Martine Billard au Congrès du PG • « Le temps n’est plus aux hésitations »

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Verbatim de l’intervention de Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche, devant le 3e congrès à Bordeaux, le samedi 23 mars 2013.

« Ca fait chaud au cœur d’être dans un congrès animé d’un tel souffle. (…)

Je veux saluer l’arrivée des Fralib qui nous ont tant apporté en termes de réflexion sur la lutte, la réappropriation des moyens de production et d’écologie. (…)

Nous insistons sur la spécificité de la crise historique que traverse le capitalisme, confronté à la limite écologique. Aujourd’hui, il est devenu impossible d’avoir une croissance infinie dans une planète finie. (…)

Face au capitalisme et au productivisme, le mouvement ouvrier s’est doté du socialisme et du communisme. Nous y ajoutons aujourd’hui l’écosocialisme que nous avons formalisé en 18 thèses et que nous vous proposons d’adopter dans notre plateforme de congrès. (…)

Face à la crise écologique, les gestes individuels, pour utiles et nécessaires qu’ils soient, montrent leur limite. Il faut changer de système. L’écosocialisme est un projet global qui répond sur les points de vue économiques, sociaux, écologiques et démocratiques. Il commence par les luttes contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes, contre la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, contre l’EPR. (…)

Au-delà des résistances immédiates, nous devons être en capacité de proposer des alternatives à court et à long terme. Pour cela, nous impliquons le peuple. C’est de cela dont nous parlons quand nous revendiquons la révolution citoyenne. (…)

Construire l’alternative, c’est aussi démontrer inlassablement qu’il est possible de faire autrement en refusant l’ANI, en interdisant les licenciements boursiers. (…)

Notre protectionnisme solidaire vise à ce que chaque pays puisse disposer de sa propre industrie, respectueuse de l’environnement, qui protège les droits des travailleurs. Ce n’est pas un protectionnisme de repli sur soi, un protectionnisme nationaliste. (…)

Pour cela, il faut unifier la gauche. Unifier la gauche, c’est rompre avec les politiques austéritaires. Tant qu’il n’y aura pas d’avancées en matière de répartition des richesses, de réponses écologiques à la crise, en matière de démocratie à l’entreprise, alors oui, nous continuerons à critiquer ce gouvernement. (…)

Bien sûr, il y a le Front national. Nous n’avons pas attendu le Parti socialiste pour nous en rendre compte. Mais, à sa différence, nous allons au combat. Nous avons présenté Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont. Nous, face à l’extrême-droite, nous osons ! (…)

Partout en Europe : comme en Hongrie, comme en Grèce, comme en Italie, l’extrême-droite monte. Le seul moyen de l’endiguer, c’est de développer une gauche qui ne se renie pas, qui propose une alternative. (…)

L’année 2013 sera une année de luttes : lutte sociale, lutte environnementale, lutte démocratique. Il y aura deux moments de convergence : le FSM à Tunis dès lundi ; l’altersummit en Grèce en juin. Nous participerons aux deux. (…)

Nous ne sommes pas là pour témoigner, pour contester. Nous sommes là pour prendre le pouvoir. Nous n’attendons pas le grand soir. Nous nous battons au jour le jour pour conquérir les leviers du pouvoir. (…)

C’est pourquoi il est vital que les militants du Parti de Gauche construisent partout les assemblées citoyennes, les Fronts de gauche thématique. Nous avons donc besoin d’un parti présent dans tout le pays, actif, à l’écoute de la société et de ce qui bouge. (…) Il faut placer l’imagination au pouvoir, nous ne souffrirons jamais de trop d’imagination. (…)

En 2014, nous affronterons deux élections. L’élection est un moment important car il constitue l’occasion de franchir un pas dans la conquête du pouvoir. A l’occasion des élections européennes, nous allons développer, avec nos amis du Parti de la Gauche européenne, une campagne à l’échelle du Continent pour faire vivre le refus de l’austérité. Nous allons leur offrir le moyen de se rassembler. C’est autour de la lutte contre l’austérité que nous allons créer le clivage. Et oui, notre ambition est de passer en tête de toutes les forces de gauche en France. Cela demandera beaucoup de travail mais nous en sommes capables.

Avant, il y a les municipales. Nous écrivons que nous devons faire de chaque ville, de chaque intercommunalité, un point d’appui dans la lutte contre l’austérité. Donc, nous ferons tout pour battre la droite et l’extrême droite. En même temps, nous ne pouvons pas nous allier à des partis qui soutiennent les politiques d’austérité menées par les hiérarques du gouvernement. Les raisons ne manquent pas de créer des listes Front de gauche partout.

Ce n’est plus le temps des hésitations. Ce n’est plus le temps des longs discours. Si nous n’allons pas de l’avant, c’est l’extrême-droite qui le fera. Oui, il y a une course de vitesse engagée entre eux et nous. Oui, nous devons la gagner, pour la République, pour la France, pour notre peuple. »

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