européenne.

François Hollande s’est livré, jeudi, à un difficile exercice d’équilibriste qui pourrait se résumer ainsi : comment changer d’image, sans changer de politique. Il a assez habilement commencé un long plaidoyer pro domo par le Mali. Les dossiers internationaux, censés faire consensus dans l’opinion, allant à rebours, selon lui, du reproche de faiblesse qui lui est généralement adressé. Il a vanté son « esprit de décision ». La démonstration est devenue beaucoup plus laborieuse lorsqu’il a abordé la question européenne. « Je voulais faire bouger les lignes en Europe, a-t-il affirmé, les lignes ont bougé ».

Le tour de passe-passe a consisté à transformer en volonté politique ce qui lui est en réalité imposé par la Commission européenne. Les deux années supplémentaires accordées par Bruxelles pour réduire les déficits ? « Ce résultat, je le revendique », a-t-il dit avant d’ajouter, bravache : « La commission a commencé à comprendre ».

Il s’est efforcé de présenter les exigences de Bruxelles comme autant de décisions souveraines de la France. Par bonheur, la France voulait ce que Bruxelles veut… Pour convaincre, François Hollande n’a pas hésité à se positionner comme le leader d’une « offensive européenne » : « Mon devoir, c’est de sortir l’Europe de sa langueur », appelant notamment de ses vœux une harmonisation fiscale européenne et un plan de lutte contre la fraude fiscale. Serpents de mer qui posent en vérité tous les problèmes de l’Europe.

Le président n’a fait ensuite que recycler sa politique d’austérité : réforme des retraites, baisse du coût du travail… Airs connus. L’habileté consistant ici à présenter la vieille politique comme « l’offensive de l’An II ». « An 1 », « An II », se sont d’ailleurs les seules références consenties à la Révolution… Mais en renfort de la grande offensive, François Hollande a paradoxalement utilisé des arguments archi rebattus et même très poussiéreux. Cela a été particulièrement spectaculaire sur la question la plus névralgique sur laquelle il a même laissé planer la menace d’un nouveau report du départ de l’âge de la retraite. « C’est un principe d’évidence, a-t-il dit, dès lors que l’on vit plus longtemps, il faut travailler un peu plus longtemps ». Du mot à mot de l’argumentaire de fausse évidence de la droite et du Medef.

Au total, la gauche, comme la grande majorité de…….Lire la suite sur le site de Politis

Le shadok Hollande et la quadrature du cercle

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Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais)

Les docteurs en communication de François Hollande pensaient faire en sorte que ce soit carré. Ils ont au contraire fait tourner en rond leur champion. Enchaînant jusqu’à plus soif les mêmes argumentations en quatre points, François Hollande s’est trouvé confronté à la quadrature du cercle : le problème reste insoluble tant que l’austérité en demeure la donnée principale.

Ainsi, l’An I de François Hollande s’est selon lui décliné en quatre réformes essentielles : le sérieux budgétaire, le pacte de compétitivité, la maîtrise de la Finance, et l’accord national interprofessionnel (ANI). Tel un shadok, le Président Hollande s’est vanté d’avoir fait mieux en matière comptable en 2012 que ce qui était prévu par Nicolas Sarkozy, avant d’annoncer pour 2013 une stabilité de la dépense publique puis un recul de celle-ci de 1,5 milliards pour 2014. Il pompe. Evoquant le pacte de compétitivité, le Président Hollande assume la filiation avec Nicolas Sarkozy allant jusqu’à s’enorgueillir d’avoir lui réalisé ce que « ses prédécesseurs avaient prévu mais avaient reporté », soit un cadeau fiscal de 60 milliards aux entreprises. Il pompe, il pompe. Le même nous annonce avoir maîtrisé la finance en séparant les activités de dépôt des activités spéculatives, ce qui est toujours un vœu pieu. Il pompe, il pompe, il pompe. Quant à l’ANI, ce que lui appelle sécurisation de l’emploi dépouille en réalité les salariés de leurs droits et les placent sous le joug du patronat. Il pompe, il pompe, il pompe, il pompe…

