Médias • Jean-Luc Mélenchon invité de la matinale de France Inter
France Inter, le 7 octobre 2013.
La torgnole de Brignoles
Que faut-il de plus ? La déroute de Brignoles démontre en grandeur nature l’impasse de la stratégie du rassemblement sans contenu face au FN. Dans ce canton, le candidat PCF arborait aussi le poing et la rose. Il le faisait convaincu de la puissance bénéfique du talisman qui allait bientôt le frapper. On vit ainsi les militants communistes brignolais user leurs semelles à distribuer dans toutes les boîtes l’appel mortifère d’Harlem Désir à voter pour leur candidat. Quel contresens ! Dans toutes les dernières partielles, locales par nature, chemine une recherche qui est, elle, nationale. La colère, la déception, le désarroi qui n’ont cessé à juste titre de monter contre ce gouvernement cherchent leur chemin. A tâtons, comme ils le peuvent, là où surgit une ligne de force ou un interstice assez large pour être perçu et exploité. C’est l’explosion de l’abstention, que l’on aurait tort de prendre pour un silence politique car elle exprime pour une large part le rejet profond du système. C’est le vote pour l’extrême-droite. Comment serait-ce le vote pour le Front de Gauche si celui-ci oublie sa raison d’être ? S’il fait mine de croire au « rassemblement de la gauche » avec les représentants d’un pouvoir qui habille de ce nom la soumission au MEDEF et le mépris des attentes populaires ?
Cette conviction en la nécessité impérieuse d’une voix autonome face aux solfériniens est massivement partagée au sein du Front de Gauche. Si le PG la porte unanimement, elle est en réalité le cœur de nos textes communs. Et je ne changerais pas une ligne à la réaction de Marie-George Buffet au soir du désastre dimanche dernier. « Voilà aussi l’urgence d’une alternative claire à gauche. Face au danger, l’heure est moins à l’appel au front républicain sans contenu qu’à une mobilisation sans précédent sur les contenus d’une politique de gauche redonnant sens et efficacité à la politique dans la vie quotidienne de nos compatriotes. Voilà, pour moi, c’était cela la raison d’être du Front de gauche, qu’est-il devenu ? »
Un hasard cruel fit que les Brignolais votaient au moment où le conseil national du PCF discutait des municipales. Pierre Laurent y déclara que « le maître mot ce n’est pas autonomie, c’est rassemblement. » Mais quel rassemblement peut-on construire sans autonomie sinon la confusion destructrice de Brignoles ? Quel est le sens d’une union qui interdirait de proposer au peuple une alternative européenne, nationale et locale à l’austérité qui le frappe et que manient à tous ces niveaux les faces de pierre avec lesquelles il faudrait se rassembler ? C’est le mouvement qui permet le rassemblement. C’est la clarté qui produit la discussion. C’est l’intransigeance qui crée la confiance. Le Front de Gauche n’est pas une juxtaposition électorale. C’est une stratégie de politisation du peuple. Nous n’avons jamais placé nos espoirs dans une diplomatie interne à « la gauche », car nous avons rompu avec l’illusion que le PS pourrait évoluer favorablement par l’effet de nos arguments, aussi puissants soient-ils. Nous avons créé depuis le premier jour le Front de Gauche pour demander aux citoyens de trancher les immenses controverses qui nous opposent au PS. S’ils nous trouvent excessifs et sont prêts à accompagner la politique de Hollande, eh bien qu’ils votent pour ses représentants. Mais s’ils veulent une autre politique, une autre culture, une stratégie de résistance, le bulletin Front de Gauche se présente à eux rempli de confiance et éblouissant de clarté. Ce n’était pas le cas à Brignoles. Cela doit l’être aux municipales.
La torgnole de Brignoles
Que faut-il de plus ? La déroute de Brignoles démontre en grandeur nature l’impasse de la stratégie du rassemblement sans contenu face au FN. Dans ce canton, le candidat PCF arborait aussi le poing et la rose. Il le faisait convaincu de la puissance bénéfique du talisman qui allait bientôt le frapper. On vit ainsi les militants communistes brignolais user leurs semelles à distribuer dans toutes les boîtes l’appel mortifère d’Harlem Désir à voter pour leur candidat. Quel contresens ! Dans toutes les dernières partielles, locales par nature, chemine une recherche qui est, elle, nationale. La colère, la déception, le désarroi qui n’ont cessé à juste titre de monter contre ce gouvernement cherchent leur chemin. A tâtons, comme ils le peuvent, là où surgit une ligne de force ou un interstice assez large pour être perçu et exploité. C’est l’explosion de l’abstention, que l’on aurait tort de prendre pour un silence politique car elle exprime pour une large part le rejet profond du système. C’est le vote pour l’extrême-droite. Comment serait-ce le vote pour le Front de Gauche si celui-ci oublie sa raison d’être ? S’il fait mine de croire au « rassemblement de la gauche » avec les représentants d’un pouvoir qui habille de ce nom la soumission au MEDEF et le mépris des attentes populaires ?
Cette conviction en la nécessité impérieuse d’une voix autonome face aux solfériniens est massivement partagée au sein du Front de Gauche. Si le PG la porte unanimement, elle est en réalité le cœur de nos textes communs. Et je ne changerais pas une ligne à la réaction de Marie-George Buffet au soir du désastre dimanche dernier. « Voilà aussi l’urgence d’une alternative claire à gauche. Face au danger, l’heure est moins à l’appel au front républicain sans contenu qu’à une mobilisation sans précédent sur les contenus d’une politique de gauche redonnant sens et efficacité à la politique dans la vie quotidienne de nos compatriotes. Voilà, pour moi, c’était cela la raison d’être du Front de gauche, qu’est-il devenu ? »
Un hasard cruel fit que les Brignolais votaient au moment où le conseil national du PCF discutait des municipales. Pierre Laurent y déclara que « le maître mot ce n’est pas autonomie, c’est rassemblement. » Mais quel rassemblement peut-on construire sans autonomie sinon la confusion destructrice de Brignoles ? Quel est le sens d’une union qui interdirait de proposer au peuple une alternative européenne, nationale et locale à l’austérité qui le frappe et que manient à tous ces niveaux les faces de pierre avec lesquelles il faudrait se rassembler ? C’est le mouvement qui permet le rassemblement. C’est la clarté qui produit la discussion. C’est l’intransigeance qui crée la confiance. Le Front de Gauche n’est pas une juxtaposition électorale. C’est une stratégie de politisation du peuple. Nous n’avons jamais placé nos espoirs dans une diplomatie interne à « la gauche », car nous avons rompu avec l’illusion que le PS pourrait évoluer favorablement par l’effet de nos arguments, aussi puissants soient-ils. Nous avons créé depuis le premier jour le Front de Gauche pour demander aux citoyens de trancher les immenses controverses qui nous opposent au PS. S’ils nous trouvent excessifs et sont prêts à accompagner la politique de Hollande, eh bien qu’ils votent pour ses représentants. Mais s’ils veulent une autre politique, une autre culture, une stratégie de résistance, le bulletin Front de Gauche se présente à eux rempli de confiance et éblouissant de clarté. Ce n’était pas le cas à Brignoles. Cela doit l’être aux municipales.
