Grèce – Halte aux provocations de Madame Merkel ! Non au chantage odieux à l’austérité !
Angela Merkel se rendait ce mardi à Athènes pour rencontrer le premier ministre de droite Anthony SAMARAS et Carolos PAPOULIAS, le président. Le but de sa visite ? S’assurer que la Grèce réponde bien aux diktats de la Troïka et applique sans tarder les mesures austéritaires prévues dans le deuxième mémorandum. Sans égard pour le peuple grec, Angela Merkel a déclaré que « l’effort difficile en vaut la peine » et, comme si elle avait quelque pouvoir en la matière, qu’elle « voulait que la Grèce reste dans l’euro » (rappelons que cette décision appartient à la Grèce et à personne d’autre, aucune procédure d’expulsion n’étant prévue).
Une telle provocation de sa part était prévisible. La veille l’Eurogroupe et le FMI avaient lancé un avertissement à la Grèce en déclarant « il faut que la Grèce respecte les 89 actions préalables décidées en mars dernier d’ici le conseil des chefs d’Etat le 18 octobre » sans quoi le prêt annoncé à l’automne dernier ne serait pas versé. Odieux chantage ! La visite d’Angela Merkel au lendemain de cette annonce et à la veille de l’annonce du nouveau plan d’austérité du gouvernement Samaras, sous couvert de « solidarité », était en fait une vraie visite de pression.
Le peuple grec est ulcéré par ces déclarations et cette visite. Les deux confédérations syndicales grecques (GSEE et ADEDY), nos camarades de Syriza et plusieurs mouvements sociaux avaient appelé à des manifestations massives dans tout le pays. Mais il n’est plus question de libertés publiques en Grèce. Le gouvernement a donc interdit la veille tout rassemblement public à Athènes « pour des raisons de sécurité et pour la non perturbation de la fonction socio-économique de la ville ». Les organisations et les citoyens ont décidé de faire fi de cet arrêté arbitraire. En réponse, le gouvernement a organisé pour la venue de la chancelière un des plus grands dispositifs policier jamais mis en place dans le pays : 10 000 policiers prévus (MAT, unité anti-terroriste, tireurs d’élite, 3 hélicoptères). Athènes était de fait en véritable état de siège. Le coût de ce dispositif n’a évidemment pas été révélé. Il a choqué bien des Grecs à qui l’on explique qu’ils doivent accepter de ne pas être payés ou d’être payés une misère.
L’interdiction de manifester n’aura pas eu raison des manifestants. En milieu de journée ils étaient plus de 50 000 à défiler dans les rues d’Athènes pour protester contre la venue de Madame Merkel et contre le chantage aux politiques d’austérité exercés par la Troïka et les gouvernements libéraux (« sociaux » comme en France ou pas comme en Allemagne) et appliquées par le gouvernement de Samaras. Des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants.
En tête de cortège, notre camarade Alexis TSIPRAS, leader de Syriza, a déclaré que le peuple ne pouvait plus accepter ce chantage. Il était accompagné symboliquement par le nouveau co-président de Die Linke, Bern Riexinger, et 7 parlementaires du même parti. Une façon de donner à voir ce que pourrait être une vraie solidarité gréco-allemande.
À Paris, devant l’amabassade de Grèce, le Parti de Gauche manifestait hier sa solidarité avec le peuple grec aux côtés du collectif de Syriza-Paris.
Le Parti de Gauche dénonce la provocation qu’a constituée la venue de Madame Merkel. Le Parti de Gauche soutient la résistance du peuple grec, des syndicats, de Syriza et des mouvements sociaux contre l’austérité et demande fermement la fin de la saignée que la Troïka et ses sbires imposent au peuple grec.