Espagne – Un front contre l’austérité
Espagne: lycéens, étudiants, parents, syndicats de travailleurs, mouvements sociaux, tous montent au front contre l’austérité!
La lutte contre les politiques d’austérité s’est encore amplifiée en Espagne ces derniers jours avec les manifestations du #GlobalNoiseDay convoqué le 13 Octobre par le mouvement « des indignés » et l’entrée en grève toute cette semaine des étudiants.
Après trois années d’application des politiques d’austérité de l’UE et sa conséquence directe, deux années de récession économique, le gouvernement Rajoy continue à imposer plus de rigueur.
Sourd aux manifestations toujours réussies que le peuple organise sans relâche partout dans le pays, le gouvernement a préparé le budget le plus austère jamais vu depuis la dictature pour l’année 2013.
LE 13 OCTOBRE 37 VILLES D’ESPAGNE RESONNAIENT AU SON DES CACEROLADAS
Ce sont au total 37 villes espagnoles qui ont participé à la journée « Global Noise » qui se déroulait le 13 octobre dans un nombre important de villes dans 33 pays européens et du monde.
L’objectif de cette journée était d’exprimer un ras le bol général du peuple face aux politiques mises en œuvre par les élites politiques et financières dans le monde.
A Madrid, des milliers de personnes criant « No debemos, no pagamos » (« On ne doit rien on ne paie rien! ») munis de casseroles et de poêles ont manifesté de la place Emilio Castelar à la Puerta del Sol en passant devant le siège madrilène de l’Union Européenne (en levant les mains en l’air et en criant « Les mains en l’air, ceci est un hold up ») et devant le Ministère de l’Economie et des finances (pointé du doigt aux cris de « Vous ne nous représentez pas »).
Dans tout le pays et en dépit de la répétition de ce type d’événements (des manifestations ont lieu tous les weekends), ce sont encore des milliers et des milliers d’espagnol-e-s qui sont descendus dans les rues et sur les places afin de faire entendre leur voix contre le paiement « d’une dette illégitime et odieuse ».
SEMAINE DE LUTTES ETUDIANTES ET LYCEENNES CONTRE LA CONTRE REFORME DE L’EDUCATION
Depuis le lundi 15 octobre, les étudiant-e-s sont entrés en grève. Une grève de 72H contre les coupes du ministre Wert à l’appel du syndicat étudiants et des divers collectifs étudiants et de jeunesse et de parents d’élèves. Le mouvement est soutenu par les principaux syndicats de travailleurs: CCOO et UGT. Toute la semaine aura été placée sur le signe de la lutte et le 17 Octobre, pas moins de 100 manifestations rassemblant plus de 250 000 étudiants ont déferlé dans les rues.
En cause: la contre réforme du Minsitre JI Wert qui prévoit des coupes budgétaires drastiques dans l’enseignement public en utilisant notamment:
-la hausse de 66 % des frais d’inscription universitaires
-le licenciement de plus de 50000 professeurs des centres d’étude et universités de tout le pays
-l’imposition de trois examens supplémentaires pour pouvoir obtenir le Bachillerato et donc entrer à l’Université (un retour en fait à une mesure du franquisme pour limiter le nombre d’étudiants)
-l’imposition de frais d’inscription de centaines d’euros pour la Formation Professionnelle
Une plateforme revendicative a donc été approuvée lundi passé. Elle se prononce:
-Pour l’accès a l’université du fils d’ouvrier. Contre l’imposition de barrières économiques et académiques pour empêcher notre accès a l’éducation supérieure. Tous les étudiants qui ont réussi leur 1ère et 2 ème année de bachillerato doivent avoir accès a l’université.
-Pour la suppression de l’augmentation des frais d’inscription a l’université publiques
-Pour le retrait des nouveaux obstacles a l’accès des fils de travailleurs aux bourses d’études.
-Contre l’imposition de frais pour la Formation Professionnelle et Pour une Formation Professionnelle gratuite, démocratique et de qualité dans tout le pays.
-Contre tout licenciement de professeurs dans l’éducation publique.
-Pour la réadmission immédiate des plus de 49 000 enseignants qu’a licencie le PP au début de l’année scolaire dans tout le pays.
-Contre les coupes budgétaires dans l’éducation publique
-Pour l’application des coupes budgétaire aux banquiers.
-Pour la réinsertion des 4000 millions d’euros que le PP a retire au budget de l’école publique depuis son arrivée au pouvoir et pour l’augmentation drastique du budget de l’éducation publique pour garantir une éducation publique gratuite et de qualité.
-Pour une allocation chômage de durée indéfinie jusqu’à ce que tous les chômeurs trouvent un travail.
MANIFESTATIONS TOUTE LA SEMAINE CONTRE LE BUDGET GENERAL D’AUSTERITE 2013
Depuis le vendredi 19 Octobre et jusqu’au samedi 27 octobre, de nouvelles manifestations auront lieu autour du Congrès des députés. Cette manifestation coïncide avec le début du débat sur le nouveau budget d’austérité du gouvernement Rajoy.
Les plans d’austérité à répétition de Rajoy depuis son arrivée au pouvoir le 11 Décembre dernier n’ont pourtant eu aucune incidence positive sur la dette: celle-ci augmente de 68,5% du PIB en 2011 70,2% du PIB pour 2012!
La recette de l’austérité n’en est pas moins appliquée drastiquement au projet de budget 2013, un budget si dur que même à droite des voix s’élèvent contre et que le commissaire à l’Euro, Olli Rehn, l’a salué « car il va plus loin que ce que nous recommandions »…
Il prévoit notamment:
-l’élimination des fonds pour la récupération de la mémoire historique du pays (qui intervient après la supression en Mars dernier de l’office)
-la baisse de 14% du budget alloué aux services sociaux (concernés: service d’aide à l’autonomie des personnes agées et handicapées, services d’aide aux immigrés, réfugiés et demandeurs d’asile, services de la petite enfance)
-la baisse de 7% des fonds pour la lutte contre les violences faites aux femmes
-la baisse de 6,3% des prestations chômage
-la baisse de 31% des fonds alloués à la garanties du paiement d’indemnisations des anciens employés d’entreprises déclarées insolvables
-la baisse de 0,4% de la formation professionnelle
Le résultat prévu: une hausse de la dette de 70,2% du PIB pour 2012 à 90,5% du PIB pour 2013. L’explication selon le gouvernement: la « nécessaire » recapitalisation des banques via un prêt européen et l’apport de 3,8 millions d’euros au Mécanisme européen de stabilité…
ACCORD ENTRE LES SYNDICATS POUR LA TENUE D’UNE GREVE GENERALE LE 14 NOVEMBRE
Une journée d’action et solidarité européenne composée de grèves et manifestations sera aussi organisée prochainement. L’idée de l’organisation d’une grande grève générale provient du Comité Exécutif de la Confédération Européenne des Syndicats afin de répondre de manière unitaire, en proposant des solutions, aux différents gouvernements européens qui appliquent des politiques d’austérité.
Cette grève générale sera la deuxième contre le Gouvernement Rajoy en moins d’un an et la septième depuis le retour à la démocratie.

Nos camarades d’Izquierda Unida participeront à la manifestation, « marchant toujours aux côtés des syndicats ».