Récit d’écosocialisme au Maroc • De Marseille à Tanger, une seule Méditerranée
Arrivée au Maroc accueillie par un croissant de lune mercredi soir, le sourire aux lèvres. Voyager, c’est à chaque fois décaler un peu le temps et l’esprit, prendre une grande inspiration, faire le pas de côté essentiel pour se décoller le nez. Confronter aussi ses présupposés à la réalité… Et au Maroc, tous les ingrédients sont réunis pour donner envie d’aller y voir de plus près.Ici, sur les rives de la Méditerranée, flotte encore le parfum du printemps arabe et du mouvement marocain du 20 février. Ses répercussions politiques, comme en témoigneront les représentants de la société civile, syndicalistes, associatifs, représentants d’Attac et militants des droits de l’homme, politiques de gauche que nous allons rencontrer, n’ont pas fini de secouer la société marocaine. La parole des syndicalistes et associatifs se libère, l’autre gauche se rassemble et s’organise, des problématiques écologiques et sociales comme l’accès à l’eau et sa gestion publique grandissent. Ajoutez à cela qu’ici les deux tiers de la population a moins de 30 ans, que le pays est dirigé par un monarque et un gouvernement avec le parti islamiste PJD, et vous aurez une idée des raisons pour lesquelles nous faisons l’analyse que le Maroc est un des lieux où peut naître et grandir la révolution citoyenne. Le tout sur fond de mimosas, de palmiers et d’eucalyptus… Bref, bien décidée à ouvrir grands le regard, l’esprit et le cœur, à ne pas en perdre une miette.
A Casablanca je retrouve donc Jean Luc Mélenchon et Alain Billon, notre responsable Maghreb-Machrek du PG. Eux ont déjà largement entamé cette tournée écosocialiste en Tunisie et Algérie. Ils me racontent l’ambiance à Tunis, le centre culturel d’Alger, et le programme chargé qui nous attend au Maroc. Le tout autour d’un plat de calmars frits dans un restaurant populaire de Casa, et la joyeuse interruption permanente de marocains qui viennent saluer Jean Luc, toujours amicaux et respectueux, et nous remercier avec chaleur de la campagne présidentielle. C’est fou de se rendre compte à quel point tout ce que nous avons fait, à grandes foulées et le nez dans le guidon, a été suivi ici avec attention et beaucoup d’enthousiasme. Ici aussi nous avons par nos actions, sans toujours en avoir conscience, redonné espoir à plein de gens. Franchement c’est une chouette piqûre de rappel. Et tout au long de notre séjour nous serons ainsi stupéfaits de voir à quel point le discours du Prado à Marseille, mais aussi les images de la Bastille et notre discours contre le FN ont marqué les esprits. Jean Luc est connu ici comme le loup blanc, on lui donne du « Président » à chaque coin de rue. Jusqu’aux journalistes qui une fois l’interview terminée reviennent sur leurs pas pour partager leur propre souvenir de campagne et repartir avec leur cliché-souvenir. On se prend à rêver…
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