La convergence des luttes autour des Goodyear

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Ce 12 février 2013 au matin, ils ne sont pas loin de 1 000 devant le siège de Goodyear à Rueil-Malmaison. La direction du groupe de pneumatiques dévoile devant le comité central d’entreprises le contenu du « plan social » destiné à accompagner la fermeture du site d’Amiens-Nord. Une fermeture que rien ne justifie d’un point de vue économique. Des salariés de toute la France sont présents aux côtés des Goodyear : Arcelor ; Ford ; les Licenci’Elles des 3 suisses ; PSA ; Dunlop Montluçon et Riom ; Sanofi ; Valéo ;Renault ; Michelin ; Firestone ; Candia ; Coca-Cola ; Haribo ; Ford ; Fralib ; ArcelorMittal de Florange… La fédération CGT de la chimie a appelé à une mobilisation totale, la confédération CGT appuie le mouvement…
Cette journée a donc une ampleur nationale. Et les luttes convergent dans la lignée du rassemblement du 29 septembre à Aulnay, du 29 janvier à Paris… Les Goodyear sont devenus un des symboles forts de cette France qui lutte pour l’emploi. « Nous résistons depuis 2007 contre une multinationale puissante, jamais nous n’avons cédé à la violence et ce malgré une provocation non stop », précise le syndicat CGT de Goodyear Amiens.

130212_pg_goodyear_2 Le Parti de Gauche a tenu à être présent. Il y a Martine Billard, co-présidente du PG ; François Delapierre et Eric Coquerel, secrétaires nationaux ; Laurence Sauvage, animatrice du Front des luttes.

Malgré la présence d’un nombre surdimensionné de policiers et de CRS, les salariés en lutte ne céderont à aucune provocation. La dignité, la responsabilité, la force du bon droit animent tous les présents. « Les voyous, ce n’est pas nous ! », résume le sentiment général. Au-delà de la lutte pour préserver l’outil de travail à Goodyear comme ailleurs, les salariés en convergence réclame du président de la République qu’il tienne au moins un engagement de campagne : « La loi interdisant les licenciements boursiers, Hollande, tu nous la dois ! »
A présent, laissons la place aux syndicalistes de Goodyear qui parlent de leur bataille pour défendre l’usine d’Amiens :
« Depuis des jours, nous ne cessons d’entendre que les Goodyear vont se réunir pour en découdre avec les forces de l’ordre, le ministre de l’Intérieur commente des rumeurs. Jamais la CGT Goodyear n’a eu cette démarche. Bien au contraire, nous avons toujours appelé au calme et, surtout, à ne pas tomber dans la provocation qui sera c’est sur omniprésente…
Tous les patrons qui annoncent des restructurations ne cessent de dire que la CGT, chez PSA comme chez Goodyear, est irresponsable. Sans nous, il y a belle lurette que les usines seraient fermées. Les médias, qui ne sont que le bras armé du gouvernement, reprennent en boucle la désinformation totale pour continuer à criminaliser l’action de ceux qui se battent contre des patrons voyous pour leurs emplois !
Nous n’entendons aucun commentaire sur la fermeture du site de Clairoix où les gars avaient tout accepté, rien non plus sur Molex. Mieux encore, des soit disant analystes économiques, qui ne connaissent rien au dossier Goodyear, affirment sur toutes les chaines que le site de Dunlop Amiens tourne du feu de dieu, alors que nous savons tous que celui-ci a perdu 65 % de sa production et que son avenir est plus qu’incertain. Le MEDEF, le gouvernement et certaines centrales confédérales (cfdt, cgc, cftc) s’unissent pour essayer de détruire les seuls qui résistent à la casse organisée de notre industrie.
Ils veulent coûte que coûte nous détruire. Le 29 janvier 2013, nous avons réuni plus de 20 entreprises dans la rue pour demander au gouvernement de tenir les promesses faites lors de la campagne électorale. L’union des salariés est un danger pour tout le système, car le MEDEF comme le gouvernement et les autres qui se disent syndicalistes font cause commune !!!!
Un peu comme au temps d’une époque bien sombre de notre histoire où les résistants étaient les hommes à abattre… Les syndicalistes CFDT de SANOFI qui ont eu le malheur de dire ouvertement qu’ils ne décoléraient pas contre Berger et la signature de l’accord sur la « sécurisation de l’emploi » sont devant le peloton d’exécution, ils risquent d’être exclus parce qu’ils ont dit qu’ils n’acceptaient pas cette signature qui met en danger grave leurs emplois.
Les Goodyear seront au siège social, nous y allons pour réaffirmer que nous nous battons pour nos emplois. Nous refusons toutes provocations et demandons au gouvernement d’être à l’écoute du monde du travail et non uniquement des patrons, comme c’est le cas actuellement. Le gouvernement s’aperçoit que la casse industrielle dans notre pays met des milliers de salariés et à juste titre en colère. Il suffit de constater ce qu’il se passe à Pétroplus : hier, il y avait 5 repreneurs et aujourd’hui les mecs vont recevoir des lettres de licenciements !
Les Goodyear se battent dignement depuis 2007, nous n’avons qu’un seul objectif garder nos emplois et défendre l’industrie de notre pays…
De nombreux acteurs autour de ce dossier passent leur temps à vouloir détruire la CGT Goodyear. Peu importent les méthodes et les propos, nous résisterons, nous ne plierons jamais. Nous sommes les seuls à pouvoir affirmer que sans nous le site de Goodyear serait fermé depuis au moins 2007 !
Le 12 février 2013, nous allons être provoqués et la CGT demande aux Goodyear de ne pas tomber dans le piège qui va nous être tendu. Nous avons su protéger avec intelligence notre usine et nos emplois. Pendant des années, l’ancien préfet de la Somme disait « la CGT à une attitude responsable… ». Personne ne nous détournera de notre objectif principal et nous ne serons jamais les égaux de la direction Goodyear. Les voyous ce n’est pas nous ! »

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