Parti de Gauche Val d’Oise (95) • Logements vides: réquisitions à tous les étages !


Requisitions_5 Le collectif Val d’Oise a été reçu mercredi 15 mars à la préfecture par le directeur de cabinet afin de lui remettre le « book » des locaux et terrains vacants dans le Val d’Oise. La délégation composée de Rose Marie Saint Germès Akar (EELV), Jean-Michel Ruiz (PCF) et Patrice Lavaud (PG) a insisté sur le fait qu’il fallait arrêter le gâchis et faire en sorte que la loi S.R.U. soit appliquée sur l’ensemble des villes du département et que l’état s’implique et prenne ses responsabilités. Il a été aussi demandé que le taux de TVA pour la construction et la réhabilitation de logements sociaux reste à un taux réduit. Plus de 155 photos de locaux disponibles ont ainsi été prises par les militants du Parti de Gauche pendant les mois de janvier et février et chaque jour nous découvrons encore d’autres. Autant dire que pour le Val d’Oise, nous n’en sommes qu’à la partie visible de l’iceberg.Cela représente des milliers de m² disponibles.

Car le constat est sans appel. La France compte plus de 3,6 millions de personnes sans logement ou très mal logées. Nous voyons des bidonvilles se construire dans toutes les grandes villes. Et pourtant ! Nous connaissons tous cette maison de la rue d’à côté qui est vide depuis des années, cet immeuble de bureaux qui reste fermé.

Depuis des années, nous aidons des personnes qui cherchent bien souvent à survivre et qui connaissent des difficultés de logement. Réfugiés politiques à Saint-Gratien, qui logent dans un hôtel et dont le maire ne veut pas scolariser les enfants, camps de Roms à Deuil, Mery, Saint-Ouen l’Aumône que l’on renvoie de ville en ville, pour n’en citer que quelques-uns.

Novembre 2012, le maire d’Eaubonne fait expulser des jeunes qui squattaient une maison vide depuis plus d’un an, propriété de la ville. Pour la loi, c’était pourtant le début de la trêve hivernale mais pas aux yeux de M. le maire : dehors, pas de trêve pour les squatteurs !

Mi-janvier, c’est un SDF qui est retrouvé mort sur un parking d’un magasin de Domont.

Mi-janvier, toujours, on apprend que l’on peut faire payer un loyer de 330 € pour un logement de 1,56 m2 à Paris !

STOP ! Ça suffit !

La ministre du logement, Cécile Duflot, s’est dite prête à effectuer des réquisitions de logements vides mais a ajouté qu’il était difficile d’en faire le recensement. Elle déclarait : « Ce patrimoine caché « est très difficile à identifier », donc « il faut sensibiliser à cette question l’ensemble des services publics ». « Administrations, professionnels… tous ceux et celles qui ont connaissance de ces bâtiments ou logements vacants sont invités à en faire part aux services de l’Etat, aux préfets ».

Nous répondons : chiche !

Nous, on peut, Madame la ministre.
C’est pour cette raison que les militants du Parti de Gauche sont entrés en campagne afin de recenser sur le département l’ensemble des bâtiments pouvant abriter des sans-logis ou des personnes désireuses d’avoir enfin un logement digne. Il suffit de chercher et on en trouve à la pelle !

Jean-Yves, notre rouge-gorge local, a réalisé une banderole : « Réquisition des logements vides ». Chaque militant a pris son appareil photo. Nous avons décidé de faire le « Presse-Bouc du Mal-Logement » en montant à l’assaut des « mauvaises » résistances, surtout celles des maires de certaines villes du département qui ne respectent pas la loi SRU.
Le nombre de locaux vacants est estimé à environ 500 000 par l’INSEE dans les sept plus grandes villes de France (Paris, Lyon, Marseille, Nice, Toulouse, Lille, Montpellier) et approcherait les 2,5 millions sur l’ensemble du territoire. Pour deux tiers, ces habitations appartiendraient à des personnes morales et pour un tiers à des particuliers.

Nous avons déjà dénombré trois cliniques, une base militaire, une ancienne préfecture, un ancien commissariat, un ancien tribunal, des usines disponibles pour des places d’urgence sans compter les maisons et appartements vides où l’on pourrait reloger des familles. Cette action a cependant valu une convocation par la Sous-direction de l’information générale à Patrice Lavaud (SDIG), co-secrétaire départemental du Parti de Gauche 95, montrant toute l’attention que porte les autorités à cette initiative.

Resterait aussi faire le tour des immeubles dans lesquels existent des appartements vides. Mais c’est moins visible.

Déjà, avec les milliers de m2 vacants que nous avons dénombrés, ce sont des centaines de logements qui pourraient être construits.

De très nombreux logements sociaux sont toujours nécessaires. En Val d’Oise, 25 villes ne respectent encore pas la loi SRU, qui en impose un minimum de 20 %. 8 d’entre elles ont vu leur taux de pénalité majoré de 50 à 100 % car elles ne respectaient même pas les objectifs triennaux. Ces villes avaient pour objectif de construire 475 logements sociaux, elles n’en ont réalisé que 85. Alors que sur ces territoires, ce sont pourtant 760 demandes de logements qui sont en souffrance. Et encore, ce chiffre peut se révéler très en dessous de la réalité. En effet, le manque d’offre est tel que, désormais, bien des familles renoncent purement et simplement à déposer un dossier… Dans quel taudis les retrouverons-nous ?
C’est pourquoi il faut insister, enfoncer le clou : les locaux vides, les terrains disponibles existent bel et bien. Mais les maires préfèrent les vendre à des promoteurs plutôt que de construire les logements sociaux indispensables à la survie des populations et que la loi leur impose !
Nous ne lâcherons rien ! Nous allons poursuivre ce travail salutaire, et surveiller de près ce que vont devenir tous ces lieux recensés, parmi lesquels de nombreux ouvrages collectifs très rapidement habitables.
Une exigence, un droit, un toit pour tous : c’est aussi ça, l’Humain d’abord !

Photos: Jean-Yves Bauduin

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