Le FN tombe le masque
A l’occasion du décès de Margaret Thatcher, le FN tombe le masque. Dans un communiqué, largement rendu public sur les réseaux sociaux, il adresse ses condoléances appuyées au parti conservateur anglais et salue la mémoire d’une dirigeante « de conviction ». Pas un mot pour les mineurs sacrifiés, pas un mot pour les ouvriers anglais qui ont vu leur industrie saccagée, pas un mot sur la grande braderie des services publics britanniques au profit d’une économie de la finance et de la spéculation prédatrice. A travers cet hommage vibrant fait à la dame de fer et sans cœur, le FN choisit clairement son camp. Et son camp c’est celui de la City, des paradis fiscaux et des comptes offshores. Pouvait-il en être autrement, au moment où la presse révèle enfin ce qu’elle savait depuis des années ? Le chef de la dynastie Le Pen a détenu un compte en Suisse, l’ex-trésorier de son micro-parti Cotelec est un adepte des montages financiers offshore, un des proches de Marine Le Pen, le désormais célèbre Philippe Péninque, a ouvert des comptes secrets, en veux-tu, en voilà, pour des sociétés de sécurité ayant œuvré à la campagne d’Edouard Balladur, ou son « ami » Jérôme Cahuzac.
Cet hommage que rend le FN au parti conservateur d’Outre-Manche et à la politique ultra libérale qu’il continue de mener démontre, sans l’ombre d’un doute possible, son double jeu insidieux et cynique à l’égard des classes populaires. Car le véritable intérêt de classe que défend le FN, c’est celui de l’argent roi, sans foi ni loi ! S’il tient tant à tenir un discours pseudo social à côté de son discours nationaliste et sécuritaire, c’est uniquement en raison de son héritage idéologique issu de l’extrême droite des années 30. En réalité, le milieu dans lequel vivent les dirigeants du FN, le milieu dans lequel ils se complaisent n’est pas celui des luttes sociales, n’est pas celui des syndicalistes ouvriers qui, chaque jour, s’opposent à des plans de licenciements financiers, conséquences directes du virage ultra libéral imposé au début des années 80 par une certaine Margaret Thatcher et un certain Ronald Reagan avec lequel Jean-Marie Le Pen adorait se faire photographier. En vérité, le monde dans lequel les dirigeants du Front National aspirent à se faire une place, c’est l’oligarchie financière.