Parti de Gauche du Vaucluse – L’eau n’est pas une marchandise !
« L’eau n’est pas une marchandise et nous devons garantir le droit d’accès à tous ».
Tel était le mot d’ordre lancé par le collectif EAU, ce lundi 22 octobre à la réunion publique organisée à Avignon. Plus de quatre cents personnes étaient au rendez-vous afin de faire le point sur le contexte local, mais aussi pour entendre les témoignages de Gabriel Amard, président de la communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne, et de Didier Dumont, animateur du collectif EAU de la fédération CGT des services publics.
Comme l’air, l’eau est indispensable à la vie. Pourtant, certaines communes continuent de confier la gestion de leur approvisionnement en eau potable à la voracité des sociétés privées telles que Véolia et la SDEI. C’est ce qu’on appelle l’affermage. Or, lorsque l’on compare les factures, les tarifs du privé peuvent être 30% supérieurs à ceux du public ! On pourrait croire alors que les bénéfices récoltés servent à entretenir les canalisations, par exemple. Détrompez-vous ! Les multinationales estiment que, comme les coûts de l’entretien des réseaux sont plus élevés que le coût des pertes,dans des cas de fuites notamment, alors il n’est pas profitable et donc pas nécessaire de faire des réparations. Et le constat est effrayant. Aujourd’hui, c’est près de 40% de l’eau traitée qui est perdue dans des réseaux défectueux.
Néanmoins, il ne s’agit là que d’une volonté politique, affirme Gabriel Amard, même si le choix de la gestion publique traverse toutes les sensibilités : la gauche, comme la droite. Après avoir été maire de la ville de Viry-Chatillon, Gabriel Amard a été élu Président de la communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne. Il décide alors de faire le pari de la régie publique de l’eau, dès janvier 2006. Pari réussi, puisqu’aujourd’hui le tarif d’accès au service s’est vu diminué de 37%. Autre engagement tenu, la mise en place de la gratuité de trois litres d’eau par jour et par personne, indispensables à la survie. La démonstration est ainsi faite dans son livre « L’eau n’est pas une marchandise ! Vive la régie publique ! ». Il nous montre ce dont la gauche est capable lorsqu’elle décide de se réapproprier le service public au service de l’intérêt général.
Fin 2013, la plupart des contrats de délégation du Grand Avignon arriveront à échéance. Les communes, les syndicats intercommunaux et la COGA (Communauté d’Agglomération du Grand Avignon) vont pouvoir reprendre la main. Et cette volonté d’agir s’est vite faite ressentir lors du débat qui suivit l’exposé. Des usagers mais aussi des élus ont exprimé leur envie de faire avancer les choses, de mettre en place la régie publique de l’eau. Si au départ, certains pouvaient se montrer dubitatifs quant au résultat de cette gestion, tous sont ressortis convaincus de cette réunion et beaucoup sont prêts à s’engager dans cette aventure et à faire avancer la cause !