Sortie du livre "Marx quand même" d’Henri Pena-Ruiz
Philosophe, historien, sociologue, économiste, et militant d’un monde délivré de la tyrannie de l’argent comme de celle de l’exploitation, Karl Marx est un penseur plus pertinent que jamais pour notre époque. Ce livre entend présenter une synthèse aussi méthodique que possible de sa pensée. Une pensée dont il souligne la saisissante actualité au regard des développements les plus récents.
Le titre « Marx quand même » récuse les amalgames qui ont trop longtemps fait obstacle à sa compréhension, voire à sa simple lecture. Il indique sans détour la nécessité de redécouvrir la dimension visionnaire de son oeuvre, affranchie désormais de sa caricature stalinienne.
Marx a su prévoir la mondialisation capitaliste et la froide mercantilisation de toutes choses qui en résulte. Il a montré les limites d’un libéralisme qui ne se soucie pas de donner chair et vie aux conquêtes du droit, et n’exalte le contrat que pour mieux enfermer les exploités dans la contrainte du rapport de force local. Il a livré une analyse approfondie des apparences que prend l’exploitation de l’homme par l’homme, ainsi qu’un décryptage des illusions de la vie économique.
Il a élucidé les mystères du fétichisme de l’argent et les mirages de la circulation monétaire, réfutant par avance la nouvelle religion du marché. Les vertiges de la spéculation financière confirment aujourd’hui son explication des crises économiques.
Marx a souligné avec force de quelle façon l’exploitation des travailleurs s’assortit d’un véritable pillage de la nature, réduite à un réservoir de ressources puisées sans mesure ni précaution. Profit oblige…. Il a montré ce qui advient quand le social -ou tout simplement l’humain- n’est plus qu’un résidu facultatif de l’économique : sous prétexte d’efficacité économique le système capitaliste relègue la question sociale au rang d’un problème inessentiel, abandonné aux hasards de l’aumône. Il externalise les coûts sociaux, écologiques, culturels, d’une quête maladive de profits calculés en dividendes d’actions lancées de le tourbillon de la spéculation financière. Marx a identifié ainsi de façon prémonitoire le couplage actuel entre l’ultralibéralisme et la religion conçue comme supplément d’âme caritatif. Le retour des fanatismes religieux peut trouver ici une de ses explications.
Penseur de l’émancipation universelle, Marx a montré le chemin d’une société réconciliée avec elle-même. Son action en faveur d’une internationale des travailleurs prend un nouveau sens à l’âge de la mondialisation capitaliste. Bref, sa pensée livre les clés de notre monde étrange et paradoxal, où de nouvelles figures de la misère coexistent avec l’opulence extrême. Elle esquisse un horizon possible d’accomplissement de toute l’humanité, enfin délivrée de la lutte des classes.
Tels sont les points majeurs que le livre « Marx quand même » expose avec le souci de mettre à la portée de tous la pertinence d’une oeuvre trop souvent déformée jusqu’à la caricature.