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Si l’AN I est heureusement terminé, l’An II qu’il affirme engager devrait au moins nous réserver de meilleures surprises. L’An II ne correspond-il pas à cette riche année révolutionnaire débutée en septembre 1793 par une première mesure aussi emblématique que l’adoption par la Convention du maximum des denrées et des salaires ? François Hollande ne s’y est pas trompé annonçant vouloir lancer une « offensive européenne ». Au programme ? Quatre points comme de bien entendu : Instaurer un gouvernement économique de la zone euro / mettre en place un plan pour l’insertion des jeunes / instaurer une coordination européenne de l’énergie / lancer une nouvelle étape d’intégration européenne. Bref, autant de choses qui au mieux existent déjà ou au pire sont des recyclages du plan proposé en 2012 par Angela Merkel pour relancer l’Union Européenne. Non seulement on tourne en rond, mais le serpent se mord la queue. Le but est bien comme le notait dans un lapsus révélateur la journaliste de France 2 quelques secondes avant le début de la conférence de presse de « faire en sorte que la France soit le bon élève…de l’Allemagne ».

L’alignement de François Hollande sur la droite allemande est en effet patent. N’est ce pas lui qui a affirmé lors de cette conférence de presse qu’il croyait à une union politique européenne et qu’il pensait « y parvenir quels que soient les gouvernements qui seront en place » puisqu’il n’est pas là selon lui question de « sensibilité politique ». Le même qui louvoie sur l’union nationale en France la prépare en la préfigurant sur la scène européenne avec tous ses amis ralliés à l’austérité !

Car pour François Hollande, l’An II c’est du concret. Fidèle à sa pathétique intervention télévisée d’il y a deux mois, le chef de l’Etat nous annonce que tout est sur la table et qu’il faut « amplifier les mesures annoncées ». Cela se résume selon lui en… quatre points : élargir les emplois d’avenir / étendre les contrats de génération / le crédit impôt compétitivité / l’accord sur la sécurisation de l’emploi. Autrement dit pour François Hollande, l’An II, c’est l’An I, mais la situation étant dégradée, c’est surtout l’An pire !

Arrivé au bout de son exposé, François Hollande s’est bien rendu compte qu’il tournait en rond. Alors qu’il commençait en affirmant que la France avait réalisé « un effort qui a permis d’obtenir du temps », entendez un délai de deux ans pour se coucher devant les injonctions de la Commission européenne, François Hollande concluait 45 minutes plus tard après des propos affligeants sur les retraites en revendiquant que les réformes n’étaient pas imposées par Bruxelles mais que : « Nous voulons les engager ». Le carré ou le cercle ? Le cercle ou le carré ?

Entre temps, et à défaut d’être mathématicien, François Hollande s’est brièvement essayé à la philosophie. Mais là encore, c’est raté. En affirmant que « douter des gouvernants est une menace pour la démocratie », François Hollande nous prouve qu’il a fait l’impasse sur les Lumières et l’émancipation du peuple. De fait, conduire des moutons qui bêlent comme les solfériniens est autrement plus aisé que s’occuper du peuple français. Mais François Hollande tarde à se résoudre au fait que ce n’est plus le Parti Socialiste qu’il dirige…

Dommage finalement que François Hollande n’ait pas été non plus poète. Alors que ses docteurs en communication lui avaient infligé le gage de prononcer 8 fois dans la conférence de presse le mot « langueur » (il a échoué au pied du poteau !), François Hollande aurait mieux fait de s’inspirer de Verlaine qui dans l’alternance entre les vers de 3 et 4 pieds nous rapproche de π et de la solution introuvable de la quadrature du cercle :

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« Les sanglots longs

Des violons

De l’automne

Blessent mon cœur

D’une langueur

Monotone »

En l’état, solution introuvable, triste perspective.

Droit de vote pour les résident-e-s extra-communautaires: Le coup de grâce

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De reculs en reniements et en promesses non tenues, ainsi va le quinquennat de François Hollande.

La question de l’octroi du droit de vote aux résident-e-s extra-communautaires est la caricature de ce triste constat. Jamais un gouvernement se déclarant de la Gauche n’avait bénéficié par le passé de tels atouts politiques pour satisfaire cette promesse démocratique. Les élections municipales de 2014 étaient une occasion de la mettre en œuvre à une échéance raisonnable.

