Mon premier congrès politique
Des congrès syndicaux j’en ai déjà fait un certain nombre, beaucoup, pleins. J’y ai à chaque fois pris la parole et surtout beaucoup appris, mais il existe cette fois une énorme différence. Syndicalement on parle d’un même constat, celui qui nous est fait au travail, des saloperies gouvernementales à travers les lois iniques et surtout de luttes toujours de luttes,mais pas ou peu du pouvoir. Syndicalement parlant beaucoup trop de lâchetés politiques ont détruit de tout temps l’espoir qu’une assemblée citoyenne puisse imposer au patronat de faire vivre tout un peuple du travail qu’il fait.
Cette fois, et pour la première fois au bout de trente ans de travail, je suis venu parler en plus de ma vie d’homme au travail, de la vie des hommes, de la vie du monde, de mes envies oui, mais au-delà du partage de cet envie avec tant d’autres gens.
Cela fait quelques mois, que j’ai choisi mon camp. N’importe quoi ! Ça fait une vie que mon camp est celui-ci. La naissance impose à tous l’intégration sociale dans un monde construit. Par contre, c’est depuis peu, 18 mois, que fatigué peut être des lenteurs du monde syndical, que j’ai trouvé sur ma route, à coté d’autres gens, un endroit militant.
Travailleurs pour certains, mais pas que, ils sont aussi engagés ailleurs, autour, dedans, je n’avais jamais accepté de diluer mon travail syndical que j’estime essentiel, avec l’implication civique plus générale, et puis soudain une campagne, un programme, une force qui monte, fraternelle, libertaire égalitaire et construite à satisfaire ce qui constitue ma vie et au-delà les vies.
Militant, pour un syndicaliste c’est très simple évidemment. Mais militer pour d’autres que soi ce n’est pas si évident. Entendre et prendre conscience qu’un monde tout autour doit devenir son problème essentiel, sortir de son usine pour entrer dans le monde, ce n’est pas évident, et ça ne l’est encore pas. Mais il me fallait aller voir, être dedans et sentir non pas un espoir, à 52 ans l’espoir se dilue dans l’horreur parfois de certains constats. Mais aller voir quand même ce qui m’avait séduit et qui c’est certains aujourd’hui me construit.
Congressiste, il me faut remercier le petit groupe militant de ma ville qui m’a porté à cet honneur là. J’espère de tout mon cœur de ne les avoir point déçus, en prenant part aux débats essayant d’apporter leurs idées qui s’approchent tant des miennes, et puis ce n’est qu’un congrès une photo d’un instant qui progressera demain qui s’imposera enfin.
Congressiste parmi d’autres, je suis resté dans la salle principale écoutant, je ne me suis que peu promené. Non je n’ai pas vu Jean Luc Mélenchon de tout près mais il était si proche, ni Martine Billard autrement que devant moi au départ du week-end. Par contre dans une ruche pleine de gens bourdonnant dans une multitude de case à bonnes idées, on a perçu de suite la mission incroyable qui nous était confiée. Trouver la route droite des idées et des moyens d’en construire le partage avec le monde.
Individu de gauche j’ai mes idées à moi, individus de partout dans le monde ils ont leurs idées à eux. Alors on pose les débats on aimerait tant dire tout ce qui travaille nos corps et nos cœurs, en deux ou trois minutes, c’est parfois pas difficile d’apporter en ce lieu sa pierre à l’édifice. Et puis un congrès c’est une frustration parfois, les temps de paroles sont étroits. Alors en quelques mots, on y prend son courage et on y va défendre ce qu’en groupe parisien on avait à y dire.
Paris, province, France, Monde, un instant, on a un sentiment qui effraie, on comprend soudain que demain encore, il va falloir construire d’autres moyens d’unir et ne donner jamais l’impression d’être de nulle part. Un congrès c’est surtout une étape pour l’autre qui viendra.
Nous sommes pleins d’espoir et tellement différents qu’au final rien ne saura effacer l’unité de ce texte que j’ai envie d’emporter devant vous mes camarades comme une lueur, comme un destin.
Un monde dans un congrès s’ouvre à moi lors de ce petit déjeuner très succin par la rencontre au hasard d’un café matinal de la délégation du Maghreb. Nous composons autour d’une discussion sur les régions avec une déléguée d’alsace l’histoire de nos langues apprises ou perdues de notre enfance et cheminant d’une manière incroyable en sommes à écouter soudain les combats de la rue qui traversaient Tunis.
Chacun s’en retourne ensuite enrichit d’un partage, d’une information différente écouter dans la salle combien tous ces combats sont d’une seule bataille. C’est aussi ça la gauche pas de casernement, pas de repli sur soi.
Et puis un congrès, c’est le discours final dont on comprend l’emphase. C’est voir un peuple aquitain entrer partager nos travaux dans un délire de drapeaux et de rires nouveaux .On se félicite de s’être un peu fâché mais surtout d’être unifiés autour de pleins d’idées, un congrès c’est jamais fini, à peine il se termine qu’il grandit déjà.
Un congrès c’est aussi un retour à la vie des cités, à l’abrutissement médiatique d’un raccourci de salopard. Ils n’ont donc rien perçu ? Ils n’ont donc rien vu ? Ils n’ont rien entendu ? Non ils n’ont rien écouté, une force monte alors celle d’écrire la vérité.
Délégué du congrès avec une force immense on a inscrits dans un texte osé, que nous oserons nous répondre coup pour coup aux affairistes du monde. On ose dire que nous sommes la France que nous serons la gauche que nous opposerons partout l’importance d’une nation et d’un peuple qui ne mourra pas de faim, que nous installerons les entreprises françaises qui partageront avec le monde entier des œuvres citoyennes et techniques qui protégeront la vie et les vies. Et pour ce faire et puisqu’il faut le faire, nous feront progresser la république cette sixième plus juste plus grande plus citoyenne.
Une énorme unité de principe est inscrite au congrès et qui a déjà séduite 4 millions d’électeurs et qui au regard de la destruction du monde recevra sans aucun doute l’adhésion très bientôt de nouveau partisans, de bien des camarades et tant d’autres citoyens.
Un congrès c’est ambitieux dans le texte et l’esprit. Alors j’ose maintenant !
Carl Pfeiffer
Militant syndicaliste engagé, j’avais quitté un temps l’idéal politique, plus personne ne portait assez un projet en s’enfermant dans l’opposition soit stérile, soit de façade.
En observant la campagne présidentielle naissante, j’ai perçu un discours neuf. Un projet politique complet, qui redonne place au citoyen dans une république reconstruite sur ses bases historiques. Tout s’éclaire à nouveau et l’appel de Bastille démontre le rassemblement de toute une population sur ces thèmes. La gauche est revenue, cette gauche qui n’est pas l’opposition mais la solution.
Une évidence s’affirme, un nouveau parti est le moteur de cette évolution, c’est le parti de gauche. Drapeau vert et rouge en étendard et ce slogan qui dit « l’humain d’abord », mon adhésion est totale et complète, et puisque la gauche est revenue, je suis là !