La torgnole de Brignoles
Que faut-il de plus ? La déroute de Brignoles démontre en grandeur nature l’impasse de la stratégie du rassemblement sans contenu face au FN. Dans ce canton, le candidat PCF arborait aussi le poing et la rose. Il le faisait convaincu de la puissance bénéfique du talisman qui allait bientôt le frapper. On vit ainsi les militants communistes brignolais user leurs semelles à distribuer dans toutes les boîtes l’appel mortifère d’Harlem Désir à voter pour leur candidat. Quel contresens ! Dans toutes les dernières partielles, locales par nature, chemine une recherche qui est, elle, nationale. La colère, la déception, le désarroi qui n’ont cessé à juste titre de monter contre ce gouvernement cherchent leur chemin. A tâtons, comme ils le peuvent, là où surgit une ligne de force ou un interstice assez large pour être perçu et exploité. C’est l’explosion de l’abstention, que l’on aurait tort de prendre pour un silence politique car elle exprime pour une large part le rejet profond du système. C’est le vote pour l’extrême-droite. Comment serait-ce le vote pour le Front de Gauche si celui-ci oublie sa raison d’être ? S’il fait mine de croire au « rassemblement de la gauche » avec les représentants d’un pouvoir qui habille de ce nom la soumission au MEDEF et le mépris des attentes populaires ?
Cette conviction en la nécessité impérieuse d’une voix autonome face aux solfériniens est massivement partagée au sein du Front de Gauche. Si le PG la porte unanimement, elle est en réalité le cœur de nos textes communs. Et je ne changerais pas une ligne à la réaction de Marie-George Buffet au soir du désastre dimanche dernier. « Voilà aussi l’urgence d’une alternative claire à gauche. Face au danger, l’heure est moins à l’appel au front républicain sans contenu qu’à une mobilisation sans précédent sur les contenus d’une politique de gauche redonnant sens et efficacité à la politique dans la vie quotidienne de nos compatriotes. Voilà, pour moi, c’était cela la raison d’être du Front de gauche, qu’est-il devenu ? »
Un hasard cruel fit que les Brignolais votaient au moment où le conseil national du PCF discutait des municipales. Pierre Laurent y déclara que « le maître mot ce n’est pas autonomie, c’est rassemblement. » Mais quel rassemblement peut-on construire sans autonomie sinon la confusion destructrice de Brignoles ? Quel est le sens d’une union qui interdirait de proposer au peuple une alternative européenne, nationale et locale à l’austérité qui le frappe et que manient à tous ces niveaux les faces de pierre avec lesquelles il faudrait se rassembler ? C’est le mouvement qui permet le rassemblement. C’est la clarté qui produit la discussion. C’est l’intransigeance qui crée la confiance. Le Front de Gauche n’est pas une juxtaposition électorale. C’est une stratégie de politisation du peuple. Nous n’avons jamais placé nos espoirs dans une diplomatie interne à « la gauche », car nous avons rompu avec l’illusion que le PS pourrait évoluer favorablement par l’effet de nos arguments, aussi puissants soient-ils. Nous avons créé depuis le premier jour le Front de Gauche pour demander aux citoyens de trancher les immenses controverses qui nous opposent au PS. S’ils nous trouvent excessifs et sont prêts à accompagner la politique de Hollande, eh bien qu’ils votent pour ses représentants. Mais s’ils veulent une autre politique, une autre culture, une stratégie de résistance, le bulletin Front de Gauche se présente à eux rempli de confiance et éblouissant de clarté. Ce n’était pas le cas à Brignoles. Cela doit l’être aux municipales.
Municipales : Rassembleur car autonome !
Première fête du FdG à Auxerre
Crédit photo Pascale Prigent
Avant notre convention municipale à Clermont-Ferrand les 12 et 13 octobre, nos camarades communistes ont planché ce week-end sur ce même thème : réunion samedi des secrétaires de section puis, ce dimanche, du CN.
Je serai clair : cette note se veut une contribution à leur débat tant il m’apparaît évident que chacune des composantes du FDG, et plus particulièrement les deux plus importantes que sont le PCF et le PG, est comptable de ceux de ses choix qui peuvent influer sur l’avenir de notre patrimoine commun.
Le mot clef de la discussion au sein du PCF c’est, on l’aura donc compris, le « rassemblement ». Ce n’est pas nouveau. La nouveauté c’est que pour Pierre Laurent il s’oppose à « autonomie ». Je cite Pierre : « Le maître mot ce n’est pas autonomie, c’est rassemblement. Nous voulons que le rassemblement soit le plus large possible. Si nous renonçons à cela nous renonçons à faire bouger les lignes dans la gauche. Il faut un Front de Gauche capable de penser le rassemblement au delà de lui-même ».
Plus surprenant, mon ami Jean-Marc Coppola paraît ne pas dire pas autrement : « Je réfute l’idée d’autonomie. Ce que nous sommes en train de construire c’est une dynamique de rassemblement Je vous propose de lancer un appel aux habitants.». (nfos-marseille.fr/2013/09/30/marseille-le-front-de-gauche-quasiment-pret-pour-les-municipales/)
Pour n’importe quel observateur attentif du paysage politique national, il apparaîtra paradoxal que ce même mot d’ordre serve à justifier, quasi dans les mêmes termes, la possible participation à une liste commandée par le PS à Paris et la liste initiée par le Front de Gauche, indépendante du PS, que Jean-Marc s’apprête probablement à conduire à Marseille. Ce qui ferait du PCF le seul parti d’envergure nationale à ne pas avoir la même stratégie dans ces deux villes.
Je prends volontairement les exemples de Paris et Marseille car là au moins nul de sérieux ne pourra y nier l’enjeu national des Municipales. S’il fallait s’en convaincre, tournons-nous vers un expert : François Hollande. Ce dernier a expliqué il y a peu au Parisien que « la lecture des municipales dépendra de Paris et de Marseille » (http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/hollande-ne-craint-pas-une-vague-bleue-23-09-2013-3161025.php). Autrement dit le vote sanction vis à vis de son gouvernement se lira pour le Président de la république à l’aune du score réalisé par son parti dans ces deux villes. A moins de jouer à l’autruche, il est tout aussi difficile d’ignorer cette réalité que de transformer Mme Hidalgo en nouvelle résistante à la politique économique et sociale menée le gouvernement Ayrault. J’y reviendrai plus loin.
Revenons donc au « rassemblement ». A l’inverse du célèbre aphorisme de Desproges, « on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui », je dirai qu’on peut imaginer se rassembler avec, presque, tout le monde mais pas sur n’importe quoi. N’en déplaise aux Solfériniens qui nous somment de le faire « contre la droite et l’extrême droite ».
