Espagne : expulsions locatives • Le Parti de Gauche dénonce la fausse solution de Rajoy
Les expulsions locatives sont désormais plus que quotidiennes en Espagne. Au premier trimestre 2012, pas moins de 46 559 expulsions ont eu lieu. Le nombre d’expulsions pour l’année 2012 est estimé à 180 000. Depuis 2008, ce sont plus de 200 000 familles qui ont été expulsées de leur logement donnant lieu à une vraie crise humanitaire.
Face à cette catastrophe humaine et sociale, le gouvernement de Monsieur Rajoy, dont les politiques aggravent la situation, n’a proposé qu’un décret gouvernemental à minima alors que les mouvements sociaux, les syndicats et Izquierda Unida (IU – équivalent Front de Gauche) demandaient le gel immédiat des expulsions.
Le décret du PP (parti de Monsieur Rajoy, équivalent UMP), négocié avec le PSOE (équivalent PS) et sans IU (exclu des négociations alors qu’elle est sur le terrain avec les locataires tous les jours), est loin d’être adapté à la situation. En effet, il se borne à mettre en place un moratoire de deux ans sur les expulsions des seules familles les plus vulnérables. Les conditions pour ne pas être expulsés excluent de fait la majeure partie des familles. Il faut en effet qu’il y ait dans la famille au moins une personne en situation de dépendance, ou que ce soit des familles nombreuses, ou que ce soit des familles monoparentales avec au moins deux enfants ou au moins un enfant de moins de 3 ans et que les revenus du foyer soient inférieurs à 19 000 euros annuels ! Et évidemment, ce décret n’est pas rétroactif…
A l’heure où la majeure partie des familles ne parvient plus à payer les loyers du fait des baisses de salaires et des pensions de retraites, des hausses de TVA et de l’endettement, ce décret est clairement insuffisant. Il a d’ailleurs été dénoncé par la Plataforma de Afectados por la Hipoteca (PAH), les syndicats et Izquierda Unida.
Le Parti de Gauche joint sa voix à celle d’Izquierda Unida pour dénoncer l’absence flagrante du gouvernement Rajoy d’aider les victimes de sa politique mortifère.