Justice pour Pinar Selek

Combien d’acquittements faudra-t-il à Pinar Selek pour que la justice lui soit enfin rendue et qu’elle puisse retrouver sa liberté, d’expression et de déplacements ?

Ce jeudi 24 janvier, elle sera jugée une quatrième fois pour un attentat qu’elle n’a pas commis.

Voici quatorze ans que cette sociologue turque féministe et antimilitariste est poursuivie par la justice de son pays qui cherche en fait à nuire à son travail et à son activité.

En accord avec sa conception de la sociologie comme recherche basée sur l’implication auprès des personnes étudiées, elle fut militante aux côtés des transsexuels et travestis victimes des violences policières.

Ses travaux, axés sur les groupes de populations marginalisés firent de Pinar Selek une intellectuelle engagée. Ce fut quand elle commença à travailler sur une autre minorité en Turquie, les Kurdes, qu’elle fut prise pour cible par la justice Turque.

Elle avait 27 ans le 11 juillet 1998 quand elle fut arrêtée par la police d’Istanbul qui voulait les noms des militants du Kurde du PKK qu’elle avait interrogé. Torturée, elle ne dit rien. Pour la faire craquer, elle fut accusée d’avoir déposé une bombe le 9 juillet 1998 dans le marché aux épices d’Istanbul.

Loin de renoncer à son engagement, Pinar Selek reprit le combat après sa relaxe en 2000. Elle créa en 2001 l’association féministe Amargi engagée contre la domination masculine et les violences faites aux femmes. En 2006 cette association donna lieu à une revue théorique féministe.

Elle n’abandonna pas non plus son engagement antimilitariste. En 2004 elle publie « Nous n’avons pas su faire la paix » dans lequel elle analyse la culture militariste de la Turquie.

Aujourd’hui, Pinar Selek s’apprête donc à être une nouvelle fois jugée pour des faits dont elle a déjà été acquittée trois fois.

Le Parti de Gauche demande à ce que ce procès soit le dernier et mette enfin un terme à l’acharnement judiciaire contre cette militante Féministe, Antimilitariste et Internationaliste.

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