D’accord donc pour « rassembler » mais dans la clarté. J’utilise à dessein ces deux termes qui sont ceux de la résolution du CN du PCF avant les Régionales de 2010. A une très grande majorité (82% du CN), le Parti communiste français avait alors décidé de présenter « des listes d’union avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et Gauche Unitaire de Christian Picquet au premier tour des élections régionales de mars 2010, excluant de ce fait de s’allier avec le Parti socialiste. « Ces listes – précisait le communiqué du PCF – pourraient s’ouvrir à des forces nouvelles, et faire une large place à toutes les femmes et les hommes, citoyens, militants du mouvement social, élus locaux, qui dans leur diversité partagent l’urgence de cette démarche de clarté et de rassemblement ».
Conformément aux statuts de ce parti, il appartint ensuite aux communistes de chacune des régions de voter sur leur stratégie d’alliance pour les Régionales (alliance avec le PS ou listes autonomes du FDG ?). Il est certain que le résultat (17/22 pour le FDG) n’aurait pas été obtenu sans cette orientation nationale de la direction du PCF.
Quelque chose a-t-il évolué depuis qui rende aujourd’hui impossible une telle « clarté » ? Le PS aurait-il bougé dans le bon sens ? Poser la question c’est y répondre puisque depuis 18 mois les partis du FDG se retrouvent, de plus en plus homogènes, pour s’opposer à la politique d’austérité et de l’offre menée par un gouvernement sous conduite du parti solférinien. Pierre Laurent nous a d’ailleurs annoncé en coordination du FDG que les parlementaires du Front de Gauche voteront cette année contre le budget et on sait la signification d’un tel vote.
On nous dit que cette fois, cette élection serait locale d’où des listes à périmètres variables. On vient déjà de voir pour Paris et de Marseille que ce n’est pas le cas. On pourrait ajouter que ce n’est évidemment pas non plus le cas dans la quasi totalité des grandes villes de ce pays. La droite et l’extrême droite vont faire campagne sur le vote sanction : pense-t-on sérieusement qu’au soir du premier tour des journalistes, pour faire leur analyse, iront distinguer dans les listes conduites par le PS, les résultats de celles uniquement composées de partis de la majorité gouvernementale de celles intégrant le PCF ? Où serait la lisibilité nationale d’un FDG dont le principal parti numériquement parlant sera tantôt dans des listes de la majorité gouvernementale, tantôt dans des listes hostiles à la politique du gouvernement ? Que pourront faire les élus communistes durant leur mandat pour résister aux inévitables conséquences de l’austérité sur les collectivités eux qui auront été élus sur la base d’aucun rapport de force vis-à-vis des partis gouvernementaux ?
Là encore, je remarque que cette insistance à renvoyer les élections municipales à un scrutin local est nouveau. Pour preuve la résolution du FDG adoptée en janvier 2013 sur sa stratégie. Ce texte est important. Il a été travaillé des semaines durant. Il a donné lieu à un grand nombre d’aller retours auprès de nos instances nationales. Chaque mot a été pesé avant de la signer. Or que dit-il ? Tout d’abord, il lie dans son point 7 les élections municipales et européennes (cf ce texte dans sa globalité lien bas de page).Aucune des deux n’y est donc considérée comme dégagée des questions nationales. Au contraire : elles seront traversées, écrivions-nous ensemble, par « l’urgence de rompre avec les politiques d’austérité pour répondre aux exigences populaires ». La dimension spécifiquement nationale des municipales est ensuite clairement énoncée : « Nous voulons faire de cette élection et des prochaines municipalités des points d’appui pour refuser la logique austéritaire du gouvernement, l’asphyxie des collectivités ». Enfin, nous assénions : « Municipales et Européennes peuvent ainsi constituer deux moments importants pour faire évoluer le débat et les rapports de force, la perspective d’une autre issue politique que la politique d’austérité aujourd’hui menée par le gouvernement Ayrault en France tout comme par l’Union européenne. ». Difficile de faire plus clair.
Je pose donc de nouveau la question : qu‘est qui a changé depuis qui pourrait justifier l’unité derrière le PS au premier tour ? Le PS aurait-il fait preuve dans la dernière période d’une autonomie critique vis-à-vis du gouvernement ? Ses parlementaires auraient-il refusé de voter en masse les mesures libérales qui leur sont proposées ? Là encore, la réponse tombe sous le sens.
Revenons donc, une dernière fois, au « rassemblement » et clarifions. Je propose pour cela à mes camarades communistes de tourner avec moi les pages du texte « stratégie » pour arriver cette fois à sa conclusion. Je cite : « Nous avons donc, en tant que Front de gauche, un rôle historique : rassembler pour construire une alternative de gauche rompant avec les logiques libérales et social libérales ». C’est ce que nous appelons depuis « œuvrer à une majorité alternative ». La bonne nouvelle c’est que justement il existe des signes, venus de la majorité gouvernementale, qui commencent à donner crédit à cette alternative : l’appel d’Eva Joly et de ses amis à une « autre majorité » regroupant le FDG, EE-LV, les « socialistes hétérodoxes » que comme d’autres forces du FDG, dont GU et Gauche Anticapitaliste, nous avons largement salué ; la démission de Noël Mamère sur une ligne critique vis à vis de l’appartenance à la majorité gouvernementale ; des listes autonomes avec EELV dans plusieurs villes ; les près de 6000 socialistes qui ont signé un appel contre la réforme des retraites. C’est encore fragile ? Certes mais justement il appartient au FDG, 2ème force politique à gauche, d’en être le catalyseur et de la faire vivre dès les Municipales. Car au PG nous sommes nous aussi très attachés à un FDG « capable de penser le rassemblement au delà de lui-même » pour reprendre les mots de Pierre Laurent. On peut là encore utiliser bien des termes pour caractériser ce rassemblement : front du peuple, nouveau front populaire, pourquoi pas nouvelle gauche… Mais il impose en préalable, afin de « rompre avec les logiques sociales libérales », d’être autonome des forces gouvernementales qui s’en réclament afin que le suffrage universel puisse trancher entre ces deux lignes. L’inverse, dans le rapport de force actuel, conduit à être inévitablement assimilé à la politique du gouvernement et du même coup sanctionné par les électeurs car ne doutons pas que les listes gouvernementales le seront.
