Résistances en Pays d’Auge – Le PG de Lisieux contre le TSCG

 

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Madame la députée Clothilde Valter était absente mais la police était là

Ce mercredi 10 octobre, à l’appel du Parti de Gauche, des lexoviennes et lexoviens ont interpellé la députée (ps) devant les locaux de sa permanence, afin de lui reprocher d’avoir voté pour le traité austéritaire TSCG et s’être ainsi rendu complice de l’abandon de notre souveraineté populaire.

Nos camarades et ami-e-s ont déposée une plaque commémorative de cette trahison historique et fait une déclaration publique.

Les responsables de ce « hold-up parlementaire » étaient absents, bien sûr, mais, leur police était présente. Un contrôle d’identité a Police Lisieux TSCGété effectué, confirmant ainsi le vrai visage de ces politiciens-voyous qui nous traitent comme des délinquants. Que monsieur Aubril et madame Valter (tous deux grands défenseurs du libéralisme) ne s’imaginent pas que nous allons céder à leurs intimidations policières.

La mobilisation ne fait que commencer et d’autres actions seront menées. Le processus parlementaire va s’étaler jusqu’en décembre pour inscrire de force le TSCG dans les lois françaises. Nous allons résister.

Le Cercle de l’Estuaire de la Dives s’associe à cette protestation pour dénoncer la continuation des politiques libérales préparées par Sarkosy et appliquées, pour la première fois de l’histoire, par un gouvernement prétendu de gauche.

Texte de la prise de parole

Nous sommes ici ce soir pour poser une plaque commémorative, suite à l’abandon de souveraineté consenti à l’assemblée nationale par les députés de l’UMP, des députés ELVE radicaux de gauche et des socialistes. Hier, ils ont accepté la mise sous tutelle du budget de la nation.
Le budget c’est concrètement le montant et l’assiette de l’impôt, c’est son utilisation. Tout cela a son importance car dans une démocratie moderne, c’est le parlement, représentant le peuple, qui décide et non des technocrates ou de pseudo experts. Car rappelons le, la baisse des dépenses publiques ce n’est pas la baisse du seul budget de l’état, ce sont aussi celles des collectivités locales et de la sécurité sociale.

Du vote du traité Merkozy l’histoire retiendra qu’il n’a pas de majorité de gauche, même sous l’emballage socialiste. Le gouvernement ne peut agir qu’avec le soutien de la droite, et c’est d’autant plus vrai au Sénat.
Pourtant une alternative de gauche s’est manifestée avec le vote commun de députés socialistes, verts et Front de Gauche contre le traité.

Le traité, c’est l’enfer décrit par Dante. Enfer, dont il disait « Toi qui entre ici, abandonne toute espérance ». Enfer parce qu’aucun pays qui a subit les traitements de choc préconisés par les bons docteurs alliés de l’oligarchie financière, aucun pays n’a vu son sort s’améliorer. Bien au contraire, tous ont connu une aggravation de la récession avec une augmentation de la dette et une nette augmentation du chômage et de la pauvreté. En Grèce le taux de suicide à doublé !

Nous le savons aussi, l’enfer est pavé de bonnes intentions et surtout de nombreux mensonges :
1 – Mensonge sur la rénégociation du traité
Ayrault, le 26 août à l’université d’été PS de la Rochelle : « Les lignes ont profondément bougé. Les choses ont bougé parce que François Hollande a été élu président. »
=> Pas une ligne, ni une virgule du Traité TSCG n’a bougé depuis son adoption au sommet européen du 30 janvier 2012 puis sa signature par Sarkozy le 2 mars.
2 – Mensonge sur la taxe sur les transactions financières
Ayrault, le 26 août à l’université d’été PS de la Rochelle : « Nous avons obtenu la taxe sur les transactions financières grâce au vote du peuple français »
=> La taxe a été décidée en février 2012 sous l’impulsion de Merkel et Sarkozy, avec l’Italie, la Belgique, l’Autriche, l’Espagne, la Finlande, la Grèce et le Portugal. Elle a d’ailleurs été votée au Parlement européen le 23 mai 2012 bien avant le sommet européen de juin où François Hollande prétend l’avoir arrachée.
=> La taxe ne s’attaque pas à la spéculation puisqu’un taux réduit est prévu pour les produits dérivés, qui sont le principal instrument des spéculateurs.
3 – Mensonge sur la règle d’or
Ayrault sur France Inter le 2 septembre 2012 : « Il n’y a pas d’inscription dans le marbre, de cette obligation d’équilibre budgétaire ».
=> Jean-Marc Ayrault disait le contraire le 22 février 2012 sur son blog en dénonçant le « carcan budgétaire concocté par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel et qui étend l’austérité infligée à la Grèce à toute la zone euro ».
=> L’article 3 du traité interdit tout déficit structurel de plus de 0,5% de la richesse du pays : « la situation budgétaire des administrations publiques d’une partie contractante est en équilibre ou en excédent ; [cette] règle est considérée comme respectée si le solde structurel annuel des administrations publiques correspond à l’objectif à moyen terme spécifique à chaque pays, avec une limite inférieure de déficit structurel de 0,5% du produit intérieur brut. »
4 – Mensonge sur la souveraineté du parlement
Ayrault sur France Inter le 2 septembre 2012 : « Le parlement garde sa souveraineté budgétaire ».
=> C’est faux car le traité prévoit :
que la Commission propose un calendrier la baisse du déficit de chaque État
qu’un « mécanisme de correction » soit déclenché « automatiquement » en cas de non-respect de la limite de 0,5%
que cette règle de déficit soit contrôlée par des « institutions indépendantes »
que des sanctions quasi-automatiques soient infligées aux États qui ne respectent pas la règle
5 – Mensonge sur le référendum
Ayrault affirme : « Nous refusons un référendum parce qu’il n’y a pas de transfert de souveraineté ».
=> Jean-Marc Ayrault défendait jusqu’ici la nécessité de consulter le peuple sur la poursuite de la construction européenne, qu’il y ait ou non des transferts de souveraineté. Jean-Marc Ayrault avait notamment défendu le 6 février 2008 lors de l’adoption du Traité de Lisbonne, une motion référendaire dont voici des extraits :
« L’Europe a besoin d’une validation populaire ».
« Cette motion référendaire est une exigence démocratique. Parce que l’Europe le vaut bien. Parce que c’est le droit des Français ».
« Que vous soyez pour ou contre ce traité, ne privez pas les Français d’un débat auquel ils ont droit. (…) Ce n’est pas une volonté de marquer des points contre le président et le gouvernement. C’est une volonté de respecter les Français ».

Alors, oui si nous sommes ici c’est pour dire, que si demain la commission européenne décide du rétablissement de l’esclavage nous ne sommes pas de ceux qui négocierons le poids des chaînes ou leurs longueurs.
Nous sommes là pour dire que le combat se poursuit, que nous défendons la construction d’une Europe respectueuse des peuples et de leurs cultures, d’une Europe qui harmonise le droit social par le haut. Nous sommes là pour dire qu’il est possible de se passer des marchés financiers qui sont littéralement drogués à la dette qui leur profite tant. Nous sommes là pour réaffirmer notre soutien aux peuples Grec, Portugais, Espagnol et à tous ceux qui aujourd’hui subissent une crise dont ils ne sont pas responsables.
Enfin nous sommes là pour dire qu’une alternative politique existe.

 

Source: Résistances du Pays d’Auge

 

 

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