Ce combat pour l’égalité, pour la dignité de personnes qui contribuent pleinement à la vie de notre pays sans pouvoir y voter, François Hollande a décidé de le repousser encore, sans que l’on puisse comprendre comment ce qui est présenté comme impossible politiquement aujourd’hui le deviendrait après les élections de 2014.

Cela s’appelle un enterrement en grande pompe. Ce coup de grâce est le coup de trop : sur ce sujet aussi, François Hollande prend la responsabilité de diviser la Gauche, unie sur cet objectif démocratique depuis des décennies.

Plus que jamais, exigeons la convocation d’une Assemblée constituante pour une 6ème République pour permettre également d’accorder enfin le droit de vote et d’éligibilité des résident-e-s étranger-e-s aux élections locales !

A Roma • Ecosocialismo: un manifesto per il Mare Nostrum

J’étais ce début de semaine à Rome, à moins de deux semaines du scrutin des législatives partielles, pour soutenir nos candidats du Front de Gauche aux élections législatives partielles. J’espère avoir le temps d’y revenir plus longuement ici, tant c’était riche et tant cette ville et les rencontres avec la Constituante des biens communs au théâtre occupé Valle et le centre social autogéré SCUP, m’ont marquée… Mardi soir, en plus de mon camarades du PG candidat suppléant Guillaume Mariel, j’étais accompagnée de Roberto Musacchio, ex eurodéputé de Rifondazione et de l’écrivain Giuseppe di Marzo, tous deux enthousiasmés par leur lecture du Manifeste et volontaires pour participer à un réseau international écosocialiste.
… Un plaisir, d’autant que cette 8e circonscription, de la Grèce à l’Italie en passant par Israël, Chypre, Malte et la Turquie, est en première ligne. L’Europe du Sud est devenue un vrai laboratoire de l’austérité, de la confiscation de la souveraineté populaire et de la dépolitisation de la vie publique. Le gouvernement grec tente de remplir ses caisses avec tout ce qui peut se vendre, laissant des fonds qataris investir massivement dans ses mines d’or et ses banques, ouvrant le capital de ses ports à des investisseurs chinois, laissant brader jusqu’à ses îles, dont 6 viennent d’être vendues à l’émir du Qatar pour quelques millions d’euro. Quant à l’Italie, c’est un pays où l’on a vu un Premier ministre être directement nommé par la Commission européenne, un pays où les médias conditionnent la politique depuis plus de 20 ans, où un milliardaire a été élu chef de gouvernement alors qu’il possédait la totalité des chaînes nationales de télévision privée, un pays où selon l’OCDE les déchets augmentent plus vite que le PIB, et qui détient des records de pollution : parmi les 30 villes les plus polluées d’Europe, 15 se trouvent en Italie. Mais c’est aussi ici, en Italie, que le 13 juin 2011, les Italiens ont voté massivement pour refuser la privatisation de la gestion de l’eau. Dans chaque région, chaque province, chaque ville, des comités de citoyens se sont organisés pour récolter les 500.000 signatures nécessaires. En moins de 3 mois, ils ont recueilli 1,4 millions de signatures. Et 57 % des Italiens ont voté ! Ce n’était pas arrivé à un référendum depuis 1995, et 95% des votants se sont exprimés pour l’eau publique et contre les profits sur ce bien commun. Moi je vous le dis, il y a là des graines d’écosocialisme qui ne demandent qu’à fleurir…

Je suis allée à Rome témoigner auprès de nos amis italiens et des français installés là bas, de deux choses qui me paraissent essentielles. D’abord que nous sommes et serons toujours aux côtés de tous les peuples de la Méditerranée, dans leur combat pour une gestion démocratique des ressources face à une troïka (FMI, Banque mondiale, Commission européenne) qui décide et ordonne, face à des gouvernements qui leur sont aliénés, et acceptent de voir leurs peuples éreintés, et leurs écosystèmes saccagés. La Méditerranée, Mare Nostrum, ce formidable écosystème que nous avons en commun, est hélas bien mal en point : surpêche, résidus de médicaments, déchets de matières plastiques, polluants organiques… Selon un rapport de 2011, le « point de non-retour » n’est pas loin. Or l’eau de cette mer semi-fermée met un siècle à se renouveler, et les stations d’épuration sont à l’évidence en nombre insuffisant. Au nord de la Méditerranée, 89 % des villes de plus de 10.000 habitants ont un réseau d’épuration, au sud ce pourcentage n’est que de 56 %. Plus généralement, les politiques et les moyens divergent très largement entre les pays du pourtour méditerranéen et nécessitent une coopération internationale pour sauver cet écosystème qui est aussi un espace commun de développement économique et une communauté de destin humain. Voilà un domaine pratique d’application concrète d’une alternative écosocialiste qui permettrait tout à la fois de relancer l’activité maritime et portuaire, de développer les services publics d’assainissement et de nouvelles formes d’énergie renouvelables, tout en préservant notre environnement !

