Solidarité avec Jean Baptiste Eyraud du DAL et Amnistie des militant-e-s et syndicalistes !
Lors du précédent Conseil de Paris, j’avais défendu un vœu qui visait à exprimer la solidarité du Conseil de Paris à l’égard de JB Eyraud, porte parole du DAL et à se prononce en faveur de l’amnistie des militants et syndicalistes poursuivis en raison de leur engagement. Je souhaite revenir sur ce débat lors de ce conseil, vu les mensonges de la préfecture de Police et l’attitude minable des socialistes sur le sujet. Je souhaite également vous inviter à venir nombreuses et nombreux au rassemblement organisé par le Front de Gauche le 27 février prochain, à partir de 13h, devant le Sénat, pour soutenir la proposition de loi d’Amnistie sociale déposée par le Front de Gauche.
Et signez la pétition !
Et pour info, je serai ce lundi Procès de 6 militants du collectif des Déboulonneurs (militant-e-s anti pub) pour barbouillage de panneaux publicitaires et refus de prélèvement d’ADN : Lundi 25 février 2013 à 13 h 30, 12e chambre correctionnelle, tribunal de grande instance de Paris.
Le 29 octobre 2012, lors d’une manifestation pour le droit au logement déclarée et non violente, Jean Baptiste Eyraud, porte parole du DAL avait été « encagé » par les forces de police, sans explication, conduisant les familles vers des cars de police stationnés le long de la Préfecture. Dénonçant ce traitement, JB Eyraud était alors sorti du périmètre policier, et avait été brutalement repoussé, puis jeté à terre, après avoir reçu un coup de poing au visage. La préfecture de police a depuis cessé d’employer ce dispositif répressif à l’encontre des mal logés. Mais le 1er janvier 2013, Jean Baptiste Eyraud a été convoqué au commissariat du 15ème arrondissement de Paris suite à une plainte pour violence ayant entraînée une ITT de 6 jours, déposée par le CRS qui l’avait jeté à terre et frappé au visage. (Bref, il a du se casser le poigné en frappant.) Convoqué au commissariat, JB Eyraud s’est vu signifié son obligation de se plier à un prélèvement ADN, ce qu’il a refusé. Il va dorénavant être poursuivi pour son refus d’ADN !
Je voudrais revenir sur le court échange qu’il y a eu en séance du Conseil de Paris.
Pour rappel, c’est très frustrant de déposer un vœu en Conseil de Paris. Nous n’avons droit qu’à 1 minute pour le défendre. Puis l’exécutif (c’est-à-dire l’adjoint-e du Maire en charge de la thématique) peut prendre bien plus de temps pour répondre, ainsi que le représentant du Préfet (désolée, c’est toujours un homme, je ne féminiserai donc pas…).
L’exécutif (PS et EELV) a présenté un contre vœu et m’a demandé de retirer le mien, ce que j’ai refusé. L’exécutif a expliqué qu’on ne pouvait pas demander une enquête interne à la Préfecture de Police de Paris puisque qu’il y avait enquête judiciaire… Quelle belle ineptie ! Il est très fréquent qu’une enquête de l’IGS soit diligentée alors même que la justice est saisie. Dans cette affaire, le PS et EELV (qui a soutenu également le vœu de l’exécutif et pas voté notre vœu hélas) ne se mouillent pas, et ne se précipitent pas pour soutenir le DAL. Et finalement, ils laissent entendre en renvoyant sur l’enquête judiciaire que le DAL pourrait l’être.. On attendait mieux. Ils ont la mémoire bien courte, car jamais le DAL n’a été violent, ce qui n’est pas le cas de la police. L’argument juridique de mauvaise foi leur a permis surtout de ne pas prendre position sur la loi d’Amnistie ! Quelle lâcheté. Quelle trahison de toutes celles et ceux qui ont justement œuvré à battre Sarkozy !
La déclaration du représentant de la Préfecture de Police de Paris m’a fait bondir. Un tissus de contre vérités ! Il a d’abord prétendu que le rassemblement du DAL était illégal et non autorisé… Or, le DAL avait bien envoyé une déclaration de manifestation, la veille (ou l’avant veille). La préfecture était parfaitement informée et a même téléphoné au DAL avant à ce sujet. Le dispositif policier mis en place ce jour là n’était pas un barrage mais un encagement, commencé à la sortie du RER conduisant les familles et les militant-e-s vers des cars de police, garés le long de la Préfecture de région …
Après ce mensonge, on a sans doute à faire à de faux témoignages, devenant une spécialité policière… (À mon avis, j’ai intérêt à utiliser le subjonctif tant que l’enquête est en cours ?!…)
Plusieurs policiers auraient témoigné, appuyant la thèse du CRS. Mais je vous invite à bien regarder la vidéo ci-dessous pour vous faire une idée par vous-même : http://droitaulogement.org/suites-a-des-brutalites-policieres-le-29-11-2012/
Franchement, les images contredisent bien la thèse policière. On voit nettement un CRS plaquer violemment Jean Baptiste Eyraud au sol !
Que cesse la répression du mouvement social, vite une loi d’amnistie des militant-e-s !
La répression du mouvement social sous l’ère de Sarkozy était inacceptable. Je me souviens des rassemblements en soutien à Xavier Mathieu des Continental qui avait aussi été poursuivi et condamné pour son refus de test ADN. Toute la gauche était venue le soutenir ! Certes, le PS n’avait pas envoyé ses numéros « un ».. Mais même eux étaient là !
