JLM2017 : le projet
Le projet
Voici les sept points du projet de programme que je dépose pour permettre qu’un travail collectif ait lieu. Deux personnalités universitaires, deux personnes engagées dans le combat progressiste à travers leur contribution intellectuelle ou leur action personnelle ont accepté de coordonner ce travail d’élaboration collective. Il s’agit de l’économiste Jacques Généreux et de la juriste Charlotte Girard. Dans quelques jours, les contours de l’organisation concrète du travail collectif seront présentés sur ce site. Chaque point du programme fera l’objet d’une modération et ceux qui s’en chargeront seront présentés. D’ici un mois et demi, une première trame rédigée sera proposée avant une nouvelle vague de consultation. Le programme devrait pouvoir ainsi être finalisé avant l’automne.
Nous n’avons pas de baguette magique. Il ne s’agit pas d’atteindre un monde parfait en cinq ans. Réveillons juste nos sentiments humains ! Il ne suffit plus de s’indigner : on doit agir, punir les coupables du pillage, construire une société humaine. Si nous sortons notre pays de l’impasse, chacun d’entre nous en sortira aussi. Je suis un homme de gauche, mais je m’adresse à qui veut m’entendre. Je vais résumer les grands traits du projet à construire. Je le tire pour l’essentiel du programme L’Humain d’abord qui a recueilli, en 2012, 11% de suffrages. Évidemment ce programme doit être sérieusement remanié. Je propose que l’actualisation se fasse en public, en plusieurs étapes, sur ce site, avec vous. De très nombreux colloques et travaux liés au mouvement social ont mis à notre disposition d’amples contributions.
Une nouvelle France surgit de notre vieux pays. Elle est née de l’urbanisation accélérée et du métissage de sa population depuis un siècle, de l’élévation fantastique du niveau d’éducation de son peuple, de la mise en œuvre des conquêtes sociales issues du Conseil National de la Résistance, de mai 1968 et de mai 1981 ! Comme elle a été défigurée par le chômage, la pauvreté, le productivisme, et les communautarismes ! Pillée et démoralisée, elle est rendue incapable d’accomplir son formidable potentiel. La finance, la cupidité, les préjugés de classe, le sexisme et le racisme ordinaires pourrissent tout.
Quel genre de pays sommes-nous devenus au bout de trente ans de gâteries aux puissants jamais rassasiés ? Voyez ces salariés, ouvriers, employés, ces paysans, ces retraités qui peinent à boucler les fins de mois ! Ces centaines de milliers de familles qui travaillent dur et sont devenus pauvres, ces diplômés vivant dans la précarité, ces seniors jetés au chômage dans l’attente d’une retraite sans cesse repoussée ! Ces classes moyennes dans la gêne. Entendez les grondements de l’écœurement quand on stagne dans un chômage que certains ont ensuite le culot de reprocher à ceux qui le subissent ! Jusqu’aux artisans, commerçants, chefs de petites entreprises qui enragent quand la finance déserte la production réelle, vide les carnets de commande, uberise tout, et ponctionne un impôt privé à coup d’intérêts ou d’agios sur la moindre activité.
Quel genre de valeurs dominent notre pays quand ses enseignants et ses personnels de santé sont si mal payés et si maltraités au travail ? Où est la République quand l’État a honte de lui-même ? Quand ses serviteurs sont traités comme des parasites encombrants ? Quand ses services publics délabrés ne tiennent plus que par l’acharnement au travail de leurs salariés ? Quand la désorganisation territoriale met les populations en concurrence et éloigne toujours plus les citoyens du pouvoir ? Quand les riches se barricadent et que les pauvres sont relégués loin de tout ?
Quel est ce pays désormais livré aux abus de l’État d’urgence ? Où les Français pourront être déclarés suspects si l’un de leurs ancêtres était un étranger ? Quelle infamie quand des salariés vont en prison pour avoir défendu leur emploi ! La liste de ces hontes n’en finirait plus. Je crois qu’on peut en finir avec tout cela.
Pour moi c’est l’ère du peuple qui doit commencer ! La révolution citoyenne à laquelle je crois est le moyen pacifique et démocratique de tourner la page de la tyrannie de l’oligarchie financière et de la caste qui est à son service. Je voudrais être le dernier président de la 5e République et rentrer chez moi sitôt qu’une Assemblée constituante, élue pour changer de fond en comble la Constitution, ait aboli la monarchie présidentielle et restauré le pouvoir de l’initiative populaire. La 6e République commencera et ce sera une refondation de la France elle-même.