Car le deuxième message que je souhaitais délivrer c’est ça : aujourd’hui il existe une alternative. On nous répète à longueur de médias qu’il n’y a pas le choix, que la crise est là et que l’austérité la seule voie. A l’évidence, Margareth Thatcher est morte, mais le fameux « TINA » lui survit et c’est hélas le même refrain de Chypre à Madrid, de Lisbonne à Athènes, et chez tous les libéraux de droite comme de gauche. Suppression des postes de fonctionnaires en Angleterre, fin de l’aide aux chômeurs longue durée en Espagne, baisse du revenu minimum d’insertion au Portugal et report de l’âge de départ à la retraite partout… Chez nous en France, le chômage bat des records sur 21 mois consécutifs, et le gouvernement mené par le PS entérine le traité européen « Merkozy », offre 20 milliards de crédit d’impôt compétitivité aux entreprises sans contrepartie et maintenant annonce encore plus de privatisations chez EDF et GDF, en plein débat national sur la transition énergétique !

Il fait trois fois pire que Fillon et Sarkozy qui en deux plans d’austérité avaient fait 19 milliards de coupes, François Hollande lui en est déjà à 37 milliards de coupes dans le budget 2013, et un 2e plan dit de compétitivité va être appliqué à partir de 2014 qui doit porter à 60 milliards les coupes dans les dépenses publiques d’ici 2017. Jusqu’ici c’étaient les pays du Sud qui subissaient les assauts libéraux de la part du FMI, de l’OMC ou de la Banque Mondiale. Désormais plus personne n’y échappe. Les différents plans d’austérité, sous l’injonction de réduction des déficits publics, se conjuguent avec les attaques répétées de l’Union européenne contre les services publics, vus comme d’affreux monopoles en contradiction avec la sacro-sainte « concurrence libre et non faussée ». Résultat : ouverture à la concurrence et privatisation de services fondamentaux comme l’énergie, le rail ou encore la formation et la santé. Dégradation des conditions de travail, abandon des missions non rentables, hausse des tarifs et recherche du moins disant social et environnemental. Car si la directive Bolkestein a été repoussée, la directive Services, elle, est bien là ! Nos services publics sont peu à peu pervertis en services d’ « intérêt économique général » pouvant être confiés à des opérateurs privés. Or un opérateur privé, dans un système économique capitaliste, n’est pas là pour défendre l’intérêt général. Il est là pour faire des profits. Mais l’éducation, la santé, l’énergie ou l’eau ne sont pas des marchandises comme les autres !
Einstein disait : « On ne résout pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés ». Alors soyons radicaux, au sens d’aller à la racine des causes : crise sociale et urgence écologique ont toutes deux pour origine la recherche de profits qui prime sur le reste, une économie du « produire pour produire » qui en oublie les besoins humains. En trois mots, le capitalisme, le productivisme et la mondialisation financière. Nous avons fait beaucoup, à gauche, en matière d’analyse du système, je n’y reviendrai pas. Car certes, nous sommes anticapitalistes, antiproductivistes et altermondialistes. Nous avons, par nos prises de position et notre présence dans les luttes, prouvé notre détermination à ne pas courber l’échine et à être du côté de celles et ceux qui résistent. Mais rompre avec le système implique également de provoquer un élan populaire autour d’un nouveau projet mobilisateur fait d’espoir, de bien vivre et de jours heureux : l’écosocialisme.