Toujours dans un souci de convaincre, partons du principe que le débat qui traverse le PCF est essentiellement centré sur le « comment ». Comment travailler à un rassemblement anti-austérité ? Autrement dit : est-ce que revendiquer aussi nettement l’autonomie en préalable nous prise de favoriser de possibles ruptures au sein du PS ? Dans ce cas je propose un test simple pour juger du degré d’autonomie du PS local derrière lequel certains de nos camarades communises songent à s’engager. Non pas un de ces mesures uniquement locales qui n’engagent que ceux qui y croient et dont l’exemple type est ce 30% de logement social promis par Mme Hidalgo en 2030 soit dix ans après l’expiration du mandat qu’elle prétend exercer. Non une phrase simple, première et conditionnelle sur laquelle nous pourrions nous entendre nationalement pour définir le périmètre de listes de larges rassemblement que vous appelez de vos vœux : « notre liste est en désaccord avec la politique d’austérité du gouvernement, nos élus s’opposeront à ses conséquences sur nos concitoyens et nos communes ». Voilà qui aurait le mérite de la clarté. Je vois d’ici la réponse, par exemple, de Mme Hidalgo à Paris, de Mme Johanna Rolland à Nantes ou encore de Gérard Collomb à Lyon…
Note : le texte stratégie du FDG
P.S :
Voilà la réaction que Luc Léandri, membre du BN et conseiller régional PACA et moi-même venons de publier au nom du Parti de Gauche
COMMUNIQUE SUR LA CANTONALE PARTIELLE DE BRIGNOLES
Le premier vainqueur de cette élection est l’abstention. Il faut le dire : ceux qui ne voulait pas voter à droite devaient avoir le cœur bien accroché ! Claude Gilardo, maire PCF de Brignoles, qui avait obtenu 40 % en juin 2012, n’avait pas souhaité se représenter. Cela a donné lieu à une campagne incompréhensible : les responsables et militants socialistes locaux ont ouvertement soutenus la candidate EELV pendant que les dirigeants nationaux solfériniens, Désir en tête, appelaient au vote pour le candidat PCF, « seul candidat de l’unité à Gauche » ! Résultat : Les candidats EELV et PCF n’ont atteint à eux deux que 23,5% des voix ! Ils sont éliminés au premier tour au profit d’un duel FN/UMP largement à l’avantage du premier.
Le deuxième vainqueur est le rejet net et sans bavure de tout ce qui semble lié au gouvernement. Il prouve que le rassemblement contre la droite et l’extrême droite n’aura aucune efficacité s’il n’est clairement en rupture avec la politique d’austérité menée nationalement. La collusion et les investitures données par le PS affaiblissent la gauche. C’est une leçon pour les élections à venir. A défaut, le FN aura un boulevard devant lui.
Dans un contexte de forte abstention, l’extrême droite a progressé en pourcentage et en voix. On pourrait espérer que ceux qui banalisent, voir relaient, les idées du FN, au Ministère de l’intérieur, à droite et dans les médias, en tireront les leçons. On est malheureusement surs que non. Dans ces conditions, le FDG a plus que jamais la responsabilité d’offrir une nouvelle voie, claire et autonome par rapport à l’impasse dans laquelle nous a mené la vieille gauche gouvernementale en passe de sombrer avec sa politique d’austérité.
Municipales : Rassembleur car autonome !
Première fête du FdG à Auxerre
Crédit photo Pascale Prigent
Avant notre convention municipale à Clermont-Ferrand les 12 et 13 octobre, nos camarades communistes ont planché ce week-end sur ce même thème : réunion samedi des secrétaires de section puis, ce dimanche, du CN.
Je serai clair : cette note se veut une contribution à leur débat tant il m’apparaît évident que chacune des composantes du FDG, et plus particulièrement les deux plus importantes que sont le PCF et le PG, est comptable de ceux de ses choix qui peuvent influer sur l’avenir de notre patrimoine commun.
Le mot clef de la discussion au sein du PCF c’est, on l’aura donc compris, le « rassemblement ». Ce n’est pas nouveau. La nouveauté c’est que pour Pierre Laurent il s’oppose à « autonomie ». Je cite Pierre : « Le maître mot ce n’est pas autonomie, c’est rassemblement. Nous voulons que le rassemblement soit le plus large possible. Si nous renonçons à cela nous renonçons à faire bouger les lignes dans la gauche. Il faut un Front de Gauche capable de penser le rassemblement au delà de lui-même ».
Plus surprenant, mon ami Jean-Marc Coppola paraît ne pas dire pas autrement : « Je réfute l’idée d’autonomie. Ce que nous sommes en train de construire c’est une dynamique de rassemblement Je vous propose de lancer un appel aux habitants.». (nfos-marseille.fr/2013/09/30/marseille-le-front-de-gauche-quasiment-pret-pour-les-municipales/)
Pour n’importe quel observateur attentif du paysage politique national, il apparaîtra paradoxal que ce même mot d’ordre serve à justifier, quasi dans les mêmes termes, la possible participation à une liste commandée par le PS à Paris et la liste initiée par le Front de Gauche, indépendante du PS, que Jean-Marc s’apprête probablement à conduire à Marseille. Ce qui ferait du PCF le seul parti d’envergure nationale à ne pas avoir la même stratégie dans ces deux villes.
Je prends volontairement les exemples de Paris et Marseille car là au moins nul de sérieux ne pourra y nier l’enjeu national des Municipales. S’il fallait s’en convaincre, tournons-nous vers un expert : François Hollande. Ce dernier a expliqué il y a peu au Parisien que « la lecture des municipales dépendra de Paris et de Marseille » (http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/hollande-ne-craint-pas-une-vague-bleue-23-09-2013-3161025.php). Autrement dit le vote sanction vis à vis de son gouvernement se lira pour le Président de la république à l’aune du score réalisé par son parti dans ces deux villes. A moins de jouer à l’autruche, il est tout aussi difficile d’ignorer cette réalité que de transformer Mme Hidalgo en nouvelle résistante à la politique économique et sociale menée le gouvernement Ayrault. J’y reviendrai plus loin.
Revenons donc au « rassemblement ». A l’inverse du célèbre aphorisme de Desproges, « on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui », je dirai qu’on peut imaginer se rassembler avec, presque, tout le monde mais pas sur n’importe quoi. N’en déplaise aux Solfériniens qui nous somment de le faire « contre la droite et l’extrême droite ».
D’accord donc pour « rassembler » mais dans la clarté. J’utilise à dessein ces deux termes qui sont ceux de la résolution du CN du PCF avant les Régionales de 2010. A une très grande majorité (82% du CN), le Parti communiste français avait alors décidé de présenter « des listes d’union avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et Gauche Unitaire de Christian Picquet au premier tour des élections régionales de mars 2010, excluant de ce fait de s’allier avec le Parti socialiste. « Ces listes – précisait le communiqué du PCF – pourraient s’ouvrir à des forces nouvelles, et faire une large place à toutes les femmes et les hommes, citoyens, militants du mouvement social, élus locaux, qui dans leur diversité partagent l’urgence de cette démarche de clarté et de rassemblement ».
Conformément aux statuts de ce parti, il appartint ensuite aux communistes de chacune des régions de voter sur leur stratégie d’alliance pour les Régionales (alliance avec le PS ou listes autonomes du FDG ?). Il est certain que le résultat (17/22 pour le FDG) n’aurait pas été obtenu sans cette orientation nationale de la direction du PCF.