Le Front de Gauche demande une loi d’Amnistie pour tous les militants poursuivis. Jean Luc Mélenchon et Martine Billard avaient essayé de convaincre François Hollande après son élection de procéder à cette amnistie des militant-e-s syndicalistes. En vain. C’était pourtant bien légitime d’amnistier celles et ceux qui s’étaient mobilisés pour défendre leur emploi, leur entreprise, contre le OGM, contre l’envahissement publicitaire, pour les sans papiers, pour un service public comme une gare de province menacée de fermeture, pour le maintien de l’électricité à des familles qu’ERDF voulait couper… Toutes celles et ceux qui ont contribuer à résister, défendre l’intérêt général et battre Sarkozy !
Mais non. Pour l’instant pas d’aministie ! Et la répression policière et judiciaire se poursuit !
Nous ne pouvons accepter cette répression du mouvement social et sa criminalisation des militants par l’utilisation abusive du FNAEG, fichier au départ prévu pour les délinquants sexuels condamnés ! Ce qui devait être un instrument de preuve à l’encontre de criminels particulièrement dangereux est devenu un outil de fichage de l’ensemble des citoyens, et des militants en particulier !
Le PS et EELV vont-ils soutenir la proposition de loi du Front de gauche pour l’Amnistie sociale ?
Le Front de Gauche vient de déposer une proposition de loi qui sera présentée le mercredi 27 février au sénat (d’où le rassemblement devant le Sénat à partir de 13h). Le gouvernement donnera t-il un avis favorable au texte ? L’ensemble des élu-e-s du PS et d’EELV le voteront-ils ? Rien n’est sûr sans rapport de force !
Il y a donc un enjeu à faire monter un débat public sur le sujet !
Pour info, ci-dessous le communiqué du groupe CRC, celui de Jean Luc Mélenchon et celui du Front de Gauche pour interpeller le gouvernement :
Les droits des travailleurs s’arrêtent-ils à la porte de la commission des Lois ?
Amnistie sociale !
Communiqué du groupe CRC / 13 février 2013
Ce mercredi 13 février, la commission des Lois du Sénat, pourtant majoritairement à gauche, a rejeté la proposition de loi « Amnistie sociale » du groupe Communiste républicain et citoyen.
Ce rejet est inacceptable !
Ces dernières années, les difficultés rencontrées par les Français se sont fortement accrues : chômage, précarité, accès au logement, à la santé, inquiétudes sur l’environnement… Beaucoup de nos concitoyens se sont légitimement engagés dans des mouvements sociaux. Ils se sont exprimés pour faire respecter leurs droits fondamentaux, protéger leurs conditions de travail, préserver l’emploi, les services publics, un système de protection sociale efficace et solidaire, leur environnement…
Parmi eux, beaucoup sont frappés de procédures criminalisant leurs actions revendicatives. Or, les travailleurs en lutte, les citoyens qui défendent l’école, leur outil de travail, leur hôpital, le droit à l’emploi et à la retraite, ne sont pas, n’ont jamais été des délinquants ou des criminels !
Le 27 février, en votant cette proposition de loi « d’amnistie sociale », la gauche sénatoriale avec le soutien du gouvernement, peut rétablir ces travailleurs injustement poursuivis dans leurs droits.
Cela constituerait enfin un premier signe positif en leur direction.
Communiqué de Jean-Luc Mélenchon
L’amnistie des syndicalistes n’a que trop tardée
J’appelle le gouvernement à soutenir sans tarder, la proposition de loi pour l’amnistie des syndicalistes et militants associatifs, déposée par les parlementaires du Front de Gauche et qui arrive en discussion au Sénat.
Le gouvernement doit cesser de mépriser le mouvement social et l’action des syndicalistes pour défendre l’emploi et les services publics. Il doit soutenir sans ambiguïté cette proposition de loi d’intérêt général pour que cessent les poursuites aveugles et arbitraires dans l’exercice des droits syndicaux et de la liberté d’expression et de manifestation.
Le ministre de l’Intérieur ne doit pas s’occuper de cette affaire, lui qui organise la lamentable répression contre les mouvements sociaux qui a fait perdre un œil à un syndicaliste de la métallurgie. Nous comptons sur la ministre Taubira pour apporter le soutien du gouvernement à ce texte de salubrité publique.
Communiqué du Front de Gauche
TOUS ENSEMBLE POUR LE VOTE DE LA LOI D’AMNISTIE SOCIALE
Pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy de nombreux salariés, syndicalistes, responsables associatifs et citoyens ont été fichés, condamnés ou sont sous le coup de poursuites pénales ou administratives pour avoir participé à une action collective en faveur de l’intérêt général ou au service de revendications professionnelles et sociales. Parfois même une simple distribution de tracts a suffi à les poursuivre en justice.
Trop de sanctions injustes ont été prononcées à l’égard de militants qui par leur action citoyenne ont largement contribué à la défaite de N Sarkozy. Ceux qui mériteraient d’être sanctionnés ne sont pas à chercher parmi ces militants mais plutôt parmi ceux qui délocalisent ou licencient sans autre motif que d’accroître leurs profits et qui détruisent ainsi des milliers de vies.
La justice, c’est d’amnistier toutes ces condamnations injustes.
L’avenir c’est de mettre fin à la criminalisation des luttes sociales.
Tel est le sens de la proposition de loi d’Amnistie sociale déposée par les Sénatrices et les Sénateurs du groupe CRC et du Front de Gauche. Celle-ci sera examinée au Sénat le mercredi 27 février dans l’après midi. Pas une seule voix de gauche ne doit manquer au vote de cette loi. Le Front de Gauche appelle à se mobiliser, à se rassembler pour soutenir cette proposition de loi.
Il appelle à un rassemblement,
en présence de syndicalistes, de responsables associatifs,
devant le Sénat mercredi 27 février à partir de 13 heures,
Rendez vous au débouché de la rue de Tournon face à l’entrée du Sénat 13 H