Le Cri du Peuple • « Nouveau pacte majoritaire » ? Chiche. Rendez-vous le 5 mai !

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Ainsi donc, depuis son intervention vendredi dernier, nous avons retenu de Jean-Luc Mélenchon que le Front de Gauche met à disposition de celles et ceux qui le veulent une marche citoyenne pour conquérir la 6e République. Moi-même j’en ai fait l’écho de manière discrète (permettez que je manie un tant soit peu l’autodérision). Mais Jean-Luc concluait aussi son propos en rappelant que les conditions existent, dans notre pays, pour mener une autre politique que celle de l’austérité et du renoncement face à l’oligarchie. Il a même précisé qu’une majorité politique existe à l’Assemblée comme au Sénat pour ce faire.

J’ai contribué à occulter cet aspect, pourtant majeur, de son propos. A savoir que les conditions politiques existent pour permettre que la volonté populaire, que nous entendons aider à faire émerger dans le débat, soit traduite en actes le lendemain. C’est à cette aune qu’il faut lire les récentes déclarations de ténors socialistes tels que Marie-Noëlle Lienemann ou Emmanuel Maurel. Les deux ont appelé à un « nouveau pacte majoritaire » au sein de la gauche. Une démarche que soutient un député qui m’est cher :

@nathanaeluhl Je soutiens l’idée du nouveau pacte majoritaire
— Razzy Hammadi (@RHammadi) 12 avril 2013

Les analyses des animateurs de l’association (le mot est important) Maintenant la gauche rejoignent celle d’Arnaud Montebourg. « Le sérieux budgétaire, s’il tue la croissance, n’est plus sérieux », a assuré mardi, le ministre du Redressement productif, qui veut en finir avec l’austérité. Marie-Noëlle Lienemann a été particulièrement claire :

La majorité qui a fait François Hollande président de la République doit pouvoir avoir des convergences pour un nouveau pacte majoritaire pour qu’on reparte sur un nouveau pied car, sinon, ça risque d’être et l’enlisement économique et social et l’enlisement politique.

Ainsi donc, même au sein du parti solférinien, des voix se lèvent pour condamner la politique attentatoire aux intérêts du peuple que mène le gouvernement. En effet, après Montebourg, c’est l’ancien héraut de feu la gauche du PS qui a renchéri, quoique d’une manière plus feutrée : « Je fais partie de ceux qui considèrent que cette politique menée par la droite allemande va conduire l’Europe dans une impasse », a en effet soutenu mercredi matin sur BFMTV Benoît Hamon. Selon lui, cette politique est « incapable de proposer autre chose que des sacrifices qui va aboutir sur plus de chômage et de pauvreté ». Sous le vocable « politique menée par la droite allemande », il faut bien comprendre qu’il parle du binôme Hollande-Ayrault. Ce dernier ne s’y est pas trompé qui a violemment recadré l’ensemble des voix discordantes.

(Photo : Stéphane Burlot)

A en croire Emmanuel Maurel, ces voix sont de moins en moins rares. Je lui laisse donc la parole :

Je constate que de plus en plus de voix s’élèvent dans la majorité pour dire que (l’austérité) n’est pas forcément l’alpha et l’oméga de la politique économique. Je me réjouis de constater que la quasi totalité des socialistes aujourd’hui reconnaissent que l’austérité en Europe nous mène tout droit à la catastrophe. (…) On doit tirer aujourd’hui les conclusions politiques de ces critiques, de cette nouvelle donne, et traduire concrètement dans la politique nationale cette inflexion que l’on souhaite au niveau européen. Au moment où on s’apprête à fêter le premier anniversaire de l’élection de François Hollande, il est nécessaire de passer à une nouvelle étape en termes de politique économique et sociale. Je souhaite aussi une nouvelle étape dans l’organisation de la majorité.

Je ne veux pas tirer la couverture à nous autres, front de gauchistes, mais ces propos sont-ils opposés, différents même, de ceux tenus par Mélenchon quand il dit qu’il y a une majorité pour mener une autre politique ? Pour ma part, je considère qu’Emmanuel, que j’ai connu (pas de près) il y a quelques années, et Marie-Noëlle ont saisi la perche que nous leur tendions il y a une semaine.

Déjà, à l’époque,; nous défendions ensemble la 6e République

Certes, ami lecteur (genre neutre), tu vas me répondre que, depuis, ils ont voté l’ANI. Je fais partie de ceux qui, à l’instar de Marie-Georges Buffet et Pierre Laurent, saluent le fait qu’ils n’aient pas voté pour l’ANI. Dans les conditions de brutalité du débat, brutalité résumée par Bruno Le Roux en « personne n’est obligé d’être membre du groupe PS », c’est déjà un acte de courage. A présent, après la réponse verte adressée par Ayrault aux doléances des amis de Maintenant la gauche, il n’est guère utile que de laisser la réponse à Marie-Georges Buffet :

J’ai envie de dire à ces hommes et ses femmes qui sont à la gauche du PS, qui ont envie que le PS retrouve une politique réellement de gauche et non pas une politique à la Sarkozy-Merkel, j’ai envie de leur dire, rejoignez-nous ! Je ne leur demande pas de quitter le PS, chacun est attaché à son parti c’est tout à fait normal, mais venez à la manifestation du 5 mai ! Soyez du bon côté de la barricade, rejoignez-nous !

Allez, les ami-e-s, nous vous pensons sincères. Allons ensemble au débat et prenons la rue pour faire entendre la voix de la classe ouvrière, pour faire entendre le cri du peuple.

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