Quelque chose a-t-il évolué depuis qui rende aujourd’hui impossible une telle « clarté » ? Le PS aurait-il bougé dans le bon sens ? Poser la question c’est y répondre puisque depuis 18 mois les partis du FDG se retrouvent, de plus en plus homogènes, pour s’opposer à la politique d’austérité et de l’offre menée par un gouvernement sous conduite du parti solférinien. Pierre Laurent nous a d’ailleurs annoncé en coordination du FDG que les parlementaires du Front de Gauche voteront cette année contre le budget et on sait la signification d’un tel vote.
On nous dit que cette fois, cette élection serait locale d’où des listes à périmètres variables. On vient déjà de voir pour Paris et de Marseille que ce n’est pas le cas. On pourrait ajouter que ce n’est évidemment pas non plus le cas dans la quasi totalité des grandes villes de ce pays. La droite et l’extrême droite vont faire campagne sur le vote sanction : pense-t-on sérieusement qu’au soir du premier tour des journalistes, pour faire leur analyse, iront distinguer dans les listes conduites par le PS, les résultats de celles uniquement composées de partis de la majorité gouvernementale de celles intégrant le PCF ? Où serait la lisibilité nationale d’un FDG dont le principal parti numériquement parlant sera tantôt dans des listes de la majorité gouvernementale, tantôt dans des listes hostiles à la politique du gouvernement ? Que pourront faire les élus communistes durant leur mandat pour résister aux inévitables conséquences de l’austérité sur les collectivités eux qui auront été élus sur la base d’aucun rapport de force vis-à-vis des partis gouvernementaux ?
Là encore, je remarque que cette insistance à renvoyer les élections municipales à un scrutin local est nouveau. Pour preuve la résolution du FDG adoptée en janvier 2013 sur sa stratégie. Ce texte est important. Il a été travaillé des semaines durant. Il a donné lieu à un grand nombre d’aller retours auprès de nos instances nationales. Chaque mot a été pesé avant de la signer. Or que dit-il ? Tout d’abord, il lie dans son point 7 les élections municipales et européennes (cf ce texte dans sa globalité lien bas de page).Aucune des deux n’y est donc considérée comme dégagée des questions nationales. Au contraire : elles seront traversées, écrivions-nous ensemble, par « l’urgence de rompre avec les politiques d’austérité pour répondre aux exigences populaires ». La dimension spécifiquement nationale des municipales est ensuite clairement énoncée : « Nous voulons faire de cette élection et des prochaines municipalités des points d’appui pour refuser la logique austéritaire du gouvernement, l’asphyxie des collectivités ». Enfin, nous assénions : « Municipales et Européennes peuvent ainsi constituer deux moments importants pour faire évoluer le débat et les rapports de force, la perspective d’une autre issue politique que la politique d’austérité aujourd’hui menée par le gouvernement Ayrault en France tout comme par l’Union européenne. ». Difficile de faire plus clair.
Je pose donc de nouveau la question : qu‘est qui a changé depuis qui pourrait justifier l’unité derrière le PS au premier tour ? Le PS aurait-il fait preuve dans la dernière période d’une autonomie critique vis-à-vis du gouvernement ? Ses parlementaires auraient-il refusé de voter en masse les mesures libérales qui leur sont proposées ? Là encore, la réponse tombe sous le sens.
Revenons donc, une dernière fois, au « rassemblement » et clarifions. Je propose pour cela à mes camarades communistes de tourner avec moi les pages du texte « stratégie » pour arriver cette fois à sa conclusion. Je cite : « Nous avons donc, en tant que Front de gauche, un rôle historique : rassembler pour construire une alternative de gauche rompant avec les logiques libérales et social libérales ». C’est ce que nous appelons depuis « œuvrer à une majorité alternative ». La bonne nouvelle c’est que justement il existe des signes, venus de la majorité gouvernementale, qui commencent à donner crédit à cette alternative : l’appel d’Eva Joly et de ses amis à une « autre majorité » regroupant le FDG, EE-LV, les « socialistes hétérodoxes » que comme d’autres forces du FDG, dont GU et Gauche Anticapitaliste, nous avons largement salué ; la démission de Noël Mamère sur une ligne critique vis à vis de l’appartenance à la majorité gouvernementale ; des listes autonomes avec EELV dans plusieurs villes ; les près de 6000 socialistes qui ont signé un appel contre la réforme des retraites. C’est encore fragile ? Certes mais justement il appartient au FDG, 2ème force politique à gauche, d’en être le catalyseur et de la faire vivre dès les Municipales. Car au PG nous sommes nous aussi très attachés à un FDG « capable de penser le rassemblement au delà de lui-même » pour reprendre les mots de Pierre Laurent. On peut là encore utiliser bien des termes pour caractériser ce rassemblement : front du peuple, nouveau front populaire, pourquoi pas nouvelle gauche… Mais il impose en préalable, afin de « rompre avec les logiques sociales libérales », d’être autonome des forces gouvernementales qui s’en réclament afin que le suffrage universel puisse trancher entre ces deux lignes. L’inverse, dans le rapport de force actuel, conduit à être inévitablement assimilé à la politique du gouvernement et du même coup sanctionné par les électeurs car ne doutons pas que les listes gouvernementales le seront.
Toujours dans un souci de convaincre, partons du principe que le débat qui traverse le PCF est essentiellement centré sur le « comment ». Comment travailler à un rassemblement anti-austérité ? Autrement dit : est-ce que revendiquer aussi nettement l’autonomie en préalable nous prise de favoriser de possibles ruptures au sein du PS ? Dans ce cas je propose un test simple pour juger du degré d’autonomie du PS local derrière lequel certains de nos camarades communises songent à s’engager. Non pas un de ces mesures uniquement locales qui n’engagent que ceux qui y croient et dont l’exemple type est ce 30% de logement social promis par Mme Hidalgo en 2030 soit dix ans après l’expiration du mandat qu’elle prétend exercer. Non une phrase simple, première et conditionnelle sur laquelle nous pourrions nous entendre nationalement pour définir le périmètre de listes de larges rassemblement que vous appelez de vos vœux : « notre liste est en désaccord avec la politique d’austérité du gouvernement, nos élus s’opposeront à ses conséquences sur nos concitoyens et nos communes ». Voilà qui aurait le mérite de la clarté. Je vois d’ici la réponse, par exemple, de Mme Hidalgo à Paris, de Mme Johanna Rolland à Nantes ou encore de Gérard Collomb à Lyon…
Note : le texte stratégie du FDG
P.S :
Voilà la réaction que Luc Léandri, membre du BN et conseiller régional PACA et moi-même venons de publier au nom du Parti de Gauche
COMMUNIQUE SUR LA CANTONALE PARTIELLE DE BRIGNOLES
Le premier vainqueur de cette élection est l’abstention. Il faut le dire : ceux qui ne voulait pas voter à droite devaient avoir le cœur bien accroché ! Claude Gilardo, maire PCF de Brignoles, qui avait obtenu 40 % en juin 2012, n’avait pas souhaité se représenter. Cela a donné lieu à une campagne incompréhensible : les responsables et militants socialistes locaux ont ouvertement soutenus la candidate EELV pendant que les dirigeants nationaux solfériniens, Désir en tête, appelaient au vote pour le candidat PCF, « seul candidat de l’unité à Gauche » ! Résultat : Les candidats EELV et PCF n’ont atteint à eux deux que 23,5% des voix ! Ils sont éliminés au premier tour au profit d’un duel FN/UMP largement à l’avantage du premier.
