« M. Hollande, elles sont où vos promesses ? » ou l’itinéraire d’un « olibrius » dijonnais
34 jours de camping devant sa boîte pour défendre les salariés avec, à la clef, un licenciement et une convocation au tribunal correctionnel ! Ça, c’est la vie d’un syndicaliste normal (Sud-Solidaires). Où ça ? Dans une entreprise dirigée par un patron normal du MEDEF (ex-vice-président trésorier et ex-président de la Fédération Française du Bâtiment), à Dijon, où se rend un Président de la République… « normal » !
Quand, avec ses camarades syndicalistes, il rencontre François Hollande, Fabien Bauduin a de quoi dire. Il paie au prix fort ses combats contre la géolocalisation ou pour les augmentations de salaires : obstruction au syndicalisme, tentative d’éviction par mise à pied, demande de licenciement jusqu’au refus de l’Inspection du Travail. Pourtant, il n’en démord pas. Il se présentera le 16 mai 2013 devant les juges, « la tête haute ». Il partage et comprend celles et ceux qui espèrent en l’amnistie proposée par le Front de Gauche. « Elle doit être votée », insiste-t-il.
Mais cela ne suffira pas à le contenter. C’est ce qu’il a voulu dire en interpellant François Hollande à Dijon le 11 mars 2013. Il lui a rappelé ses promesses non tenues. Homme de conviction, Fabien ne comprend pas que les socialistes ne tiennent pas leurs engagements. Et ce même s’il n’est pas dupe de leur timide contenu.
Il n’est pas le seul, à en croire le nombre croissant de citoyens qui, en l’entendant, partagent son avis. Il l’a tout simplement crié, en notre nom à tous. Pour cela, il s’est fait expulser manu militari par la protection du Président. Pour chacun d’entre nous, c’est un déni de la liberté d’expression, comme sous Sarkozy.
François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon, en rajoute dans le mépris, en qualifiant les militants syndicalistes présents « d’olibrius ». Comme le dit Fabien, « les syndicalistes sont pris pour des cons », et « ça pète de partout ». Il n’y a donc pas à s’étonner que les olibrius fassent des petits.
A Dijon comme ailleurs, nous serons tous, désormais, des olibrius.