Je crois que le gavage des riches, l’appauvrissement des classes moyennes et les misères du peuple n’ont rien de fatal. Notre pays n’a jamais été aussi riche. Il est donc temps de se donner les moyens de partager tout autrement les richesses que le travail de chacun produit. Protégeons de la finance les salariés et la production en France. Révolutionnons les impôts pour que tout le monde paye et selon ses moyens réels.
Il le faut aussi pour disposer des moyens pour investir et changer notre manière de produire et de consommer. La transition énergétique est vitale ! Mais l’exigence écologique ne peut être réduite à des proclamations et des mesures qui épargnent le système. Il s’agit de répondre ici et maintenant à l’intérêt général humain face au dérèglement climatique. Ce grand changement doit modifier tous les compartiments de la vie de notre société par une planification écologique. Nous savons bien que tout cela nécessite des investissements massifs, une abondante main d’œuvre qualifiée bien payée. La finance n’en veut pas : elle préfère les grands rendements de la spéculation.
C’est pourquoi nous devons sortir des traités européens qui nous font obligation de mener des politiques d’austérité, sans action de l’État ni investissements publics. Tout cela au prétexte d’une dette dont tout le monde sait qu’elle ne peut être payée dans aucun pays. Notre indépendance d’action, la souveraineté de nos décisions ne doivent donc plus être abandonnées aux obsessions idéologiques de la Commission européenne ni à la superbe du gouvernement de grande coalition de la droite et du PS en Allemagne.
De même que nous ne devons plus être à la remorque des folies impériales des États-Unis et de leur outil de tutelle militaire : l’OTAN. Nous sommes une nation universaliste. Notre vocation est à l’ONU et dans la coopération privilégiée avec les pays émergents. Notre ancrage est en Méditerranée et avec les peuples francophones du continent africain, là où va se façonner l’avenir. Au lieu de quoi nous sommes en guerre avec des buts imprécis et des alliances malsaines ! Mais qui s’occupe de préparer la paix plutôt que la guerre généralisée ?>
N’est-il pas plutôt temps de vouloir atteindre de nouveaux progrès humains dans notre société pour proposer aussi d’autres modèles de vie ? Ne vaudrait-il pas mieux enfin s’alarmer pour notre système de santé quand l’espérance de vie recule ? Ne devrait-on pas se soucier de notre aptitude aux pratiques et aux créations culturelles émancipatrices plutôt que de laisser l’uniformisation, l’agression publicitaire et le consumérisme tout appauvrir ? Ne faut-il pas donner la priorité à l’éducation de notre nombreuse jeunesse et à cultiver de l’appétit pour les sciences quand on entre dans un monde de si haut niveau technique ? Et sait-on épanouir notre corps dans la pratique du sport quand celui-ci est à son tour annexé par l’obsession de l’argent ? Je crois qu’un projet de vie humaine est mieux réussi par les bonheurs simples qui viennent de ce genre de préoccupations plutôt que par la grotesque course à l’accumulation.
Je connais aussi la force d’entrainement des grands enthousiasmes collectifs. La France est le deuxième territoire maritime du monde, et la deuxième nation pour la cotisation individuelle à la conquête de l’espace ! Voilà qui fait de nous un peuple qui a une responsabilité particulière, enthousiasmante, aux frontières de l’humanité ! Ici se trouvent deux immenses gisements d’emplois, d’inventions et de progrès écologiques pour la France et la civilisation humaine.
Jean-Luc Mélenchon propose sa candidature pour 2017
Je vous propose ma candidature pour l’élection présidentielle de 2017. Cette élection peut être une chance pour notre peuple. C’est l’occasion de tourner pacifiquement et démocratiquement la page de l’ordre injuste et cruel dans lequel s’enfonce notre pays et notre continent. 2017 sera une année décisive : un nouveau traité européen sera proposé et le projet de marché commun avec les États-Unis sera achevé. Il faut les refuser. C’est le moment d’agir. Soyons la France insoumise.
Le changement climatique a commencé. Il ne faut plus céder aux lobbys productivistes pour changer notre façon de produire et de consommer. Soyons le peuple souverain.
Ma proposition de candidature est donc un appel à l’engagement. Il s’adresse à qui a compris ce point essentiel : tant que dureront la monarchie présidentielle et les traités européens actuels, notre peuple sera privé de tout pouvoir pour régler ses problèmes. Là est la racine de toutes nos misères, celle qu’il faut trancher d’urgence.
