DEVELOPPEMENT DES TRANSPORTS FERROVIAIRES DU SUD OUEST

Le groupe de travail « transports » de Midi Pyrénées soutient le report modal de l’avion et de la voiture vers le train.
Mais, pour autant, il ne peut adhérer à des projets qui ne sont pas en cohérence avec son programme de transformation sociale et de planification écologique, et, particulièrement, le projet de LGV Toulouse- Bordeaux, qui impacte directement notre région.

Départements représentés dans le groupe de travail : Ariège- Gers- Lot- Hautes Pyrénées- Tarn- Tarn et Garonne
Avec le soutien des départements des Landes, des Pyrénées Atlantiques, du Lot et Garonne,
de la Gironde, de la Dordogne, de la Creuse, de la Vienne et de la Haute Vienne.

A) Nous ne pouvons cautionner :

1) Le principe de financement en Partenariat Public Privé des projets de liaisons LGV, Toulouse Bordeaux et Bordeaux Tours : Ce principe, sans risque pour l’investisseur, sur endette la collectivité et entérine la disparition d’un service public du rail.

2) Le coût de 7,8 milliards d’euros, prévu à ce jour, pour le projet LGV Toulouse Bordeaux, alors que la Cour des Comptes, en juillet déclarait : « Les nouvelles lignes LGV prévues, ne sont pas budgétairement soutenables, ni leur rentabilité financière, ni leur rentabilité socio- économique, ni leur intérêt environnemental ne sont établis… »

3) a) L’intensification du processus, déjà enclenché, dans notre région, de suppression des trains intercités et des arrêts dans les gares dites « secondaires », notamment aux heures de pointe ( du fait de budgets TER régionaux gelés, de coûts de fonctionnement non compensés pour cause de contrainte budgétaire).
b) Le manque d’entretien et de modernisation des lignes actuelles qui induit des transports de moins en moins performants, des pannes fréquentes et conduit inexorablement à la disparition des grandes lignes classiques nationales.
Ce qui a pour conséquences, l’enclavement des territoires ruraux et des petites villes, et le recours plus important à la voiture.

B) Nous nous inquiétons :

De l’impact humain et environnemental, généré par le grand chantier que ce projet de nouvelle infrastructure nécessiterait : disparition de terres agricoles (3700 ha) destruction de paysages (agression, voire, disparition de milieux aquatiques que la loi européenne sur l’eau impose de protéger), forte dépréciation non compensée de biens immobiliers, circulation au fort impact carboné d’engins de chantier, coupure des territoires traversés, atteintes à la biodiversité.

– De l’impact énergétique généré par le surplus de dépense nécessaire au fonctionnement des machines à très grande vitesse (nécessité de construire une nouvelle unité de production fonctionnant à l’énergie fossile, en contradiction avec le scénario négawatt soutenu par le PG)

– De l’impact sur l’endettement des Collectivités locales.

– De l’impact sur la répartition territoriale de l’emploi:Il est, en effet, avéré, que la grande vitesse survalorise les grands centres urbains, en y concentrant les administrations et les services, ce qui pénalise moyennes et petites villes, et accentue encore la désertification d’une majorité de territoires.

C) Nous contestons :

– la nécessité d’un tel projet et réfutons les arguments de RFF ; Contrairement à ce qui avait été annoncé, les études menées, en 2011, par le cabinet Claraco démontrent que :
– « La LGV Bordeaux Toulouse n’est pas justifiable par un problème de manque de capacité ; qu’il est impossible d’effectuer le trajet en 3 h, ainsi qu’annoncé, la vitesse de 320kms n’étant tenable que sur moins de 50% du parcours ; que les retombées économiques prévues ne sont pas vérifiées par la situation actuelle des zones d’activités implantées près des gares TGV existantes. »

– la perspective de créations d’emplois engendrés par le chantier et l’exploitation de la ligne. L’actualité des chantiers en cours nous démontre que la main d’œuvre employée est essentiellement constituée de travailleurs, non soumis au code du travail français, employés en CDD et sous- payés.

D) Nous proposons que la commission nationale « transports », en lien avec la commission « écologie » :
1- travaille à l’élaboration d’un projet de planification ferroviaire, assurant :

– L’entretien, la rénovation, la modernisation, le réaménagement et le développement du matériel et des infrastructures sur les lignes existantes (grandes lignes et lignes secondaires).
– L’amélioration des fréquences.
– Un maillage territorial équilibré et égalitaire.
– Le développement du fret et le retour au wagon isolé.
– Un retour à un service public du rail, bannissant tout financement privé.
– Une politique tarifaire transparente, garantissant à tous, un train de qualité, abordable (nécessité de repenser le principe de tarification) et dans des conditions de sécurité maximum.

2-réfléchisse à une résolution générale, concernant tous les projets de LGV, actuellement connus sur le territoire : Limoges- Poitiers, Bordeaux- Espagne, Bordeaux- Tarbes …

En ce qui concerne, plus spécifiquement le projet LGV BordeauxToulouse, nous demandons que le Parti de gauche s’empare,officiellement, du dossier, et affirme sa position critique.

Les alternatives existent, on sait faire !
rénover et aménager les lignes existantes, dont le POLT (Paris Orléans Limoges Toulouse) :
– Coût 4 fois moins cher (2 milliards contre 7,8 m)
– Gain de temps suffisamment attractif (d’autant plus que les 3h10 annoncés par RFF, ne sont tenables que sans arrêt entre Toulouse et Paris)
– pas de perte d’accessibilité, pour les usagers.
– pas de fracture du territoire…
Nous tenons à la disposition des camarades intéressés le projet détaillé de cet aménagement (*)

En conclusion :
Le Parti de Gauche défend un projet de société qui propose une alternative à nos modes de vie, à notre rapport au monde, et nous invite à réfléchir à nos comportements citoyens. Cette réflexion sur le futur des transports ferroviaires, ne peut- être envisagée sans une mise en perspective, selon des principes plus généraux :

– Réutiliser et adapter ce que nous avons déjà, plutôt que de créer toujours du neuf, ailleurs.
– Maintenir une gestion de service public.
– Aménager le territoire afin de répondre à l’intérêt général, et relocaliser l’économie.
– Sortir de la logique du « toujours plus vite », ainsi que de celle du « toujours plus » pour quelques uns, et du « toujours moins » pour le plus grand nombre.

(*) Rapport du cabinet indépendant Claraco

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