Le deuxième vainqueur est le rejet net et sans bavure de tout ce qui semble lié au gouvernement. Il prouve que le rassemblement contre la droite et l’extrême droite n’aura aucune efficacité s’il n’est clairement en rupture avec la politique d’austérité menée nationalement. La collusion et les investitures données par le PS affaiblissent la gauche. C’est une leçon pour les élections à venir. A défaut, le FN aura un boulevard devant lui.
Dans un contexte de forte abstention, l’extrême droite a progressé en pourcentage et en voix. On pourrait espérer que ceux qui banalisent, voir relaient, les idées du FN, au Ministère de l’intérieur, à droite et dans les médias, en tireront les leçons. On est malheureusement surs que non. Dans ces conditions, le FDG a plus que jamais la responsabilité d’offrir une nouvelle voie, claire et autonome par rapport à l’impasse dans laquelle nous a mené la vieille gauche gouvernementale en passe de sombrer avec sa politique d’austérité.
Réaction du Parti de Gauche • Les leçons de la cantonale partielle de Brignoles
Le premier vainqueur de cette élection est l’abstention. Il faut le dire : ceux qui ne voulaient pas voter à droite devaient avoir le cœur bien accroché ! Claude Gilardo, maire PCF de Brignoles, qui avait obtenu 40 % en juin 2012, n’avait pas souhaité se représenter. Cela a donné lieu à une campagne incompréhensible : les responsables et militants socialistes locaux ont ouvertement soutenu la candidate EELV pendant que les dirigeants nationaux solfériniens, Désir en tête, appelaient au vote pour le candidat PCF, « seul candidat de l’unité à Gauche » ! Résultat : Les candidats EELV et PCF n’ont atteint à eux deux que 23,5 % des voix ! Ils sont éliminés au premier tour au profit d’un duel FN/UMP largement à l’avantage du premier.
Le deuxième vainqueur est le rejet net et sans bavure de tout ce qui semble lié au gouvernement. Il prouve que le rassemblement contre la droite et l’extrême droite n’aura aucune efficacité s’il n’est clairement en rupture avec la politique d’austérité menée nationalement. La collusion et les investitures données par le PS affaiblissent la gauche. C’est une leçon pour les élections à venir. À défaut, le FN aura un boulevard devant lui.
Dans un contexte de forte abstention, l’extrême droite a progressé en pourcentage et en voix. On pourrait espérer que ceux qui banalisent, voir relaient, les idées du FN, au Ministère de l’intérieur, à droite et dans les médias, en tireront les leçons. On est malheureusement surs que non. Dans ces conditions, le FDG a plus que jamais la responsabilité d’offrir une nouvelle voie, claire et autonome par rapport à l’impasse dans laquelle nous a mené la vieille gauche gouvernementale en passe de sombrer avec sa politique d’austérité.
PSA Poissy : faim de discussions pour les 7 grévistes
Ce matin, les 7 salariés de PSA Poissy entament leur 18ème journée de grève de la faim. Installés devant le « pole tertiaire » du site de Poissy, ils résistent courageusement face à une direction sourde à toute demande de discussion.
Nous rappelons que leurs revendications n’ont rien d’extraordinaire: arrêt des régressions sociales, l’arrêt du harcèlement moral, de la mise au placard et enfin le respect du droit d’exercer leur mandat d’élu syndical en toute indépendance. Le code du travail doit aussi s’appliquer chez PSA !
Le Parti de Gauche appelle le gouvernement, les élu-es locaux et les organisations syndicales à se réunir autour de la table afinqu’enfin, des négociations dignes de ce nom soient engagées et les revendications des salariés enfin prises en compte.
Les Sans-Papiers et les Roms résistent face à la politique de Valls
Ce week-end deux évènements importants concernant les migrants auront lieu en Ile de France. Le Parti de Gauche appelle à soutenir ces deux initiatives.
Depuis le 7 septembre, l’Union Nationale des Sans Papiers (UNSP) organisent dans toute l’Ile de France, dans ce qu’on nomme le Grand Paris, une marche pour le droit et l’égalité.Alors qu’une nouvelle loi sur l’immigration devrait être votée au Parlement au printemps prochain, sans illusion sur une quelconque amélioration de leur situation, qui se dégrade au fil du temps et des circulaires, les Sans Papiers et Migrants se mobilisent depuis un mois.
Dans la continuité des marches pour l’Egalité qui se sont déroulées il y a trente ans, ils veulent manifester leur mécontentement, informer la population, alerter les élus pour être entendus et mettre en débat leurs principales revendications (Régularisation de tous les sans papiers par une carte de 10 ans, fermeture des centres de rétention, arrêt des expulsions, respect du droit d’asile, promulgation du droit de vote, reconnaissance de l’égalité entre nationaux et migrants, liberté de circulation et d’installation). Le Parti de Gauche, représenté par Delphine Beauvois, secrétaire nationale à l’Egalité et au féminisme, sera présent ce samedi pour les accueillir à 14h Porte Maillot en cette veille de clôture de la marche.
Nous serons également à la Roma Pride, ce dimanche à 14h, place de la Bastille afin d’apporter notre soutien à la communauté Rom et de dénoncer à nouveau les déclarations du ministre de l’intérieur. Danielle Simonnet, candidate du Parti de Gauche à la mairie de Paris y prendra la parole.
« Il y a plus de délinquants dans les 500 plus grandes fortunes que dans n’importe quel camp de Roms »
Je répondais cette semaine aux questions de l’hebdomadaire Golias pour un assez long entretien sur mon livre.
Vous évoquez dans votre ouvrage, à de multiples reprises, l’existence d’un « lobby politico-sécuritaire ».
