Le #5mai, une marée pour dire: “la Ve, du balai”!
La crise est maintenant politique. Pas cette petite crise passagère, telle une crise de foie, que l’on soulagerait, en quelques heures, en avalant une ou deux pastilles à la poudre de perlimpinpin. Bien plus cette crise massive, qui révèle le stade terminal d’une maladie qui ronge depuis des décennies. Beaucoup continuent de croire que le remède c’est les pastilles. De droite, comme de “gauche”, ils appellent à un remaniement. La nuance réside, tout au plus, dans le nombre de pastilles à absorber. D’autres comprennent l’étendu du mal, du désastre et le ridicule de l’usage des pastilles, qu’elles soient roses ou bleues. La maladie qui provoque ces crises répétées, de plus en plus violentes et morbides, porte un nom: la Ve République.
Le remaniement comme thérapie? Mais il a déjà eu lieu le remaniement, pas plus tard que le 6 mai 2012, moins d’un an de cela. Le président? Il a changé! Le premier ministre? Il a changé! Les ministres? Ils ont changé! Les députés? Ils ont changé! Un sacré remaniement donc. La politique reste pourtant la même. Les dérives d’une oligarchie qui se comporte sans aucune limite, dans la recherche d’une jouissance personnelle absolue, perdurent. Pris la main dans le sac, on nie en bloc. Le clan fait bloc. Puis la vérité perce, grâce à l’opiniâtreté de journalistes rémunérés par leurs lecteurs et non par de riches investisseurs qui n’ont même pas besoin de l’ouvrir pour exercer la censure dans les salles de rédactions. Alors le bloc se délite. La ritournelle de l’homme seul, agissant seul, se met en place. “C’est pas nous, c’est lui qui est”…c’est ça leur défense.
L’homme seul devient plusieurs dès le lendemain. Ainsi apprend-on que le trésorier du candidat Hollande, celui qui veut faire la guerre à la finance sans visage et sans nom, détient des comptes aux Iles Caïmans. La défense, encore une fois, est l’habituel “on ne savait pas, c’est pas nous, c’est lui qui est”! Durant 30 ans, ils se côtoient, font leurs études ensemble, militent ensemble, gouvernent ensemble. Ils s’envoient des “amis ” en veux tu en voilà à longueur de journée. Mais ils prétendent ne pas savoir que Cahuzac a pour proche une membre important du F Haine, un gars nommé Péninque, qu’il gère son fric amassé sur le dos d’une République qui lui a permis de se construire un “portefeuille clients”. Ils prétendent ne pas savoir que le gars avec qui ils ont fait l’ENA, qu’ils fréquentent, avec qui ils déjeunent, dînent, qu’ils nomment trésorier de campagne présidentielle, opère des montages financiers off shore, autrement dit un paradis financier sans visage et sans nom.
La Ve est une République d’oligarques où l’argent prend le pas sur l’esprit citoyen. Sinon, comment expliquer qu’un riche avocat membre du Gud accepte de gérer l’argent d’un riche membre du parti socialiste? Vous accepteriez qu’un activiste du F Haine gère votre codevi et les 38 Euros qu’il contient? A gauche pour de vrai! on demanderait fissa de changer de conseiller. Sinon, comment expliquer que le premier défenseur de Cahuzac soit un certain Woerth? Sinon, comment expliquer que les deux derniers présidents sortants de la Ve soient mis en examen dès la fin de leur mandat pour des histoires de frics? Sarkozy lui même le disait au lendemain de son élection:
Les 6 à faire l’job. C’est donc bien la Ve le cœur du problème!
Ils ne sont pas tous pourris. Mais le système d’un général, fait pour un général, à l’usage du général est entièrement pourri. Il confère un tel pouvoir à ceux qui le détiennent qu’ils deviennent les notables d’une cour qu’il convient de séduire. Ils deviennent des notables avides de courtisans pour demeurer notables. Alors le petit monde de la cour joue sa partition dans l’ambiance protectrice des palais. Les grands patrons gèrent les comptes de campagne des candidats ou leur font des dons à coup de mallettes secrètes. Les candidats devenus présidents gouvernent pour les grands patrons à coup de bouclier fiscal ou de crédit d’impôt à hauteur de 20 milliards. Les éditocrâtes veillent à ce que leurs grands patrons ne soient jamais cités dans leurs colonnes de papiers. Ils veillent à la survie d’une cour dans laquelle ils courtisent eux mêmes, à coups de défense du TSCG ou d’un ANI dévastateur pour les salariés.
La crise est donc systémique. C’est le système qu’il faut changer. Et “le peuple doit s’en mêler”. Dans une République, “l’oligarchie de tous puissants seigneurs” est insupportable. C’est donc bien d’une VIe République dont il s’agit à présent. Ils ne l’accepteront pas comme ça les seigneurs de l’oligarchie. Cette VIe, il va falloir aller la chercher. Le 5 mai prochain, par exemple. Pas pour entretenir un climat détestable. Mais bel et bien pour offrir un débouché politique qui permettra une alternative véritable et sérieuse à un peuple désemparé. Beaucoup diront que l’appel à manifester le 5 mai prochain, pour exiger une constituante qui nous mènera vers une VI République citoyenne, lancé ce jour par Jean-Luc Mélenchon est “irresponsable”. Qu’ ‘il jette de l’huile sur le feu. Ils iront même jusqu’à dire qu’il est pareil à Le Pen. Vous y verrez les oligarques, en rang d’oignons, avouer ainsi craindre pour leurs seigneuries. Vous y verrez surtout les vrais irresponsables qui, depuis des décennies, jettent du produit hautement inflammable sur une Ve République largement en feu.
A gauche pour de vrai! c’est certain, le 5 mai nous y serons, comme nous y étions déjà le 18 mars 2012. Avec d’autres, de nombreux autres, sans doute une marée de citoyens meurtris. Nous réclamerons une VIe république écologique, socialiste et solidaire et crierons sans détour “la Ve, du balais”!
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