Le Cri du Peuple • Mariage pour tous ?
Ainsi, mardi 20 novembre, le résident de l’Elysée s’est exprimé sur le mariage pour tous devant quelque 11 000 élus réunis à l’occasion du congrès des maires et présidents de communauté. Cet engagement de campagne du candidat Hollande suscite l’hostilité de la droite réactionnaire, de Jean-François Copé à Civitas. Le capitaine de pédalo a donc profité de l’occasion pour invoquer la « liberté de conscience » pour les élus qui seraient opposés à l’union de deux personnes de même sexe.
Son discours mérite que l’on s’y arrête quelques instants pour comprendre. Je vais donc citer.
Les débats sont légitimes pour une société comme la nôtre (…) Les maires auront à appliquer la loi mais leur liberté de conscience sera respectée (…) Les possibilités de délégation existent, elles peuvent être élargies et il y a toujours la liberté de conscience (…) Ma conception de la République vaut pour tous les domaines. La loi s’applique pour tous dans le respect, néanmoins, de la liberté de conscience.
Les conseillers de l’homme à la cravate rebelle ont assuré le service après-vente de ce qui apparaît, pour pas mal d’associations LGBT, comme une reculade inacceptable. Donc, il serait « possible, pour tout couple, homosexuel ou hétérosexuel, de se marier dans sa commune de rattachement ». « Il n’y aura pas de dérogation à cette règle », a-t-on insisté, rapporte Le Nouvel Observateur. « Evidemment, la liberté de conscience existe et on va trouver des modalités juridiques pour faire appliquer ce principe, quitte à élargir par exemple la possibilité de délégation aux conseillers municipaux », précise encore la même source dans le site de l’hebdo officieux de la rue de Solférino. Voilà… Vous avez compris ? Ca a l’air clair comme ça.
Alors quoi ? Alors, la possibilité de délégation « élargie aux conseillers municipaux » existe déjà. Travaillant dans les collectivités territoriales depuis 1992 (oui, je suis vieux), combien de mariages ai-je vu célébrés par un conseiller municipal (genre neutre, les filles) ? Des centaines ! Les maires ou leurs adjoints acceptent très souvent de se faire remplacer pour ce genre d’exercice assez chronophage. Une permanence de mariage, c’est une journée entière à enchaîner les cérémonies les unes après les autres. Alors, quand un couple sollicite un conseiller municipal pour l’unir, le premier magistrat accepte la plupart du temps.
Certes, ce n’est pas écrit expressément dans la loi, c’est plus une tolérance, une délégation momentanée. Mais elle existe déjà ! Il n’y a guère de possibilité d’élargir ce droit. Je rejoins donc l’analyse de Gaëlle-Marie Zimmermann, chroniqueuse associée au Plus du Nouvel Obs :
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