Villeurbanne • Les Roms sont dangereux pour la santé des morts
Le maire de Villeurbanne, est ce qu’on peut appeler un socialiste décomplexé. Cet été, il avait signé dans le journal Le Monde une tribune soutenant la politique raciste du gouvernement et appelant aux démantèlements ciblés des campements Roms. Pour lui, l’important, ce n’est pas la rose, ce n’est pas le campement non plus, c’est le campement Rom. (1)
Fin août, il assigne donc au tribunal une centaine de personnes qui avaient trouvé refuge au fond d’un parc naturel. A l’époque, pour justifier sa demande d’expulsion, la mairie précise que les Roms menacent… Les espèces protégées.
L’assignation précise en effet: « le Parc Naturel de la Feyssine abrite des espèces protégées dont la préservation ne peut qu’être menacée par ce type d’occupation ».
En France, il est plus important de protéger les animaux que les enfants Roms.
Le juge ordonne une expulsion immédiate et les familles partent sur deux autres terrains, toujours à Villeurbanne, ce qui démontre bien l’absurdité de la politique qui est menée et qui ne règle absolument rien.
A nouveau, les 2 terrains font l’objet de procédures d’expulsion qui sont lancées fin août 2012.
Alors qu’ils sont occupés par les familles depuis plus de 6 mois, aucun de ces terrains n’a fait l’objet de l’application de la circulaire interministérielle du 28 août adressée à tous les préfets. Cette circulaire prévoit pourtant de mettre en œuvre, avant une expulsion, un diagnostic et un accompagnement pour les familles (2)
A Lyon, le préfet ne doit pas recevoir les circulaires interministérielles. Ou alors, il ne les lit pas, trop occupé, sans doute, à traiter le dossier des éléphants qu’il veut euthanasier et qu’il traîne depuis des mois. (3)
Pour justifier sa demande d’expulsion, la mairie de Villeurbanne, faute d’espèces animales à protéger trouve un nouvel argument. « Cette occupation, si elle devait se prolonger davantage poserait immanquablement de graves problèmes d’hygiène tant pour les occupants que pour le voisinage »
Bon, vous me direz, c’est du classique, c’est l’argument habituel… Sauf que… Les voisins des familles installés sur le terrain de Villeurbanne ne sont pas des voisins comme les autres. Ce sont des morts.
Et oui, des morts. Chassés de toute part, traqués par les voisins qui vont parfois jusqu’à incendier leurs cabanes, ces familles décident de s’installer à côté d’un cimetière. Elles se disent sans doute, qu’au moins à cet endroit, elles ne risquent pas de réveiller leurs voisins si elles font trop de bruit.
Et bien non. La mairie de Villeurbanne estime que les Roms, après avoir menacé des espèces animales protégées, menacent l’hygiène de personnes mortes et enterrées. C’est fort, non ?
En France, l’hygiène des morts est plus importante que celle des enfants Roms.
Hier, 28 mars 2013, sous une pluie glaciale, le préfet du Rhône, à la demande du Maire de Villeurbanne, à donc procédé à l’expulsion de 80 personnes dont la moitié d’enfants. Tout s’est passé très vite. La police est arrivée avec les bulldozers qui ont tout cassé. Jetées sur le trottoir, les familles sont restées un moment à regarder la France détruire tout ce qu’elles possèdent, c’est-à-dire pas grand chose.
Le soir même, à la télévision, François Hollande, du haut de ses 29% de popularité, nous expliquait qu’il renonçait au socialisme. Merci, nous avions compris.
(2) http://www.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20120829/1752609_c1da_intk1233053c__2_.pdf