Front de Gauche Val d’Oise (95) • Avec Jacques….C’est Généreux !! Et c’est humain !!

 

Mardi 5 décembre, il faut le reconnaître, il faisait froid. Entre nous, ce n’était peut être pas la soirée rêvée pour se déplacer à un meeting. Et pourtant, la presse locale s’en est fait l’écho, plus de 200 personnes sont venus écouter Jacques Généreux, économiste du Parti de Gauche et du Front de gauche pendant une heure et demie dans la salle des fêtes de Taverny.

Faut dire que ce déplacement avait été préparé depuis de longues semaines par Alain Mornac qui a mis tout son cœur afin de faire venir Jacques. Patrice Lavaud, co-secrétaire du parti de Gauche l’a rappelé dans son introduction : « Sans Alain, ce meeting ce soir n’aurait pas eu lieu. Pourtant Alain n’est encarté dans aucun parti ». C’est sa force de conviction qui a eu raison de l’agenda de Jacques Généreux.

 

Bien sûr, Jacques Généreux est venu nous parler de l’austérité. Mais il a débuté son discours par une analyse de la situation politique nouvelle depuis le changement de majorité. Car si vous ne vous en êtes par aperçus, nous sommes sous un « régime de gauche ». Régime de gauche qui a déjà essuyé deux manifestations importantes avec celle du 30 septembre contre l’austérité et celle à l’appel des syndicats européens le 14 novembre sur le même sujet.

 

Alors, pourquoi Hollande mène-t-il une politique de rigueur malgré la crise ? En fait, la réponse pour le président de la république est d’une simplicité déconcertante. « Oui, dit ce dernier, le pouvoir a changé mais la réalité n’a pas changé. » Mais qu’est-ce que la politique nous rappelle Jacques Généreux, si ce n’est « changer la réalité ». Avec ces propos, François Hollande donne un signe d’impuissance à vouloir faire une politique différente de l’ancien gouvernement. Les exemples dans l’actualité récente sont criants et le plus criant et dramatique est peut être l’attitude du gouvernement dans l’affaire des hauts-fourneaux de Florange. Mais on pourrait aussi prendre les renoncements successifs des promesses électorales concernant le TSCG, l’abandon de la dissuasion des licenciements boursiers, les allègements d’impôts sur les grandes fortunes ou contre la hausse de la TVA qui met 7 milliards d’euros sur la tête des ménages français et réduit son pouvoir d’achat.

Mais comme l’a rappelé Jacques, faut-il être surpris par cette volte-face ? Quand les ministres une fois élus se précipitent à l’université d’été du MEDEF en en faisant une source d’inspiration et quand les ouvriers sous la menace des plans sociaux appellent au secours, on ne fait rien !!

 

Jacques Généreux a ensuite rappelé le contexte politique dans lequel nous sommes avec une politique social-libérale dérivant de la théorie de la 3ème voie qui explique cette sorte d’aveuglement idéologique qui tend à faire penser que l’on aurait moins de marge de manœuvre contre le capital et que l’on peut toujours faire du social à moindre coût dans les limites de la compétitivité. Comment être de gauche dans le cadre d’une économie ouverte quand on décide que l’état doit coûter moins cher, que le marché du travail doit être plus flexible et que les droits des travailleurs peuvent reculer et que l’important surtout est de faire le plus de privatisation possible… ? Le gouvernement Jospin nous avait déjà joué cette partition…

 

Jacques Généreux n’a qu’un mot : « erreur de diagnostic ». Car l’analyse concernant la dette est aussi consternante, nous faisant croire que l’excès de dette nous a conduit vers la crise alors que c’est la crise qui a augmenté la dette publique. C’est surtout la crise de la dette privée qui a commencé en 2007 avec la crise des subprimes qui a engendré une récession de l’économie mondiale entraînant l’explosion des déficits. Mais pour s’attaquer à la crise, il est nécessaire de mener une autre politique. Il faut s’attaquer à la finance spéculative, agir sur la répartition des richesses et retrouver des sources de développement de l’activité et de l’emploi parce que nos sommes face à l’imminence d’une catastrophe écologique. Il est donc urgent de prendre des mesures d’une politique ambitieuse.

 

Jacques Généreux est revenu sur les propositions de l’aberrant rapport Gallois. A la différence, notre contre-budget fait le choix du travail contre la rente. Nous proposons tout simplement de prendre l’argent là où il est ! Suppression de la « niche Copé » et de l’ensemble des niches fiscales sans utilité économique, sociale ou écologique réelle : gain de 42 Mds €. Réforme complète de l’impôt sur le revenu le rendant plus progressif avec 14 tranches et un revenu maximum de 20 fois le revenu médian, soit 20Mds € d’économisés. Nous ciblerions les consommations nocives et inefficaces en récupérant 9,1 milliards via une TVA à 33% sur le luxe et l’imposition des hautes transactions immobilières. Enfin, nous mettrions en place les investissements écosocialistes qui s’imposent dont 55 Mds € pour partager les richesses. Un budget de gauche qui choisit l’émancipation humaine plutôt que les intérêts financiers des puissants

 

La question de la responsabilité de cette gauche au pouvoir est posée lorsqu’elle mène une politique de défense du capital. Une course de vitesse est engagée avec la droite extrémisée et le Front National. La situation est extrêmement grave quand le gouvernent accourt vers les pigeons et délaissent les salariés désespérant les électeurs qui ont cru aux promesses de jours meilleurs.

 

Le Front de Gauche est lui en capacité de proposer une autre politique contre l’austérité. Nous souhaitons mener une politique anticapitaliste avec des moyens pour lutter contre l’urgence du chaos social et en investissant pour la transition écologique.

A 23 heures, il y a bien fallu s’arrêter et nous sommes tous repartis affronter le froid mais convaincus de poursuivre notre combat contre l’austérité. Quelques tracts dans une main, un livre de Jacques Généreux, Pierre Laurent ou Jean-Luc Mélenchon dans l’autre et l’envie d’en découdre avec tous ceux qui défendent les privilèges, les financiers, les rentiers.

On ne lâche rien !!

Lire l’article sur le site du Parti de Gauche Val d’Oise

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