Il est temps de proposer une nouvelle synthèse à gauche en tirant les leçons des échecs du passé et en intégrant les nouveaux défis du présent. Le socialisme a ignoré la dimension écologique de son projet d’émancipation et n’a pas vu que la finitude des ressources naturelles nous menait doit dans le mur. Et l’écologie de son côté a eu un peu trop tendance à oublier l’analyse économique du système et à regarder de loin les luttes sociales. Notre écosocialisme à nous se fonde sur l’écologie politique et le refus du capitalisme vert, le lien systématique entre luttes sociales et environnementales, c’est le mariage entre un socialisme débarrassé du productivisme et une écologie farouchement anticapitaliste. Et ce n’est pas un à-côté de nos politiques. Car il en va des conditions même de la vie humaine sur Terre. Dérèglement climatique, perte de biodiversité, pollution de l’air, de l’eau et des sols, épuisement des ressources naturelles… Nous ne devons jamais oublier que nous n’avons qu’une seule biosphère, qui ne connaît pas de frontières.

Alors par delà les frontières, notre Manifeste va être ou est déjà traduit en espagnol, grec, italien, anglais, allemand, portugais, polonais, arabe et japonais et nous allons bientôt pouvoir l’adresser à tous nos partis frères, partout dans le monde… Et après Rabat, Tunis et Rome, continuer à aller le présenter et débattre tout autour de la Mer Méditerranée :)

Hollande : bon élève de l’Allemagne et meilleur soutien du patronat

Cp_hollande07 On n’attendait pas grand chose de ce discours mais le résultat est affligeant.
Les 4 axes de politique économique annoncés sont de philosophie totalement libérale. Dans sa course de complaisance vis à vis du Medef, Il en est à se vanter d’être meilleur que ne l’a été N. Sarkozy pour ce qui est de la baisse des dépenses publiques et de la casse du droit du travail.

« Le mensonge déshonore la République » dit F. Hollande sauf visiblement lorsque c’est lui qui le tient.
Le voilà dénonçant les politiques d’austérité qui conduiraient à la récession au moment même où la France y est officiellement entrée du fait même de ce type de politique. Il vante la loi de séparation des banques de dépôt et d’affaires qui n’a rien séparé du tout. Il nie la soumission aux exigences de Bruxelles en contrepartie du report de 2 ans pour ce qui est de la diminution à 3% du déficit public alors que tout son discours l’illustre.

Malgré son échec, il persiste dans sa politique libérale.
Il va maintenant brader les entreprises publiques et veut jeter encore plus notre pays dans les bras de la finance y compris internationale. Il se plie à l’exigence du gouvernement Merkel quant à un gouvernement de la zone euro sans même remettre en cause l’orientation de ces politiques ultra-libérales. C’est la suite du Traité Merkozy en pire.

Les Français auront compris en l’écoutant que ce qui est proposé c’est la continuité dans le changement : encore des avantages fiscaux pour les entreprises et toujours plus de réductions de droits pour les travailleurs à commencer par les retraites.

Le 5 mai dans la rue, 180 000 personnes ont dit leur refus de ces orientations. Les semaines à venir, à commencer par les répliques régionales des 1er et 2 juin, permettront à toutes celles et ceux qui refusent cette politique de plus en plus libérale de le dire haut et fort.

Ayrault-Delanoë-Hidalgo cassent l’Hôpital public en plein cœur de Paris !

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La nouvelle vient de tomber aujourd’hui : la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu pour le 4 novembre prochain.

Alors que les solfériniens de l’Hôtel de Ville s’opposaient au projet de fermeture de ces urgences sous Sarkozy, ils auront mis à peine une année pour retourner leur veste et mettre à exécution la liquidation du plus ancien hôpital de France qui accueille 40 000 patients par an. En inventant le concept fumeux « d’hôpital debout », à savoir un hôpital sans lit (sans malade ?), Jean Marie Le Guen avait déjà annoncé la couleur en assumant le projet dit de « restructuration », contre un vœu de soutien que Danielle Simonnet avait présenté en Conseil de Paris en février et en mars. B. Delanoë et A. Hidalgo avaient soutenu le projet de leur adjoint…

Voilà où conduisent les politiques austéritaires du gouvernement relayées par l’exécutif municipal parisien : à sacrifier pour des intérêts financiers les enjeux de santé publique, en privant d’un service d’urgence et bientôt d’un hôpital public les neuf premiers arrondissements de Paris ! Et de façon unilatérale, sans la moindre concertation ni avec les élu-e-s, ni avec les personnels et ni avec les citoyen-ne-s parisien-ne-s.

