Sur BFM TV: la conférence salariale


Alexis Corbière à « Le soir BFM » le 10-01-2013 par lepartidegauche

Voici donc le débat d’hier soir, sur BFM TV avec Sandrine Mazetier (députée PS et vice-présidente de l’Assemblée nationale), Geoffroy Didier (Secrétaire national UMP et conseiller régional) etEmmanuel Lechypre (journaliste économique à BFM TV). L’objet de notre débat était de faire le point sur la négociation entre les représentants des syndicats de travailleurs et les représentants patronaux qui devraient se conclure aujourd’hui.

Mon idée centrale fut de réaffirmer qu’il y a beaucoup trop de flexibilité dans le marché du travail.Laurent Parisot a répété plusieurs fois : « Nous avons besoin de flexibilité pour créer des emplois ». C’est faux. Tous les gens sérieux savent que c’est l’inverse. Les droits sociaux protégeant les salariés, contenus dans le code du travail, ne sont pas un obstacle à l’emploi. Au contraire, il a permis que la France soit moins frappée par la hausse de chômage que les autres pays européens où la précarité est plus prononcée dans le droit du travail. Entre le début 2008 et la mi-2012, elle est un des trois seuls pays, avec l’Autriche et l’Allemagne, où l’embauche des 25-29 ans s’est globalement maintenu alors qu’il a baissé dans les autres pays. Et le fameux modèle danois, où s’applique la « flexésécurité », le taux d’emploi y a reculé de 4,5 points.

Bref, ne cédons pas au baratin patronal qui veut obtenir toujours plus. Je suis résolument du coté des syndicats qui ne veulent rien céder, ne lâcher aucun acquis pour les travailleurs, la moindre progression de la précarité. Ce n’est pas pour cela que Nicolas Sarkozy a été battu en mai 2012. Un gouvernement de gauche ne peut rester les bras ballants devant un tel enjeu qui concerne plus de 22 millions de salariés. Il n’est pas un arbitre neutre entre deux partis (travailleurs et employeurs) qu’il place à équidistance. Pour le Front de Gauche, c’est clair. Il faut une loi qui interdise les CDD à plus de 5 % dans les grandes entreprises et 10 % dans les PME.

Pour être fort, les syndicats ont besoin de partis politiques de gauche qui parlent clairet qui puissent être des points d’appui face à l’offensive patronale. Ils peuvent compter sur toutes les forces du Front de Gauche, et évidement du Parti de Gauche.

Affaire à suivre sur les conclusions de  cette prétendue « négociation » , sur la base d’un texte rédigé par le Medef, et qui n’est qu’un jeu de dupe à mes yeux et dont les travailleurs ont tout à craindre…

Et, ce bras de fer si rude entre patrons et salariés et une nouvelle illustration pour ceux qui en doutent, les naïfs et les cyniques, que la lutte des classes et bien une réalité vivante.

 

Alexis Corbière, Secrétaire national

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