Pour la République sociale
Les catholiques intégristes et des groupes d’extrême-droite rejoints par une partie de l’UMP appellent à une manifestation contre le mariage pour tous le 5 mai. Le choix d’appeler à manifester le jour où nous appelons nous-mêmes à une marche contre la finance et l’austérité et pour la 6 ème République n’est pas innocente. La droite veut être la seule à occuper l’espace public et a trouvé le thème du mariage pour retrouver une unité mise à mal par les affaires de fraude interne à l’UMP. La montée des actions agressives (harcèlement de ministres et parlementaires) et y compris violentes (agressions homophobes qui se multiplient) ressemble de plus en plus à une stratégie de tension dont l’objectif est clairement de faire tomber le gouvernement.
Pour le moment, les intérêts des privilégiés et de la finance ont été protégés et c’est la masse de la population qui subit proportionnellement le recul le plus important de ses revenus. Mais l’oligarchie en veut toujours plus. Elle a peur que la résistance prônée et organisée par le Front de Gauche n’amène François Hollande à ne pas aller aussi loin dans les régressions sociales que ce que souhaiteraient les ultralibéraux. Les propos de Bayrou à cet égard sont éclairants « Sous la pression de son aile gauche, elle-même menacée par le courant Mélenchon, les dirigeants du PS, ont accepté samedi de se ranger à l’argument principal de ceux qui combattent leur politique ». Tout est résumé : pas question d’accepter la remise en cause des politiques d’austérité et du pouvoir de la finance en France et en Europe. Le système se défend, cela n’a rien d’étonnant.
Il est donc de notre responsabilité de poursuivre nos explications pour démontrer qu’une autre politique est possible. Que la transparence que nous exigeons ce n’est pas le déballage sans intérêt des patrimoines invérifiables des ministres et parlementaires. Ce qu’il faut exiger c’est la fin des privilèges fiscaux individuels et pour les entreprises. C’est d’un arrêt des connivences entre monde politique et monde de la finance dont nous avons besoin. Pour cela il faut en finir avec ce bipartisme et ces élus inamovibles tous issus des mêmes grandes écoles. Il faut la proportionnelle et la fin du cumul des mandats pour redonner goût à la participation électorale. Il faut que les élus condamnés pour des faits de corruption soient inéligibles au moins 10 ans et que ceux qui sont mis en examen puissent être révoqués par leurs électeurs lors de référendum révocatoire.
Et alors qu’une fois de plus des entreprises vont fermer (Florange, Petroplus) malgré les belles promesses électorales de François Hollande, laissant sur le carreau des centaines de travailleurs et leurs familles, alors que l’accord « Made in Medef » vient devant le Sénat cette semaine, il est plus que temps de dire que la solution est dans une République sociale où la transition écologique permettrait de concevoir une industrie à son service au lieu de laisser faire des délocalisations qui n’ont pour objectif que d’exploiter encore plus les salariés des pays pauvres tout en échappant aux contraintes environnementales. Une République sociale où l’intérêt général remplacerait celui des actionnaires. Une 6ème République pour un projet écosocialiste.
Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche