Rroms – Rassemblement marseillais pour le respect de l’état de droit
Plus d’une demi heure avant le début du rassemblement samedi 27 octobre, sont déjà sur place un fort bataillon: la LDH et….des dizaines de CRS bien équipés! La place F.Baret, balayée par un vent violent et froid malgré le soleil, se remplit bientôt. Des militants d’organisations politiques (PC, PG, GU, EELV, Alternatifs, GA, NPA), et des élus, dont 4 conseillers régionaux. Mention spéciale au PG, qui, autour d’Eric Coquerel, secrétaire national, a mobilisé environ 80 militants, venus de Marseille bien sûr, mais aussi de Martigues et d’Aix (essentiellement des jeunes). Et puis il y a le Collectif de Solidarité avec les Roms, le MRAP, le SAF, le DAL, les copains du Resf…. C’est Caroline Godard, de Rencontres Tziganes, qui prend la première la parole, suivie de R. Méï, maire de Gardanne, qui expose la façon dont, dans sa ville, on a su accueillir dignement une soixantaine de Roms. Suivent, pour des discours vibrants, E. Coquerel et JM. Coppola. Puis S. Barles, H. Guerrera du Partit Occitan, Me Dany Cohen. JL. Benhamias du Modem parvient lui aussi à intervenir, avant que la parole ne soit rendue aux Roms, dont 2 femmes viennent, en quelques mots, nous dire la difficulté de scolariser les enfants quand la police fait dégager sans cesse les parents.
Le préfet, interpellé vivement par les orateurs sur sa façon d’appliquer la circulaire ministérielle du 26 août, n’a trouvé personne pour recevoir une délégation.
Alors, comme nous sommes quelques centaines, décision est prise de partir en manifestation vers la Canebière et les Réformés. Décision importante: dans une société inquiète (austérité, chômage…) et prête à s’en prendre au premier bouc émissaire, il est bon de montrer que, dans les années 30, c’est ainsi que se sont développés les fascismes qui ont conduit à la catastrophe pour l’humanité qu’a été la 2e guerre mondiale. Et que protéger les Roms, les plus discriminés, c’est se protéger soi-même.
Le cortège s’ébranle, joyeux, égayé par l’orchestre des Roms de Vagabundo. Les Roms justement, dont de nombreux enfants, dansent, heureux de se sentir moins seuls. Des tracts, expliquant le sens de la manif, sont distribués. La dispersion s’opère à hauteur du kiosque à musique.
Succès donc? Oui, des marseillais ont montré avec détermination qu’on peut réagir à la facilité qui consiste à s’en prendre aux plus faibles pour oublier ses propres difficultés. Mais le matin, chemin de Fontainieu dans le 14e, un groupe de riverains voulaient s’en prendre aux Rroms d’un campement voisin, et le maire d’arrondissement avait eu de la peine à les calmer. Et à 18h, les Roms chassés la veille du pont d’une bretelle d’autoroute proche de la Fiesta des Suds, l’ont été de nouveau, pour quelques centaines de mètres.
Alors, restons vigilants. On lâche rien.
Jean Sicard
29 octobre 2012 | Classé Dans National