Portugal • Le gouvernement de Passos Coelho est délégitimé
La Cour constitutionnelle du Portugal a rejeté vendredi plusieurs dispositions du budget d’austérité 2013, élément clé de la politique d’austérité que le gouvernement d’union droite et centre-droit applique sous la tutelle de ses créanciers internationaux, la Troïka (Banque Centrale Européenne, Commission européenne, FMI)en échange de prêts.
Dans le détail, quatre articles du Budget 2013 ont été censurés :
– Les congés payés des fonctionnaires pour Noël et les vacances pour les travailleurs devront être maintenus (610 millions d’euros)
– Les allocations de Noël pour les retraités devront être maintenus (540 millions d’euros)
– Les chercheurs et étudiants recevant des moyens de l’UE devront retrouver leurs droits à des financements publics complémentaires
-La taxe de 6% sur les revenus du chômage et les 5% de taxe pour la des bénéficiaires de revenus dû à la maladie (150 millions)pour financer la sécurité sociale sont refusées
Un rappel à l’ordre qui sonne peut-être le glas pour le gouvernement de Passos Coelho de plus en plus désavoué par le peuple.
Le gouvernement est d’autant plus décrédibilisé que la veille, Miguel Relvas, ministre des Relations avec le Parlement et proche du Premier ministre Pedro Passos Coelho, a démissionné à la suite d’un scandale (des informations selon lesquelles il a reçu un traitement de faveur et obtenu un diplôme en science politique à l’Université lusophone de Lisbonne en seulement un an, en 2007).
Les mouvements sociaux, les syndicats (et notamment la CGTP), les partis de la Coalition Démocratique Unitaire (Verts et Parti Communiste) et du Bloc de Gauche se battent sans relâche, dans les rues et dans les institutions. A l’unisson des 1,5 millions de citoyens qui ont manifesté au début du mois dernier, ils demandent le départ de la Troïka, la fin de l’austérité et la démission du Gouvernement et la tenue d’élections anticipées.
Le 25 Avril prochain, journée anniversaire de la Révolution des oeillets, nous serons à leurs cotés pour crier: « A luta continua! O povo é quem mais ordena! », « La lutte continue! C’est le peuple qui commande! »