Peu de discours mais de la méthode

2013-03-22-congres-20130322_congrespg_0560
Crédit photo photosdegauche.fr (octave_honorin)

Ce samedi 23 mars au matin, le congrès du Parti de Gauche reprend ses travaux, renforcés par les camarades qui sont arrivés aux aurores. Avec les Blogchéviks, nous sommes à pied d’œuvre pour rendre compte des travaux d’une organisation mature qui a décidé de s’organiser pour devenir un parti de masse. Les statuts adoptés, non seulement le permettent mais ouvrent la voie au renforcement de notre organisation, à l’émergence de cadres nouveaux et à la formation des militants.

Ce matin, en présence de la presse – nous n’avons rien à cacher – mais aussi de nombreux invités représentant les partis amis du Front de gauche, nous abordons la plateforme politique en séance plénière. Après un rapport introductif du délégué général du Parti, François Delapierre, nous approfondissons le travail entamé la veille en ruche.

La lutte contre les faussaires de l’extrême-droite est au cœur de nos échanges, quand nous sommes engagés dans une course de vitesse contre les idées de la haine. Dans la campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon l’a rappelé : « A la fin, ce sera entre eux et nous ». Pourtant, Alexis Corbière le précise au micro : « L’événement politique majeur des élections de 2012, c’est la progression du Front de gauche ! pas la hausse du FN. Dans bien des endroits, nous lui sommes passés devant comme à Aubervilliers, Stains, Vaulx-en-Velin, Grigny où nous sommes en tête ».

Les discussions se poursuivent aussi dans les couloirs, autour d’un café ou d’un verre d’eau fraîche. Mais dans leur immense majorité, les délégués sont studieux, concentrés, attentifs à chaque intervenant qui se succède au micro. Au petit-déjeuner, nous avons débrieffé les débats de la veille, tenus à huis-clos.

Dans la grande salle, la discussion reprend sur l’enjeu de l’Europe, dans la perspective des élections de juin 2014, pour lesquelles nous fixons au Front de Gauche l’objectif de passer en tête de toutes les formations de gauche. Ce débat est bousculé par les événements de Chypre, lesquelles nous amènent à bousculer notre propre corpus idéologique. C’est la force d’un parti vivant que de tenir compte de la réalité quitte à remettre ses propres dogmes en cause. Plus que jamais, nous partons du réel pour aller vers l’idéal. Guillaume Etiévant, de la Commission économique du PG, en appelle donc à « la désobéissance » face aux diktats de la Banque centrale européenne.

Echo aux propos de Jean-Luc Mélenchon qui, la veille, déclarait « entre l’euro et le peuple, nous choisirons le peuple ». Nous proposons ainsi de réhabiliter le rôle de la Banque de France, outil des politiques d’intervention de la puissance publique. Les délégués qui prennent la parole font la démonstration de l’intelligence du peuple militant. Les membres de la direction sortante n’ont pas le monopole des arguments – ils s’en félicitent d’ailleurs – et les idées irriguent le débat pour qu’ensemble nous en ressortions plus forts, plus en phase avec la réalité, plus pertinents dans nos analyses et nos propositions.

Le consensus politique qui émerge de nos échanges ne relève donc pas d’un unanimisme de façade, d’une volonté de présenter un « joli visage » au peuple de gauche. Têtes dures nous sommes jusque dans notre manière de fonctionner. Et quand nous parvenons à une position commune, c’est bien parce que chacun a été convaincu de sa pertinence. D’où des débats longs ponctués de rares votes. Depuis notre naissance, nous avons fonctionné de cette manière et c’est bien cela qui fait la force du Parti de Gauche. Cela a aussi pour gros avantage qu’à l’issue d’une confrontation politique, entre nous, il n’y ait ni vainqueurs ni vaincus car c’est bien l’organisation qui a gagné en clarté.

Cette méthode, en outre mais ce n’est pas là la moindre de ses qualités, nous permet d’éviter collectivement un double écueil. D’un côté, nous évitons la confusion qui naît de l’absence de cohérence entre les actes et les discours ; de l’autre, nous refusons les discours de posture aux relents gauchistes. Nous cheminons bien sur la ligne de crête d’un parti totalement mobilisé pour conquérir le pouvoir à tous les niveaux. Pas pour lui mais pour se donner les moyens de changer la vie. Ce congrès en donne encore plus la preuve par l’exemple.

Commentaires

Les Commentaires sont clos.