Rapport parlementaire sur la fermeture de Fessenheim • Les contre vérités de Monsieur Mariton !

Dans son rapport du 19 novembre dernier, le député UMP de la Drôme Hervé Mariton préconise de poursuivre l’exploitation de la centrale de Fessenheim jusqu’en 2022. En plus d’énoncer de dangereuses contre-vérités, Hervé Mariton y reconnaît malgré lui l’obsolescence de l’industrie électronucléaire.

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Au premier rang de ces contre-vérités : la fermeture de Fessenheim ferait perdre 2,5 milliards d’euros à EDF. Ce calcul se base sur des chiffres de disponibilité de la centrale qu’elle n’a atteint que 4 fois en 34 ans. Les nombreux arrêts, sur-coûts et investissements créent en réalité un gouffre financier qui fait que Fessenheim n’a été et ne sera jamais rentable. Chaque année, 100 millions d’euros sont investis pour son entretien. Ces 6 dernières années 565 millions d’euros de dépenses ont été nécessaires pour le remplacement de gros composants La prolongation de la centrale au delà de 2012 nécessitera un investissement supplémentaire de 80 à 200 millions d’euros. Une raison pertinente pour arrêter immédiatement Fessenheim ! 

Le député de la Drôme ne voit par ailleurs aucun risque particulier sur cette centrale qui serait parmi les plus sûres du parc français. Rappelons à M. Mariton que Fessenheim est située à 9 mètres en contrebas du Grand Canal d’Alsace sur une faille sismique, que la rupture de la digue n’a pas été envisagée par EDF, malgré les avis de la CLIS et du conseil général du Haut Rhin, et que la centrale connaît annuellement 10 fois plus d’incidents que les autres centrales françaises ! Cet argument de Monsieur Mariton se retourne contre son créateur : si Fessenheim est parmi les plus sûres du parc, c’est tout le parc qu’il faut arrêter d’urgence !

Le Parti de Gauche tient en conséquence à remercier Hervé Mariton pour ses incohérences qui mettent en évidence la nécessité de fermeture immédiate de la centrale de Fessenheim et, avec elle, de l’arrêt progressif du programme électronucléaire français.

L’arrivée en fin de vie, dans les 10 ans à venir, de 43 réacteurs, illustre parfaitement l’incroyable défi que va représenter la transition énergétique. Va-t-on continuer dans le sens du coût exorbitant tant économique, écologique, et en termes de santé publique constamment sous évalué du nucléaire ? Ou allons-nous enfin choisir la voie d’une véritable bifurcation écosocialiste ?

Le Parti de Gauche réaffirme qu’il est possible de décider immédiatement d’un arrêt progressif du nucléaire par une planification écologique respectueuse d’un droit à l’énergie pour tou-te-s et créatrice d’emplois de qualité, à rebours du recours à la sous-traitance qui se multiplie. C’est ce que démontre le scénario Negawatt en s’appuyant sur la réduction de nos consommations par la sobriété et l’efficacité énergétiques, et sur le développement des énergies renouvelables pour les besoins restants.

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