Qu’entendez-vous par cette formule ? On trouve dans ce lobby des responsables politiques, des cadres policiers, des dirigeants d’entreprises spécialisées ou de grandes entreprises du CAC 40, des experts autoproclamés, des journalistes. Cette bande se partage un butin sécuritaire aux profits extrêmement divers : parts d’audience médiatique, plus-values électorales, copieux marchés publics… Je veux vous aider à mesurer l’importance des enjeux en présence. Au plan politique, les ministres de l’intérieur ont les meilleures cotes sondagières et beaucoup sont désormais convaincus que cette fonction est le marchepied idéal vers l’Elysée. Au plan économique, savez-vous que la troisième entreprise privée du monde par le nombre de ses salariés est un groupe transnational de sécurité ? En France, le secteur de la sécurité privée pèse déjà plus de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 200 000 salariés. Fichiers digitaux et génétiques, bracelets électroniques, nouvelles armes non létales, vidéosurveillance, diagnostics locaux de sécurité : toutes ces technologies policières sont aussi des marchandises au catalogue. Au plan médiatique, on sait depuis le 19e siècle que le traitement des faits criminels fait exploser les ventes de papier journal. Enfin, au plan intellectuel, beaucoup de financements européens et nationaux ciblent les recherches sur ces thèmes. Sous Sarkozy, la criminologie a bénéficié de la création d’une chaire au CNAM et d’une section spécifique au conseil national des Universités. Aucune discipline ne peut en dire autant. Il s’agit du couronnement du dispositif. Les intellectuels organiques du lobby sécuritaire, dont l’archétype est Alain Bauer qui est au croisement de tous ces mondes, fabriquent un discours commun qui donnent au lobby pollitico-sécuritaire une force d’imposition considérable. Pensez-donc, lorsqu’un policier, un expert, un élu et un journaliste défendent les mêmes idées sur un plateau de télévision, celui qui ne va pas dans leur sens passe pour un idéologue illuminé.
Sarkozy a donc réussi à installer un double dispositif particulièrement efficace. D’un côté, il a porté une approche très idéologique de la lutte contre la délinquance, qu’il a située dans la continuité de la mobilisation politico-culturelle de la droite contre « l’esprit de mai 68 » censé avoir « affaibli l’autorité ». De l’autre, il a créé de nombreux organismes en apparence purement techniciens : ONDRP, CNAPS, CSFRS… Un observateur aurait pu croire que le président commun à toutes ces instances, Alain Bauer, était livré avec la tribune. Ces institutions sont le moyen d’assurer la cohésion et la prédominance d’un lobby sécuritaire qui s’est vu peu à peu confier le soin de définir les menaces qui viseraient la sécurité intérieure et les réponses qu’elles appelleraient. Cette opération a été facilitée par l’attitude du PS qui s’est mis à dire que « la sécurité n’est ni de droite ni de gauche » alors qu’en réalité la tâche de ces « experts » est extrêmement politique. Le pire c’est que plusieurs de ces sécuritaires le savent très bien pour s’être nourris des écrits de Carl Schmitt qui expliquent que la fabrication de l’ennemi est le propre de la politique.
Votre livre aborde la question de « l’insécurité » et cite de très nombreuses études ou chiffres, parmi lesquelles des comparaisons entre les statistiques des assureurs et celles communiquées par le ministère de l’Intérieur sous Sarkozy. Vous dénoncez une manipulation. Comment celle-ci a selon vous été possible et comment se fait-il qu’elles aient pu rester si longtemps inaperçues ?
C’est d’abord la conséquence du poids du lobby politico-sécuritaire. Qui était chargé de publier et commenter les chiffres ministériels de la délinquance ? Bauer. Qui était invité ensuite sur les plateaux de radio et télé ? Le même… Mais c’est aussi la conséquence de la politique interne à la police et à la gendarmerie mise en place par Sarkozy. Lorsqu’il est entré place Beauvau, il a proclamé la culture du résultat. Il a invité chacun à le juger à l’aune des « chiffres de la délinquance » publiées par son ministère. Mais il a aussi annoncé qu’il évaluerait les fonctionnaires de police sur la même base. Des primes ont été mises en place pour inciter chaque commissariat à produire de bons chiffres. Or un thermomètre ne vaut plus rien s’il sert à évaluer celui qui le manipule. C’est comme si le ministre de l’éducation promettait de faire progresser le niveau des élèves tout en décrétant que la note de chaque enseignant dépendra de la moyenne de sa classe… La manœuvre de Sarkozy a été d’autant plus efficace que la statistique policière ne vaut rien. Il est extrêmement simple de faire baisser le nombre de délits en les requalifiant par exemple en contraventions. Les taux d’élucidation sont totalement faussés par les infractions autoélucidés : c’est le cas des délits d’usage sans revente de stupéfiants, de séjour irrégulier, de racolage passif, de recel… Interpeller sur la voie publique une prostituée en possession de cannabis et en situation irrégulière rapporte trois infractions élucidées. Soit autant qu’une filière de trafic d’héroïne avec dix personnes interpelées (on compte alors une seule procédure), plus un proxénète et un groupe de passeurs arrêtés, ce qui demanderait à chaque fois des heures d’enquête. Je donne dans mon livre de nombreux exemples de l’escroquerie sur les chiffres pratiquée sous Sarkozy. Vous verrez à quel point les manipulations peuvent être grossières. Mais si les chiffres ministériels ne nous disent presque rien sur la réalité de la délinquance, ils ont malheureusement un effet très concret en détournant l’activité des policiers vers des priorités imbéciles.
Que pensez-vous des élus locaux de gauche, socialistes, et parfois même communistes, qui disposent dans leurs villes des caméras de vidéo-surveillance ?
Ils se font pigeonner. Les caméras peuvent être utiles dans quelques cas bien spécifiques. Mais leur généralisation sur la voie publique est un attrape-nigaud. Car le dispositif est extrêmement couteux, au plus grand bénéfice de sociétés comme Veolia ou Vinci, tandis que les résultats sont très limités. Je donne l’exemple de la ville de Saint-Etienne où le coût par interpellation, pour des délits mineurs, se monte à 10 000 euros. La vidéosurveillance participe de l’illusion technicienne selon laquelle on pourrait améliorer la sécurité en réduisant la présence humaine. Bientôt il y aura des logiciels d’intelligence artificielle pour repérer les mouvements suspects. Et un jour des drones chargés de procéder aux interpellations. A force de déshumaniser les délinquants, décrits désormais comme des «ennemis intérieurs», on aura fini de complètement déshumaniser les policiers.
Par quel biais est-il selon vous possible de démasquer culturellement et politiquement cette idéologie sécuritaire ?
Il faut d’abord démonter un mensonge. On nous fait croire que ces politiques sécuritaires sont un nouvel arbitrage entre la sécurité et la liberté plus favorable au premier terme de l’alternative. En réalité, c’est une nouvelle conception de l’action policière et de l’action publique en général qui a fait la démonstration de sa totale inefficacité. C’est pourquoi il ne faut pas laisser passer la falsification des statistiques répétée en boucle qui veut faire croire que Sarkozy aurait été performant en la matière.
Votre livre est paru en pleine « affaire du bijoutier de Nice ». Le traitement de ce fait-divers tragique a-t-il selon vous dérogé au traitement médiatique et politique d’autres faits-divers ? Le problème de l’insécurité n’est-il pas par ailleurs un problème médiatique ?
