Front de Gauche Paris • Bataille budgétaire au conseil de Paris
Non à l’accompagnement parisien de l’austérité programmée par le gouvernement !
A l’approche du débat sur le budget au Conseil de Paris, les élu-e-s communistes et du Parti de Gauche et le Front de Gauche s’organisent et s’engagent dans la bataille.
Pas simple, il faut décortiquer des tonnes de documents pas toujours bien lisibles, qui arrivent tous en très peu de temps : analyser, échanger, tout cela nous prend un temps de fou !
C’est que le débat est essentiel. Cette année, le budget ne peut être abordé uniquement par comparaison avec le précédent. En effet, on a changé de majorité nationalement ! Alors, ce que nous étions réduit à gérer les années passées dans un cadre contraint, avec la droite au pouvoir, va-t-il enfin changer depuis qu’on a viré Sarkozy ?
Et c’est là que le bas blesse…
Comme vous le savez, le gouvernement nous impose un budget d’austérité dans la droite ligne du Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance et de l’adoption de la règle d’or (qui imposent la baisse des dépenses et le fameux équilibre budgétaire). Ce budget ne se limite pas qu’à des coupes dans les différents ministères (déjà inacceptables et contre productifs !), il impose de fait aux collectivités d’appliquer à leur tour l’austérité.
Pas de remboursement des dettes de l’Etat
Résultat, pour commencer il ne prévoit pas de rembourser toutes les dettes de l’Etat aux collectivités, cumulées du fait des transferts de compétences sans transfert de moyens.
En décembre 2011, le Maire de Paris estimait le montant de la dette de l’Etat vis-à-vis de la collectivité parisienne à 1,3 milliards d’euros pour la seule action sociale dont 218 millions d’euros au titre du R.M.I. et R.S.A., 173 millions d’euros pour l’aide sociale à l’enfance et 965 millions d’euros pour l’allocation personnalisée d’autonomie. Mais voilà, Delanoë ne veut plus réclamer la dette de l’Etat, prétextant qu’il n’a pas à demander à Hollande de payer les dettes de Sarkozy !!! Mais il y a une continuité de l’Etat ! Quelle position politicienne de ne plus la revendiquer !
Gel et baisse des dotations de l’Etat
Ensuite, le gouvernement persiste en gelant les dotations pour 2013, ce qui se traduit par des baisses ( à cause de l’inflation, et de l’augmentation des dépenses sociales des départements consécutives à la crise : RSA, ASE, AAH non compensés..). Et il signe en prévoyant leur baisse pour l’année suivante !
Péréquation de l’austérité
Face aux inégalités de territoire, il aurait pu choisir d’augmenter la péréquation verticale : donner plus de dotations de l’Etat aux collectivités qui en ont le plus besoin du fait de leur faibles recettes et de leurs besoins sociaux conséquents. Et bien non ! il choisit d’organiser une péréquation horizontale : il prend aux collectivités considérées comme riches pour les donner aux collectivités considérées comme pauvres. Mais les critères sont tellement injustes que Neuilly et Nanterre vont contribuer aux solidarités de la même manière ! Bref, il fait une péréquation de l’austérité…
Concrètement, à Paris, ce gel puis baisse des dotations de l’Etat amène la mairie de Paris à poursuivre le cadre contraint des années précédentes. Dorénavant, le changement c’est comme auparavant…
Les dépenses sociales types RSA, ASE, AAH sont obligatoires et on ne peut pas les réduire (et heureusement !!!). Résultat la ville demande à chaque direction de réduire la voilure. Cette année « on s’en sort » si on peut dire. Les nouveaux équipements qui ouvrent auront leur personnel grâce au recours aux redéploiements (suppression de postes ici et là compensant les créations d’emploi). Mais à quel prix ? Forcément les conditions de travail des personnels se dégradent et c’est la qualité du service public rendu aux parisiennes et aux parisiens qui en fait les frais. Le pire étant à venir, quand l’an prochain les baisses de l’Etat seront plus conséquentes… Les personnels de la Ville de paris vont devenir la variable d’ajustement des politiques budgétaires d’accompagnement de l’austérité.
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