Anne Hidalgo dans son livre de campagne « Mon combat pour paris », déclarait pourtant page 41 : « Nous sommes particulièrement vigilants à ce que les services d’urgence de proximité soient maintenues partout dans la capitale. » A peine en campagne la voilà qui trahit ses engagements encore plus rapidement que ses amis de l’Elysée et de Matignon !

Plus que jamais le Front de Gauche entend poursuivre son engagement pour le maintien de tous les services de l’Hôtel Dieu et de ses urgences afin de mettre en échec cette casse inacceptable et irresponsable de l’Hôpital public. Nous ne laisserons pas le centre de Paris devenir un désert médical.

Pour le Parti de Gauche c’est une raison de plus, s’il en était besoin, de confirmer l’enjeu pour le Front de Gauche de présenter des listes autonomes sur la capitale. Assumons l’opposition à ces politiques libérales, portons l’ambition de construire une alternative majoritaire, nationalement et à Paris également !

Soutien du PG après la condamnation de Kokopelli

Kokopelli

L’association KOKOPELLI* sauvegarde plus de 2500 variétés de semences qui risquent de disparaître. Elle vient d’être condamnée sévèrement pour avoir commercialisé des semences anciennes qui n’appartiennent pas au catalogue des semences autorisées par la législation. Elle doit ainsi verser 12.000 € pour le grainetier Baumaux et 23.000 € pour l’État et la Fédération des Industriels de la Semence (FNPSPF).

Cette condamnation est scandaleuse !

En 2007, l’association avait déjà été condamnée. Que sont ces lois qui au nom de la « concurrence déloyale » condamnent les semences anciennes qui sont autant de solutions concrètes ? Ces semences paysannes qui concourent à assurer la souveraineté alimentaire face aux dérèglements climatiques et à l’augmentation de la population mondiale devraient au contraire recevoir soutien et aides publiques !

À travers la condamnation de Kokopelli, le message envoyé est terrible : les graines de la biodiversité feraient donc partie des biens livrés à l’avidité des industriels, à la gravité du marché et aux règles absurdes qui le régissent au mépris de l’intérêt général.

Pour le Parti de Gauche, la biosphère ne peut être prise en otage pour des intérêts financiers, il s’agit d’un bien commun de l’Humanité.

Nous adressons tout notre soutien à Kokopelli et à tous les réseaux de semences paysannes qui œuvrent à la préservation de notre biodiversité.

Lien vers le site de l’association KOKOPELLI

Marche des Femmes contre l’austérité

Femmes

A l’appel de plus de 150 femmes, militantes associatives, politiques, syndicales,citoyennes, connues ou anonymes, des milliers de femmes et d’hommes marcheront le 9 juin prochain à Paris contre les politiques d’austérité que les femmes sont les premières à subir.
Cet appel fait le constat d’une situation sociale et économique dégradée, particulièrement pour les femmes.

« Incontestablement, ce sont nous, les femmes, qui sommes aux premiers rangs du temps partiel imposé, des bas salaires et de la pauvreté.
Indiscutablement, nous sommes très majoritaires à vivre la précarité et les retraites au rabais.
Ce sont nous qui formons sans conteste la majorité des salariés de l’État et des Collectivités territoriales. Nous sommes les premières utilisatrices des services publics et nous subissons leur casse de plein fouet. »

Au contraire des déclarations de Jean Marc Ayrault indiquant le 5 mai dernier qu’« il n’y a pas d’austérité, ça c’est une invention de propagande », les politiques menées par le gouvernement n’affrontent pas le pouvoir de la finance et de l’argent. Nous refusons ces politiques d’austérité budgétaire, la casse des services publics, la règle d’or, l’Accord National Interprofessionnel, la poursuite des politiques d’« abaissement du coût de travail » et de « flexibilité du marché du travail », la remise en cause continuelle de la protection sociale… Alors que d’autres choix sont possibles et nécessaires pour changer nos vies.

Contre l’austérité et la finance, ensemble imposons d’autres politiques !

Retrouvez la liste des signataires et l’appel dans son intégralité sur :
http://www.femmescontreausterite.com/

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