Je passe à l’action pour que nous puissions commencer à convaincre, mobiliser, trouver les financements et les parrainages. En 2012, nous avons été quatre millions à voter ensemble pour soutenir le projet de Révolution Citoyenne et le programme L’Humain d’abord. Ce fut un temps fort de notre vie politique. La suite a montré combien nous avions vu juste sur tant de sujets. Voilà un bon point de départ pour proposer de nouveau au pays de choisir l’humain plutôt que la finance, l’audace plutôt que la résignation, la résistance plutôt que la soumission.
Je m’adresse à toute personne qui perçoit l’urgence de la situation. À qui n’en peut plus de la montée des misères dans notre pays et de l’enrichissement des plus riches. À qui ne supporte plus d’entendre du matin au soir que tout va mal sans que soient jamais mis en cause le gavage des actionnaires, l’assistanat ruineux offert sans contrepartie au MEDEF, le pouvoir de l’oligarchie et de sa caste droguée aux ivresses de la mondialisation financière.
Soyons les indignés, les insoumis qui agissent ! Nous, de tous les milieux sociaux, nous, femmes et hommes, qui n’en pouvons plus de la société de l’argent-roi quand des centaines de gens meurent de froid dans la rue, sur leur poste de travail ou de maladies restées sans soins. Nous qui ne supportons plus de voir sans cesse reporter à demain l’exigence de produire et de consommer de façon écologique quand le dérèglement climatique est commencé et quand l’agriculture industrielle empoisonne notre santé, la terre et le vivant. Assez de voir l’air, l’eau, les paysages accaparés par les multinationales et le pouvoir de la finance ! Je m’adresse à qui veut voir une France indépendante, en Europe et dans le monde, une France qui refuse la généralisation de la guerre.
J’appelle les pacifiques, les tolérants, les laïques qui rejettent comme moi tous les fanatismes religieux, tous les communautarismes et tous les racismes. Nous voulons vivre dans une société qui soit… humaine. Une société où la République, la fraternité, l’art, la culture et le savoir, la recherche et le loisir seraient libérés des obscènes exigences du marché. Où l’archaïque inégalité entre les femmes et les hommes serait éradiquée. Où les privilèges des puissants sont abolis et où nous nous serions réellement tous égaux devant la loi et la justice. Où l’État et le service public seraient de retour partout dans le pays. Où le peuple exercerait le pouvoir ! Bref : nous voulons des choses simples. Une société plus lente, plus douce, où l’on peut entendre parler et voir d’autres spectacles que ceux de l’argent, les intérêts particuliers et la violence.
Il s’agit de faire naître une nouvelle France. Une France qui retrouve le goût du futur. Une France première nation écologique du monde. Une France aux avant-postes de de la culture, de la science, de la technique, des savoir-faire, de l’humanité. Une France pionnière des mers et de l’espace.
Passons à l’action. Si vous voulez en être, appuyez ma proposition. Je lance un mouvement citoyen pour nous permettre d’agir collectivement, sans affiliation obligée à un parti politique. Nous devons commencer maintenant : il y a tant de travail à faire. Donnez le coup de main. Appuyez ma proposition de candidature sur ce site, prenez votre part des initiatives à prendre. Si vous le pouvez, faites un don, même modeste. Participez au travail sur le programme que j’introduis sur ce site. Ma proposition de candidature va se construire autour de ce site internet. À qui cette proposition est-elle faite ? À tout le monde ! Mais d’abord aux personnes qui veulent s’engager à titre personnel. Créez partout des groupes d’appui à cette candidature ! Je réunirai une assemblée représentative des signataires. Bien sûr, si des partis, clubs, associations, réseaux, souhaitent participer à ce mouvement collectif et s’ils sont prêts à en respecter le pluralisme et la priorité donnée à l’action citoyenne, ils y seront les bienvenus.
Une fois ma tâche accomplie, les signataires seront les propriétaires de cet outil et ils décideront s’ils veulent en faire un mouvement politique permanent. Je vous propose donc à la fois une candidature, un projet en construction, un moyen de travail commun et un outil d’action.
Vouloir changer le cours des évènements est un devoir d’intérêt général humain. C’est un immense défi, bien sûr. Mais il ne doit pas nous effrayer. Faisons nôtres les mots de Jean Jaurès : « Un jour ou l’autre, dans notre pays de France, la grandeur des évènements répond à la grandeur de la pensée ».