Le blog de François Longérinas • Retour sur le séminaire ouvrier chez les Fralib à Gémenos.
Le Parti de Gauche organisait samedi dernier à Gémenos, à côté d’Aubagne, un « séminaire ouvrier de l’économie sociale et solidaire » en soutien aux Fralib. Compte-rendu.
Ce qui s’est passé ce week-end à Gémenos juste une semaine après les Assises pour l’écosocialisme est probablement aussi le début d’une nouvelle aventure.
Plus de 180 personnes, militant-e-s politiques, essentiellement du Front de Gauche, syndicalistes de la CGT et de Solidaires et citoyen-ne-s engagé-e-s dans la vie associative ont répondu à notre invitation. Une quarantaine sur les soixante-douze salariés de Fralib engagés dans le projet de reprise en coopérative ont activement participé au séminaire.
Un beau moment d’éducation populaire.
Cet OVNI de la convergence entre mouvement social et organisation politique a été un grand moment d’éducation populaire, qui a permis à chacun-e de s’approprier l’économie sociale et solidaire et les alternatives concrètes avec une approche politique (replâtrage vs rupture avec le capitalisme).
Nous avons, lors d’un premier atelier, aussi bien évoqué les débats historiques du mouvement ouvrier que les alliances ouvriers paysans, les monnaies complémentaires et la démocratie sociale. Nous avons également parlé « socialisation » des entreprises, aussi bien par la nationalisation, la municipalisation ou la gestion en coopérative. La situation à Florange a évidemment été plusieurs fois évoquée et commentée.
Lors du deuxième atelier, nous avons abordé la pratique de la coopérative, par des exemples concrets, afin de comprendre les contradictions à gérer, la plus évidente étant d’être à la fois salarié et associé. On est donc entré dans le vif du sujet.
Nous étions six intervenant-e-s extérieurs, dont quatre du Front de Gauche (Benoît Borrits, journaliste, président de l’Association pour l’autogestion et membre des Alternatifs; Jean-Paul Pla, élu PCF chargé de l’économie sociale et solidaire à la mairie de Toulouse, Philippe Levaillant, expert du mouvement coopératif et moi-même, tous deux militants du PG. Il y avait aussi parmi nous Évelyne Perrin, économiste et chercheure et Alexandre Fassi, spécialiste de la création d’entreprises de l’ESS.
Quatre des Fralib, Gérard Cazorla, Élodie Groutsche, Olvier Leberquier et Rim H. (deux femmes et deux hommes;-) ont participé, à la « tribune », à l’animation des débats. C’est dire s’ils ont aussi vraiment mouillé leur chemise.
Un moment important pour les Fralib.
Cette journée a été un moment très important pour les Fralib, parce qu’ils sont à un tournant très délicat de leur lutte : le bras de fer avec Unilever n’est pas terminé et il faut d’ores et déjà qu’ils et elles se préparent à la reprise en SCOP. Vous imaginez que ce n’est pas facile. Il leur faut même convaincre encore certain-e-s d’entre eux de la pertinence de la solution coopérative.
Visiblement heureux du déroulement de cette journée, ils souhaitent poursuivre le boulot avec nous. Ils sont également partants pour participer à de futurs séminaires ouvriers sur d’autres sites.
Soulignons le travail remarquable dans la préparation et l’organisation de nos camarades du comité d’Aix. Il est évident qu’ils font preuve d’une grande empathie (réciproque) à l’égard des Fralib. Je pense en particulier à Hélène Le Cacheux.
L’intérêt de l’affaire est que cette expérience inédite est reproductible et améliorable.
Nous avons réalisé là un nouvel épisode de la construction du courant écosocialiste par l’éducation populaire partagée, quand chaque participant ressort grandi parce qu’il a appris de l’autre.
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Photos de la manifestation sur le site du comité du Parti de Gauche Pays d’Aix.