Non au délit de blasphème, il faut défendre la laïcité sur l’ensemble du territoire de la République

En République le délit de blasphème n’existe pas mais il sévit encore à Alsace-Moselle. Dernière victime en date le metteur en scène de théâtre, Roméo Castellucci dont nous venons d’apprendre qu’il est visé par une plainte pour « blasphème et tentative de blasphème », suite à la représentation de Sul concetto di volto nel figlio di dio (Sur le concept du visage du fils de Dieu) à Strasbourg.

La survivance de ce délit – issu du droit pénal allemand maintenu en Alsace Moselle après 1918- permet à quelques individus de mener campagne contre le droit de création culturelle dès lors qu’une œuvre ne plait pas à une autorité religieuse. Avec de tels raisonnements aujourd’hui la Religieuse de Diderot serait (re)mise à l’index !

Plus grave apparaît désormais « habituel » aux représentants des monothéismes de saisir la justice strasbourgeoise au nom de leurs convictions religieuses qui n’auraient pas le droit d’être moquées ou tournées en dérision. Ces derniers organisant à dessein la confusion entre le respect de la liberté de croire et le respect des croyances, afin de remettre en cause la stricte indépendance de la loi commune pour y substituer un droit en faveur de la foi particulière à certains.

Le Parti de Gauche demande l’abrogation de cette exception juridique qui participe de la remise en cause frontale de la liberté de pensée et d’expression conquise avec la loi de 1905. Ce délit n’a pas sa place dans notre République laïque !

 

Pascale Le Néouannic, Secrétaire nationale du PG en charge des libertés, de la laïcité et des institutions

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