Comme toujours, les médias ont ouvert un débat sur « la délinquance » à partir d’un fait divers. C’est très pénible car devant de tels drames beaucoup de personnes, dont moi, préfèreraient se taire. Ces vies brisées méritent davantage de silence et moins de commentaires. Néanmoins, les déclarations d’un Estrosi ont montré à quel point les débats sur la délinquance sont hautement politiques. Alors qu’il dénonce régulièrement la « culture de l’excuse » qu’il prête à la gauche, nous l’avons vu déclarer qu’il fallait comprendre le meurtrier. Et même l’absoudre avant tout procès ! Je suis tout à fait prêt à comprendre les motivations de cet homme mais je ne confonds pas les circonstances atténuantes et la légitime défense qui l’exonèrerait de toute responsabilité individuelle. De plus, la légitime défense n’autorise pas à tuer pour empêcher un vol. La vie humaine est en effet la valeur la plus élevée de notre société et c’est pourquoi le code pénal sanctionne plus lourdement le meurtre que le vol. Estrosi promeut donc un basculement très grave qui consacre comme valeur centrale la propriété privée, et donc le rapport de forces des puissants. Aucune société ne peut vivre en paix sur une telle base.
Les pensées ou figures critiques de l’idéologie sécuritaire sont régulièrement accusées de laxisme, de recourir à une « culture de l’excuse », et autres poncifs droitiers. Est-ce selon vous le fruit d’un clivage ancestral droite/gauche ? Est-ce selon vous le fruit d’une hégémonie culturelle tendant à se droitiser ? Que répliquez-vous à ces poncifs ?
C’est une forme d’intimidation qui me laisse de marbre. Car je ne partage pas la vision paternaliste qui situe le crime dans les « basses couches de la société ». S’il existe une délinquance de subsistance ou de survie, celle-ci a très fortement reculé. Ce qui émerge en revanche est une délinquance qui vise à monter plus vite les barreaux de plus en plus écartés de l’échelle sociale. Sa source n’est pas la pauvreté mais l’inégalité. En réalité la « culture de l’excuse » protège les fraudeurs du fisc, la délinquance patronale, les paradis fiscaux. Il y a plus de délinquants dans la liste des 500 plus grandes fortunes du monde que dans n’importe quel camp de Roms.
La Police jadis comptait des forces syndicales bien plus marquées à gauche qu’aujourd’hui, notamment du fait de la présence dans ses rangs de policiers communistes qui, s’ils étaient minoritaires, se faisaient parfois entendre. Votre livre est-il un plaidoyer afin que la gauche pense la fonction sociale de la Police et se réapproprie une « Police du Peuple » malgré un héritage libertaire ayant assimilé l’idée de Police à la défense des possédants et de l’ordre moral ?
Je suis républicain c’est-à-dire que je crois à la souveraineté populaire. Notre mystique républicaine célèbre le moment où la loi traduit la volonté générale. Mais dans les faits, les lois votées par le Parlement sont appliquées par des fonctionnaires chargés de cette mission. Ceux-ci sont nécessairement amenés à réinterpréter les normes légales, en tolérant telle ou telle infraction et en faisant appliquer bien plus fermement telle autre. Les libertaires ont raison de mettre en garde sur les risques qui s’attachent à l’exercice de la force, quand bien même celle-ci serait légitime. Mais nous ne pouvons pas nous désintéresser des forces chargées d’appliquer la loi. C’est vrai pour les policiers autant que pour les inspecteurs du travail.
Vous plaidez dans votre ouvrage pour une légalisation contrôlée du cannabis. Ne craignez-vous pas que, loin d’assécher un seul marché, les trafiquants n’en irriguent d’autres, comme celui de la cocaïne et des opiacés ?
Je pars d’un constat objectif : la pénalisation de la consommation de cannabis est un immense échec. Il y a en France quatre millions d’utilisateurs réguliers. Vu la facilité avec laquelle on peut se procurer la marchandise, c’est un « business » des plus simples à mettre en place. Puis, quand le trafic se développe, les trafiquants rentabilisent les « go fast » organisés pour amener le cannabis en France en transportant également d’autres drogues, notamment de la cocaïne et les concurrents potentiellement trop nombreux s’éliminent les armes à la main. C’est donc la situation actuelle qui favorise le passage du trafic de cannabis à d’autres stupéfiants qui sont, eux, mortels.
Les classes populaires sont majoritairement hostiles à cette légalisation. Ne prenez-vous pas le risque de vous aliéner de nombreux électeurs par cette proposition alors que parmi eux certains pourraient être sensibles à vos propositions de lutte contre la délinquance financière ?
Je n’ai pas fait ce livre pour répondre à une demande électorale. Je suis parti des réalités cachées par le lobby sécuritaire pour y apporter des réponses efficaces parce qu’humaines. D’ailleurs je constate que Sarkozy lui-même avait fini par mettre en place des politiques de contraventionnalisation du délit d’usage de cannabis sans revente dans le département des Hauts-de-Seine. Je suis dont prêt à un débat avec lui ou avec ses amis. Et si je suis aujourd’hui minoritaire, c’est à mes yeux une raison de plus de chercher à convaincre.
En quoi le Ministre de l’Intérieur Manuel Valls se différencie-t-il de Nicolas Sarkozy du temps où ce dernier était lui aussi à l’Intérieur ?
Sarkozy menait une politique de droite décomplexée, Valls mène une politique de droite complexée. Car il lui faut encore dire rituellement qu’il est de gauche. Mais sur le fond des dossiers c’est la continuité qui domine. Derrière les discours, Valls n’a pas remis en cause la politique du chiffre. Il a fait peu de réformes depuis qu’il est en place, pour l’essentiel une loi sur le terrorisme et une réforme du renseignement intérieur qui sont dans la droite ligne des politiques précédentes.
Si vous étiez Ministre de l’Intérieur, quelles seraient les priorités de votre action ?
Je ne crois pas à une énième réforme de la police et je pense que la seule attitude réaliste est d’y réaliser une révolution citoyenne. Ce qui reste de pensée réformiste de gauche sur le sujet se concentre en deux idées. D’un côté il faudrait passer d’une police qui protège l’Etat à une police au service du citoyen. Or je crois hélas que la police ne protège même plus l’Etat. La lutte contre la corruption que l’on voit se développer avec une décentralisation sans contrôle n’est clairement pas une priorité. Cela le serait encore moins si l’on confiait aux maires la maîtrise des politiques locales de sécurité. Les atteintes aux biens publics, je pense notamment à la fraude fiscale, bénéficient d’une grande complaisance et impunité. Aujourd’hui, la police –et plus généralement les dispositifs sécuritaires qu’ils soient publics ou privés- est davantage mise au service de l’oligarchie en place. L’Etat est largement désarmé. Je défends donc dans mon livre d’autres priorités, notamment la lutte contre la finance et le contrôle des capitaux et une action contre les dérives mafieuses dans nos territoires.
L’autre réforme classique à gauche est la défense de la police de proximité. Or je suis persuadé que si l’on envoie aujourd’hui des policiers même volontaires, patrouiller à pied dans les quartiers chauffés à blanc par les opérations de la BAC voire les opérations de « saturation de l’espace » confiées aux CRS, ils reviendront en furie si ce n’est pas avec des blessés. C’est ce qui me conduit à défendre le recours à la conscription pour rétablir le lien brisé entre la police et le peuple.