Le changement de République c’est maintenant
Comment « circonscrire l’incendie » ? L’oligarchie s’interroge publiquement en ces termes. Se rendent-ils compte de leur aveu ? Pour les puissants, la vérité qui éclate sur un ministre menteur et fraudeur est un cataclysme à étouffer vite. Ce voile qui se déchire signe la panique au sommet. Elle se répand. La débandade va donc s’amplifier. Inéluctablement. Car plus personne ne commande ni ne sait quoi faire. Les chefs d’hier sont les proscrits d’aujourd’hui. Si Cahuzac fut leur champion face à Jean-Luc Mélenchon, c’est qu’aucun autre ne voulait relever le gant. Qui le fera maintenant ? Le génial Désir, instigateur de l’odieux procès en antisémitisme contre nous qu’il dut abandonner après quelques heures ? Qui aura le goût et l’autorité d’être le nouveau cost-killer austéritaire obligeant chaque ministre à tailler son budget ? Cela fait longtemps qu’Ayrault ne dirige rien et « fait chier » tout le gouvernement avec son aéroport comme lui a dit élégamment Montebourg. Hollande est à genoux. Qui va le relever ? Il ne fait confiance qu’à ses amis de la promotion Voltaire de l’ENA. Il les a tous casés. Celui auquel il faisait le plus confiance au point d’en faire son trésorier de campagne, Augier, s’est fait prendre avec un compte offshore. Au patronat, Parisot est touchée coulée. Les patrons réels du parti social-libéral, les communicants d’Havas Worlwide, à peine sortis de l’affaire DSK, sont pris à intoxiquer les journalistes et le fondateur Séguéla parmi les clients de la banque Reyl. Même les médiacrates sont dans les choux. Médiapart donne le la et Aphatie rase les murs.
Regardez-les nous accuser de souffler sur les braises tout en courant partout vêtements en feu répandre les flammes. Qui renforce le « tous pourris » en demandant que tous les élus soient contrôlés ? Harlem Désir. Qui donne chaque jour en pâture à ses lecteurs le nom d’un fraudeur présumé ? Le Monde, qui a choisi de feuilletonner les 130 Français de l’Offshore Leaks. C’est lui aussi qui sélectionne ceux « qui font sens, soit parce qu’il s’agit de personnalités en responsabilité, tenues à l’exemplarité, soit parce qu’ils renseignent sur le rapport à l’impôt dans notre société ». C’est donc lui qui pense que font sens les noms du trésorier de campagne de Hollande et du baron Elie de Rothschild, pourtant décédé.
Libération, propriété d’Edouard (de Rothschild), peut toujours passer l’information sous silence et consacrer un portrait flatteur à Augier, présenté comme un amoureux raffiné de la Chine où il fit des affaires, à la différence de Jean-Luc Mélenchon qui n’en fit pas mais que Libé dénonce mensongèrement comme proche du régime. Libération peut titrer ignoblement sur Mélenchon apôtre d’une « purification éthique ». Il peut instrumentaliser les réserves d’un chercheur présenté comme un proche. Encore raté : celui-ci dénonce ces « procédés de la presse d’extrême droite » et estime que « la meilleure façon de répondre à cette crise, c’est de manifester le 5 mai prochain ». (http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-salmon/070413/abus-de-liberation) Mais Libé publie le lendemain des rumeurs sur Fabius, citant une enquête non publiée de Médiapart. Plenel estime que Libé « perd la tête ». Qui souffle donc sur les braises ?
L’incendie s’étendra tant que le peuple ne s’en mêlera pas. Les oligarques prétendent revenir « à la normale » dans l’entre-soi. Echec assuré. La chaîne des complicités entraîne la caste vers le fond. Seul l’appel au peuple ouvre une issue positive. Et un changement. Eva Joly l’a compris. Son choix d’appeler au 5 mai fait événement.